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Chapitre 2

Plongée dans ce gouffre cauchemardesque, je comprends peu à peu qu'entre cet endroit clos et lourd en chagrin, silencieux sans vouloir être clamé, brûlant comme le feu des enfers, la frontière n'est pas bien loin de la vision brouillée que j'ai de lui, de m'être retrouvée seule dans la même pièce quelques mois plus tôt.

Je me réveille en sursautant et m'assieds aussitôt pour relever mes jambes et m'y agripper fortement, la tête posée contre mes genoux. Je me balance d'avant en arrière, tentant de reprendre mon souffle. Il est rare que j'arrive à me sortir de ces cauchemars qui me hantent sans suffoquer, mais plus les jours avancent et plus je parviens à être maitre de mon corps, même absorbée dans ma souffrance nocturne qui ne me laisse aucun répit.

Un inspire, deux expire, trois inspire. Recommence.

Je ne suis pas en crise, mais je ne suis pas à l'abri d'en commencer une quand je suis dans cet état. Dereck est étendu à mes côtés et semble toujours dormir à poings fermés. Je ne le vois pas puisque j'ai toujours la tête en appui sur mes genoux, mais je sens sa présence et je sais que s'il était réveillé, il m'aurait déjà pris dans ses bras. Bien qu'il n'intervienne actuellement pas pour me calmer, le simple fait qu'il soit près de moi suffit à me détendre. Sa compagnie m'est indispensable et je sais que de l'avoir à mes côtés joue pour beaucoup sur la maitrise de moi-même en cet instant précis.

Je sais que mes angoisses se dissiperaient beaucoup plus rapidement si j'entendais sa voix, si je sentais sa chaleur m'enrober, mais je dois réussir à m'en sortir seule. Un jour viendra où pour une raison hors de notre contrôle, il ne sera pas près de moi et à ce moment je devrai surmonter ma bête noire avec mes propres moyens. D'autant plus que ses nuits se sont vues perturbées autant que les miennes depuis déjà bien trop de temps. Alors le peu de nuits que je peux lui épargner, que je peux le laisser dormir sans ébranler son sommeil et bien je le laisse tranquille.

Une fois mes esprits revenus à eux, je me lève doucement du lit en prenant soin de ne pas le réveiller. Je me rends à la cuisine plongée dans l'obscurité et me sers un verre d'eau froid à même le robinet. Je marche à pas de souris en espérant ne pas faire craquer le plancher sous le poids de mon corps devenu frêle depuis quelques mois et vais jusqu'à la baie vitrée du salon. Je tasse les rideaux de tissus épais et contemple la lune qui éclaire la ville endormie. Je fixe cet arbre orienté vers le ciel avec un feuillage bondé de sublime couleur dû au temps frais qui le marque de rouge, de jaune et d'orangé.

Je prends plusieurs gorgées de mon verre d'eau et la fraicheur de celle-ci au creux de ma gorge asséchée apaise le feu que mes rêves obscurs y ont créé. Je prends de profondes inspirations, heureuse d'être maintenant loin des murs de ma prison, en tête à tête avec cette magnifique sphère blanche qui illumine la pénombre de la ville accompagnée de tous ces astres purs qui scintillent.

J'ai toujours aimé regarder le ciel crépusculaire, qui au-dessus de nos têtes étend ses profondeurs dans un calme plat. J'ai toujours trouvé qu'il y avait quelque chose de spécial qui se passait en moi lorsque mes yeux se perdaient dans cet univers rempli d'énigmes. Je me suis même souvent imaginée regarder cette voûte céleste en même temps que quelqu'un d'autre et que sans le savoir, peu importe les kilomètres qui nous séparaient, nous regardions le même tableau se dessinant devant nous, comme si nous étions côte à côte. Le ciel de la nuit m'apaise tout simplement. Il renferme à lui seul des millions d'histoires, des millions de mondes, des millions de secrets.

Alors que je suis perdue dans ma contemplation, je sens les mains de mon homme qui glissent tendrement sur mes hanches avant qu'il dépose un tendre baiser sur la peau de mon cou. Je laisse doucement ma tête basculer sur le côté pour profiter de cette divine caresse que me procurent ses lèvres.

— Qu'est-ce que tu fais debout à cette heure ? questionne-t-il à même mon cou avant de reposer ses lèvres contre celui-ci.

— J'avais besoin de boire un peu d'eau.

— Viens, on retourne se coucher, stipule-t-il en me tirant délicatement par les hanches afin que je recule de la fenêtre.

Je m'empresse de tirer sur les rideaux afin de les refermer et le guide jusqu'au comptoir de la cuisine pour y déposer mon verre puisqu'il est toujours agrippé à moi. Je nous dirige ensuite jusqu'à notre chambre où il me fait basculer sur le lit.

— Pourquoi tu ne m'as pas réveillé ? interroge-t-il alors qu'il se couche à sa place les bras croisés derrière la tête.

Je m'installe à ses côtés et appuie ma tête contre son torse ciselé et chaud, ce qui a pour effet de m'apaiser instantanément.

— Tu sais que je suis capable de me servir un verre d'eau seule ?

— Je faisais allusion à ton cauchemar.

Je me raidis, surprise qu'il sache la raison de ma balade nocturne. Moi qui pensais avoir été discrète il faut croire que je ne l'ai pas été tant que ça. Peut-être ai-je parlé durant mon sommeil, ce qui ne serait pas surprenant puisque ça m'arrive souvent, ou peut-être que je m'agitais beaucoup. Souvent, il m'a de lui-même réveillé, alors que j'étais prisonnière de cet univers obscur et que mon corps réagissait sans que j'en sois consciente.

— Comment sais-tu que je suis debout pour cette raison ?

— Simplement parce que ma femme ne peut rien me cacher.

— Non, sérieusement ? dis-je en me redressant sur mon avant-bras pour le regarder.

Il me sourit et sa main vient s'apposer sur ma joue sur laquelle il fait affectueusement glisser son pouce.

— J'ai voulu te prendre dans mes bras, mais ta place était vide. Je me suis levé et je t'ai observé regarder à l'extérieur. Tu avais l'air pensive alors je me suis douté que ça avait un lien avec tes foutus cauchemars.

— Alors tu as raison de dire que je ne peux rien te cacher, confirmé-je en lui effleurant le bout du nez avec mon index.

— À l'avenir ne m'appelle plus sergent, mais détective Smith.

— Le détective le plus sexy de tous les temps, déclaré-je en sculptant du bout des doigts ses abdominaux coriaces.

— Qui investigue sur la plus sublime des femmes qui puisse exister, précisons-le.

Je plisse les yeux, attendris par ses paroles et joins mon front au sien. Je ferme les paupières profitant de notre contact le cœur battant à une vitesse folle. Si j'avais moi aussi un petit bocal comme dans le livre Mille baisers pour un garçon il est certain que j'ajouterais un cœur à celui-ci après le baiser que je m'apprête à lui donner.

Je me redresse et passe par-dessus lui, mes jambes retombant de chaque côté de ses hanches avant de l'embrasser avec vivacité. Ses lèvres lascives glissent à la perfection contre les miennes, tandis que ses mains caressent mes fesses sous ma nuisette, qu'il galbe avec véhémence. Sa langue humide s'agite avec la mienne d'une sublimité qui nous est propre et je sens l'excitation qui me consume au rythme de leur agitation.

J'ouvre les paupières pour fixer son regard et ses charmants yeux azur me crient aussitôt l'amour qu'il ressent à mon égard. Il me fait chavirer afin de prendre les reines, afin de prendre possession de mon corps et de ma bouche. J'enroule mes bras autour de sa nuque, entremêlant mes doigts dans sa chevelure ébène encore ébouriffée de la première partie de sa nuit.

— Dois-je en comprendre que j'ai droit à un traitement de faveur de la part de vous monsieur le détective ? demandé-je lascivement une fois nos lèvres dénouées.

— Pardonnez-moi, madame Beaupré, mais une femme aussi sublime que vous mérite le plus doux des traitements que je puisse offrir, et surtout, le plus sensuel.

— C'est d'une fouille au corps dont vous me parlez, M. Smith ?

— Vos capacités à lire entre les lignes ne cesseront de me surprendre, finit-il en s'accaparant de mes lèvres.

* * *

Je regarde l'horloge accrochée au mur de ma salle de cours. Je soupire en constatant qu'elle affiche seulement 8h48, ce qui implique qu'il me reste encore deux heures à tenter de ne pas m'endormir en écoutant madame Lombardi. Pas qu'elle n'est pas captivante, parce qu'elle maitrise à la perfection sa matière et son accent est à lui seul un plaisir pour les oreilles, mais le cours d'aujourd'hui est d'un ennui mortel. D'autant plus que ma nuit fût de courte durée puisque Dereck et moi nous sommes laissés emporter par nos pulsions, que nous n'avons toujours pas appris à contrôler.

En soit, ce n'est pas une mauvaise chose, car je me dis que cette attraction que nous échangeons est surréaliste et qu'elle nous est unique, mais je crains qu'un jour, notre fougue se dissipe et que les questionnements commencent à nous peser. Je dirais que c'est surtout de voir que tous les couples qui sont ensemble depuis de longues années finissent un jour par être moins amouracher, la vie d'adulte ayant raison d'eux, qui me créer ces appréhensions. Si finalement nous n'échappions pas à tout ceci, est-ce que cet éloignement emportait avec elle cette passion qui nous est exclusive ? Une question à laquelle je ne peux présentement pas répondre, mais comme on dit, aussi bien vivre au jour le jour car on ne sait pas de quoi est constituée demain. Alors je vais profiter de chaque instant qu'il m'est donné de partager avec lui, chaque moment étant plus magique les uns que les autres et me dire que le temps n'aura jamais raison de nous puisqu'à deux, nous sommes plus fort que lui.

La joue en appuie sur la paume de ma main, le coude apposé sur mon bureau, je commence à gribouiller dans mon cahier de notes. Je me laisse emporter par cet amour qui m'inonde en repensant à notre nuit d'hier. Je me remémore ses lèvres se promenant sur ma peau brûlante de désir, nos corps superposés et emmêlés, ses yeux lisant en moi l'impatience de sentir chaque parcelle de son être. Ma main droite fait son œuvre faisant ressortir les images qui se dessinent dans mes souvenirs. Je trace un nez féminin de profil, puis une bouche entrouverte et le cou de celle-ci pour finir avec un portrait masculin qui lui fait face tout en déposant délicatement ses lèvres sur celles de la femme. Sans m'en rendre compte, je viens de prendre plus de trente minutes à crayonner, sans suivre un seul mot de madame Lombardi quand mon voisin de classe m'interpelle.

— T'as vraiment du talent, murmure-t-il en me souriant.

— Merci, soufflé-je en lui souriant à mon tour.

— Si j'avais le même talent que toi, je trouverais le cours d'aujourd'hui moins ennuyant, affirme-t-il en faisant une moue fatiguée.

Je ricane face à sa remarque, me sentant moins seule à trouver la matière assommante.

— Je m'appelle Raphaël au fait.

— Sarah !

— Tu as quelque chose de prévu ce week-end ?

— Non pourquoi ?

Pitié, faites qu'il ne me propose pas de sortir prendre un verre.

Je me sentirais mal de devoir refuser son invitation parce que je suis en couple après le compliment qu'il vient à peine de me dire. Quoiqu'il s'agit peut-être d'une simple tactique de drague de sa part.

— Il y a un feu de camp dans la forêt derrière les résidences si jamais ça t'intéresse.

Me voilà rassurée. J'exhale en discrétion l'air que je retenais en attendant sa réponse.

— Oui, avec plaisir. Est-ce que je peux venir accompagnée ?

— Mlle Beaupré, avez-vous quelque chose à ajouter sur le sujet ? m'interpelle la professeure.

Je sens la chaleur qui se propage sur mes joues qui doivent maintenant tirer au pourpre. Plusieurs élèves se sont tournés dans ma direction puisque madame Lombardi a les yeux rivés sur moi. Je me racle la gorge cherchant quoi lui répondre, mais n'ayant pas écouté un seul mot de ce qu'elle a dit durant la dernière heure, je vais avoir de la difficulté à trouver une réponse pour me sortir de cette impasse.

— Mlle Beaupré m'expliquait simplement le principe behavioriste de M. Herbert Mead que je n'avais pas saisi. Nous nous excusons du dérangement, Mme Lombardi, c'est moi qui l'ai incité à parler durant votre cours.

Je vois que cette dernière semble douter des paroles de mon collègue de classe. Pour ma part, je le remercie intérieurement d'être venu à mon secours.

— La prochaine fois, posez-moi directement vos questions dans ce cas. Donc, où en étais-je ?

Elle prend quelques secondes pour se rappeler la matière qu'elle expliquait en se frottant le front et poursuit la présentation de son cours. Je laisse échapper un long soupir dû à l'anxiété que tout ce cirque vient de me causer et gratifie mon voisin d'un sourire réjoui. Il me sourit à son tour avant de river ses yeux sur un petit bout de papier sur lequel il se met à gribouiller.

Il se tourne ensuite en ma direction et s'empresse de le déposer sur le coin de mon bureau. J'ouvre ce dernier sur lequel est inscrit que je peux venir avec qui je le souhaite, les indications pour m'y rendre ainsi que son numéro de téléphone. Je fourre le papier dans la poche avant de mon sac à dos et tente finalement de me concentrer sur la dernière partie du cours.

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