❋ 21. We need to talk to you
Lorsqu'elle vit les sirènes du shérif arriver vers eux, elle eut une envie soudaine de meurtre contre Pope.
— Voyez-vous cela, déclara Shoupe en en observant l'état de la voiture.
Lauren tournait la tête dans le sens opposé de la route pour éviter de se faire remarquer en première, Kie était quand à elle caché entre les sièges avant et la banquette arrière, entre Lauren et Pope. Shoupe approcha pour éclairer l'intérieur de la voiture.
— Bonsoir, officier, commença John B.
— Shérif, oui.
— Shérif, répéta John B. La vitesse tue.
Shoupe leva un sourcil et commença à observer l'intérieur de la voiture avec sa petite lampe torche, puis il reprit.
— J'ai vu la vignette, je sais à qui est la voiture.
John B baissa la tête et Shoupe se pencha à l'arrière pour mieux voir.
— Hé, Kie tu as trouvé ton vaporisateur de canabis ? Ironisa-t-il.
La brune grimaça puis remonta sur la banquette.
— Lauren, se contenta simplement Shoupe.
Elle retira sa main de sa bouche et se contenta de lui sourire savant pertinemment que ça ne se finirait pas ici. Pope intervint.
— Shérif, je veux juste dire que tout est de ma faute. Elle n'a rien avoir avec ça, j'en prends toute la responsabilité.
— Rien à voir ? Hein ? Tu es sûr ?
Puis il s'adressa à Kie.
— Tes parents ont signalés sa disparition et m'ont dit qu elles clés avaient disparu. Kie, je te ramène ou je vous ramène tous pour délit de fuite.
— Ok, capitula Kie.
Shoupe donna l'ordre à sa collègue de récupérer Kie. Elle fit le tour pour ouvrir la porte et la faire sortir, mais Shoupe n'en resta pas là. Il continua d'agiter sa lampe torche à l'intérieur du véhicule et l'arrêta sur Lauren.
— Toi aussi, je te ramène à la maison.
Lauren surprise —plus ou moins— écarquilla les yeux et fronça les sourcils. JJ se retourna vers elle pour voir sa réaction, assistant à la scène sans pouvoir intervenir.
— Pourquoi ? J'ai rien fait ? Personne ne me cherche il me semble.
Shoupe lui sourit.
— Soit tu montes avec moi, soit j'arrête tes petits copains.
— Vic ! Contesta Lauren. C'est pas juste, tu as pas-
— L'offre expire dans 10 secondes.
Elle pinça les lèvres puis grogna. Elle sortit du van sans dire un mot et fit le tour pour rejoindre Shoupe. Il posa une main sur son épaule et la guida jusqu'à sa voiture de patrouille. Kie monta à l'arrière et Lauren a l'avant. Ils reprirent la route, sans dire un mot laissant le reste des Pogues repartirent sans leurs deux amies. Lauren jeta un coup d'œil à Kie dans le rétroviseur qui lui esquissa un léger sourire de compassion.
Le temps de la route aucun d'eux n'ouvrit la bouche.
Shoupe s'arrêta devant la maison de Kie et descendit avec elle pour l'accompagner jusqu'à la porte et lui expliquer la situation et l'état de la voiture tant qu'à faire. Il était évident que Kie aller passer un sale quart d'heure. Même si elle ne s'entendait pas —la raison principal était plus qu'évidente— Lauren ne lui souhaitait pas de mal, et encore moins d'avoir des parents aussi autoritaires que faux-cul.
Shoupe revint dans la voiture ce qui sortie Lauren de ses pensées. Avant de reprendre la route, il se tourna vers la jeune femme à sa droite et poussa un long soupire.
— Tu as deux options, jeune fille. Soit tu me racontes tout de A a Z, soi tu passes la nuit en garde à vue.
— Quoi ? S'exclama Lauren outrée. Tu n'as pas le droit ? C'est un abus de pouvoir sur mineur !
— Je suis l'autorité, Lauren ! Dit-il en haussant le ton pour de bon. Bon sang, il va falloir que t'arrêtes tes conneries, est-ce-que c'est clair ? Je fais pas ça pour t'embêter, j'essaie de te rendre service.
— En abusant de tes pouvoirs parce que tu te tapes ma tante ?
Prends-ça, Shoupe. C'était gratuit. Au vue de la tête qu'il était en train de tirer, il n'avait pas apprécié la réflexion de la jeune fille et c'était compréhensible. Lauren avait été trop loin. Comme à chaque fois que quelque chose ne tournait pas en sa faveur, elle devenait méchante pour éloigner les gens qui voulaient prendre soin d'elle.
Shoupe se contenta d'hocher la tête de bas en haut avant de remettre le contact et prendre la direction du commissariat. Lauren comprit qu'elle avait répondu faux.
En arrivant, il ne perdit pas de temps à la mettre dans une cellule, la même que celle de la dernière fois, mais cette fois-ci elle se doutait que sa mère n'était pas au courant et ne le saurait pas. C'était entre elle et lui.
Dans un sens, elle comprenait ce qu'il essayait de faire. Elle le comprenait parfaitement même si elle continuait de fermer les yeux là-dessus. Shoupe appréciait vraiment Lauren, il s'était attaché à cette gamine brisée, essayant de trouver la vérité à travers tout ces mensonges. Une relation chaotique avec sa mère, un père décédée, une tante incroyablement gentille mais qui lui cédait tout, ça ne l'aidait pas. Il s'était trouvé que Shoupe et Maria avait fini par prendre plus que le café et Lauren appréciait énormément. Mais aujourd'hui, Shoupe représentait sa seule figure paternelle même si c'était trop dur de l'avouer.
Avouer qu'il l'aider a avoir un équilibre et la rassurer, c'était comme tirer un trait sur son père et accepter son décès. Il était encore trop tôt pour elle, elle refusait que quelqu'un d'autre que son père la prenne dans ses bras pour la rassurer, calmer ses peurs, essuyer ses larmes et la voir grandir. C'était encore trop tôt et c'était la raison pour laquelle elle le repoussait.
Vic n'essayait pas de remplacer son père au contraire, mais il aimait profondément cette gamine et refusait qu'elle se perde dans toute cette histoire, quitte à ce qu'il abuse de a position avec elle.
Au bout d'un moment, Lauren ne saurait pas dire combien de temps exactement, Shoupe réapparaît dans la pièce, accompagnée de Maria. Lauren, plus qu'étonnée, se redressa en quatrième vitesse et vint se coller aux barreaux.
— Maria ?
— Ça va, ma puce ? Demanda sa tante en s'approchant des barreaux pour lui attraper les mains. Tu as besoin d'un truc ?
— Sortir d'ici, maintenant.
Maria regarda Shoupe du coin de l'œil puis se recula. Lauren fit de même et croisa les bras sur sa poitrine.
— Tu cautionnes ça ?
— Non, je- je dirais pas que je cautionne, Lau. Mais on en a longuement discuté.
— Vous en avez discutés ? C'est à dire ? Depuis quand vous prévoyiez de m'enfermer dans une cellule comme une vulgaire criminelle ? Et ma mère dans tout ça ? Qu'en pense-t-elle ?
Ils se révèrent tout les deux, sans dire un mot. Shoupe posa une main chaleureuse et tendre sur l'épaule de Maria. Ils s'assirent tout les deux sur deux chaises de l'autre soir cotés des barreaux et demandèrent à Lauren de faire de même sur le banc métallique. Chose qu'elle refusa.
— Non non, qu'est-ce qu'il y a ? Qu'est ce que vous le faites ? Vous m'envoyez dans un de ces camps que les parents de Kiara veulent absolument ? C'est hors de question, et de toute façon c'est à la mère de-
— Lauren, assis-toi, c'est tout ce qu'on te demandes.
Le regard de sa tante devenait vitreux, ce qui angoissa Lauren pour de bon. Elle comprit que si elle ne s'asseyait pas, les choses dureraient plus longtemps, donc elle aurait pas de réponse. Donc elle s'assied et tapa du pied.
— Ok, dites-moi ? Vous allez me faire la morale ? Oui je sais que je suis loin d'être la meilleure des nièces, que j'écoute rien et que je suis têtue comme une mule. Que je prends des risques inutiles ! Que- que je, je sais pas ! Oui vous pouvez tout me reprocher, je suis sincèrement navrée de vous faire vivre tout ça mais-
— Ta mère est malade.
Maria avait parlé si vite que Lauren cru mal entendre. Elle resta une bonne minute la bouche entre ouverte, assimilant l'information du mieux que possible.
— Comment ça ? Grimaça la jeune fille. Qu'est-ce que tu racontes ?
Maria reprit essayant de refouler un sanglot.
— Elle a un cancer, Lauren un stade avancée, ça fait quelques temps maintenant.
— Oh, et vous trouvez bon de me le dire maintenant ? Dans cette cellule ? Demanda calmement Lauren, ce qui ne lui ressemblait pas.
— Si on t'as renfermé ici justement c'était pour t'annoncer ça, ajouta Shoupe.
— Vous êtes malade, soupira la brune. Vous pouviez pas faire comme tout le monde et me le dire autour d'une table, normal ?
— Parce que tu crois que c'est facile de discuter avec toi, Lauren ? Dit Maria en haussant le ton. Tu crois que j'ai ps essayé à plusieurs reprises d'avoir une discussions avec toi ? Les fois où tu es à la maison, il y a une chance sur deux pour que ça soit pour prendre une douche et repartir, dormir et repartir ou alors parce que ça ne va pas ? Tu es un vrai fantôme Lauren !
— Il suffisait de me demander, bordel !
— Parle mieux, s'il te plaît ! Demanda Shoupe.
— Vous m'avez foutu en garde à vu ! Et c'est moi qui vais pas bien ?
— Je rêve, dit Maria en pleurant. On t'annonce que ta mère est malade et tu trouves à râler de ta situation à toi ? Je ne savais pas que tu avais récupérer l'égoïsme de ton père !
— Mon père n'était pas égoïste !
— Tu es comme lui ! Tu ne t'intéresses pas à ce qu'il se passe autour de toi tant que tu auras pas accomplit ce que t'as commencé. Tu vis que pour le danger et tu t'y perds, comme ton père Lauren.
Parler de son père était difficile, surtout venant de Maria. Là d'autant plus, puisqu'elle n'était pas d'accord et que c'était la première fois que les deux femmes se prenaient la tête. Maria pleurait et cette situation agaçait Lauren. Elle était dans le déni le plus totale. Elle n'arrivait pas à intégrer le fait que sa mère pouvait être malade et qu'il ne lui rester que quelques temps, quelques mois, quelques jours ? Elle n'en savait rien.
Ce qui était le plus dur à intégrer, c'était qu'elle allait perdre sa mère, ça c'était inévitable. Sa mère, au sens propre des choses et on lui demandait de l'aimer pour ces quelques temps restant et la considérer comme telle. Lauren n'arrivait pas à concevoir le fait que puisqu'elle était biologiquement sa mère, elle se devait de la pleurer et à ce moment même la considérer à sa juste valeur. C'était tout bonnement impossible.
Égoïste vous diriez ? Maria aussi le pensait mais pourquoi dans la tête de Lauren tout était bien clair. Ce n'était pas parce que les relations s'étaient apaiser dernièrement avec sa mère, qu'elle en oubliait les 18 années dernières. Elle n'avait jamais été là pour elle. Même quand Carl et elle était toujours marié, c'était lui qui s'occupait d'elle et ceux jusqu'à sa mort.
Lauren n'avait pas bougé d'un poile depuis quelques minutes, ses yeux étaient posés sur le sol bétonné de la cellule et tout autour d'elle était silencieux, du coup sa tête avait décidé de faire abstraction de tout. Lorsque soudain, elle se redressa et regarda Maria et Shoupe.
— C'est pour ça... C'est pour ça qu'elle a prit la décision d'arrêter de se battre, hein ? Comprit Lauren. Elle sait depuis longtemps qu'elle est malade et elle a pas eut le courage de me le dire d'elle-même.
Shoupe baissa la tête, il avait une main dans le dos de Maria qu'il bougeait machinalement pour la rassurer. C'était la première fois que Lauren voyait sa tante dans cet état. Pour Lauren, Maria avait toujours été une femme forte et indépendante. Le sarcasme était son plus grand amis. Lauren avait beaucoup de Maria en elle, l'une et l'autre le savait. Mais depuis la mort de son père, Maria avait décidé de ne pas jouer le représentant légal auprès de sa nièce, elle préférait être son amie, la personne à qui elle se confierait. Ça avait été le cas un temps, puis tout lui avait été retiré et Lauren s'était renfermé dans sa coquille.
— Après 18 ans, c'est que maintenant qu'elle décide enfin de m'écouter ? Et c'est à moi qu'on demande de faire un effort ?
— Si elle a souhaité que ce soit moi qui te l'annonce Lauren , c'est... parce qu'elle ne savait pas comment faire avec toi, elle-
— Elle ne me connait pas aussi bien que toi tu me connais, répondit froidement Lauren.
— J'ai l'impression de ne plus si bien te connaître.
Bizarrement ce fut ce qu'elle venait de lui dire qui la blessa le plus à ce moment-là. Shoupe avait une grande envie d'intervenir et des rassurer l'une et l'autre mais il savait aussi qu'il valait mieux qu'il reste à sa place. Maria finit par sécher ses larmes et se releva. Elle s'avança près des barreaux et posa une main sur l'un d'eux.
— Je veux juste que tu réfléchisses à ce que tu fais Lauren, renifla-t-elle. Je sais qu'elle n'a pas été la mère du siècle mais elle reste ta mère et ton seul parent. Je ne veux simplement pas que tu regrettes quelques choses lorsqu'il sera trop tard.
Plus calmement Lauren acquiesça et regarda sa tante partir avec Shoupe. La laissant seule avec ses idées sombres pour la nuit.
Cela faisait bien longtemps que Lauren ne s'était pas sentit aussi perdu qu'à l'heure actuelle.
nda : pas très joyeux ce chapitre, mais fallait bien qu'il y ait une merde quoi.... par contre, bonne nouvelle : j'ai fini la couverture pour le tome 3 :)))
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