Chapitre 24
— Ne t'en fais pas, fit Ray à l'attention d'Emma. Ça se passera bien
La rousse restait debout près de l'arbre, béquilles en mains. Elle observait la forêt où Norman était parti quelques minutes plus tôt. Lara était assise sur l'herbe, à côté de Ray. La blonde écrivait des paroles dans le carnet qu'Emma lui avait gentiment offert.
C'était des paroles tristes, concernant la vérité sur l'orphelinat ou encore sur le fait qu'elle allait quitter sa famille.
Norman... songea Lara emplie d'espoir. Je t'en prie, part !
~
Plusieurs heures s'écoulèrent depuis le départ de Norman, sans nouvelle de lui. Un coucher de soleil apparaissait au fur et à mesure. Le soleil partait se coucher, dégageant un ciel rose-violet. L'air se rafraîchissait, et la lune commençait à se dessiner dans le ciel.
Les trois plus âgés se tenaient à l'écart de Maman, qui rassemblait tout le monde autour d'elle.
— Tiens, où est Norman ? demanda soudainement l'adulte en regardant autour d'elle.
Les âgés la fixèrent, attendant patiemment sa réaction.
Elle regarda dans la forêt et consulta ensuite son traceur. Ray esquissa un sourire, sûrement sûr de lui.
Isabella lâcha un sourire et referma son traceur. Le cœur de Lara s'arrêta un instant de battre. Pourquoi Maman était-elle heureuse ?
Ray et Emma fixèrent la mère, aussi surpris que la blonde.
L'adulte se tourna vers la forêt et dit en haussant la voix :
— Bon retour parmi nous...
Non... Il n'a pas... songea Lara en arrêtant de respirer.
— Norman.
Il marchait lentement vers Maman, son sourire habituel aux lèvres. Il regarda ses frères et sœurs un à un, et fit un signe de tête au trois plus âgés.
Ray serra les dents, bouillonnant de rage. Il baissa sa tête, comme à son habitude lorsqu'il était énervé. Que devait-il penser à ce moment-là ? De la haine que son ami ne soit pas partit ? Ou de la tristesse, car il savait désormais le sort de Norman.
Emma ne bougeait pas, tétanisée. Elle restait là à le blanc avancer lentement vers l'adulte.
— Pourquoi ? souffla la rousse, désespérée.
Lara n'y croyait pas, elle ne voulait pas y croire. Ce n'était qu'un mauvais rêve. Oui, rien d'autre qu'un mauvais rêve, et elle allait bientôt se réveiller.
Oui, se réveiller.
Ça ne pouvait pas être réel. Norman était parti se cacher dans la forêt, Lara et Ray allaient tomber malades et tout le monde survivra n'est-ce pas ?
Ce n'était pas réel. En fait, nous n'avons jamais appris la vérité. Tout ceci n'est qu'un rêve et Lara allait bientôt se réveiller. Elle allait se lever, et passer une merveilleuse journée avec sa famille qu'elle aimait tant.
C'était un rêve.
Elle allait se réveiller.
Lara ferma les yeux et pria de toutes ses forces que tout ça n'était qu'un simple cauchemar. Que Norman était bien caché dans la forêt, qu'il n'allait pas se faire livrer et qu'il rejoindra sa famille pendant l'évasion.
Elle les rouvrit, et découvrit avec horreur qu'elle était toujours dehors avec Ray et Emma, en train de regarder Norman et Maman.
Lara commença à trembler, de peur ou de rage ?
Des larmes coulaient.
Son cœur s'arrêta de battre.
Lara n'en pouvait plus, c'était trop.
Une profonde amertume l'envahit.
C'est finit.
~
— À quoi tu joues abruti ? s'énerva Ray en prenant Norman par le col.
— Tu dois vite t'enfuir ! ajouta Emma implorante.
— Je refuse, je ne compte pas m'enfuir. Écoutez-moi plutôt.
Ray le relâcha brutalement. Norman remit son col en place et se plaça à coter de la fenêtre de la chambre d'Emma.
Le silence s'installa et devint de plus en plus pesant. Les tics-tacs de l'horloge de la chambre d'à côté résonnaient dans la tête de la blonde tel un écho. Lara se sentait vide, plus aucunes pensées la traversèrent l'esprit.
Lara sortit lentement de sa poche son carnet. Elle l'ouvrit et commença à dessiner tout ce qui lui passait par la tête : du feu, des larmes ou encore un soleil, rapidement rempli de noir.
La blonde tourna la page et découvrit avec mélancolie les paroles qu'elle avait écrites pendant l'inspection de Norman.
Sommes-nous réellement libres de nos actes ?
Qui sera le prochain ? Sur la liste, dis-moi ?!
Je perds confiance en moi ! Il n'y a plus d'espoir !
Lara ajouta des paroles qui traînaient dans sa tête.
On ne sait jamais sur qui vraiment compter...
— C'est un gouffre.
La voix de Norman tira l'orpheline de ses pensées. Dubitative, elle referma son carnet pour l'écouter.
— Ce qu'il y a derrière le mur, c'est un gouffre.
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