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Chapitre 26 Réécriture : Les Profondeurs De La Noirceur

Sans une once de lumière, je gis dans cette obscurité, recroquevillée sur moi-même en position fœtale, je souffre. La solitude et l'isolement de cette noirceur dévorent mes émotions. Ma joie de vivre s'étiole sous les crocs invisibles de cette retraite morose. Mes sanglots résonnent dans ces ténèbres infinies où rien ne vit. Il n'y a pas d'odeur, pas de chaleur, juste le néant à perte de vue.

Mon corps légèrement immergé dans un liquide opaque tremble, j'ai si froid, tellement froid. Mes tentatives pour me relever se sont soldées par de cuisants échecs. Ce liquide poisseux me ramène inexorablement à ma plus basse condition. À cela s'ajoutent les effets de l'absence de chaleur : mes muscles un à un se tétanisent. Ce gouffre lugubre met tout en œuvre pour me contenir à sa volonté, m'interdisant d'explorer les environs à la recherche d'une issue, d'un espoir.

- À l'aide, hurlé-je. Je vous en supplie, aidez-moi, désespéré-je.

L'écho de mes cris me répond comme une dernière provocation, une moquerie de ce lieu sinistre. Alors, à bout de nerfs, à bout de forces, je me plie à son souhait. Je me laisse ensevelir dans cette noirceur avec pour seul compagnon mes regrets. Celui de ne pas avoir vu une dernière fois le visage de mes proches et de leur dire à quel point je les aime. Celui de ne pas avoir remercié mes amis de leur soutien indéfectible et de tous les fous rires que nous avons partagés. Celui de ne pas avoir pris le temps d'avouer à Alexandre mes sentiments. Celui de laisser derrière moi une vie inachevée.

Derrière mes paupières closes, se dessine le visage souriant d'Anna. Son regard bleuté rempli de douceur et de bienveillance me gonfle de nostalgie. Je la vois timide, quand son crush du collège, Yoann, l'accoste pour échanger sur leurs sujets de prédilection. Mon espiègle meilleur ami au visage rieur prend le relais, un ami formidable qui a toujours été présent pour m'aider et m'écouter. Il n'a jamais su dire non à mes demandes les plus extravagantes.

- Allez, sors du placard ! crié-je avec Anna.

Toutes deux assises sur le rebord de mon lit, tapant des pieds de toutes nos forces. L'impatience me gagne, je veux voir. Les portes de mon dressing s'entrouvent timidement, hésitantes.

- Allez ! Ouh ouh, nous époumonés-je.

Sur ces ultimes encouragements, les deux grands battants de ma penderie s'ouvrent violemment. Dans une posture digne d'une des plus grandes divas, Tim nous apparaît revêtu des vêtements que je lui avais préparés. Nous offrant un de nos plus beaux défilés de nos samedis soirs. Les rires et l'émerveillement du spectacle de voir mon tendre ami se déhancher, se prêter au jeu de nos délires les plus insensés me submergent de tristesse.

Je ne les reverrais plus, me désolée-je.

Dans une trop imposante mélancolie, je me laisse hypnotiser par ce vide, par ce trou noir qui absorbe toute trace de sérénité en moi. Ma joie, mes peurs, mes croyances, mes valeurs, mes espoirs, tout ce qui fait de moi un être humain s'efface, s'envole dans cette mer noirâtre. Mes forces m'abandonnent, mon souffle s'affaiblit, je vais disparaître comme ça, loin de toutes les personnes que j'aime, seul dans le froid et la désolation.

- Stéphanie, murmure-t-on au creux de mon oreille.

Une caresse le long de mon bras me sort de ma torpeur. En ouvrant les paupières, je découvre le visage enfantin de ce garçonnet aux yeux verts.

Que fait-il ici ? m'inquiété-je intérieurement.

Son regard rassurant me donne la force de me relever et de le prendre dans mes bras.

Je ne suis pas seule, je ne suis jamais seule. Il est toujours avec moi ? me rassuré-je.

En manque de chaleur humaine, l'enfant se blottit contre moi. Nous restons ainsi quelques secondes, quelques minutes ou quelques heures, je n'en sais rien, cela fait un moment que j'ai perdu la notion du temps.

- Tu ne devrais pas être ici, c'est dangereux, lui susurré-je en lui caressant les cheveux.

Il se relève légèrement pour me fixer avec ses pupilles vertes remplies d'affection. Un sourire feint ses lèvres fines. Malgré ce lieu sordide, il semble heureux de notre rencontre.

- C'est toi qui ne devrait pas être là, tu as demandé de l'aide, donc me voilà, me murmure-t-il en se blottissant de nouveau contre moi.

Comme un réflexe naturel, je le materne, je l'éteins avec un amour que je ne saurais décrire. Tout doucement, le froid si présent se réchauffe, le liquide se retire comme lors d'une marée me rendant la liberté de mes mouvements.

- Viens, il est temps d'y aller, me propose-t-il en se levant et en me tendant la main.

Sa présence, sa chaleur, son étreinte ont suffi à me rendre tout ce que cette noirceur s'est pernicieusement empressée de me dérober. Je prends tendrement sa petite main dans la mienne en me relevant. Cette énergie coule de nouveau à travers tout mon corps, réchauffant la moindre cellule sur son passage.

- Tu le sens ? me questionne l'enfant avec un regard rieur.

Je l'observe avec des yeux ronds, ne saisissant pas la réelle signification de ces mots. Mes doigts me picotent, je les bouge pour faire disparaître cette sensation.

- Tu as du mal à le maîtriser, il va falloir que tu bosses dur pour pouvoir le rendre plus malléable, continue-t-il avec un grand sourire.

- De quoi tu parles ? m'offusqué-je.

L'enfant rit, cette symphonie innocente se répand, rebondissant en écho dans l'obscurité qui nous entoure, affaiblissant encore plus le monstre malveillant qui se tapit dans l'ombre. Nous marchons dans ce noir infini. Le garçonnet sûr de lui me guide, me donnant cette agréable sensation de faire une simple promenade main dans la main.

- Ton flux médiumnique. Cette force qui t'envahit quand tu ressens de fortes émotions n'appartient pas au démon. C'est la tienne, tu l'as toujours eue en toi, m'explique-t-il avec un ton calme.

- Non, je..., bredouillé-je

Son rire se renforce face à ma surprise et à mon ignorance. Mon pas devient moins sûr, mes pensées se troublent.

- Tu es loin d'être une jeune femme ordinaire. Tu es une médium et une sacrément puissante, me confie-t-il.

Son regard confiant est empli de fierté quand il me jette une œillade pour voir ma réaction. Mon esprit se rembobine comme ces vieilles cassettes vidéo, me laissant visionner que certains passages.

Quand je savais toujours où était la balle sous les gobelets à la kermesse de l'école.

Quand j'avais évité à mon frère de se faire heurter par le chien du voisin alors qu'il coursait ce chat noir tout amoché par sa vie sauvage.

Quand j'évite à Tim de recevoir ce ballon.

Quand j'affirme avec assurance la fin de la partie de jeux de société qui se déroule.

Quand mon corps se paralyse avant de franchir cette trappe.

Quand je suis allongée au fond du bassin de la fontaine pour avoir cette vision.

Ma conscience s'éveille en voyant tous ces événements défiler devant mes yeux. Tous ces instants que je mettais sur le compte de ma bonne étoile, du hasard, n'étaient rien d'autre que mon pouvoir, mon intuition.

- Il est temps maintenant, me confie-t-il avec un grand sourire confiant. Grâce à son pouvoir, Michaël a mis KO le démon, mais c'est temporaire. Tu ne retrouveras pas ton corps tout de suite ; cependant, ton âme sera libérée et présente auprès de tes proches, explique-t-il en scrutant le néant au-dessus de nos têtes.

Il y a donc bien une issue à cet enfer, tout n'est pas terminé pour moi. Même si je dois être réduite à l'état de fantôme, je préfère pouvoir me battre que de me morfondre ici à jouer la gentille petite marionnette à la merci de ce monstre.

- Qu'est-ce que je dois faire ? demandé-je.

Au milieu de ce vide, un bruit se fait entendre, un cri puissant annonciateur d'un nouveau destin. Ce souffle pénétrant insuffle la première bouffée d'oxygène à l'âme. Ces vibrations attendrissantes s'immiscent dans cette enveloppe pour ne faire plus qu'un avec l'esprit. Ce chant triomphant de la lumière sur les ténèbres, de la vie sur la mort, celui d'un nouveau-né.

- La famille, les amis, tout le monde ! Je vous présente les deux femmes de ma vie, s'exclame la voix d'un homme plein d'enthousiasme et de tendresse.

Une vague de chaleur m'inonde, ce timbre, je le reconnaîtrais entre mille. Un sentiment grandit, s'enracinant au plus profond de mon cœur. Sa douceur me rassure, me redonne confiance. Sans m'en rendre compte, mon corps tout entier irradie d'une vive lumière.

- C'est quoi, ces voix ? me questionne inconsciemment le jeune garçon.

Sans retenue, je le saisis contre moi. Mon étreinte est plus intimiste que les fois précédentes.

- C'est l'amour indéfectible d'un père et d'une mère, c'est celui qui lie les êtres entre eux. C'est un amour qui ne meurt jamais, lui murmuré-je à l'oreille.

La lueur se répand, écrasant l'obscurité avec grande facilité. Mes souvenirs, mon amour inébranlable pour ma famille envahissent cette noirceur qui abdique en poussant un gémissement de douleur.

- J'espère que, toi aussi, un jour, tu connaîtras ce sentiment, lui souhaité-je en le serrant encore plus contre moi.

Je veux qu'une chose, l'emmener avec moi, qu'il reste à mes côtés. Je pourrais lui faire découvrir tant de choses. Je veux prendre soin de lui comme s'il était mon propre enfant. Mes bras se resserrent sur lui, il ne dit rien, seules quelques larmes dévalent sur ses joues creusées et pâles. La lumière devient de plus en plus intense. Je me noie une dernière fois dans les prunelles enfantines de ce frêle garçon avant qu'il ne soit lui aussi englouti dans cette clarté salvatrice.

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