Chapitre 13
« Mi-Miroir ? »
« Hôte ! Je vous retrouve enfin ! C'était si compliqué ! Votre esprit est un vrai casse-tête bruuuh ! », se plaignit le système en faisant semblant de taper des pieds (inexistants), tout en repoussant le bol qu'il venait de percuter.
« Tu... Tu existes Miroir ? », s'enquit alors le jeune homme en se rapprochant de son ami, levant la main dans sa direction de manière hésitante.
« Mais quelle question ?? Bien sûr que j'existe ! », s'insurgea ce dernier, visiblement outré à cause de son écriture en majuscules.
« Ou... est-ce que tu n'existes que dans ma tête ? », hésita le châtain, pris de nombreux doutes.
« Hein ? Mais qu'est-ce que vous me racontez ?, lâcha un système dubitatif, se rapprochant de son hôte, lui tournant autour comme une mouche, vous avez bu ? Vous êtes malade ? Pourquoi vous êtes dans une chemise de nuit blanche d'ailleurs ?? Pourquoi tout est blanc autour ??? MAIS VOUS ÊTES OÙ HÔTE ??? »
« Je ne sais pas... », murmura ce dernier en s'affaissant au sol, serrant ses poings face à sa propre faiblesse.
« Euh ?? Bon bref, de toute façon, là n'est pas le sujet, il faut vous faire sortir de toute façon et vous faire revenir dans la réalité », expliqua rapidement Miroir.
« La réalité ? », bégaya subitement son interlocuteur.
« Bah oui. Vous êtes dans un songe, hôte. Vous l'ignoriez ? »
Un long silence prit place entre les deux, une heureuse réalisation lui parvenant.
« Tu- Miroir, tu veux dire que... Tu veux dire que Janvier, mes enfants... Ils existent réellement ? », demanda-t-il d'une petite voix emplie d'espoir.
« Euh... oui ? Bien sûr qu'ils existent, vous- Oh..., comprit finalement le système, Ah Stan, toutes mes excuses pour avoir mis tant de temps à entrer dans votre esprit. Cette sorcière a commencé à vous retourner le cerveau »
« Mais... Si c'est faux, comment puis-je imaginer un autre monde ? À quel point était-ce erroné ? », paniqua le châtain.
« Alors, j'ai fait mes recherches mais... je crois savoir comment vous pouvez imaginer ce monde moderne avec votre imagination, MAIS j'ai compris plusieurs choses, débuta Miroir, donc, comme je m'étais renseigné, vous êtes bien originaire de ce monde. Néanmoins, vous avez vécu pendant trois ans dans un autre monde, moderne, avant de revenir, à l'âge de huit ans dans ce monde-ci. Mais ensuite, après avoir épousé l'empereur, vous avez disparu. Et c'est là que tout a basculé ! Vous n'êtes pas revenu dans ce monde moderne Stan, vous avez été drogué pendant plusieurs années et avez vécu dans un songe. Et ce que vous vivez actuellement est exactement la même chose ! »
Le concerné l'observa avec de grands yeux, quelques bribes de souvenirs d'un ancien passé lui revenant en mémoire.
« Essayez de vous souvenir, hôte, l'enjoignit le système, n'y a-t-il aucune particularité qui vous a marqué dans ce rêve, qui est récurrente ? Ça peut être n'importe quoi : un objet, une odeur... »
« Oui..., confirma Stan en relevant la tête vers son ami, ce parfum obsédant de lilas, il est omniprésent. Non, maintenant que tu le dis, je me rappelle que cette fleur était partout, même avant... »
« Parfait, on a trouvé notre perturbateur ! Ce doit sûrement être à cause de cette odeur qu'elle vous drogue, expliqua Miroir, maintenant, il faut quitter le songe »
« Est-ce qu'il faut qu'on me brise encore le cœur ? Je... n'ai pas vraiment envie de ressentir une deuxième fois cette douleur », avoua le châtain.
« Non. Pas besoin, dénia le système, ce monde inexistant ne vit que par votre imagination. Et cette femme, Anna, s'en sert pour vous briser. Mais pour cela, elle a besoin d'utiliser des figures familières que vous connaissez tous les deux. C'est pour cette raison que je n'apparais pas dans ce monde à l'origine puisqu'elle ignore mon existence. »
« Et donc ? Que faut-il faire ? »
« Il faut retrouver celui qui est à l'origine de votre amour. Nous devons retrouver Janvier », affirma Miroir.
« Janvier ? Pourquoi ? », questionna un Stan dubitatif.
« Parce que si vous lui avouez son amour, cela brisera l'illusion. Car il est le maillon faible de ce songe. Anna ne peut pas l'enlever car votre subconscient le place automatiquement dans ce monde. C'est pourquoi il faut le retrouver »
« D'accord, mais comment sort-on d'ici ? »
« Stan... Nous sommes dans VOTRE monde, VOTRE esprit, c'est à vous d'en décider », l'encouragea son ami en s'écartant de son chemin, lui laissant le champ libre face au mur et à la petite fenêtre.
Le concerné fixa pendant un temps le mur avant de s'avancer doucement et de poser la paume de sa main contre le mur. Il inspira un coup et prit confiance en les paroles de Miroir. Il s'imagina détruire la pierre, la réduisant en un petit tas de graviers.
Un bruit sourd retentit et il sursauta, rouvrant les yeux qu'il avait fermés. Le mur avait disparu et des applaudissements électroniques retentirent, suivis de l'écriture enjouée du système qui vint se placer devant le nez de son hôte.
« Bravo Stan ! Vous avez réussi ! Maintenant, plus qu'à partir, et hop ! »
Et sur cette graphie, Miroir s'envola vers les cieux. Le jeune homme pensa à la même chose, souhaitant suivre son ami dans les nuages.
Deux paires d'ailes se dessinèrent dans son dos avant d'apparaître dans une lumière blanche.
« Miroir a raison, je dois me reprendre en main. Je ne suis pas dans la réalité. J'avais raison », se rassénéra-t-il en posant le pied près du bord.
La porte s'ouvrit subitement, laissant apparaître des infirmiers et la psychologue.
« Stan ?? Que se passe-t-il ? Où allez-vous ?? »
Le concerné sourit avant d'écarter les bras.
« Je m'envole vers mon bonheur », dit-il simplement dans un grand sourire avant de se laisser tomber dans le vide.
Comme mû par son instinct, les ailes battirent d'elles-mêmes et il s'enfuit dans le ciel, rejoignant Miroir qui l'attendait.
« Bien ! Maintenant, suivez-moi ! On va se diriger vers l'endroit où se situe Janvier ! », déclara le système.
Stan hocha la tête, poursuivant sa route parmi les nuages, guidé par son ami. Il jeta un vague coup d'œil derrière lui, apercevant les figures paniquées de ses gardiens rétrécir à vue d'œil. Finalement, il détourna le regard pour le concentrer devant lui, uniquement tourné vers l'avenir dorénavant.
Les deux continuèrent leur chemin, le châtain appréciant la fraîcheur du vent qui glissait contre ses joues et dans ses cheveux ainsi que les rayons du soleil qui le réchauffaient doucement. Peut-être ces sensations étaient-elles imaginées par son cerveau mais cela les rendait particulièrement agréables.
Il vit soudainement le système descendre en piqué et il fit de même, atterrissant dans un jardin tandis que ses ailes disparaissaient dans une pluie de lumière dorée.
« Si je ne me trompe pas, nous sommes au bon endroit », affirma Miroir en s'approchant de la porte.
Le jeune homme déglutit, légèrement nerveux d'affronter celui qu'il aimait, se demandant quel tour son esprit lui avait réservé cette fois-ci. Il s'avança et dépassa son ami pour ouvrir directement la porte. L'intérieur lui paraissait coquet et chaleureux, l'accueillant comme s'il était chez lui. Cette maison ressemblait en tout point à un mélange subtil entre celle où il vivait avec Anna et son palais.
Des bruits de pas se firent entendre et une petite figure apparut au bas des escaliers. Les yeux de Stan s'écarquillèrent en reconnaissant son fils Alexandre. Deux autres petites silhouettes le suivirent, n'étant autre qu'Elly et Gabriel.
Les trois s'observèrent en silence, se dévisageant, le châtain ignorant quoi faire. Il tenta de s'approcher doucement vers les trois petits, mais ils reculèrent, les deux cadets se cachant derrière l'aîné qui prononça ces mots, lui brisant le cœur :
« Qui êtes-vous ? »
Le jeune homme s'immobilisa, son cœur s'émiettant petit à petit face à la douloureuse réalisation : ses propres enfants l'avaient oublié.
« Hôte, ce n'est pas votre faute, Anna a une certaine maîtrise sur votre esprit, c'est pourquoi ils ne se souviennent pas de vous », expliqua rapidement Miroir.
Le concerné recula à son tour, s'appuyant sur la commode pour ne pas s'effondrer au sol. Ses jambes tremblaient et des larmes menaçaient de couler sur son visage à tout moment. Il secoua la tête, essayant de se reprendre.
D'autres bruits de pas se firent tout à coup entendre et la porte se rouvrit, dévoilant les visages de deux personnes. Les enfants se précipitèrent vers les adultes, se dissimulant derrière eux.
Le châtain retint son souffle en reconnaissant celui qu'il aimait tant. Janvier et lui se dévisagèrent pendant un certain temps, jusqu'à ce que la figure de Lili se montre.
« Janvier, débuta-t-elle en fronçant des sourcils, est-ce que tu le connais ? »
Ce dernier secoua la tête de manière négative.
« Non..., déclara-t-il avant de poser à nouveau ses yeux sur l'intrus, qui êtes-vous et que faites-vous chez nous ? »
« Hôte, ce n'est- », interrompit Miroir, essayant de rassurer son ami.
Cependant, Stan n'écoutait plus rien, les dernières paroles de son époux tournant en boucle dans son esprit comme une malédiction.
Qui êtes-vous ?
Qui êtes... vous ?
« Qui... je... suis..., pensa le jeune homme, haha... hahahaha »
Les larmes finirent par couler le long de ses joues et, à la plus grande surprise de tous, il se mit à rire de manière distordue.
« Hahahahahaha, je deviens fou, complètement fou, bégaya-t-il entre deux sanglots, c'est un cauchemar, un cauchemar, juste un cauchemar, sauvez-moi de là »
Ses supplications firent reculer le couple, effrayé par son comportement étrange.
« Stan ! », l'appela subitement une voix féminine, Anna apparaissant aux côtés des deux autres adultes.
« Mais qu'est-ce que c'est que ce plot twist ?? », se plaignit un système désemparé.
« Toi, persiffla le châtain en fixant son ex-épouse avec une haine intense dans les yeux, que m'as-tu fait ?? Pourquoi me fais-tu autant souffrir ? Je te hais, Anna »
La jeune femme le contempla avec stupeur, ne s'attendant sûrement pas à entendre de telles paroles.
« Hôte, ne vous en faites pas, tout peut s'arranger, c'est ma faute, j'aurais dû vérifier, elle nous a piégés », essaya Miroir.
Toutefois, le concerné s'en moquait, continuant de pleurer et de rire en même temps de manière nerveuse, voyant toute sa vie s'effondrer sous ses yeux, cette odeur écœurante de lilas le rendant nauséeux. Une pensée folle lui vint brusquement en tête et il tourna les talons au couple, se précipitant à toute vitesse dans la cuisine. Là, poursuivis par Anna et Janvier, il extirpa un couteau de cuisine d'un tiroir.
« Ne vous approchez pas !, les menaça-t-il en pointant l'arme dans leur direction.
- Stan, arrête !, supplia Anna, je t'en prie, reprends tes esprits, je suis désolée, d'accord ? Je suis désolée !
- Je n'en veux pas de tes excuses », rit de manière démente le châtain.
« Hôte, ne- ne faites pas de bêtises et discutons calmement », paniqua le système.
Toutefois, le concerné l'ignora superbement, une seule idée fixée dans son esprit. Il se tourna ensuite calmement vers celui qu'il considérait comme son époux et lui avoua affectueusement :
« Je suis désolé Janvier... Pardon... Pardon de ne pas avoir été à la hauteur, de ne pas avoir été assez bien pour toi, je suis désolé »
Et sur ces mots, il pointa le couteau dans sa direction et, dans un dernier regard empli d'amour en direction de son bien-aimé, il se trancha la gorge. Stan ne sentit qu'une douleur atroce le traverser tandis que son corps s'effondrait mollement sur le plancher, se vidant rapidement de son sang. Au milieu du flou visuel, il distingua les silhouettes d'un Miroir horrifié et de Janvier qui semblait lui crier quelque chose, agenouillé près de lui. Mais, pour une fois, un sentiment de paix profonde l'envahissait, heureux de ne plus souffrir dorénavant. La douleur disparaissait au profit d'un sommeil paisible et éternel dans lequel il se sentait glisser.
« S'il existait une autre vie, je vous en supplie, laissez-moi être avec Janvier et mes enfants... s'il vous plaît... »
.
.
.
.
.
.
.
.
.
.
.
L'homme renversa d'un coup la porte du cachot, interrompant une femme agenouillée au pied du lit. Des soldats armés surgirent derrière lui et attrapèrent la sorcière. Malgré ses cris de protestation, elle fut emmenée au loin pendant que l'intrus s'approchait du lit, observant la silhouette d'un autre homme au teint pâle, semblant plongé dans un profond sommeil. Il s'avança et posa sa main contre sa joue, la caressant avec une tendresse infinie.
« Je suis là mon amour, pardon pour le retard... »
____________________________________
HAHA ! JE VOUS AI EUUUUS ! Je pense que certains lecteurs ont dû tomber dans le panneau :P. Ce n'est pas grave, c'était fait exprès lol. Enfin, félicitations à ceux qui sont restés obtus !
Pauvre Stan, obligé de mourir pour sortir de cet enfer, dommage que son époux soit arrivé quelques minutes trop tard, tout ceci aurait pu être évité, quelle tragédie !
Espérons qu'il trouve un moyen de le sauver...
D'ailleurs... qu'est-il arrivé aux enfants ?
FF
Bạn đang đọc truyện trên: Truyen2U.Com