❋ 03. I couldn't always be there to protect you
Après ces retrouvailles plutôt embarrassantes, Lauren ne se sentait pas d'attaque à retourner en cours bêtement pour plonger son nez dans un programme d'histoire qu'elle ne comprenait pas. L'histoire, ce n'était pas son truc, ça, c'était le truc de son père. Enfin, ici le problème était surtout qu'elle n'arrivait pas à se sortir de la tête le fait que ses meilleurs amis pouvaient être en vie alors que cela faisait des mois et des mois qu'elle les croyait mort. Aujourd'hui, elle avait reprit espoir d'à nouveau les serrer dans ses bras. Tout comme elle venait de serrer JJ dans ses bras.
Alors elle avait envoyé un message à Shoupe pour lui dire que les cours avaient fini plus tôt —en plus elle mentait à un flic— qu'il fallait qu'il vienne la chercher comme prévu. Car oui, le matin Lauren avait son chauffeur privé qui ne partait pas tant qu'il ne l'avait pas vu mettre un pied à l'intérieur de l'enceinte du lycée. Le soir, c'était Shoupe en personne qui avait décidé de rendre se service à Nathalie. En réalité, c'était juste pour Lauren qu'il faisait ça. Il appréciait la jeune fille et s'en voulait de ne pas avoir pu l'aider comme il fallait et puisqu'il appréciait bien Maria, Shoupe emmenait Lauren voir sa tante avant de rentrer chez elle. C'était une bonne chose, et c'était un bon shérif. Lauren appréciait Shoupe.
Ayant décidé que sa journée était fini en plein milieu d'après-midi, Shoupe avait demandé à la jeune fille de le rejoindre dans le quartier Figure's Eight, devant chez les Cameron. Pas de quoi réjouir Lauren qui en plus d'avoir une vue direct sur le jardin de ces psychopathe, devait se rendre chez eux pour retrouver son taxi. De toute façon, un jour ou l'autre la vérité finirai par éclater et toute cette haine qu'elle déversai envers les Cameron dans les oreilles de Shoupe finirai par payer.
Lauren marchait tranquillement au bord de la route. Elle se rendait tout droit, en direction du quartier des Kook —où elle y vivait. Elle aurait très bien pu rentrer chez elle toute seule, sans avoir à passer par l'intermédiaire de Shoupe, mais sa mère refusait. Disons, qu'elle ne lui faisait plus réellement confiance. Sauf que si elle savait que Shoupe était bien plus du côté de la jeune fille que sa mère, Lauren ne pourrait pas retenir sa langue et en abuserait un peu.
En s'approchant de chez les Cameron, Lauren voyait des agents d'entretien effacer un tague agressive sur le mur de la propriété. Elle s'arrêta quelques secondes pour lire l'inscription qu'elle devinait facilement : Murderers. Il y avait de forte probabilité que cela l'œuvre d'un des Pogues. Elle pouvait comprendre ce geste et les soutenait à fond.
Un peu plus loin, elle entendait des haussements de voix : elle remarqua Shoupe en train de se faire crier dessus par Ward Cameron. C'était un réel plaisir. Ward se prenait pour plus grand que ce qu'il était, et Lauren ne supportait pas cette mentalité. En plus d'être un menteur, manipulateur et tueur. Sacré gènes que Rafe Cameron avait hérité de son père. Lauren secoua la tête de droite à gauche pour chasser Rafe de ses pensées. Instinctivement, elle commençait à mettre Ward en tord vis à vis du comportement et de l'instabilité mental de son fils. Encore une fois, elle trouvait des excuses à la méchanceté et folie de Rafe. Au fond d'elle, une infime partie continuait de garder espoir qu'il redevienne quelqu'un de meilleur, qu'il redevienne... le Rafe qu'elle avait aimé. Elle se détestait pour cela.
Lauren se détestait qu'une partie d'elle continue d'avoir espoir et d'être accroché à lui.
— À cause de lui, ma fille et morte ! Hurla Ward sur Shoupe. Et ses amis sont aussi cinglés que lui.
Au même moment, Ward jeta un œil au dessus de l'épaule de Shoupe où il aperçu Lauren. Son regard était noir, remplie de haine et d'atrocités. Mais il ignora la jeune fille qui ne se démontait pas, et continuait de le fixer.
— Tu dois faire ton boulot, Vic. Compris ?
— Je le fais. J'irais leur parler.
— Commence donc par la petite Gray.
Ward tourna les talons et s'en alla. Lauren n'aimait pas bien les accusations que Ward venait de faire envers elle, qui s'approcha de Shoupe par l'arrière. Elle avait les bras croisés sur sa poitrine et les sourcils froncés. Shoupe ne l'avait pas entendu arrivé, il sursauta lorsqu'il se retourna.
— Que fais-tu là ? L'agressa-t-il à moitié.
— Tu m'as demandé de te rejoindre ici.
Il se gratta l'arrière de la tête avant de se souvenir du message qu'il lui avait envoyé. Shoupe ne lui répondit pas mais lui fit signe de monter dans la voiture, côté passager. Lauren s'installa sans un mot avant que Shoupe ne la rejoigne. En montant, il posa ses mains sur le volant et poussa un long soupire sans rien dire. Lauren a côté, n'allait pas garder sa langue dans sa poche bien longtemps.
— Qu'est-ce-qu'il y a ?
Shoupe serra la mâchoire. Il ne souhaitait pas discuter de cela avec elle, mais il la connaissait et il savait qu'elle ne lâcherait pas l'affaire.
— Ward Cameron est très insistant sur cette affaire.
— Ça irait plus vite si il dénonçait son fils.
Shoupe lança un regard désapprobateur à Lauren.
— Je sais très bien ce que tu penses, jeune fille.
— Si tu le sais, pourquoi tu ne fais pas ce qu'il faut ?
— Tu sais Lauren, la justice ça ne s'apprend pas dans une pochette surprise. C'est plus difficile que cela en à l'air et il ne suffit d'avoir un flingue et des menottes pour faire la loi.
— Dommage, je me serais bien débrouillée par mes propres moyens.
— Sache une chose, Lauren... Je ne pourrais pas toujours te protéger, ok ?
Elle secoua la tête en fronçant les sourcils.
— Je n'ai demandé aucune protection.
Shoupe la regarda un instant avant de démarrer la voiture. On pouvait y voir une once d'inquiétude sur son visage, accompagné d'une grande incompréhension. Il appréciait Lauren. Il appréciait Maria. Alors même si sa mère le payait pour la récupérer le soir au lycée pour s'assurer qu'elle rentrait bien comme prévu, il en faisait une affaire personnelle.
Comme il lui avait promis, Vic s'arrêta devant chez sa tante. Lauren regarda la maison un insta sans bouger de la voiture pour autant. Elle poussa une grande inspiration, se remémorant chacun des moments passés ici. C'était fort en émotion de revenir un ici. Tout ces moments passés ici, lui semblait si lointain. C'était comme une autre époque, un autre Lauren. Aujourd'hui, cette Lauren qui était tombée amoureuse du voisin et du blondinet de la zone avait bien grandi et même perdu, une nouvelle fois, ses meilleurs amis —avant d'apprendre que finalement ils étaient en vie.
— Pourquoi est-ce que tu fais ça pour moi, Vic ? Le questionna Lauren qui ne descendait pas de la voiture.
Il inspira un bon coup avant de regarder droit devant lui, les mains posées sur le dessus du volant.
— Ce fameux soir, commença l'homme grisonnant. Lorsque je t'ai dis que John B et Sarah étaient... mort dans cette tempête. J'ai eu cette sensation de ne pas en avoir fait assez. Derrière, je savais que ta mère était là et allait te ramener à New-York. J'ai lu dans tes yeux que j'avais fais une erreur.
Lauren baissa la tête, touchée par cette révélation.
— Maria n'était pas une si mauvaise tante, dit-il pour changer l'atmosphère. Alors, je te devais bien ça, petite.
La porte d'entrée de la grande Maison Blanche s'ouvrît, laissant apparaître Maria plus resplendissante que jamais. Lauren esquissa un large sourire avant d'ouvrir la portière de la voiture de police et de se retourner vers le Shérif.
— Merci.
Il hocha simplement la tête pour acquiescer.
Lauren s'éloigna de la voiture pour s'approcher du porche et monter les escaliers comme la première fois pour atterrir dans les bras grands ouvert de sa tante.
— Je suis contente de voir que tu vas bien, dit-elle en frottant le dos de sa nièce.
— Je serais bien contente si tu proposais à Vic de rester boire un café, sourit Lauren avant de s'écarter de sa tante qui souriait.
— Petite maline.
Lauren rigolait dans son coin alors que Maria se haussa la voix pour s'adresser au Shérif dans la voiture :
— Shérif Shoupe, vous voulez rester boire un café ?
Il était pris au dépourvu, mais accepta rapidement. Lauren entra dans le hall de cette immense maison où elle avait passé pas mal de temps avant d'être rejoint rapidement par le Shérif et sa tante.
— Alors comme ça ma nièce est escortée par le Shérif en personne ?
— Shérif par procuration, Mademoiselle Gray, la corrigea-t-il.
— Procuration ou non, en attendant je vois l'étoile sur votre chemise, sourit Maria. Court ou long ?
Shoupe eu un moment de silence.
— Le café, ajouta Lauren qui rigolait.
— Ah... euh, court.
Lauren esquissa un sourire avant de s'éclipser à l'étage les laissant discuter tranquillement. Bien entendu qu'elle avait prévu son coup. Lauren avait toujours un coup d'avance.
Arrivée dans sa chambre, elle baissa la poignée avant de l'enfoncer en poussant la porte. Elle pénétra à l'intérieur de la pièce, un halo lumineux traversait les carreaux de la fenêtre pour venir éclairer le mur de photo de Lauren.
La brune se sentait nostalgique. Revenir ici, c'était bizarre. Ça lui mettait un coup au moral —comme si la journée n'avait pas déjà été assez compliquée. Lauren posa ses fesses sur les draps propres que Maria devait soigneusement changer dès qu'ils prenaient la poussière. Lauren aimait l'odeur du linge propre de sa tante. Sur la commode, juste en face du lit, se trouvait une petite pile de vêtements masculin. Lauren se releva du lit pour s'approcher et regarder de plus près.
C'était les vêtements de son père qu'elle avait prêté à JJ.
Son cœur rata un battement. Lauren se pencha pour attraper le tee-shirts à manche courte ; elle le déplia et l'observa. Il avait des nouveaux trous. JJ avait du les faire sans faire attention. Lauren porta le tee-shirts à son nez, comme si elle y cherchait la moindre particule d'odeur du blondinet.
Mais c'était trop tard. Son odeur avait quitté le tissus depuis bien longtemps. Elle ne l'avait pas attendu. Elle eut un léger pincement au cœur.
Lauren se retourna vers son lit. Devant le halo de lumière qui touchait à présent le sol, de nombreuses particules de poussières dansaient dans les airs. Appuyée contre sa commode, Lauren ne pu s'empêcher de divaguer et se perdre dans cette marée de souvenirs.
Elle se revoyait dans ce lit à rêver de JJ de façon lucide ou durant son sommeil, à baver sur lui, sa chevelure et ses paires d'abdos jusqu'au jour où il s'était réellement retrouvé dans son lit pour le plus grand des plaisirs. Lauren souriait niaisement à se remémorait chaque moment ou sa main avait touchée son visage rugueux dû à cette légère barbe de jeune homme. Le touché de ses cheveux étonnamment soyeux et ses multiples imperfections qu'elle appréciait tant. D'un seul coup, Lauren se souvenait de tout. Des mois et des mois à oublier petit à petit les détails de son visage jusqu'à ne plus s'en rappeler du tout ; pour qu'aujourd'hui dans cette pièce, tout lui revienne en tête.
Cette petite flamme au fond de son coeur qui se tamisait de jour en jour à New-York, venait reprendre de plus belle depuis son retour à OBX. Et les choses ne pouvaient pas se terminer ainsi.
Leur histoire ne pouvait pas se terminer ainsi.
— Lauren, il faut que je te ramène chez ta mère, cria Shoupe en bas des escaliers.
Elle lui répondit sur le même ton. Avant de sortir de son ancienne chambre, Lauren regarda une dernière fois autour d'elle comme si elle cherchait à s'en imprégner. Elle sortie et claqua la porte derrière elle, remplie de plein de bonne volonté comme si elle avait décidé de tourner la page —enfin— et qu'elle avait trouvé un nouveau but.
Lauren descendit dans le hall retrouver Shoupe et sa tante qui étaient plutôt complice. Ils débattaient tout bas, sur une chose que Lauren n'avait pas suivie. Elle arriva devant eux, en fronçant les sourcils.
— Tout compte fait, je te ramènerais à ta mère, annonça Maria.
Lauren regarda Shoupe un instant, pas sur de tout bien comprendre.
— Vic, tu lui a expliqué que Nathalie refusait que je la vois ?
— Lauren, tu es ma nièce, si j'ai envie de te voir, c'est mon droit et tu es assez grande pour décider par toi-même.
Lauren haussa les épaules et capitula. De toute façon, sa mère gueulerait un moment ou un autre, peu importait ce que Lauren ferait.
Shoupe salua Lauren et Maria avant qu'elle le ne raccompagne à la porte. Lauren était resté au milieu du hall attendant sa tante, lorsque son téléphone se mit a sonner. Elle le sortit de sa poche et regarda ce que l'écran affichait : « Kiara »
Sa respiration se fut difficile un instant. Elle se dépêchait de le déverrouiller avec son petit doigt moite, mais impossible à cause du stresse qui coulait le long de ses doigts. Elle tapa son code et afficha la totalité du message de Kie : Rendez-vous sur au restaurant de mes parents.
Kiara s'était-elle trompée ou n'adressait-elle réellement à Lauren ?
Maria revint vers sa nièce. Lauren la regarda avec cet air que Maria avait vu bien trop de fois. Elle leva les yeux au ciel.
— Tu fuis déjà, croisa-t-elle les bras sur sa poitrine.
— Je suis... désolée. Le devoir m'appel.
Lauren commença à partir vers la porte.
— Je te préviens, je ne couvrirai pas tes arrières cette fois-ci !
— Tout ira bien, dit-elle en sortant. Tu sais que je t'aime Maria ?
Elle se mise à rire avant de lui dire de se dépêcher de partir.
Et c'est ainsi, que Lauren dérogea à la première règle de sa mère. Et c'était loin d'être la dernière.
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