VIII
🎶 Angèle - Jalousie
Daphnée aurait dû être contente. Les gens affluaient depuis le début de l'après-midi. Ils dansaient, passaient des commandes, riaient, fumaient pour certains alors que d'autres barbotaient dans la piscine ou tournaient autour. Elle avait pu remarquer quelque scènes classées X qu'elle préférerait oublier. Johann venait de la prévenir qu'il était en route avec deux trois potes. Tout ça aurait dû la mettre en joie. Crazy Friday remportait un franc succès. Mais la vision de Jonathan en train de plaisanter depuis cinq minutes déjà avec son ex comme de vieux potes l'insupportait. Il était allé la saluer parce qu'il paraît que c'était lui qui lui avait vendu ses places. Daphnée ne comprenait pas comment on pouvait rester ami avec son ex au point de lui vendre des tickets pour une fête. Et puis la façon dont elle avait sauté à son cou. Quels genres d'ex étaient-ils ?
- Tu comptes tourner la viande ou tu as l'intention de la servir carbonisée ?
Naomi la regardait d'un air mi-inquiète, mi-amusée. Elle comprenait parfaitement son sentiment de jalousie, c'était ce qu'elle ressentait en les voyant ensembles. La jalousie était quelque chose auquel elle était habituée vu son manque de confiance en elle et ses mauvais choix en matière de partenaire. Elle aimerait dire que ça ne lui faisait pas plaisir de voir sa cousine se consumer par ce vil sentiment mais ce serait mentir. En son for intérieur, elle se disait que c'était un juste retour des choses que cette grande perche qui jouait l'insensible subisse les turpitudes de l'amour. Pourtant, elle ne pouvait s'empêcher d'être compatissante car elle l'adorait sa cousine. Elles n'avaient pas beaucoup de points en commun mais elles étaient très proches toutes les deux même si chacune gardait son jardin secret. C'est vrai qu'elle aurait aimé que Jonathan la voit elle mais elle était assez saine d'esprit pour comprendre que son crush avait le droit de ne pas craquer pour elle. Puis de toute façon, elle n'était pas folle d'amour, il y aura toujours un garçon qui lui tapera dans l'œil. Il y en a toujours un.
Daphné revint à la réalité en se concentrant sur les morceaux de poulet qui grillaient sur le feu. Leur doux fumet embaumait son odorat lui rappelant son rôle dans cette affaire. D'ailleurs un groupe d'amis vint s'accouder au bar pour passer commande. Les deux cousines leur servirent avec un sourire de circonstance essayant de cacher leur jubilation et leur excitation.
- Jonathan, tu peux venir? On a besoin de toi par ici.
Daphnée remercia intérieurement sa cousine de son intervention parce qu'elle n'aurait pas pu paraître détachée si ça avait été elle. D'ailleurs, dès que le jeune homme apparut à leur niveau, elle l'ignora ostensiblement préférant préparer les plats commandés avec minutie, focalisant sur le travail pour oublier qu'elle était retombée dans ses vieux travers en se comparant à d'autres. Sa relation avec son corps était compliquée teintée d'ambivalence avec des périodes plus ou moins positives où elle aimait ce qu'elle voyait dans le miroir et d'autres plus sombres pendant lesquelles elle osait à peine croiser son reflet. Sa poitrine où se devinait à peine de petits seins, ses hanches osseuses, sa clavicule bien trop marquée, son visage comprenant plus d'angle que de rondeur, tout était matière à se flageller mentalement. Elle avait développé cette manie hautement toxique de comparer son physique à d'autres qu'elle jugeait plus avantageux surtout quand ces derniers suscitaient l'intérêt de ses petits-amis. Après, elle s'en voulait de se mettre dans des états pareils pour quelque chose d'aussi superficiel et futile en gonflant l'ego mâle au passage. Elle se détestait de ce comportement aussi peu féministe que d'attendre la validation du sexe opposé pour s'apprécier. C'était un combat de tous les instants pour elle de se libérer de ce conditionnement. Jalouse, elle pouvait l'admettre c'était une émotion comme une autre mais que son estime d'elle même dépende de l'approbation de son petit ami, ça elle n'en voulait plus. Mais c'était tellement plus facile de faire des résolutions que de s'y tenir.
- Je peux savoir ce qui te prends? Demanda Jonathan à son oreille quand leurs clients se furent en aller.
Il avait fait en sorte que Naomi n'entende pas sa question parce qu'il estimait que son groupe d'amis étaient bien trop au courant de ce qui se passait dans son couple. Il voulait avoir droit à un peu d'intimité. Daphnée lui offrit un regard impassible qui jurait avec sa moue désapprobatrice.
- De quoi tu parles ? Rétorqua-t-elle sur le même ton.
- Je n'en sais rien. A toi de me le dire si je me fais des idées ou s'il y a vraiment quelque chose qui cloche.
- Y'a rien qui cloche!
Il la regarda avec scepticisme mais ne put rien ajouter car de nouveaux clients apparurent, des connaissances qu'ils avaient sur le quartier.
- Vous avez fait les choses en grand messieurs dames, complimenta l'un d'eux.
- Ouais c'est vrai. On ne s'attendait pas à ce que ça soit si bien fait. C'est impressionnant... Et la bouffe est trop bonne.
Ils acceptèrent les compliments avec plaisir, souriant avec humilité. Ce n'était pas les premiers à les féliciter pour leur entreprise mais le sentiment était le même : fierté. Ils étaient fiers les uns des autres, de ce que chacun avait apporté à l'édifice pour qu'ils en arrivent là. Les clients continuèrent à affluer faisant oublier au jeune couple les prémisses de leur dispute ce qui soulagea grandement Daphnée. Elle ne voulait surtout pas passer pour une peste, ce qu'elle n'était pas du tout même si les premiers instants de leurs interactions n'intervenaient pas en sa faveur. Elle maudit le destin quand la fameuse ex vint vers eux un sourire resplendissant sur les lèvres. Dans sa tête, elle lui attribua tous les défauts du monde pour faire l'impasse sur sa plastique qu'elle jugea parfaite. Cette dernière ainsi que ses amies étaient en maillot de bain et short pour la plupart ce qui laissait à Daphnée tout le loisir de contempler les courbes de la jeune fille. Elle jeta un regard en coin à Jonathan pour jauger sa réaction et encore une fois, elle dut se rendre à l'évidence qu'ils étaient bien trop amicaux pour des ex. Ça lui fit grincer des dents.
- Jonathan ! C'est ici que tu as établi ton quartier général ?
- Saskia, qu'est-ce que je te sers?
La jeune femme parcourut le menu écrit en grande lettre sur un tableau derrière eux d'un air pensif et ses amies en firent autant.
- Je vais prendre le picca pollo et les frites, j'ai eu ma dose de poulet barbecue pour ce mois-ci. Vous avez quoi à boire ?
- Naomi, tu t'en occupes?
Déjà la jeune femme se positionna derrière ses fourneaux pour préparer la commande pendant que Jonathan notait le reste. Elle ne manqua pas le sourire crispé de sa cousine qui semblait se retenir de dire ce qu'elle pensait.
- Tu as aidé à préparer tout ça ? S'enquit Saskia sur un ton impressionné.
Jonathan eut un petit sourire arrogant avant de lui répondre. Puis la conversation dériva sur les capacités médiocres de Saskia en cuisine ce dont Jonathan se souvient avec exactitude. Daphnée essaya de garder un air impassible en préparant le poulet barbecue commandé.
- Oh mais vous avez des muffins? C'est combien?
La jeune pâtissière esquissa un petit sourire devant l'enthousiasme de la jeune fille avant d'accéder à sa demande. C'était la première personne à s'intéresser à ses pâtisseries et à vrai dire elle commençait à désespérer de ne pas les vendre. Elle lui fut tellement reconnaissante qu'elle lui en proposa une à goûter. S'en suivit des gémissements appreciateurs qui allégea l'humeur de Daphnée.
- C'est toi qui les a fait?
Elle hocha la tête avec un petit sourire.
- J'ai rarement mangé quelque chose d'aussi bon, c'est moelleux et les morceaux de chocolat fondu à l'intérieur. Mon Dieu! Goûtez pour voir les filles.
Sur un petit nuage, Daphnée accepta les compliments avant de dégainer son téléphone quand l'une d'entre elles voulut savoir si elle faisait les gâteaux d'anniversaire aussi. Elle leur montra les œuvres qu'elle a déjà confectionné soit pour des clients ou pour son propre plaisir sous leur regard admiratif ce qui se termina par un partage de coordonnées et l'achat de 5 pâtisseries. Entre-temps, Jonathan et Naomi avaient fini de préparer leur commande.
- Elle est vraiment douée ton amie, Jonathan, vous formez une belle équipe, conclut Saskia avant de s'en aller.
Il eut un sourire crispé avant de se tourner vers Daphnée qui le regardait avec une expression indéchiffrable. Il se figea un moment, se demandant ce qu'il a bien pu faire de mal pour avoir droit à ce regard meurtrier qui lui rappelait leur début. Il essaya de dédramatiser la situation en adoptant un ton joyeux un poil exagéré.
- Tu viens de te faire de nouvelles clientes! Félicitations !
- Pourquoi n'as-tu pas démenti quand elle a dit que j'étais ton amie?
Droit au but comme à son habitude. L'air d'incompréhension qu'il afficha sur son visage aurait pu la faire rire si elle n'avait pas des envies de massacre. Ils se regardèrent comme des chiens de faïence l'un complètement paumé, l'autre bouillonnant de rage.
- Vous savez quoi? Je vais faire un tour pour voir comment les autres s'en sortent. Je reviens tout de suite.
Ils ne firent même pas attention au départ précipité de Naomi qui disparut comme si elle avait le feu aux fesses.
- Tu aurais voulu que je démente ? Voulut-il savoir encore un peu confus.
- J'aurais voulu que cet air niais disparaisse de ton visage et que t'arrêtes de sourire comme un imbécile quand tu lui parles. Ce n'est pas ainsi qu'on parle à son ex.
Jonathan sut que ce n'était pas le moment de se lancer dans un débat sur les relations entre ex. Au lieu de ça, il préféra insister pour qu'elle continue sur sa lancée. Il commençait à comprendre ce qu'elle lui reprochait et il se sentit idiot de ne pas y avoir pensé plus tôt.
- Je comprends pas de quoi tu parles.
- Saskia, comme tu es belle aujourd'hui ! Je suis si content de te voir! C'est moi où tes seins ont doublé de volume?
Jonathan grimaça devant l'imitation peu flatteuse censée lui représenter. L'élocution lente d'un attardé, la voix nasillarde, ça n'avait rien à voir avec sa façon de parler.
- Je ne parle pas ainsi! Et pourquoi je lui parlerai de ses seins? Je n'y ai même pas fait attention pour tout te dire. Les hommes ne sont pas tous des obsédés tu sais.
- De toute façon, ce n'était pas le sujet.
Il lâcha un soupir en levant les yeux au ciel avec lassitude. Il décela une lueur douloureuse dans les yeux de sa petite-amie et ça adoucit considérablement son humeur. Il avait réussi à voir que sous ses dehors d'insolence se cachait une fille avec beaucoup d'insécurités sur son physique et il savait comment il était facile de se comparer à autrui ou d'en être jaloux. Alors, il pouvait comprendre qu'elle ait pu être jalouse de Saskia en la voyant.
- Tu n'as aucune raison d'être jalouse de cette fille. Si je l'ai quitté, ce n'est certainement pas pour me remettre avec elle. On est resté pote parce que bon, on avait tous les deux découverts que nous ne voulions pas la même chose et comme on a été des amis avant tout, on est resté en bon terme. Je t'assure que quand je la vois, ce n'est plus qu'une simple amie qui m'apparaît. Et si je ne l'ai pas démenti c'est seulement parce que je n'ai pas encore ce réflexe et que je peine encore à imaginer que tu es vraiment ma petite amie. Ça ne fait même pas 24 heures que nous sommes vraiment ensembles et seulement moins d'une semaine qu'on se côtoie réellement.
Daphnée fit la moue, convaincue du bien-fondé des déclarations du jeune homme mais son orgueil renaclait à suivre le mouvement.
- C'est vrai que c'est allé super vite nous sous, admit-elle avec un petit sourire taquin.
Il sourit à son tour avant d'attraper sa main dans la sienne pour entrelacer leurs doigts.
- Tu veux qu'on ralentisse?
- Pas du tout... J'aime être avec toi.
Ce genre de petites déclarations toutes mignonnes auront raison de Jonathan qui affichaient un grand sourire idiot avant de se pencher pour embrasser chastement sa petite amie dont il tenait toujours la main.
- Et si on se remettait au travail, j'ai déjà hâte que la journée. Je n'en peux plus de l'odeur de la viande grillée. J'ai envie d'une bonne bière allongé au bord de la piscine.
- Moi je m'amuse comme une folle. T'es vraiment un fragile toi tu sais.
- Je t'en donnerai de la fragilité, moi. Puis t'es pas frustrée de devoir rester derrière ce bar alors que d'autres prennent du bon temps?
Daphnée haussa les épaules avec nonchalance ne partageant pas son sentiment.
- Pas vraiment non. Ce n'est clairement pas comme ça que je m'amuse alors non, les regarder ne me frustre pas.
Jonathan s'arrêta dans sa tâche qui consistait à découper des pommes de terre en longueur pour se tourner vers elle, dévoré par la curiosité.
- Et c'est comment que tu t'amuses ?
- D'abord, seule chez moi ou en tête à tête avec quelqu'un que j'apprécie. Je mets de la musique, souvent Lana Del Rey, Troye Sivan ou the Weekend quand je suis dans un bon mood. Des fois je m'allume un joint, soit je reste allongée et je rêvasse à des scénarii nian-nian ou je me mets à danser comme une folle. Je ne pourrais jamais m'amuser comme eux le font car premièrement je n'aime pas la foule, trop de contact, et deuxièmement la musique est beaucoup trop bruyante et c'est pas du tout mon genre.
Il hocha la tête, pensif alors qu'il enregistrait les informations données par sa petite amie. Il ne savait pas qui étaient les deux premiers mais The Weekend faisait partie de ses artistes préférés et il appréciait de savoir qu'ils avaient des points en commun.
- Je prends note. Toi aussi t'écoutes The Weekend?
Elle hocha la tête avec un grand sourire.
- Depuis ses débuts quand il avait ses locks. Je l'adore.
- Je savais que tu étais une fille qui avait bon goût.
Elle détourna le regard embarrassée par la tendresse qu'elle percevait dans son regard et c'était bien la première fois. Il n'y avait même pas de quoi être embarrassée selon elle mais voilà quoi.
Quand Naomi revint, elle constata avec soulagement qu'ils plaisantaient avec complicité, la tension qu'il y avait entre eux, totalement évaporé. Pas comme certain qui se morfondait dans leur coin rongé par la jalousie, se dit-elle en pensant à son frère qu'elle venait de quitter.
★★★★★
De là où elle était, Samira sentait le regard de Rémi sur elle. Elle avait la sensation de brûler sous l'incandescence de ses prunelles. Une bière à la main, elle plaisantait avec deux trois potes qu'elle venait de croiser. Bougeant la tête au rythme de la musique, elle échangeait les banalités d'usage quand elle rencontrait les gars du quartier. Ils parlaient séries, foot, histoires de cul et de coeur, musiques et études. Elle avait perdu sa soeur de vue depuis un bon moment et ne s'en préoccupait pas. Yolanda était assez grande pour se débrouiller toute seule.
- Mais je te jure. Elle voulait me présenter à sa mère. Et le pire c'est qu'elle m'a présenté la chose comme si j'allais rencontrer le président...
- Et t'as fait quoi?
Elle aurait aimé pourvoir suivre la conversation, Patrick et ses habituelles histoires loufoques mais elle avait bien trop conscience de la présence de Rémi pour se concentrer sur quoi que ce soit. Le jeune homme n'avait fait que ça depuis qu'elle était arrivée. La regarder. Et ça la perturbait plus qu'elle ne voulait l'admettre. C'était donc de plus en plus difficile de paraître détachée. Son cœur battit la chamade quand Rémi se redressa de son poste d'observation puis avec un mouvement de tête l'intima de le suivre. Ce n'était pas du tout raisonnable. Ils étaient cernés de part et d'autre. Mais elle avait tellement envie d'aller lui parler, de lui dire que la couleur orange de son t-shirt allait parfaitement avec la couleur de peau. De l'embrasser car à la regarder ainsi, il avait alimenté son désir. Alors, elle attendit quelques minutes avant de s'excuser auprès des gars pour se diriger là où il est parti. Elle pénétra dans le bâtiment du motel avant d'emprunter le couloir des chambres le coeur battant et un sourire amusé sur les lèvres alors qu'elle entendait des gémissements plus qu'équivoque à travers les murs.
Tout à coup, des bras puissants la happèrent pour la tirer à l'intérieur de l'une des chambres. Il fit face au regard orageux de son petit-ami qui la contemplait avec une telle intensité qu'elle tressaillit. Elle le savait très jaloux et à dire vrai ce trait de caractère au lieu de l'agacer l'emoustillait plus qu'autre chose. Rémi l'avait complètement métamorphosé et des fois ses propres réactions à elle lui faisait peur. On ne pouvait pas être autant accro à une personne au point d'être excitée quand il était dévoré par la jalousie. Elle trouvait ça délicieusement malsaine.
- Je déteste le fait que ces crétins peuvent te parler comme bon leur semble alors que moi je dois ronger mon frein dans un coin, murmura-t-il d'une voix basse alors que son pouce redessinait les lèvres pulpeuses de la jeune femme dont le souffle s'était brusquement accéléré à son toucher.
Puis son doigt fut remplacé par ses lèvres et s'en suivit un baiser sauvage et presque désespéré. Samira se entité fondre dans les bras de son petit ami et s'accrocha à son cou pour ne pas sombrer. Rémi avait cette façon de l'embrasser comme s'il lui faisait l'amour avec sa bouche et c'était tout simplement divin. Peut importe ce que les autres pourraient en dire, elle ne pourra pas quitter ce garçon. Ce serait impossible.
- Je suis désolé. J'ai été un peu brusque, chuchota-t-il alors qu'ils reprenaient leur souffle.
La douceur qu'elle aperçu dans son regard n'avait plus rien à voir avec tantôt et c'était l'une des particularités qu'elle aimait chez lui. Il pouvait être aussi intense qu'un brasier et redevenir un gros nounours, la seconde d'après.
- Non, ça va. J'ai adoré. Rémi, le prochain Crazy Friday, Je voudrais y être en tant que ta petite amie.
Le jeune homme la regarda les yeux écarquillés alors qu'elle poursuivait.
- Nos amis ont le droit de le savoir, puis ce n'est pas comme si quiconque ici ira le rapporter à mon père. Je n'avais pas mesuré à quel point ce serait dur d'être ici à quelques mètres de toi et de faire semblant de t'ignorer. C'est juste impossible Rémi.
Ne trouvant rien à dire parce que dans son cerveau, c'était le blackout total, il se contenta de l'embrasser pour lui transmettre à quel point il était heureux. Simplement heureux.
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