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Chapitre 30 Réécriture : La Menaçante Obscurité

Du bout de ses doigts, il effleure délicatement ses lèvres. Se demandant si ce bref baiser, ce baiser presque enfantin, n'était pas un rêve. Un petit ricanement qu'il lâche malencontreusement ébranle le silence qui musèle les autres personnes encore sous le choc de la soudaine apparition du démon.

Nous sommes tous les deux, les seuls, à avoir ce petit sourire un peu bêta sur nos lèvres. Alors qu'il ignore ma présence, qu'il ignore que je l'observe dans mon immatérialité.

- Allez, les enfants ! Rentrez chez vous maintenant, vos parents vont finir par s'inquiéter, intervient mon père auprès de mes amis sur un ton abattu.

Mon frère émergeant blotti dans les bras de ma mère scrute la scène, balayant d'un regard triste l'homme à qui il doit la vie se débattre dans cette effroyable réalité, devant assumer son rôle d'homme fort, de père de famille, alors qu'intérieurement en lui tout son être se fissure et s'ébranle. Ma mère, en soutenant mon frère, sanglote encore, le serrant de plus en plus contre elle.

- Non ! répond Alexandre sur un ton défiant et déterminé. Non, je reste pour aider Stéphanie. Je sais qu'elle se bat de toutes ses forces pour revenir auprès de nous. Sans elle, je serais peut-être plus de ce monde à l'heure qu'il est, donc je reste, conclut-il fermement.

- Moi aussi, je reste, surenchérit Tim accompagné d'Anna qui s'accroche encore à son bras.

Le chef de famille, déboussolé, passe sa main dans ses cheveux, n'ayant plus la force de s'énerver, de combattre pour imposer son autorité à mes plus proches amis. Il tente une œillade désespérée vers ma mère qui ne cesse de pleurer.

- Laisse-les, papa, s'immisce David, ils nous seront, à mon avis, d'une grande aide cette nuit. Stéphanie arrive peut-être à le maîtriser, mais elle n'a pas l'énergie de le détruire. Nous devons lui transmettre cette force, explique le garçonnet dans les bras de sa mère.

Sans aucune volonté, sans aucune expression, l'homme s'efface d'un geste de la main, il accepte le plaidoyer de l'enfant. David se démet de l'étreinte réconfortante, presque étouffante, de sa tendre génitrice alors que mon père nous quitte pour s'enfoncer dans l'obscurité des pièces avoisinantes envahi par un sentiment de culpabilité, de honte, qu'il n'avait plus ressenti depuis de nombreuses années.

- Si vous voulez passer la nuit ici, il va falloir vous armer de courage, conseille Vincenzo assis au sol se massant la nuque encore endolorie par le choc.

Mes amis intrigués s'approchent de l'homme d'église qui se lève en leur adressant un regard empreint de sérieux. Il ramasse son précieux chapeau qu'il secoue délicatement avant de le suspendre sur le dossier du canapé. D'un regard inquiet, il cherche son ami qui gît inconscient par terre. Sa précipitation alerte ma mère qui accourt aux côtés de notre prêtre.

- Je m'occupe de lui, murmure-t-elle en mettant l'homme en position latérale de sécurité.

Vincenzo se relève rassuré de voir son acolyte d'infortune entre de bonnes mains. Il se dirige vers mes amis avec détermination, provoquant chez Anna un énième tressaillement.

- Lorsqu'un démon prend possession d'une personne, il vient rarement seul, confesse-t-il en tendant à la petite troupe de téméraires un chapelet.

Alexandre, sans hésitation face à la mise en garde qui vient de lui être faite, s'empare de l'objet saint. Le jeune homme, ignorant l'utilité du collier qu'il a saisi, roule entre ses doigts les grains en bois brun.

- C'est-à-dire ? questionne l'adolescent.

Le religieux, riche de ses vingt ans d'expérience, sourit face à l'ignorance de mes amis.

- Ils ne connaissent pas leurs prières, renseigne mon frère en les rejoignant.

Le garçonnet arrache des mains de son aîné le chapelet pour le présenter à bout de bras. Le bijou religieux pend dans le vide devant les yeux de mes fidèles comparses. Le soleil reflétant sa lumière pure sur les extrémités en acier et sur le corps du Christ au centre de la croix en bois qui revêt la même couleur que les graines minutieusement effilées qui composent le collier.

- C'est très simple, vous le tenez comme ça et, en commençant par la croix, vous récitez un "je crois en Dieu". Ensuite pour les dix perles suivantes, c'est un "notre père", enfin les dix autres "Je vous salue Marie", montre l'enfant au groupe d'adolescents encore surpris de son intervention.

- Tu as l'air d'être un petit garçon bien pieux. Tu vas donc leur enseigner ces prières. Ils en auront besoin pour ce soir, confie Vincenzo à mon frère en lui donnant une tape sur l'épaule.

Après avoir solidement attaché mes pieds et mes bras au montant de mon lit, tous se pressent aux préparatifs pour garantir une nuit moins pénible que celle qui s'annonce. À tour de rôle, je les suis, écoutant avec attention leur discussion, essayant au travers d'interactions déguisées en coïncidence de leur faire comprendre certaines choses. David se convertit aisément en professeur de catéchisme, attablé dans notre salle à manger. Le groupe semble studieux et appliqué, même Tim nous fait grâce de ses blagues. Mon inquiétude grandit à mesure que ces ombres se déploient, prenant possession de chacune des pièces de la demeure qui m'abrite depuis ma naissance. Ce lieu, qui n'est autre que mon bastion de sécurité, est envahi de ces nuisibles.

Des murmures attirent mon attention, me guidant vers le bureau plongé dans une obscurité oppressante. Là, prostré dans le noir, mon père ressasse. Les images de son passé, les erreurs qu'il a commises, rongé par la peur que nous avons pu tout découvrir, il s'enfonce dans un abysse profond de regret. Elles sont grouillantes autour de lui, l'entraînant dans ses pensées obscures, se nourrissant de ses émotions négatives comme des charognards picorant leur proie. Les ombres se battent entre elles pour profiter de ce repas exquis.

- Papa ! tenté-je de le réveiller de ce cauchemar en lui tirant légèrement l'épaule.

Son bras retombe lamentablement comme celui d'une marionnette. Ces créatures solubles et volatiles me griffent, me repoussent violemment, refusant que les remords de ce mortel leur échappent. Elles me bousculent, m'éloignant de l'homme dont les pupilles se vident petit à petit de tout optimisme, de toute sa joie de vivre. La peur de perdre mon père m'envahit. Mon être affaibli par les estocades de ses créatures, je cherche, balayant mon regard dans l'obscurité ambiante, à l'affût d'une révélation salvatrice, recluse dans un coin. Acculé, j'arrive à peine à repousser leurs attaques ; elles sont des centaines. Les rideaux de la pièce lentement entament une danse attirant mon attention, faisant apparaître une solution des plus radicales. Je me résous à lancer à mon tour une offensive anéantissant quelques-unes des choses grâce à ma vague d'énergie, libérant ainsi le passage vers mon seul espoir. Dans un dernier élan de combativité, je tire violemment les rideaux, laissant entrer la douce clarté de l'astre roi. Ces rayons jaunâtres purifient la pièce de la présence indésirable de ses esprits vengeurs. Leurs cris de douleur me percent les tympans quand la lumière les transperce avant de se dissiper.

Sa main entre les miennes je m'assois à ses côtés, lui insufflant des ondes positives alors qu'il émerge difficilement de cette attaque. Ses joues se ravivent, son regard redevient tendre. Je lâche sa main quand il se lève pour aider ma mère qui s'attelle aux différents préparatifs que lui a donnés le prêtre.

C'est ça qui nous attend cette nuit, réalisé-je assise seule dans ce bureau, le regardant s'éloigner.

Les minutes défilent, le temps court, les rayons du soleil s'amoindrissent, faisant naître en moi une angoisse dévorante. L'agitation de tout ce petit monde qui se démène pour affronter les assauts de créatures qu'ils ne peuvent voir et encore moins imaginé m'intrigue. Je me déplace, attirée par la conversation de l'exorciste à laquelle je ne comprends pas un traître mot. Il parle vite dans une langue agréable presque chantante. Son air sérieux, la détermination dans ses gestes indiquent qu'il fomente un plan, mais avec qui ?

Après d'interminables gesticulations qui ponctuent sa discussion, un soupir victorieux s'évade de ses lèvres quand il raccroche. Le masque de la satisfaction, cette flamme d'espoir qui ravive son regard, me donne une envie d'y croire aussi. L'homme d'Église saisit sa valise d'où il sort une écharpe et un livre.

- Nous devons y aller, mon ami, c'est l'heure, annonce-t-il au curé de notre paroisse.

L'homme bedonnant ne cache pas son trouble. Son cœur battant à tout rompre, il essuie ses mains moites sur sa chasuble avant d'aller au-devant de son complice. Il s'empare à son tour d'une écharpe qu'il pose sur ses épaules. Puis il s'empresse de prendre sa bible qu'il embrasse et serre contre son cœur. Ainsi armés de leur foi, ils s'élancent dans l'ascension des escaliers sombres et froids de ma demeure.

- Ne nous dérangez sous aucun prétexte, même si vous entendez des cris, ne venez pas. Priez, priez pour nous, ordonne Vincenzo à mes proches agglutinés en bas de l'escalier.

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