❋ 00. prologue : Dear Dad, it's me, Lauren
❝ Papa,
C'est Lauren.
Oui, je sais. Je n'ai rien de plus idiot pour commencer. Bien-sûr que tu sais que c'est moi. Qui d'autre pourrait écrire cette lettre débile pour la brûler dans l'espoir qu'elle te parviennes tout là-haut.
Tu sais, j'ai grandis. Oui, on dirait pourtant une gamine de douze espérant que papa est au paradis et qu'il l'entends. Peut-être, mais je n'ai plus que ça auquel m'accrocher. Et pourtant je me sens tout aussi trahis.
Je vis seule, comme toi. Je n'ai plus personne, maman m'a tout pris. Je sais que tu me gronderais si tu étais là, c'est ma mère et je ne devrais pas dire cela sur ma mère. Pourtant, c'est la vérité.
Tu sais, j'aime bien Outer Banks. Ce n'est peut-être pas aussi paradisiaque que tu le disais ou que dans mes souvenirs, mais j'aime bien cet endroit paumé. J'aime bien les personnes qui s'y trouvent. L'ambiance —et pourtant ce n'est pas de tout repos. La bouffe est bonne. Et il y a Maria aussi, c'est une assez bonne raison pour laquelle j'aime cette endroit. Puis Maman est arrivé.
En retournant à New-York, je ne me suis jamais senti aussi vide de toute ma vie. Plus rien ne comptait. Je n'avais plus aucune envie, encore moins envie de faire les cours de rattrapage scolaire que maman m'avais payé. Comment as-tu pu te marier avec cette femme ? Je ne comprends pas. Vous n'avez pourtant rien à voir.
On dit pourtant « qui se ressemble, s'assemble » ou bien même « les opposés s'attirent », et bien franchement je n'ai aucune idée de ce que je dois croire là-dedans.
Papa. Là-bas, j'avais des amis. Plusieurs et des vrais.
Papa, il y avait même un garçon. Un petit blond, un peu sur les nerfs et remplie de conneries, un peu dépressif sur les bords et bien-sûr impulsif tant qu'à faire. J'aime pas la simplicité, je pense que tu le sais. Mais crois-moi, tu l'aurais apprécié. Bien-sûr, tu m'aurais dis de faire attention et tu l'aurais mis en garde plus d'une fois en venant chercher sur sa vieille moto rouge, mais tu l'aurais apprécié. Maria l'aime beaucoup.
Je l'aime beaucoup.
Et pourtant je me sens si seule.
Depuis que je suis rentrée à New-York, j'ai l'impression que ce dernier mois n'est rien d'autre qu'un mirage. J'ai l'impression que rien de tout cela n'est arrivé, que tout était un fichu rêve. Je n'ai même plus la sensation de l'eau sur mon corps, du vent qui siffle dans mes oreilles. Loin de moi sont les cries et rires de mes amis. Même ma peau laiteuse me fait douter.
Pourquoi est-ce que tu m'as laissé tomber toi aussi ? Pourquoi m'as-tu menti au sujet de ce fichu bateau ? Pourquoi m'avoir caché tant de choses ?
Oui, la vérité fais souvent plus mal que le mensonge, et encore, je ne suis pas d'accord avec ça. Les mensonges qui se sont accumulés l'année passé, depuis que tu es partis ont sûrement fait plus mal que si j'avais su des le début dans quoi je mettais les pieds. Bien-sûr que je n'aurais rencontrés aucun de ces Pogues, que je n'aurais jamais rencontré JJ mais tout ça aurait fais bien moins mal qu'aujourd'hui.
Et tout ça pour quoi ? Tout ça pour de l'or.
Et pourtant je ferais tout pour y retourner et retrouver cette or, dans l'espoir de retrouver l'amour.
Papa, je te fais la promesse que je finirais par être heureuse.
Lauren,
Ta fille à qui tu manques. ❞
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Le retour à la réalité avait été brutal. La solitude de Lauren n'avait jamais été aussi grande depuis qu'elle était de retour dans cette énorme ville pollué et bruyante. Adieu l'air iodé, adieu les cries de mouettes et bonjour les klaxonnes New-Yorkais, bonjour les embouteillages tôt le matin. Lauren aurait tout donné pour retourner auprès de la mer et des moustiques.
Cette fameuse nuit où ils ont perdu leurs amis —où Lauren a tout perdu—, le trajet jusqu'à new-York lui avait paru durer une éternité. Durant toute la route, elle avait, plus ou moins, écouté sa mère lui crier dessus avec ce ton hautain de veille bourgeoise coincée, lui rappeler toutes les erreurs qu'elle avait commise, toutes les règles de vie qu'elle avait enfreint, et l'inquiétude monstre qu'elle avait eu pour elle.
Ô elle pouvait parler ! Lauren n'en n'avait rien à faire. La seule chose qu'elle avait en tête, c'était JJ. Ses lèvres fines et rosées. Son torse bronzés et ses muscles saillant. Ses mains, son visage abimés ; rien d'autre ne lui avait traversé l'esprit.
Lauren avait déjà été amoureuse et pourtant elle n'avait jamais ressenti cela. Qu'es-ce-qui aurait été mieux ? Ne jamais tomber amoureuse et ne pas avoir à rencontrer cette affreuse douleur ? Ou tomber amoureuse plusieurs fois, vivre le temps qu'il faudra de cette amour chloreux et tomber toujours plus bas, encore et encore ?
Sa réelle première expérience amoureuse se nommé : Rafe Cameron. Étais-ce la meilleure des aventures en sachant que la deuxième se portait le nom de JJ ? Elle s'était senti idiote de comparé Rafe et JJ comme cela. Ils n'avaient rien avoir et pourtant elle était en colère.
Elle était en colère contre Rafe Cameron et son changement radicale. Elle était en colère contre lui et ses actions idiotes mais surtout pour le mal qu'il lui avait fait. Si aujourd'hui, elle était assise dans cette voiture direction New-York, c'était à cause de Rafe Cameron. Dans ce cas, pourquoi comparait sa relation avec JJ à celle de Rafe ? Car elle était aussi en colère contre lui de l'avoir laissé partir.
C'était ridicule comme raison, mais elle aurait aimé que JJ, la grande gueule de service, celui qui remet toujours tout en cause, l'éternel insatisfait l'ouvre pour une fois. Une dernière fois. Qu'il se batte pour elle, espérant la garder auprès de lui encore quelques temps.
Et pourtant Lauren était de retour à New-York.
Son moral n'avait jamais été aussi bas, son père ne lui avait jamais autant manqué, ses nouveaux amis lui manquait et même Alex. Elle s'ennuyait tellement qu'elle en était rendu à penser à lui alors qu'elle avait passé l'été à essayer de passer outre. Des années et des années de souffrances qui lui revenait dans la tête. Petit à petit, elle replongeait dans le désespoir que JJ avait essayait de la faire sortir.
Par la suite, sa mère avait été bien trop calme. Selon Lauren, elle l'avait bien trop engueulé pour l'ampleur de la situation. C'était comme si elle essayait d'oublier ce qu'il s'était passé et qu'elle souhaitait reprendre une vie normale avec sa fille. Chose que Lauren n'avait absolument pas décidé de mener. Si elle pouvait faire ses affaires une nouvelle fois et s'enfuir à l'autre bout du monde, elle le ferait dès aujourd'hui.
Et pourtant, une vie platonique et emmerdante, c'était la vie qu'elle avait décidé de mener à New-York.
Un train-train bien déprimant ou elle se perdait de jour en jour. Si cela continuait, Lauren s'y perdrait définitivement au regret de tous. Elle vivait sa fugue comme un échec.
Lorsqu'elle était à OBX, elle s'y voyait passer sa vie. Sur les traces de son père, sur les traces de ses origines et à la recherche de son héritage et de l'amour, toute sa vie avait été réfléchi pour quelques temps. Elle savait très bien que sa mère finirait par la retrouver, elle savait aussi très bien que sa mère la laisserait revenir elle-même un jour ou l'autre. Du moins elle l'espérait et Lauren comptait là-dessus pour vivre à OBX jusqu'à sa majorité.
Bien-sûr que c'était trop beau pour être vraie. Au pire des cas, elle avait imaginé demander à Maria de prendre sa défense et demander sa garde, mais elle ne voulait pas non plus l'embrigader dans toute ses folies.
Alors Lauren avait assumé les conséquences de ses actes, les conséquences de son échec sur son moral et tout ce qui viendrait par la suite. Elle se sentait aussi vide qu'une coquille ramenée sur la plage par la mer.
Faire bonne figure n'était même pas en option, elle se sentait si mal qu'elle n'en n'avait plus rien à faire de tout. Elle avait pourtant l'habitude de se sentir mal, puisqu'elle s'était senti mal toute sa vie, mais aujourd'hui c'était différent.
Avant de rencontrer les Pogues, c'était un malêtre général sans jamais avoir gouté au bonheur une fois dans sa vie. Maintenant qu'elle y avait gouté, c'était plus la solitude, dans le sens où un jour elle avait été entouré de personnes qu'elle aimait. C'était leur présence à chacun d'entre eux qu'il lui manquait.
Il y avait aussi cette solitude, où elle avait le ressenti que personne ne la comprenait. Elle avait perdu son père, elle savait qu'elle ne le reverrait jamais, tout comme maintenant elle avait compris qu'elle ne reverrait jamais John B.
Ce qui accablait Lauren, c'était ça. Elle ne reverrait jamais, John B. Comme elle ne reverrait jamais Alex et son père. C'était cette sensation de fatalité dont elle n'arrivait pas à se remettre, elle détestait se sentir faible et vaincu. Mais elle n'avait pas encore trouvé de solution à comment défier la mort.
Lauren s'était découvert aimante, remplie de bienveillance, hargne et de bonheur. C'était une combattante lors que ça concernait ses amis ou son père.
Et maintenant qu'elle y avait gouté, elle s'était promis de tout faire pour le retrouver un jour.
Aller jusqu'à passer un accord avec sa mère, pour venir étudier à Outer Banks. Étais-ce une bonne idée ? Pas vraiment, non. Du moins pour sa mère.
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