Chapitre 1 : Le Premier Sacrifice
Le bar. L'Exil. C'est là que tout a commencé.
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J'avais aperçu ce bar d'un coin de l'œil : L'Exil. Un nom étrange pour un bar je m'étais dit. Et par hasard, je m'y étais aventuré. Il était en somme toute classique, ressemblant à n'importe quel troquet de Paris. Ce n'était pas les cafés qui manquaient à Versailles. Cependant, le nom étrange m'avait attiré.
J'entrai et m'installai au comptoir, dans un coin assez éloigné. J'avais toujours détesté l'agitation, et encore plus me mêler aux autres. La barmaid, une jeune femme à la peau mate, aux yeux marrons et cheveux blonds, me demanda ce que je souhaitais. Je lui ordonnai son alcool le plus fort et la payai directement après qu'elle me servit la boisson. Elle s'en retourna ensuite s'occuper de ses autres clients.
J'observai d'un œil las le liquide dans mon verre avant de l'avaler d'une traite. Des cris de colère éclatèrent et je tournai la tête vers la source du bruit : un ivrogne était en train d'harceler une jeune fille, blanche, d'environ 1m50, cheveux noirs courts et yeux verts. Je détournai finalement les yeux, bien plus concentré sur mon verre dorénavant vide. Celle qui gérait le bar cependant attrapa l'alcoolique par le cou et le jeta dehors sans ménagement.
Bien fait pour lui. J'en ricanais rien qu'à en voir sa tête.
N'ayant finalement rien d'autre à faire, je me levai et quittai le bar, retournant chez moi, prêt à affronter dès le lendemain ma très longue vie monotone.
Le lendemain
Peut-être avais-je parlé trop vite. Les choses s'annonçaient en vérité bien plus intéressantes que je ne l'avais prédit.
J'avais reçu une convocation de la part de la police à me rendre au bar dès que possible. Quelle ne fut pas ma surprise d'apprendre que l'ivrogne d'hier soir avait été retrouvé mort.
Bon, c'était toujours mieux que rien pour se divertir un peu.
J'aperçus également les deux jeunes femmes d'hier soir se présenter et donner leurs témoignages. Un homme, le commandant de police, un certain Marcus, recueillait leurs informations.
« Et vous dites que vous ne le connaissiez pas Madame Ernestine Deschamps ?, s'enquit-il.
- Oui, c'est exact, confirma cette dernière, c'était juste un client qui avait un peu trop bu.
- Et vous Madame ?
- Hilmna Burge, se présenta la deuxième, celle aux cheveux noirs et yeux verts.
- Qu'avez-vous comme relation avec le dénommé ?
- Je ne le connaissais pas, avoua celle-ci.
- Y a-t-il eu un événement particulier hier soir ?, continua-t-il.
- Non, je ne crois pas...
- Bien... », confirma-t-il en notant sur son carnet.
Il s'avança finalement vers moi pour m'adresser la parole.
« Bien, Monsieur ?
- Nolly Méphisto, lâchai-je d'un air nonchalant.
- Monsieur Méphisto, connaissiez-vous cet homme ?
- Non. Par contre, je l'ai vu se disputer avec cette femme, Hilmna, hier soir. Et la gérante du bar l'a jeté dehors, ris-je en me remémorant ce souvenir.
- Vraiment ?, demanda le commandant Marcus en se tournant vers les deux femmes, est-ce vrai ?
- Euh... oui, enfin... c'était juste une petite altercation, rien de grave, confia Ernestine d'une petite voix.
- Vous êtes censées ne me cacher aucune information, surtout aussi essentielle que celle-ci, soupira l'homme, Bon, vous pouvez rentrer chez vous, mais il faudra rester à disposition pour l'enquête.
- D'accord », agréèrent les deux femmes.
Quant à moi, je haussai des épaules, peu enclin à suivre sa procédure. Je finis par me détourner, un peu déçu par la tournure des événements.
Je tournai alors les talons et rentrai chez moi. Cependant, j'eus à peine le temps de m'affaler dans mon fauteuil qu'on toqua à ma porte. Je maugréai contre tous les maux du monde et me dirigeai vers celle-ci. Néanmoins, les bruits contre ma porte se firent soudainement plus virulents et une voix forte tonitrua :
« Police ! Ouvrez ! Nous avons un mandat d'arrêt contre vous ! »
Je fronçai des sourcils face à cet ordre.
La porte s'effondra brusquement au sol et je sautai par la fenêtre ouverte du rez-de-chaussée au même moment avant de m'enfuir à toute vitesse. L'un d'entre eux tenta de me poursuivre mais je le semai rapidement, l'apercevant se vautrer par terre au loin.
Peuh ! Quel minable !
J'en ricanai rien qu'à revoir sa chute.
Je finis toutefois par m'arrêter, ignorant où je devais aller.
Ce devait sûrement être lié au cadavre, non ?
Je pris ainsi ma décision et me dirigeai en trottinant tranquillement vers L'Exil. Une fois arrivé sur place, je dépassai les banderoles jaunes pour m'avancer vers le corps, laissé à l'abandon. C'était un fait étonnant, d'habitude, la police emportait toujours le cadavre. Pourquoi l'avaient-ils abandonné ?
L'affaire prenait une tournure de plus en plus étrange et un frisson d'excitation remonta le long de mon dos. Depuis longtemps, ma vie était enfin agrémentée d'un soupçon de piment.
Je me baissai et étudiai le corps, l'observant sous tous ses angles. Des bruits de pas m'extirpèrent soudainement de mes réflexions et mon regard se porta sur les deux silhouettes féminines arrivantes. Elle se figèrent en m'apercevant et je décidai de prendre la parole en premier :
« Bonjour, je vous reconnais vous deux, vous êtes là aussi à cause du meurtre ?
- Eh bien... Nous avons été arrêtées de manière arbitraire, alors on s'est dit qu'on devait jeter un œil au problème à la source, expliqua la jeune femme blonde.
- Ah, vous êtes donc des criminelles, me moquai-je.
- Et toi alors ? T'as pas eu un mandat d'arrêt contre toi ?, répliqua Hilmna en haussant un sourcil.
- Moi, je me suis enfui par la fenêtre. Comme si de vulgaires policiers allaient m'attraper », ricanai-je en me remémorant leurs têtes mémorables.
Leurs airs ahuris face à ma réponse me firent encore plus rire. Finalement, je secouai la tête et changeai de sujet.
« Assez blagué, vu que nous sommes tous dans la même mouise, pourquoi ne pas s'entraider pour résoudre le problème auquel on a tous été liés ? »
Les deux femmes se concertèrent du regard avant d'acquiescer.
« Nolly, me présentai-je.
- Hilmna, fit la fille aux cheveux noirs en tendant la main.
- Et Ernestine, déclara la dernière à la chevelure blonde en répétant le même geste que sa camarade.
- Très bien mesdemoiselles, maintenant qu'on connait tous nos noms, on peut enquêter sur cette affaire », agréai-je en ignorant les mains tendues.
Les deux se dévisagèrent avant de pousser un long soupir de désespoir.
Hilmna se pencha vers le corps, examinant son manteau avec attention, tandis que le regard d'Ernestine s'était porté sur la propreté des poubelles. La jeune fille aux yeux verts se mit alors à fouiller les poches du mort, y extirpant un morceau de papier sur lequel était dessiné un étrange symbole. Celui-ci se constituait d'un cercle, entourant ce qui ressemblait à des yeux.
Le tracé du signe était d'un rouge vif et elle le leva pour nous le montrer.
« C'est étrange, remarquai-je, ce symbole me paraît familier...
- On dirait un symbole de culte, enchérit Ernestine en frissonnant.
- C'est vrai, c'est chelou, confirma Hilmna.
- Attends, reprit la blonde, j'ai déjà vu ce symbole quelque part... Oui, je l'ai vu sur la boîte aux lettres de mon voisin.
- Ton voisin doit être bien étrange, commentai-je sur un ton moqueur.
- Où habite-t-il ?, s'enquit l'autre en ignorant mon sarcasme.
- Je vais vous guider, suivez-moi », nous enjoignit-elle.
Nous nous mîmes donc à la suivre dans un dédale de ruelles avant de déboucher sur une petite place, divers immeubles nous faisant face. Ernestine nous orienta vers l'un d'entre eux et nous fit entrer. Et sur l'une des boîtes aux lettres, d'un certain Charles Dubois, le même symbole était représenté.
Ernestine nous fit ensuite monter les escaliers afin de rejoindre le bon appartement, le n°13, au 7ème étage. La jeune fille se pétrifia, une fois arrivée en haut des marches.
« J'habite juste en face... », s'étonna-t-elle.
Hilmna et moi la dépassâmes pour se rapprocher de la bonne porte, le même signe reproduit dessus.
« Bon, on fait comment pour entrer ?
- Tu veux entrer par effraction ??, lâcha mon interlocutrice aux cheveux noirs d'un air surpris.
- Pourquoi ? T'as la clef peut-être ?, ricanai-je.
- Non...
- Bon, alors soit tu ouvres discrètement, soit je défonce la porte, au choix, proposai-je en haussant des épaules.
- D'accord, je vais essayer », enchérit-elle.
Hilmna s'approcha avec un trombone et tenta de déverrouiller discrètement la serrure, pendant qu'Ernestine nous rejoignait d'un air anxieux. J'observai la jeune fille faire son travail, tout en étant accoudé contre le chambranle de la porte. Néanmoins, au bout de plusieurs essais infructueux, je perdis patience et je saisis la poignée avant de forcer la porte. Celle-ci sortit légèrement de ses gonds et s'ouvrit dans un grincement affreux.
Niveau discrétion, c'était mort en tout cas.
Hilmna leva ainsi les yeux au ciel face à mon geste et nous pénétrâmes tous dans l'appartement, refermant tout de même la porte derrière nous. À l'intérieur, ce qui se dévoila à nous fut un désordre total. Les meubles étaient renversés, le papier-peint à moitié déchiré, le sol abîmé et des mots écrits dans un rouge sanglant pouvaient être lus sur tous les murs : « Il nous voit » et « Il est partout ».
Ernestine et Hilmna s'immobilisèrent en découvrant cette scène assez macabre. Pour ma part, je m'avançai et me mis à fouiller un peu partout, histoire de trouver des indices, ignorant complètement le spectacle qui s'offrait à moi. J'aperçus du coin de l'œil la jeune femme aux yeux verts sortir son appareil photo et photographier les murs. Quant à Ernestine, on aurait dit qu'elle préférait se terrer dans un trou pour ne jamais en ressortir.
« Qui aurait cru que j'avais un voisin aussi fou ? », murmura-t-elle, désespérée.
Hilmna vint lui murmurer quelques mots réconfortants avant de l'encourager à aider. Elle partit chercher dans son coin également.
Au bout de plusieurs minutes de recherche intense, Ernestine finit par nous appeler et nous rappliquâmes aussitôt.
« J'ai trouvé un carnet », informa-t-elle en le montrant et en l'ouvrant sur l'un des meubles.
Elle recula en entrevoyant son contenu. Les mêmes mots sur les murs étaient répétés sur toutes les pages de ce livre. Je le feuilletai rapidement avant de m'arrêter, interpelé par un détail particulier. Sur l'une des pages, le symbole avait été répliqué et une phrase, d'un rouge sang, était écrite : « Le réveil du roi est proche. Le sang doit couler, rouge il est, rouge comme le sang, rouge comme le roi ».
Finalement, des questions fusèrent de tous côtés chez les deux jeunes filles, pendant qu'Hilmna prenait des photos du carnet.
Je fronçai des sourcils face à cette énigme, divers sentiments inexplicables se mélangeant à l'intérieur de moi.
Je poussai finalement un soupir et rangeai le calepin dans le tiroir.
« Bon, le problème a été résolu, sûrement une affaire de culte, fis-je en haussant des épaules et en m'éloignant de l'appartement.
- Mouais..., lâcha Hilmna, peu convaincue avant de jeter un coup d'œil à son smartphone, tout en me suivant, il est tard, je vais devoir rentrer.
- Attends... est-ce que..., demanda timidement une Ernestine apeurée, est-ce que tu peux m'héberger chez toi ? Je suis terrifiée de dormir seule en face de... cet appartement...
- Oui bien sûr, il n'y a aucun souci, accepta la jeune fille tandis que nous quittions l'immeuble.
- Allez, tchao vous deux, saluai-je en commençant à partir.
- Attends Nolly, m'interrompit soudainement Hilmna, donne-nous ton numéro avant.
- D'accord », agréai-je, nonchalant.
Je sortis mon téléphone de ma poche, un vieux Nokia 3310 à touches, et entrai le numéro des deux jeunes femmes avant de partir.
Le chemin du retour fut ainsi paisible, profitant de la brise agréable sous le clair de lune. J'entrai chez moi au final, me remémorant de ne pas perdre mes clefs encore une fois, et les lançai au hasard sur la table. Elles s'écrasèrent dessus dans un cliquetis bruyant. J'eus à peine le temps de m'asseoir, d'ouvrir un livre et de me servir une tasse de thé chaud que mon téléphone sonna.
Je maugréai quelques insultes à l'encontre de celui ou celle qui perturbait mon temps de tranquillité, puis je pris l'objet et répondis à l'appel sans regarder le nom :
« Allo ?
- Allo, Nolly ? Il faut qu'on te raconte ce qui nous est arrivé », surgit la voix inquiète d'Hilmna.
Je me massai les tempes d'un air désespéré.
« Bon... C'est quoi le problème ?, soupirai-je.
- Tu vois, Ernestine et moi rentrions lorsqu'un inconnu en capuche nous a abordées et nous a dit ceci : 'Vous n'auriez pas dû. Ils surveillent toujours leurs victimes', narra la jeune femme.
- Bah, c'est juste une menace, soufflai-je d'agacement face à la couardise de ces deux-là.
- Mais Nolly... Qu'est-ce qu'on peut faire ?, s'enquit Ernestine d'un ton angoissé.
- Pour de vrai, il n'y a pas lieu de s'inquiéter. Allez dormir, la nuit porte conseil, préconisai-je.
- Bon, on va se coucher, on en rediscute demain », agréa Hilmna en me souhaitant une bonne nuit.
Je fis de même et raccrochai, reprenant la lecture de mon roman. Au bout d'un long moment, je le refermai et partis me coucher. Alors que je m'étais enfoui sous mes draps, appréciant le confort de mon lit, mon Nokia vibra une énième fois. Exaspéré, je le saisis tout de même et jetai un coup d'œil au message reçu.
Inconnu. De simples coordonnées indiquant une librairie intitulée « Ye Olde Books & Oddities ».
Il semblerait que le mystère autour de cette enquête s'épaississe...
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Important : Les chapitres seront postés au gré de mon inspiration. La suite peut donc être postée des mois après, comme quelques jours après, je m'en excuse mais je prépare une autre histoire qui me tient plus à cœur à côté, désolée.
Coucou !! Me voilà avec une nouvelle histoire qui, cette fois-ci, se base sur un JDR que j'ai fait. J'ai bien entendu eu l'accord du MJ pour le faire XD. Mais, cette histoire sera différente puisque j'aurais modifié différents éléments pour donner l'une des deux fins souhaitées. J'espère que cette histoire, avec ma patte, vous plaira en tout cas !
FF
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