27 | another love —tom odell

Il y a deux sortes de gens.
Il y a ceux qui vivent, jouent et meurt.
Et il y a ceux qui ne font jamais rien d'autre que de tenir en équilibre sur l'arrête de la vie.
Il y a les acteurs.
Et il y a les funambules.

Je relève la tête vers Fury après m'être plongé depuis deux bonnes heures sur ce roman d'un auteur que je ne connaissais pas : Maxence Fermine. Il ne tourne pas les yeux vers moi et reste absorbé par son bouquin. Je continue de le fixer du regard attendant une réaction de sa part. Je n'ai plus rien à faire donc je vais attendre qu'il remarque que je suis là en train de le fixer.

— Oui mademoiselle Hawk ? demande t-il.

— J'ai finis le livre, dis-je. Pourquoi m'avez-vous donné ça à lire ?

— Tu n'as pas trouvé ?

— De ce que j'ai compris, c'est un jeune homme talentueux qui veut apprendre l'art des Haïkus. Mais il n'écrit que des choses sur la blancheur de la neige et un vieil aveugle voulait lui apprendre les arts en général et en faite c'est le jeune qui aida le vieux.

— En résumé, oui.

— Oui et bien je ne vois vraiment pas.

Fury se mets à rire, cela fait bientôt 10 heures que nous sommes dans le Quinjet. J'en ai plus que marre et ma patience commence à atteindre son apogée. Fury pose son bouquin et se penche sur son siège pour me parler, pour me donner une leçon que j'ai intérêt à retenir sinon j'ai toute mes chances de me faire éjecter au dessus de l'océan Atlantique. Il a toute mon attention.

— Le jeune garçon voulait se débrouiller seul, puis il a grandit et a décidé de se faire aider par des personnes qui savait plus que lui, il s'est ouvert et a décidé d'apprendre. Ne serais-ce que ça, il avait déjà fait la moitié de l'apprentissage. Le vieil homme lui a alors demandé de lui apprendre ce qu'il savait faire de mieux. Au fur et à mesure, il apprenait seul. Il a compris seul comment il fallait avancer sans regarder derrière. Ça lui a pris 7 années, et il est revenu changé et plus que lui même.

— Je crois comprendre ce que vous voulez me dire, dis-je en fronçant les sourcils.

Il sourit puis s'installe dans son fauteuil à nouveau.

— N'oublie pas qu'il y a deux sortes de gens.

— Les acteurs, et les funambules.

— Et tu es le funambule, dit-il en reprenant son bouquin. Souviens-toi de ce qui arrive au funambule.

— Alors, je devrais être acteur ? demandais-je.

— Ce n'est qu'à toi de décider.

Je ne pensais pas Fury aussi philosophe. Je découvre une nouvelle facette de lui qui n'est pas désagréable. Parcontre, ce qui est désagréable c'est ces foutus heures de vols. J'en ai vraiment plein le dos actuellement. Le pilote ouvre la cabine et nous informes du temps de vol restant : 2 heures. Encore deux foutus heures.

— Quand est-ce que Banner reviendra ? demandais- je.

— Tout dépendra du temps qu'il aura besoin pour réunir le matériel que je lui ai demandé, répond t-il.

— Pourquoi l'avez-vous laisser venir ?

— Parce que tu aura besoin d'un scientifique compétent qui te connais relativement bien, en qui tu aura confiance, dit-il.

— Pourquoi ?

— Tu vas vivre des choses où tu devra lui faire confiance sans poser de question.

— Vous commencez à me faire peur.

— N'ai pas peur, soupire t-il. Tu survivras. Mais je te conseille de ne pas te distraire et de garder ton objectif en tête.

— Sinon ?

— On continue.

— Vous allez pas supporter ça pendant 2 ans, rigolais-je.

— S'il le faut pour mon agent soit opérationnel, je le ferais.

— Votre agent ?

— Je ne serais que ton instructeur, tu suivra mes ordres.

— Je peux vous poser une question ?

Il acquiesce d'un cou de tête.

— Depuis que nous sommes montés vous êtes devenus différents, j'aimerais savoir pourquoi ?

— Parce que je veux que tu comprenne qu'on est pas là pour rigoler, dit-il. J'ai du reprendre compte avec des Agents au Japon pour nous laisser vivre là-bas en toute sécurité le temps qu'il faudra. Parce que ce n'est pas parce que l'ont quitté le pays qu'ils t'oublieront.

— Que feront-ils ?

— Ils te feront passer pour morte auprès du pays entier, dit-il.

— Et les Avengers ? Ils seront la vérité ?

— Ils croiront bien ce qu'ils veulent, ce n'est plus ton problème.

Son retournement de veste est dur à accepter mais j'essaie de faire avec.

— J'ai une autre question, continuais-je.

— Je t'écoute ?

— Lana Hawk, dis-je en regardant l'enveloppe qui contient la nouvelle identité. C'est Clint ?

Il fait un bref hochement de tête.

— Pourquoi l'avez-vous laissé choisir ? demandais-je.

— Il me l'a demandé.

— Je ne comprends pas, dis-je en fronçant les sourcils. Pourquoi vous voulez que j'oublie tout, que je ne garde aucun souvenir d'eux mais vous laissez Clint me donner mon nouveau nom ?

— Je n'ai pas un coeur de pierre comme tu peux le penser, dit-il. Je me suis dis que ton père t'avais donné un nom à ta naissance, mais aujourd'hui c'est Clint qui s'occuprde toi comme un père. Alors, pour ta renaissance, ton nouveau départ appelle ça comme tu veux, j'ai donné à Clint l'occasion de faire ce qu'un père fait. Te donner un nouveau nom.

J'acquiesce d'un hochement de tête.

— Je vous remercies, dis-je. Ça me touche sincèrement.

Il me fait un signe de tête avant de reprendre son bouquin et son air sérieux qui me terrifie. Je me contente d'attendre sur mon siège tranquillement la fin des dernières heures de vols.

Une fois arrivée à l'aéroport privé, j'attrape mon sac et sors de l'appareil. Autour de moi, s'étend d'immense montagne qui se faisait face. La tête dans les nuages, je n'arrivais pas à imaginer la hauteur qu'elles pouvaient avoir. C'est un paysage magnifique que je n'avais encore jamais eu l'occasion de voir. Fury se gratte la gorge derrière moi pour me faire comprendre que je le gêne. J'avance et descends ensuite les marche pour me faire accueillir tout en bas par un soldat japonais qui venait de me dire un truc que je n'avais pas compris puisque je ne parle pas un seul mot de japonais. Fury commence à lui parler japonais, puis l'homme fini par nous demander de le suivre en anglais.

Nous entrons dans un bâtiment qui semble être une base militaire à l'observer. Nous traversons cette base remplie de soldat Japonais touché olus occupé les uns que les autres à leurs activités. Je les regardent comme s'ils étaient des animaux en cage. On finit par entrer dans un bureau. Devant nous un homme au garde à vous qui semblait nous attendre.

— Gozaimasu, Directeur Fury, salue poliment l'homme japonais.

— Gazaimasu, ravi de vous revoir Colonel Kobayashi.

L'homme me regarde attentivement puis arbore un léger sourire.

— Vous devez être le Sergent Ramirez ? demande t-il avec son accent Japonais.

— Hai, répondais avec le seul mot que je connaissais de leur langue. Mais maintenant c'est Lana Hawk

Fury me jette un bref coup d'œil pour le montrer qu'il est « content » que j'ai compris l'importance de cette nouvelle identité.

— Vous avez ce qu'il me faut ?

Fury sort de sa veste une enveloppe beige toute fine avec ce qui est sûrement une clé usb coincée dans le font. Qu'est-ce que Fury a manigancé encore ? Le japonais ouvre l'enveloppe et regarde avant de vitre la refermer.

— Très bien, vous serez amené au camp anciennement désinfecté sur la côte, vous serez isolé comme convenu. Mes hommes seront au service de votre sécurité le temps de votre séjour, nuit et jour. Demandez-moi n'importe quoi si vous avez besoin. Bienvenue au Japon, passez un agréable séjour.

Je regardes le colonel donner une clé à Fury puis lui serrer la main. C'est à ce moment là que j'ai su que mon destin était sellé pour au moins quelques mois voir année à compter d'aujourd'hui.

[13.05.18]
1330 words.