Neuf heures du matin, lundi vingt-six octobre, je n'ai aucun message de Hayden, il est parti sans me laisser ne serait ce qu'un mot écrit de sa main alors que j'aime tant les garder dans un classeur bien ranger. Personne n'est présent chez Chase et je suis absolument seule dans mon appartement. Aujourd'hui je ne travaille pas sous demande de James, je dois rester chez moi. J'ai l'étrange sensation que quelque chose cloche et les seules nouvelles qui me parviennent sont celles de Sienna qui me dit qu'elle et les filles sont encore en cours à moitié endormi. Depuis que j'ai rencontré Hayden, je suis beaucoup moins sur mes cours, mais à vrai dire je ne suis pas en examen comme mes amies alors je peux me le permettre même si je prends du retard sur un rythme que je m'impose.

Ma tasse de thé à la main et ma cigarette dans l'autre j'entends soudainement des pas pressé dans la cage d'escalier. Ils résonnent comme si quelque chose de grave s'était passé. Plusieurs coups frénétiques retentissent sur ma porte, cherchant nerveusement les clés, je mets finalement la main dessus pour laisser apparaître le regard rouge de mon frère. Félyx... dans sa main serrée, il tient le collier que Hayden portait. Le temps s'arrête... ma tasse tombe au sol dans un bruit assourdissant le liquide brûlant mes pieds au passage. Mais je ne réagis pas... il m'a quitté... il n'est plus. Mon Cobra, mon amour...

— Lucy... souffle Félyx en larmes.

— Non je t'en supplie...

— Si Lucy c'est la vérité, rage Félyx avant de me prendre dans ses bras.

— HAYDEN !!!

Entendre son prénom résonner tout autour de nous me brise le cœur bien plus que je ne l'aurais imaginé. Non pas lui ! La vie m'a déjà tout enlevé, mais par pitié pas lui, je ne cesse de hurler et fini par perdre pied retenu par les bras vigoureux de mon frère je suis dévasté. Que l'on me donne le nom de l'homme qui a pressé la détente ? De celui ou celle qui est responsable de sa montée au ciel ! Par pitié que l'on me sort de là !!! Je sens que je vais mourir. Mon cœur me fait souffrir, j'ai envie de m'arracher les cheveux et de tout détruire sur mon passage.

— NE ME LAISSE PAS HAYDEN !!!

Mes pleurs mélanger à mes cris aigus s'entendent sûrement jusqu'à l'autre bout de la rue, mais je m'en contre fiche. On m'a enlevé la moitié de mon cœur et pour cela je vais mourir à petit feu, je me sens déjà partir. Telle une âme blesser je vais me laisser glisser entre les bras de la mort qui va m'emporter. Je ne peux plus vivre sans ce que la vie vient de m'emporter de plus cher. Félyx place au creux de ma main le collier et tout contre mes lèvres je le presse. Mes larmes se mêlent à ma bouche donnant un goût amèrement salé à ce moment si cruel à mes yeux. Qu'ai-je fait à la vie pour mériter tout ceci ? Mon dieu pardonne moi tous mes péchés et rend moi l'homme de ma vie je t'en supplie. Je pourrais même damner mon âme pour tous les méfaits qu'il a commis. Cet homme est un ange protecteur à mes yeux et ne me l'enlève pas. Par pitié non tout, mais pas ça !!!

— RENDEZ-LE-MOI !!!

— Jamais je te laisserai Lucy je te le promets... souffle Félyx au creux de mon oreille tout deux à genoux au sol alors qu'il me berce.

L'oxygène me manque, tout son amour, ses caresses qui sont devenus une drogue durent pour moi. Je suis la pire des camés à qui on vient de retirer la seule chose qui maintenait son euphorie en place. Non, je veux retrouver ces moments de velours, de voyage et de famille promise. Je veux savoir à quoi ressembleront nos enfants, les voir gambader dans l'herbe de notre jardin et danser à perdre haleine avec lui sur la piste de danse. Mes larmes me brûlent, mais je ne peux m'arrêter qu'est-ce que cette Putain vie me veut ?! J'avais trouvé le Graal unique, le trèfle à quatre-feuilles, voire même l'émeraude la plus belle du monde. Je n'arrive pas à mes calmer mes pulsions de tristesse intense et commence à trembler tout contre mon frère.

— Je vous en supplie non... soufflé-je en accrochant ses vêtements.

— Lucy je t'aime, je suis ton frère et jamais je ne laisserai quoique ce soit t'arriver... assure Félyx au creux de mon oreille alors que ses propres larmes coulent sur mes cheveux en bataille.

Plusieurs nouveaux pas pressé se font entendre dans la cage d'escalier, mais dos à celle-ci je ne vois pas qui c'est.

— Félyx ! crie la voix de Chase accompagner de deux autres hommes.

— Quoi putain ?! réagis directement mon frère.

— On doit sécuriser le périmètre et...

— DÉMERDEZ-VOUS PUTAIN !!! rétorque hors de lui Félyx en larmes.

— Bien occupe toi d'elle... j'appelle les filles... souffle Chase résigné et compréhensif.

— HAYDEN !!! ... je t'avais dit de faire attention... oh non...

Redresser avec les bras autour du cou de mon frère, je le serre tout contre moi. Ses cheveux de plus en plus longs se mêlent à mon souffle court, saccadé et chaud. Pour tenter de me calmer, il caresse les miens et y dépose un baiser protecteur. Je me rappelle encore de ce jour où nous nous sommes rencontrés, tu étais si beau avec ta veste en cuir et tes iris d'un vert éclatant. Je n'oublierai jamais chaque moment où tu me souriais. Ceux où tu m'as fait danser, ceux où tu m'as fait rêver, ceux d'un caractère enivrant tout en étant si inconscient. Je suis accro à la vie que tu m'as offerte, à tout cet amour qui tu m'as donné en si peu de temps malgré nos deux tempéraments de feu. Pendant plusieurs longues minutes nous restons ainsi jusqu'à ce que les filles arrivent avec aussi une Sienna en pleurs. Qui à son tour me prend dans ses bras...

— Mon dieu... Lucy... lâche-t-elle tout en ayant la voix qui se brise.

Ivy et Amy restent en retrait tout aussi impacter, mais sans pleurer. Les mains appuyer sur ses genoux et la tête baisser mon frère semble résigné. Le temps est amer et lourd j'ai déjà envie que tout cela cesse je veux tout casser autour de moi. Fumé à en crever !!! Prise par la rage, je me lève et commence à faire voler tout ce qui me passe sous la main. Beaucoup de choses finissent par se briser tout comme mon cœur en cet instant présent.

— TU ES BIEN TROP CRUELLE AVEC MOI !!!! RAMÈNE-LE-MOI...

Je m'écroule une nouvelle fois mes mains contractées dans mon cuir chevelu. Hurler et pleurer à la fois cela ne m'était jamais arrivé, c'est libérateur et à la fois si atroce que je ne le souhaite à personne... Rendez-le-moi... par pitié... rendez-moi mon cœur... rendez-moi mon homme... mon émeraude...

Hayden

À l'autre bout du fil, j'ai le cœur dévasté par les cris du cœur de ma perle, des larmes de rage et déverse sur mes joues alors que Seth et Riley me soutiennent dans ce moment si dur à mon goût. Elle va m'en vouloir à mort je le sais déjà, mais tant pis je l'ai bien mérité. Puis je ferais n'importe quoi pour la protéger, Logan monte alors les marches qui mène au coin VIP où nous nous trouvons pour me donner des nouvelles de notre projet.

— On a réussi à en rattraper dix... soupire-t-il en entendant les hurlements avant d'apercevoir mon état.

— C'est très bien Logan... lâché-je en le remerciant du regard.

— On s'est occupé de se débarrasser des corps et Warren est attaché avec des chaînes. Sache que beaucoup se portent volontaires pour veiller sur ta femme. Ils prévoient déjà des rondes à différentes heures sans interruption. Plusieurs de tes alliés confirment leurs alliances d'or et déjà alors...

— Je vais moi-même traquer tous ces connards pour la ramener au plus près de moi le plus vite possible. Il faudra être discret pendant les rondes permanentes, elle est en deuil, mais c'est une femme très intelligente... lancé-je avec un ton calme.

— Et très rancunière... ajoute Riley en posant une main sur le haut de mon dos.

— Tout le monde est réunit Hayden... souffle Seth en me faisant signe de m'approcher du balcon qui donne sur l'intérieur du Club.

Après deux longs soupirs, je me redresse ayant repris mon rôle après un moment d'écart et d'absence. La piste est noire d'hommes tous à mon service à présent, je les regarde tout comme j'aurais aimé que l'on me regarde la première fois : avec respect. Sans eux, je ne suis rien, et je veux qu'ils le sachent. Les mains poser sur la rambarde aucun mot ne sort, mais tout le monde sait. Et chaque homme dans cette salle comprend la douleur que cela peut être, mais surtout chaque personne ici connaît ma femme et me respecte en retour.

— Cette nuit, vous avez chacun prouver votre loyauté envers moi. Et la confiance que je pouvais avoir en vous. Nous partons pour plusieurs années, beaucoup je l'espère, mais elles ne seront pas de tout repos alors j'autorise ceux qui le veulent à quitter cette vie aujourd'hui pour en retrouver une plus simple s'ils le désirent...

Quand mon regard s'attarde alors tout comme mon discours je m'aperçois que tous écoutent avec attention et que personne ne quitte la salle. Tous mains jointes devant eux et leurs regards lever vers moi ils attendent la suite sagement et dans le silence qui s'impose à nous.

— Si... au contraire, vous voulez rester... nous devons former plusieurs groupes qui seront respectivement dirigés par moi et mes frères à l'exception de Félyx les premiers temps... On a des brebis à traquer, fini-je alors que tous approuvent d'une inclinaison positive de la tête la mission qui leur est donnée.

De longs mois m'attendent alors que j'entends encore résonner le désespoir de Lucy dans mon crâne, une douleur physique est terrible, mais la douleur du cœur je ne la souhaite à personne. Je vais devoir vivre avec elle durant des jours et des nuits aussi longues les unes que les autres jusqu'à ce que tu reviennes à moi. Toi, Lucy, ma perle...