07 | backroad —lonely the brave (redux)

CELA FAISAIT MAINTENANT UNE SEMAINE QUE MARIA ET STEVE AVAIENT PRIS LA DÉCISION ENSEMBLE D'ARRÊTER LES RECHERCHES. Fury était donc officiellement déclaré disparu, ou mort, personne ne savait vraiment. C'était sans doute la meilleure décision qu'il pouvait être prise à l'issue de la situation.

Suite à cela, Stark avait décidé d'organiser une soirée en hommage au directeur. Une soirée d'adieu ou simplement de la pub et de la politique comme dirait Alana. Il devait encore chercher un bon nombre de larbin à se mettre dans la poche, rien d'étonnant.

Alana se trouvait encore dans sa chambre, comme tout les jours cette dernière semaine. Cette fois-ci, elle avait troqué les pantalons treillis contre une magnifique robe bleu marine. Chose inhabituelle pour elle.

Elle s'assied sur le bord du lit, la tête dans ses mains, perdu. Alana était fatiguée de cette situation, elle sentait la tension qui régnait encore au sein du QG. Le QG de quoi ? Pour qui ? Qui étaient-ils finalement ? Qui représentaient-ils ? Alana ne savait plus vraiment pour quoi ils se battait et contre qui.

— Tu comptes vraiment tirer cette tête toute la soirée dans cette magnifique robe ?

Alana sursauta et se retourna vers la porte. Clint se tenait dans l'encadrement de la porte, habillé dans cette magnifique chemise blanche et se pantalon noir.

— Je ne t'avais pas entendu arriver, sourit-elle en se relevant.

— Tu es très... jolie ? Rigola-t-il. Ça te change des treillis.

— C'est moins pratique pour mettre quelques raclés.

Clint eut un léger rictus avant d'entrer dans la pièce et s'approcher d'Alana. Elle ne savait pas vraiment quoi faire, ni quoi dire, alors elle le laissa faire.

Il s'approcha un peu plus d'elle, assez près pour pouvoir passer sa main derrière sa tête, saisir la pince qui retenez les cheveux de la brune, pour les laisser s'écraser sur ses épaules.

— C'est bien mieux ainsi.

Alana se mit à soupirer comme une enfant gâtée ce qui fit rire Clint qu'il l'attrapa par l'avant bras pour la tirer à l'extérieur de la pièce.

— Aller, tu n'as pas le choix de toute façon.

— C'est pas bien d'obliger les gens à faire des choses contre leur gré.

— Oui mais c'est toi et t'es l'exception à la règle, dit-il amusé.

— Je sais pas comment le prendre, dit-elle en s'arrêtant au milieu du couloir.

Il se mit à rire puis la força à avancer une nouvelle fois.

Bras-dessus, bras-dessous, Alana et Clint avançait à travers les couloirs vides des bâtiments du Shield. Le silence régnait, tout du moins pour quelques secondes ; Alana ne pu s'empêcher d'ouvrir la bouche.

— J'ai parlé avec Natasha.

— Ah oui ? S'étonna —faussement ou non— Clint.

— Oui, enfin, parler est un bien grand mot, dit-elle en se grattant l'arrière de la tête.

— On sait très bien tout les deux que la communication chez l'une comme chez l'autre, ce n'est pas votre fort.

Alana poussa un long soupir, désespérée d'elle-même.

— J'ai été incapable de dire quoi que cela soit.

Clint tourna lentement la tête vers la brune qui n'affichait aucune expression ; Alana était stoïque.

— Enfin, j'ai dis un truc qui... je pense me reviendras dans la tête incessamment sous peu.

Alana affichait un faux sourire amusée, bien forcé de sorte à ce que Clint se rende compte de son mal-être intérieur. Alana ne disait pas qu'elle allait mal, elle ne le montrait pas non plus. Du moins, elle disait et faisait le contraire, c'était sa façon de le montrer. Clint le savait très bien.

— Enfin bref, dit-elle en reprenant son chemin. Je vais pas m'attarder là-dessus. Je ne suis pas là pour remuer le passé, mais justement avancer.

Il hocha simplement la tête avant d'afficher un large sourire, sincère.

Lorsqu'ils arrivèrent dans le hall du bâtiment, une étendue de personnes bien habillées se présentait à eux. Ils se trouvaient en haut des escaliers, prêt à descendre jusque'à ce que Alana se bloque en assimilant petit à petit le monde devant elle. Elle avait combattu les pires criminels au monde mais ses jambes menaçaient de la lâcher devant une foule d'homme riche ? Apparemment.

Clint tapota doucement son avant bras pour attirer son attention. Il lui demanda gentiment si tout allait, elle acquiesça avant qu'il ne s'enfuie avec un vieil ami à lui, la laissant seul descendre les marches de l'enfer.

En descendant les escaliers, Alana regardait tout autour d'elle, analysait chacune des personnes jusque'à la dernière marche où son regard croisa celui de Tony. Un vent glacial parcouru sa colonne vertébral lorsqu'il leva son verre dans sa direction. Elle décida d'ignorer sa provocation et se dirigea vers le bar, tête baissé.

Arriver à sa hauteur, elle trouver une chaise haute, s'assied dessus vulgairement avant de s'écrouler sur le bar, la tête entre ses mains.

— Tout va bien ?

Elle ouvrit les yeux presque instantanément en entendant la voix de Natasha.

— Qu'est-ce-que... tu joues la serveuse ?

Elle émit un léger rictus tout en préparant un cocktail.

— Ça m'évite d'avoir à faire semblant de m'intéresser aux fortunes de ces hommes ennuyant.

— Tu veux pas m'engager ?

— C'est quoi ton excuse ?

— J'ai rien à faire ici, je suis pas à ma place.

Natasha esquissa un sourire avant de lui faire signe que non de la tête.

— Alors sers-moi un verre.

Alana s'affala sur le comptoir alors que Natasha esquisse un sourire narquois, se réjouissant silencieusement du désarroi de son amie. C'était comme une mini vengeance. Avant de lui servir son verre, Natasha lui conseilla gentiment de profiter de la soirée sans se prendre la tête. Alana la remercia, en roulant les yeux tel une adolescente. Elle prit son verre, le porta à ses lèvres et manqua de le renverser lorsque la voix du Captain tout près d'elle la surprise.

— Je vous offre un verre, Sergent ?

Elle finissait de boire sa gorgée gracieusement avant de lui répondre le méprisant légèrement.

— Une femme est capable de boire un verre toute seule, Captain.

Et elle repartie, verre à la main.

Alana continua son chemin souriant à de nombreux inconnue, histoire de faire bonne figure. Certaine personne insistait lourdement avec leur regard, Alana se posait réellement la question : étaient-ils au courant de son identité ? Était-ce pour cela qu'ils la regardaient tous ainsi ?

En tout honnêteté, elle exagérait peut-être un peu la situation. Il n'y avait pas tant de monde que cela qui la regardait, du moins pas plus de deux ou trois couples curieux. Mais ils faisaient cela avec tout le monde. Après tout, une aussi jolie femme, en robe, se promenant seule, un verre à la main à travers cette foule de machiste, les gens avaient le droit de jeter un oeil vers elle.

— Bonsoir Sergent, dit une voix rauque derrière elle, passant ses bras autour de ses épaule.

— Stark ? S'interrogea-t-elle. Que faites-vous ?

— Une femme aussi charmante que vous ne devriez pas être seule.

— Vous n'avez pas votre assistante blonde à la place ?

— Pepper ? Rigola-il. Oh croyez-moi, elle à bien d'autre chose à faire que de me tenir compagnie.

— Que me voulez-vous ? S'impatienta-t-elle.

Avant de lui répondre, il l'invita à marcher avec lui jusqu'au escaliers où il l'aida poliment à grimper avant de se retourner face à cette marée de personnes.

— Vous mettre sous le feu des projecteurs, lui susurrait-il à l'oreille.

Quelques centième de seconde après, des projecteurs s'allumèrent, directement sur eux. Alors qu'elle eut le réflexe de protéger ses yeux, Tony affichait un grand sourire et commença à parler.

— Mesdames, messieurs !

La foule se tue. Alana n'eut pas encore le temps d'assimiler ce qui se passait, jusqu'au moment où son coeur s'emballa.

Tout le monde avait les yeux rivaient sur eux, personne ne les épargnaient. Personne ne compatissaient avec elle. Ni Natasha derrière le bar, ni Steve accoudé à celui-ci.

Alana était une fille de l'ombre, un agent clandestin, pas une fille en jolie robe que l'on expose au public pour avoir une bonne image. Mais Tony n'en n'avait rien à faire, rien à faire de ses sentiments de malêtre ou tout les autres.

Il continua.

— Nous sommes ici, tous réunis, ce soir pour rendre hommage à notre directeur disparu. Bon, je vais vous passer la partie Nick Fury était aimé de tous, blablabla... Rien de bien important puisque l'on sait tous que Nick Fury était un emmerdeur de première qui n'en faisait qu'à sa tête. Aujourd'hui, nous avons bien plus important.

Il tourna la tête lentement vers Alana toujours pétrifiée.

— Cette jeune femme restée dans l'ombre bien trop longtemps. Ce soir, je vous présente le Sergent Ramirez, ou plutôt l'Agent Ramirez... L'Agent Ghost. Disparu il y a bien des années qui aujourd'hui à démantelé le Shield à la force de sa persuasion.

Alors qu'il employait ce ton moqueur et à la fois grandiose, la salle commençait petit à petit à reprendre les chuchotements. La pression commençait à monter et Alana le sentait. Ses mains étaient moites, ses épaules sur lesquelles Tony avait une main de posé l'énervait plus que tout, tout son corps était tendu, dans l'impossibilité de faire quoi que cela soit, de dire quoi que cela soit. Et après tout, si elle avait été capable d'ouvrir la bouche, qu'aurait-elle dit ? À quoi cela aurait servi de se défendre auprès de cette foule puisqu'elle n'était personne. Alana n'était personne face au grand Tony Stark.

Alors qu'il allait continuer, elle trouva le courage de s'enfuir. Alana descendit les escaliers aussi vite que possible, ne sachant pas d'où lui venait cette force et s'enfonça à travers la foule avant de regagner le couloir pour aller s'isoler.

Elle n'avait pas envie de pleurer, elle n'avait pas envie de crier, elle n'avait envie de et encore moins la force. Alana se sentait comme une coquille vide qui venait d'être percé après des années à l'avoir consolider. Elle se sentait ridicule et ne ferait encore moins confiance après cela.

— Alana ! Hurla une fois douce derrière elle.

Bien qu'elle l'avait entendu et reconnu le soldat, elle ne se retourna pas pour autan et continua son chemin. Elle entendait se pas lourd se rapprocher d'elle.

Alors qu'il allait poser une main chaleureuse et bienveillante sur l'une de ses épaules, elle l'esquiva, lui attrapa le bras avant de le retourner dans son dos et de le plaquer contre le mur remplie de haine. Un genou enfoncé au creux de son bassin.

— Ne-me-touchez-pas.

Captain manquait d'air pour lui répondre, mais bien-sur qu'il avait compris. Elle le relâcha et s'éloigna sans un bruit.

Alana trouva rapidement refuge sur le toit du QG. Elle avait aussi trouvé une bouteille d'alcool et en avait surement un peu trop abusé. Assise sur le rebord du toit, les jambes ballantes dans le vide, elle regardait depuis une bonne heure les invités repartir dans leur voitures luxueuses et femmes refaites. Elle attrapa la bouteille d'alcool à copié d'elle et porta le goulot à sa bouche vulgairement, en faisant profiter sa robe. Elle regarde une nouvelle fois l'horizon, contrairement au début de la soirée, le soleil à disparu, laissant place à une obscurité lointaine et étouffante. Une fois le soleil couché, qu'est-ce-que le monde parait plus petit. On ne voit plus ces vastes étendues de paysage, il n'y a plus que l'ombre rien d'autre.

Lorsqu'elle se redressa pour se mettre sur ses jambes, Alana tituba manquant de s'écrouler dans le vide. Bien-sur que l'idée lui était passé par la tête, mais à quoi bon cette finalité ? Alors elle s'était retenu. Une fois debout, sa tête lui tournait, plus que prévue. Elle était à la limite de l'agréable et l'abus. Elle regarda sa bouteille, elle était presque vide.

— Faites attention, faire le funambule avec une bouteille de Jack Daniel's dans le corps n'a jamais eu très bonne réputation, Sergent.

Elle reconnu automatiquement ça voix et se demanda réellement si cela ne valait pas mieux de sauter que de lui faire face. Oui, elle était lâche sur les bords.

— Qu'est-ce-que cela peut bien vous faire que je tombe ?

Elle tourna la tête vers lui, ne s'attendant à aucune réponse.

— Laissez tomber. Qu'est-ce-que vous me voulez, Stark ?

— Je vous l'ai déjà dit, vous n'avez rien à faire ici.

— Oh et c'est une raison valable pour m'humilier devant des centaines de personne ? C'est comme ça que vous voyez la justice, Stark ?

Il haussa les épaules;

— Ce servir de son... de son...

— Influence ?

— Oui, c'est ça, dit-elle un peu soul. Se servir de son influence pour ruiner la vie d'une personne, c'est vraiment moche. Même de votre part. Surtout que je ne suis même une menace pour vous ! Est-ce-que vous comprenez ça, quand je vous dis que je ne suis pas une menace ? Tout ce que je veux c'est réparer mes erreurs et aider les gens !

— Alors aidez les gens légalement.

— Arrêtez avec ça, soupira la brune. Je ne les signerait pas.

— Alors je continuerais jusqu'à ce que vous n'ayez plus le choix. C'est vous ou Bucky Barnes.

Alana poussa un soupire de fatigue. Il n'y a aucun débat à avoir avec cet homme plus borné que la planète terre. Il remis ses lunettes en place et tourna les talons.

— Je ne vous tuerez pas, Sergent. Vous le ferez toute seule    

écrit le : 29.09.18 

3292 mots.

réécrit le : 05.07.21

2306 mots.