𝐁𝐀𝐒 𝐋𝐄𝐒 𝐌𝐀𝐒𝐐𝐔𝐄𝐒
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chapitre trente-et-un —— Ensemble
« Qu'il est bon d'avoir des personnes sur qui compter. »

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Emilia aurait bien piqué une énième crise de tourment et être assommée de questions et d'hypothèses, mais elle n'avait pas le temps. Elle n'aurait jamais douté que la situation de sa sœur puisse être aussi terrible. Pourquoi son plan était-il aussi bancal ? Emilia ne parvenait pas à reconnaître Adella, elle qui était toujours si prévoyante et stratège. N'aurait-elle pas pu en parler avec Emilia ? Pour élaborer un autre plan qui tiendrait mieux la route que de fuir indéfiniment ? Enfin, si Emilia aurait été à sa place, elle n'aurait parlé de sa situation à personne, alors elle la comprenait.

Emilia se sentait si proche de sa sœur en ce moment-même, elle ne pouvait pas se permettre de douter et d'hésiter. Depuis le début, elle sentait que le temps était compté, qu'elle devait se dépêcher de retrouver Adella, mais jamais elle n'aurait pensé que cela était aussi critique. Alors elle devait faire vite, se ressaisir rapidement, et garder son sang-froid. Après tout, c'était l'une des grandes qualités d'Emilia.

— Elle est gonflée, me demander de la sauver alors que ça fait des mois que je la recherche, elle va m'entendre quand je la retrouverais, murmura-t-elle à voix haute, plus pour elle-même.

— Ça te fait un nouvel objectif, renchérit Karma.

— Mais tu n'es pas toute seule cette fois ! On va t'aider jusqu'au bout ! s'exclama Kaede.

— Je suis vraiment heureuse que vous souhaitiez apporter votre aide, vraiment, lui répondit Emilia avec un sourire. Mais là, je vais me débrouiller seule. Karma et moi, on allait y passer la dernière fois, si le professeur n'avait pas intervenu. Je ne veux pas que vous risquiez votre vie, je la retrouverais seule.

Comme Emilia s'y attendait, des voix de désapprobation s'élevèrent dans la classe. Cela lui faisait chaud au cœur que ses camarades souhaitaient l'aider dans son enquête, mais malheureusement, elle finirait seule. Si l'un d'eux finissaient blessés ou tuer, elle ne s'en remettrait probablement pas et culpabiliserait. Qu'elle-même meurt, en réalité, ne lui posait pas problème, si c'était pour sauver Adella, mais elle souhaitait à tout prix n'emmenez personne dans sa chute. Après tout, ces inconnus en avaient après Adella et elle, pas après ses camarades.

A cet instant, elle se demandait sérieusement pourquoi ses camarades voulaient prendre de tels risques pour l'aider. Après tout, elle avait été désagréable autrefois avec eux et les avaient traités d'une horrible manière. Surtout que courir après un danger, risquer sa vie pour autrui n'était pas dans la mentalité d'Emilia. D'ailleurs, le ferait-elle pour un de ses camarades de classe ? Elle-même ne savait pas, mais elle songeait à une réponse négative. Voilà pourquoi elle n'arrivait pas à comprendre ce qu'ils leur passaient par la tête.

Pendant que la classe s'acharnait à faire entendre raison à Emilia, celle-ci fit la sourde oreille, ferma la fenêtre du dossier sur l'ordinateur, puis ouvrit le second document : "Appelle-moi". Même si à l'intérieur devait se trouver un numéro de téléphone et qu'Emilia y trouverait sûrement un message pré-enregistré, le fait qu'elle allait enfin entendre la voix de sa grande sœur après des mois sans l'avoir vu la rendait heureuse et impatiente.

Alors que la classe continuait de contredire la décision d'Emilia — avec le professeur Koro qui s'était ajouté au débat général et essayait d'expliquer la vision de la jeune fille —, celle-ci en profita et sortit discrètement de la salle, juste après avoir noté le numéro de téléphone a appelé. Une fois dehors, elle se retourna vivement pour découvrir, sans surprise, Karma qui l'avait suivie.

— Tu comptais dans le lot quand j'ai dis "je ne veux pas que vous risquiez votre vie", lui lança-t-elle avec un léger rire.

— On sait tous les deux que tu n'arriveras jamais à la retrouver sans mes incroyables capacités, rétorqua le garçon en s'approchant d'elle.

— Bien sûr, et  de quelles capacités tu parles ?

Il l'enlaça par derrière avant de répondre d'une voix faussement hésitante :

— Et bien, si je devais les résumer en quelques mots, je dirais que je suis très intelligent, fort, stratège...

— Arrogant aussi, le coupa-t-elle sur le même ton. Mais je dois bien avouer que ta force me servirait bien, c'est la seule chose qui me manque.

— C'est pourquoi je t'accompagne. Il faut bien quelqu'un pour te protéger, tu es si fragile qu'une brise te balayerai.

— Très drôle. Mais c'est toujours non. Tu sais, quand on a été pris d'assaut hier, je me sentais si mal...

Karma prit le temps de réfléchir un instant, comme s'il ne se souvenait pas de ce qu'il s'était passé la veille.

— Quand tu m'as dis que tu m'aimais alors que c'était le pire moment ?

— Déjà, c'est pas moi qui ai choisi ce moment, c'est les mots qui sont sortis tous seuls ! se défendit la brunette en repoussant Karma. J'ai bien cru qu'on allait mourir ! Et si ça aurait été le cas, ça aurait été de ma faute, je t'ai entrainé là-dedans...

— Le jour où tu comprendras que peu importe les problèmes que tu as, je serais toujours à tes côtés pour t'aider à les surmonter car je t'aime, on aura bien avancé, soupira le garçon, l'air faussement accablé. Et c'est d'ailleurs la même chose pour ces idiots qui sont en classe, ils te considèrent tous comme leur camarade, alors c'est normal qu'ils t'aident et tu ne devrais pas les repousser.

— Je ne peux pas accepter votre aide, je ne veux pas que l'un de vous soit blessé ou meurt à cause de ma stupide...

— Tu sais, s'ils n'étaient pas prêt à risquer leur vie, ils ne t'auraient jamais proposé leur aide. Et puis, on est des élèves entraînés à assassiner notre prof, franchement, ce n'est pas ce qui risque de nous faire peur.

Emilia ne répondit rien à cela. Après tout, Karma avait raison : si ses camarades ne voulaient pas l'aider, ils n'auraient jamais insisté pour l'aider dans sa tâche de retrouver Adella. Mais Emilia ne parvenait pas à accepter leur aide, elle ne souhaitait pas les embarquer dans ses problèmes. Ne tenaient-ils pas à leur vie pour la risquer si facilement ?

— Non, je suis désolée mais vous ne pouvez pas...

— Elle est là ! s'écria au loin Nakamura, presque en colère.

Toute la classe sortit en trombe du bâtiment, suivie de près par le professeur. Les élèves formèrent un troupeau qui entourait Emilia et Karma.

— Tu as vraiment cru que tu pouvais nous laisser en plan comme ça et partir toute seule ? poursuivit la blonde.

— On te l'a dit ! Si tu as des problèmes, c'est toute la classe qui est concernée ! insista Kaede avec un grand sourire.

— Tu vois, qu'est-ce que je te disais ? lui murmura Karma, un rictus aux lèvres.

Emilia sentit son cœur se serrer de bonheur. C'est vrai, elle ne comprenait pas ses camarades, pourquoi ils la traitaient ainsi, pourquoi ils risquaient leur vie pour elle, mais elle était heureuse. Heureuse de savoir qu'elle comptait réellement pour d'autres personnes, qu'elle pouvait être aidée dans ses problèmes.

— Et puis, je dois bien avouer que je me sens un peu coupable dans l'histoire, ajouta le professeur Koro en s'avançant vers elle. Tout cela n'aurait jamais du concerner ta sœur, c'est un peu de ma faut ce qui s'est passé au laboratoire, alors crois-moi, je vais tout faire pour t'aider. Et puis, tu es mon élève !

— Vous êtes tous... trop gentils ! Et ça m'énerve, je n'arrive pas à comprendre pourquoi vous tenez tant à m'aider. C'est juste parce que je suis votre camarade ? lança Emilia, comme prise au dépourvue par la situation qui lui échappait.

— En fait, si tu avais un souci, même si tu aurais été une parfaite inconnue, on t'aurait quand même aidé, lui sourit Isogai.

— Merci... beaucoup, finit par dire la jeune fille, les joues légèrement rouges de gêne. Alors, on va la retrouver ensemble.

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CHAPITRE 31 TERMINÉ
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