VI
🎶 Calvin Harris feat Jessie Reyez - Hard to love
Comme toujours, Steven avait très peu dormi. Souffrant d'insomnie depuis le début de l'adolescence, il passait la majorité de ses nuits à cogiter sur sa vie, celle des autres, son avenir, sa vie sentimentale chaotique. Tout un tas de choses qui le tiennent éveillé écourtant son sommeil. Ҫa lui arrivait de se rattraper par une sieste en milieu de l'après-midi sinon il ne tiendrait pas. Mais avec la journée de dingue qui l'attendait, il était tout simplement hors de question. Mais pour une fois, ce n'était pas grave puisque le jeu en valait la chandelle. Il n'aura qu'a dormir quand tout ceci sera terminé.
Ce n'était pas la première fois qu'il organisait ce genre de chose. Par le passé, durant ses études à Saint-Louis de Gonzague avec Jonathan et maintenant à sa fac. Il se rendait compte qu'il adorait faire ce genre de chose, mettre sur pied un planning exécutif, déléguer des taches, trouver des attractions susceptibles de plaire et qui valent le déplacement. Il adorait ça. Dans une autre vie, il aurait probablement fait de ceci son métier mais il était trop tard puisqu'il était bientôt en dernière année de fac de Sciences politiques. Et puis, il avait déjà donné sa parole à son père et il s'en voudrait de revenir dessus. Puis la politique n'était pas si mal même si c'était le contact humain qui l'intéressait beaucoup plus. Il avait déjà pris part à certaines activités sociales organisées par le parti de son père et il n'avait pas détesté. Bon voir l'envers du décor politique l'avait écœuré mais il avait aimé côtoyer d'autres jeunes dynamiques certains avec des idées avant-gardistes.
A peine sorti du lit, il consulta son agenda pour vérifier sa liste de taches et ses différends messages avant de passer à la salle de bain. Un rituel qu'il faisait chaque matin avant d'attaquer sa journée. Quelques minutes plus tard, il rejoignit ses parents dans la salle a manger bien trop grande pour seulement trois personnes. La radio diffusait les horoscopes de la journée, disposée sur un meuble de bois comme de coutume. Ses parents ne sortaient jamais sans avoir consulte leur horoscope et à force, ils avaient fini par le contaminer. Par chance, la présentatrice n'en était pas encore au Cancer qui était son signe astrologique. Il se serait voulu de rater une étape aussi cruciale dans son rituel du matin.
- Bonjour, grogna-t-il avant de prendre place devant son bol de lait et son paquet de céréale préféré disposés là au préalable par leur employée de maison.
Sa mère lui répondit avec sa bonne humeur habituelle, sa tasse de tisane de feuilles d'oranger et de mélisse infusées à la main. Alors que son père se contenta de répliquer d'un ton impatient pour couper court à ce rituel parce qu'on arrivait bientôt aux Gémeaux. La routine. Il poussa un soupir avant de se servir puis attaqua son petit déjeuner. Au fond de lui, il détestait ça. D'être traite tel un bébé qu'on dorlotait ne pouvant préparer lui-même ce qu'il doit manger. Mais il avait un peu peur de se faire taxer d'ingrat s'il le disait à voix haute. Ses parents avaient trime pour lui offrir une vie décente et il devrait plutôt être reconnaissant de ne pas avoir à se soucier de ce genre de futilité. Le problème était que du haut de ses 22 ans, il n'était pas assez autonome pour prendre soin de lui par lui-même. Si par le plus grand des hasards, il se retrouverait livre a lui-même bah il serait dans la merde. Et ça le chagrinait.
- Dis-moi Steve, ça avance votre projet ?
- Oui maman, merci de t'en inquiéter. C'est toujours Ok pour me prêter ta voiture aujourd'hui et demain ?
- Oui, oui. Ton père me servira de chauffeur. Ramène le moi en un seul morceau.
Du plus loin qu'il se souvienne, sa mère s'est toujours intéressée à ses activités. Soraya était ce genre de femme attentive qui aimait garder un œil sur son fils et le supporter dans ses projets. Il en était de même avec ses neveux et nièces. Tout le contraire de son père qui jouait à l'indifférent et s'intéressait à lui seulement quand ses intérêts étaient en jeu.
- Merci maman.
La mère et le fils se sourirent avec complicité et tendresse avant d'être interrompu par le troisième membre de la famille.
- Quand vas-tu cesser de gaspiller ton énergie et ton talent dans toutes ces futilités ? Il est grand temps de commencer à bâtir ta carrière, qui devrait être la seule chose qui t'intéresse.
- Ce ne sont pas des futilités papa. Ҫa s'appelle de l'investissement et je n'en suis pas a mon premier essai. J'aurais pense que mon sens de l'entrepreneuriat te ferait plaisir, ajouta-t-il avec une ironie mordante qu'il eut du mal a dissimuler.
Son père, embarrassé se, pinça les lèvres ne trouvant rien à répondre à cela. Cela faisait longtemps qu'il n'avait plus le pouvoir de faire capituler son fils par quelques déclarations bien placées. Steven avait indubitablement grandi et était devenu cet homme avec ses propres convictions qu'il ne pouvait plus influencer.
- Je suppose que les gens de mon âge sont interdits de séjour à ta petite fête.
Steven fit un sourire reconnaissant à sa mère pour sa tentative de diversion.
- Je ne voudrais pas que tu traumatises ceux qui seront présents donc non merci.
- C'est méchant de ta part.
La complicité entre les deux étaient évidentes et avec un simple regard, ils arrivaient à se comprendre. Le père de famille les regarda avec un pincement au cœur. Il jalousait la bonne entente qu'il y avait entre eux. Lui n'avait jamais été proche de son fils de cette façon car il ne le comprenait pas. Il n'en a jamais eu l'occasion auparavant trop occupé à travailler à mener des batailles politiques et aujourd'hui, ils agissaient presque comme des inconnus l'un envers l'autre.
Steven fut surpris quand quelques minutes plus tard, Viviane l'employée de maison, lui annonça la visite de Daphnée. Ils avaient convenu de se voir à 11h et il était bien trop tôt pour cela. Il abandonna le reste de son petit déjeuner pour retrouver sa cousine assise par terre dans sa chambre, les genoux remontés contre sa poitrine, perdue dans ses pensées. Elle paraissait si frêle, si fragile en cet instant qu'il s'arrêta net pour l'observer. Elle n'était pas du genre à confier ses problèmes préférant passer au travers jusqu'à ce que ça se tasse.
- Daph, ça va ?
Elle releva la tête subitement prenant conscience de sa présence. Elle se composa rapidement un masque d'indifférence avant de saluer son cousin.
- Steve, salut !
Néanmoins, il était trop tard car il l'avait percé à jour et il n'allait pas se contenter de faux-semblant cette fois.
- Qu'est-ce que tu fais là aussi tôt ? Tu as fugué ? ajouta-t-il le sur le ton plaisanterie pour rendre son interrogatoire moins inquisiteur,
Elle eut un pauvre sourire tremblant qui lui fendit le cœur. Elle semblait être arrivée à un point où jouer la comédie était au dessus de ses forces. Elle devait surement être épuisée mentalement par tout ceci, en conclut-il.
- J'avais besoin de calme et tu sais comme la maison peut être bruyante quand ma mère se lance dans ses concerts évangéliques...
Il attendit la suite mais elle n'arriva jamais alors il en vint à la conclusion que ce sera tout ce qu'il aura comme explication.
- Je suppose que la journée qui nous attend mérite bien qu'on se mette au calme un peu, décréta-t-il en venant s'asseoir prés d'elle.
Daphnée posa ses prunelles inexpressives sur lui avant de pousser un profond soupir.
- Je suppose que je dois te remercier de m'avoir impliqué dans tout ça, c'est gratifiant quand on met ses compétences à profit et qu'on nous reconnaisse pour ça. C'est un sentiment que je n'avais pas ressenti depuis le lycée.
- Ne me remercie pas encore, on n'est pas sorti de l'auberge.
- Je te l'ai dit, j'ai un bon feeling à propos de ça. Ce matin encore, j'ai reçu des confirmations de ceux qui seront présents. On aura besoin de beaucoup plus de coup de main.
- J'en ai déjà parlé avec Remi, il s'en occupe. Tu ne veux pas me remercier pour autre chose ?
Il arbora un sourire taquin, les sourcils haussés en regardant sa cousine qui n'y comprenait rien.
- Où veux-tu en venir ?
- Jonathan !
La réponse fit naitre un mince sourire sur le visage de la jeune fille avant d'être aussitôt remplacée par une expression vide d'émotions.
- Ah ça !
- Oui ! Ah ça !
Il se tut lui donnant le temps de rassembler ses mots car la commère qu'il était voulait savoir surtout que ca concernait l'un de ses meilleurs amis. Elle soupira, encore une fois, avant de parler.
- Je ne l'avais pas cru comme ça.
- Comment ?
Elle haussa les épaules ne trouvant pas les mots pour traduire ses pensées.
- Je ne sais pas... Profond, je dirais. J'avais à tort pensé qu'il était de ceux qui n'avaient rien de transcendant sous la surface alors que c'est tout le contraire. Il n'aime juste pas se mettre en avant et c'est une très belle qualité je trouve. On se découvre en douceur et ça me va. C'est tout ce que tu as besoin de savoir, ajouta-t-elle en l'observant avec ironie.
Son cousin esquissa une grimace faussement scandalisée avant de s'exclamer.
- Je m'attendais à plus de détails moi ! Je te raconte toujours tout, c'est injuste !
Elle lui fit un sourire sardonique, jubilant de son air frustré.
- Il y a quelques choses qui s'appellent une vie privée Steve, tu devrais essayer d'en avoir, c'est très bénéfique.
Ils échangèrent un regard complice avant de pouffer de concert. Les deux cousins se sont toujours bien entendus malgré les quelques années qui les séparait. Plus jeune, Daphnée admirait son grand cousin pour sa très grande imagination quand il s'agissait d'inventer de nouveaux jeux. Ils avaient grandi ensemble ce qui avait contribué à faire de la jeune fille une enfant précoce parce qu'elle préférait suivre ses grands cousins que de jouer à la poupée avec les autres filles de son âge. Ҫa avait en partie forgé son caractère.
- Tu sais que Naomi craque pour lui ?
Cette question mit fin a l'humeur joviale de la jeune fille.
- Je le sais.
- Et ce, bien avant toi. Franchement, tu m'impressionnes et le pire c'est qu'elle est totalement son type mais qu'il a préféré s'intéresser à toi. Tu vas faire quoi de ça ?
Elle haussa les épaules avec nonchalance le regard perdu au loin. Elle aussi se demandait pourquoi Jonathan avait jeté son dévolu sur elle. Elle n'avait rien fait pour.
- Ce n'est pas ma faute si c'est moi qui lui plais. Naomi a plein d'autres garçons qui lui courent après, elle se consolera avec l'un deux. Ce n'est pas comme si elle était folle d'amour pour lui non plus. Je ne vais pas me lancer dans une rivalité ridicule avec ma cousine avec ma cousine pour un garçon. Jonathan a fait son choix et tout le monde devrait le respecter, y compris elle, expliqua-t-elle sur un ton détaché.
- Quand même, ça me rend triste pour elle sinon je vais me mettre à chialer sur ma pathétique vie amoureuse.
Daphnée lui lança son regard lucide qui arrivait à percer à jour ses tentatives pour masquer ses sentiments. Mais elle se contenta d'esquisser ce sourire sibyllin qui lui était propre.
- Tu as raison, on a du pain sur la planche.
★★★★★
Daphnée sentait qu'elle était sur le point de commettre un meurtre. La violence n'était pas son truc mais si Jonathan émettait une autre plainte sur l'état du marché, elle lui fracasserait le crane. En fait non, elle l'insulterait copieusement parce que la violence n'était vraiment pas son truc. Même Naomi si conciliante semblait embarrassée par l'attitude du jeune homme. Le bel égoïste qu'était Jonathan n'avait pas imaginé une seule seconde toute cette boue, cette promiscuité, cette insalubrité et cette sensation d'étouffer une fois pénétrés à l'intérieur. Il avait conscience de se comporter en gosse pourri gâté mais ca n'était pas son idée de venir et il ne voyait pas ce qu'il faisait ici a suivre les deux cousines alors que Steven était resté dans la voiture bien tranquille pendant qu'il crapahutait dans la boue du marche 'Telele '. En temps normal il se serait contenté de grimacer mais faire bonne figure. Au fond, il savait que la raison pour laquelle il était profondément agacé c'était plutôt l'accueil que lui avait réservé Daphnée. Elle avait paru si distante comme s'ils étaient revenus au temps ou elle le calculait a peine. Pourtant hier soir, tout s'était bien passe entre eux et même très bien. Il l'avait déposé chez elle et elle lui a offert le baiser le plus chaud de toute sa vie. Il en rêvait encore. La caresse de ses lèvres charnues contre les siennes, leur douceur, c'était comme s'il était revenu a l'adolescence. Obsédé par un simple baiser. S'attendant à voir un visage aussi radieux que le sien le lendemain, il fit face à une indifférence insultante.
Il donnerait tout pour savoir ce qui se passait dans sa tête en ce moment. S'était-elle rendu compte que finalement il n'en valait pas la peine. D'habitude, cela prenait plus de temps pour qu'elle trouve que sous la surface bien vernie du petit ami parfait, il était un gamin capricieux qui boudait pour un rien. Mais il aurait du s'y attendre, Daphnée était une fille intelligente. Ce qui le minait c'était de n'avoir aucune explication. Ҫa le frustrait et il l'exprimait de la plus mauvaise des façons.
- Oh putain ! Mes Adidas, geignit-il quand ses Stan Smith blanches reçurent une boue noire malodorante du a un passant trop maladroit.
- On n'a pas idée aussi de venir au marché avec des chaussures blanches, maugréa Daphnée pour toute réponse.
Scandalisé par l'indifférence manifeste de la jeune fille, il eut envie de lâcher les sacs contenants les épices et autres ingrédients dont il avait la charge, par terre.
- Ҫa me gonfle tout ça.
Daphnée stoppa net avant de se tourner vers lui, obligeant Naomi à s'arrêter aussi, intriguée et légèrement inquiète.
- J'en ai vraiment plus que marre de t'entendre, si t'en peux plus tu peux rejoindre Steven dans la voiture. Je ne veux pas d'un fils à maman egocentrique dans les pattes. Si t'es pas capable de passer outre ton petit confort, tu n'as rien à faire la.
Jonathan inspira profondément pour se calmer, détaillant la jeune fille d'un regard noir.
- Bien !
Il tourna les talons sans rien dire de plus laissant Daphnée fulminer sur place et Naomi bouche bée.
- Quel petit con !
Elle souffla l'air furieux avant de faire face au regard plein de jugement de sa cousine.
- Quoi ?
- Tu n'as pas un peu l'impression que c'est un peu de ta faute à souffler le chaud et le froid avec lui. Et je sais tres bien pourquoi tu agis comme ça. C'est injuste de lui faire porter le chapeau pur ce qui s'est passé.
- Comment tu le sais ? Souffla-t-elle d'un air las n'ayant aucune envie de nier quoi que ce soit tant elle était blasée.
- Ta mère est venue se plaindre à la maison tôt ce matin de la dévergondée que tu es.
Bien qu'elle essaye de dédramatiser sa déclaration en adoptant un ton volontairement joyeux, elle n'arriva pas à dérider Daphnée.
- Dévergondée ? Rien que ca... Des fois j'essaie vraiment d'écouter ce qu'elle a à me dire mais elle ne fait que renforcer l'idée qu'elle et moi, nous ne serions jamais les meilleures amies du monde.
Naomi regarda sa cousine faire une grimace tres significative avec cette expression désespérée qu'elle prenait quand il s'agissait de sa génitrice. Elle n'arrivait pas à comprendre cette mésentente qu'il y avait entre la mère et la fille. a lui paraissait improbable qu'une fille et sa mère s'entende aussi mal.
- Qu'est-ce qui s'est passe exactement pur que ça en arrive là ?
- Le train-train habituel, des commérages sur les possibles mecs que je me tape. Il semblerait qu'il y ait certaines personnes qui n'aiment pas me voir proche de Jonathan. Ajoutez au fait qu'il m'ait accompagné à ma porte hier soir sous ses yeux et on a pour résultat ma mère qui pète un câble tôt ce matin, me traitant de tous les synonymes de catin. Le rêve ! ajouta-t-elle avec ironie.
Naomi se mordit la lèvre inferieure embarrassée et un peu compatissante. Embarrassée parce que sa cousine a parlé un peu fort et que quelques marchandes les dévisageaient avec perplexité. Daphnée s'en rendit compte et leur offrit un sourire sarcastique.
- Je crois que vous avez besoin de parler à tête reposée toutes les deux, en essayant d'être les plus respectueuses possibles.
Elle haussa les épaules peu convaincue par l'idée de sa cousine si pacifiste. Les griefs qu'il y avait entre elle et sa mère était beaucoup plus profonds que ça et ne concernait pas uniquement sa vie sentimentale mais elle se garderait bien de le lui expliquer. Ҫa la fatiguait d'avance.
- Si tu le dis, bon y va ? Qu'on en finisse avec cette corvée. J'ai des cupcakes à faire moi, la séance chez le psy ce sera pour une autre fois.
★★★★★
Regarder ses pâtisseries gonfler à travers la vitre du four était un spectacle des plus satisfaisants aux yeux de Daphnée. Elle n'en avait fait que deux fournées, une au citron et une au chocolat parce que le chocolat c'est la vie. Et cela s'est fait tres vite grâce à l'aide bénéfique de Christian qu'elle a sollicité pour l'occasion. Si ce dernier a été surpris qu'elle le choisisse lui au lieu de son soupirant attitré, il n'en a rien montré. Sentant qu'il y avait de l'eau dans le gaz, il n'a fait aucun commentaire et s'est contenté d'aider la jeune fille à préparer ses délicieuses pâtisseries. D'ailleurs, il était en train de gouter une au citron nappée d'une crème légèrement citronnée.
- Chest trop bon, Daph !
Elle eut un petit sourire satisfait, acceptant le compliment avec toute la simplicité qui la caractérisait. Elle-même n'en a prit qu'une bouchée car elle avait rarement de l'appétit après avoir cuisine mais elle pouvait tout de même s'avouer qu'elle s'était surpassée. Cuisiner avait toujours agi comme une thérapie pour elle et se concentrer sur les taches méthodiques de la pâtisserie l'avait aidé à relativiser les choses et à voir ce qui s'était passée ce matin avec un peu plus de recul. Elle devait reconnaitre qu'elle avait agi dans le but de donner satisfaction à sa mère avec l'intention de tuer dans l'œuf ce qui la liait à Jonathan. Elle avait montré les pires facettes de sa personnalité au jeune homme et ce dernier avait fait de même. Son comportement la faisait honte. Si elle pouvait tout effacer d'un coup de baguette magique, ah doux fantasme ! Mais pour autant l'incident n'avait pas réussi à la décourager et maintenant elle devait trouver un moyen de se faire pardonner. Comme leur relation n'en était qu'à son balbutiement, ce serait un peu difficile comme travail mais elle avait vu pire.
- Tu as le track ? murmura Christian après un moment perdu dans ses pensées.
Daphnée glissa son regard sur le visage émacié du jeune homme sur lequel on percevait une certaine angoisse.
- Bizarrement non. Je sais que ça va bien se passer, la météo n'annonce aucune pluie et on a un bon nombre de confirmation. Y a pas de quoi stresser mon vieux. Au pire si ça foire, on aura de la nourriture pour toute une semaine.
C'était tellement rare que Daphnée s'essaie à la plaisanterie que Christian se sentit obligé de rire.
- Ouais, t'as raison. Je ne sais pas pourquoi je m'en fais. C'est notre plus gros coup mais je suppose qu'il fallait s'y attendre vu qu'on prend l'âge.
- Vous savez toujours de ces idées ! Commenta la jeune femme admirative.
- C'est surtout Steve et Jonathan, moi je ne fais que suivre le mouvement. Pendant qu'on y est, tu comptes faire quoi à propos de notre ami commun ?
Il donnait l'impression d'être désinvolte appuyé de la sorte contre l'évier de la cuisine où s'accumulait la vaisselle sale qu'ils avaient utilise mais Daphnée savait qu'il prenait cet air exprès quand il était très intéressé par un sujet.
- Comment tu le sais ?
- Jonathan m'a tout raconté, pour info il est super vener contre toi. Je savais que vous alliez nous impliquer dans vos histoires de couple mas pas aussi tôt bordel.
- On n'est pas tout à fait encore ensemble.
Christian lui servit un air exaspéré avant de rétorquer avec véhémence.
- C'est encore pire.
Son air scandalisé fit rire la jeune fille qui devait s'avouer qu'ils avaient fait fort tous les deux.
- Je pense que je vais m'excuser.
- Si tu veux savoir, il est chez lui en ce moment. Il parait qu'il ne sentait pas de rester avec les gars, lâcha-t-il mine de rien.
Daphnée hocha la tête avec un sa mine flegmatique mais son ami avait eu le temps d'apercevoir le coin de ses lèvres s'étirer, Alors il ne fut pas surpris quand bien plus tard elle prit la route menant a la maison de Jonathan d'un pas décidé.
Elle frappa a la porte d'entrée et un instant plus tard un Jonathan miniature vint lui ouvrir. L'adolescent était surpris de la trouver la et il ne s'en cacha pas.
- Daphnée ?
Elle lu adressa ce qui ressemblait plus à une grimace qu'à un sourire.
- Salut David, ton frère est là ?
Cette fois-ci, il nageait en pleine incompréhension mais il répondit tout de même de bonne grâce.
- Ouais. Jonathan, y'a quelqu'un pour toi !
- Qui c'est ? Grogna l'aine alors qu'il venait vers eux, avant de s'arrêter net quand il vit une Daphnée légèrement contrite à l'embrasure de la porte.
Il la détailla de la tête au pied, de son t-shirt oversize à l'effigie des Fall Out Boys au jogging en passant par le tupperware qu'elle tenait dans ses mains. David qui pressentait une embrouille sortit prendre l'air les laissant régler leurs problèmes en toute intimité. Daphnée, non plus n'avait pas lâché son vis-à-vis du regard et appréciât la vue qu'il lui offrait. Il semblait revenir d'une séance de gym car il était recouvert de sueur et les veines de son cou et de ses bras ressortaient plus que d'habitude. Le marcel qu'il portait collait à sa peau par endroit laissant deviner les courbes de son buste. Elle appréciait le physique du jeune homme et ne s'en était jamais caché et peut-être que tout avait commencé là.
- Je t'écoute, qu'as-tu à me dire ? Lâcha-t-il sur un ton hautain.
Etrangement, son attitude la fit sourire.
- Si tu penses me faire fuir avec cet air-là, sache que ça m'émoustille plus qu'autre chose.
Ce fut au tour de Jonathan de sourire a son tour car c'était l'une des choses qu'il aimait le plus chez elle, son côté trash.
- Bon tu me laisses entrer avant que la rumeur ne coure qu'on a fait un gang bang sur le pas ta porte.
Il fronça les sourcils face à la hargne qu'il percevait dans la voix de la jeune femme mais la laissa passer.
- Un gang bang ? Sérieusement ? Faut toujours que tu sois dans l'excès, s'exclama-t-il alors qu'elle alla se poser dans la pièce à vivre de la maison.
Ses yeux furetaient un peu partout, se posant sur les cadres photos, le vieux canapé et les fauteuils qui devaient avoir le même âge que David. Il attendit adossé au mur de l'entrée qu'elle finisse sa petite inspection appréciant sa silhouette longiligne, la cambrure marquée de ses reins, le pli sensuel visible dans son petit sourire en coin. Ce n'était pourtant pas le genre de physique qui l'excitait d'habitude mais Daphnée avait indéniablement un truc qui l'obsédait. Elle finit par se tourner vers lui et lui offrit un sourire d'excuse.
- Je suis désolée pour ce matin. Tu as du trouver bizarre que j'agisse ainsi et m'en vouloir à mort aussi. C'est juste, ce n'était pas contre toi. Il y avait tous ces trucs qui menaçaient d'exploser en moi et je t'ai choisi pour cible parce que c'était plus facile de t'en vouloir à toi. Et je te préviens si on continue de se voir, ça risque encore d'arriver parce que je suis compliquée émotionnellement. Je suis obsessionnelle, butée, un peu prétentieuse parfois, paranoïaque, complètement givrée les 1 quart du temps sans compter ma propension à me rouler un joint en fin de journée pour décompresser. Ce n'est vraiment pas une sinécure de me fréquenter alors si tu veux te rétracter, c'est le moment.
Elle attendit qu'il réagisse alors qu'il gardait une mine impassible.
- Tu oublie casse-pied, Mlle-je-sais-tout...
- Mais quel petit con, marmonna-t-elle avec un petit sourire visse sur les lèvres.
- Moi aussi je suis désolé d'avoir agi en connard. Ce n'était pas très... sexy comme réaction.
Tout en disant cela, il en profita pour s'approcher de la jeune fille jusqu'à se retrouver à quelques centimètres de son corps.
- C'est vrai que ce n'était pas très sexy. Et désolée de t'avoir imposé de venir avec nous aujourd'hui. Je voulais juste t'imposer un teste stupide pour voir comment tu réagirais dans une situation comme celle-là et j'ai tout gâché.
- Tu voulais me tester? Pourquoi?
- Tu me faisais l'effet d'un insouciant qui ne connaissait rien de la réalité et je me disais que je n'avais pas envie d'être avec quelqu'un comme ça. Mais là maintenant, je m'en fous que tu ne sois pas trop débrouillard. Je ne pense pas que ce soit ça qui fera de toi un bon petit ami.
- Donc... débuta-t-il sur un ton taquin.
- Donc, reprit-elle sur le même ton.
- Toi et moi, on est quelque chose.
- Il semblerait oui.
Ils hochèrent la tête d'un air entendu avec le même sourire sur les lèvres avant que Daphnée se semble se rappeler de quelque chose pour finir par lui tendre le Tupperware. Il l'ouvrit prudemment et découvrit le mot DESOLE écrit grâce à six cupcakes alignés. Il était admiratif et attendri face à l'attention de la jeune femme. Il le lui montra en lui offrant un rapide baiser sur les lèvres avant de chuchoter un merci pudique.
- Tu me les aurais donné si j'avais refusé de t'écouter.
- Pas du tout !
Mais il sut à son sourire qu'elle mentait. Il en attrapa une au chocolat et croqua dedans. Le gémissement qu'il fit donna des idées à sa toute nouvelle petite amie mais elle se retint de tout commentaire.
- C'est pas un space cake, j'espère ?
<< S'il savait, pensa-t-elle avec un petit sourire innocent.>>
Et voilà un nouveau chapitre, finalement l'histoire aura plus de chapitres que prévus parce qu'evidemment ce n'est pas moi qui la contrôle XD. J'adore ce chapitre et cette chanson est l'une de mes préférées parce que bah j'ai l'impression qu'elle parle de moi. Dites moi ce que vous en pensez !
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