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Chapitre 34 Réécriture : Au Revoir

Les deux chiens dévoreurs qui font les cent pas devant mon mur d’énergie attendent patiemment que je faiblisse. Je ne peux pas m'empêcher d’observer ce monstre. Son regard triomphant trahit son impatience de me voir réduite en pièces par ces créatures avides de chair humaine. Sa langue serpentée se léchant les lèvres pour récupérer la bave qui coule. Son souffle court, il halète autant que les deux prédateurs, certain de sa supériorité sur moi, guettant mes mouvements. 

Le soleil monte dans les cieux pour trôner dans son royaume céleste comme tous les jours, me réchauffant, me revigorant, chassant les dernières ombres nocturnes. Les chants des oiseaux se réveillant nous parviennent, brisant ce silence de plomb, masquant les râles de ces deux bestioles. La lumière du jour pénétrant dans la pièce me masque le visage du démon; bientôt il se résume à une silhouette baignant dans le contre-jour. Mon esprit obstrué, à la recherche d’une échappatoire pour ceux que je protège. Je me focalise sur cette créature démoniaque qui, aveuglée par son orgueil, ne prend pas garde.

Dans ce bain de lumière, l’attaque ne laisse aucune solution de repli à l’engeance pris d’une part par ma bienfaitrice et de l’autre par une personne dont je ne distingue que le drapé de sa cape. Ce jeu d'ombre laisse entrevoir la puissance dégagée dans une aura blanchâtre clouant le démon au sol. Mes cheveux balayant mon visage face à la déflagration du coup. Mes yeux s'écarquillent quand les deux êtres qui viennent de mettre fin à mon supplice se font face.

— Il est temps que tu intègres ton corps, me lance Métérise sur un ton doux et rassurant. Ne t'inquiète pas, il n'aura plus le dessus sur toi. Tu ne l’as jamais accepté, il t’a manipulé pour cela, m’explique-t-elle.

— Il est parti, murmuré-je.

— Non, me souffle-t-elle avec une pointe de tristesse. Il est grandement affaibli et nous avons maintenant la personne qui pourra te libérer de cette créature, me rassure-t-elle en observant la jeune femme à la cape noire qui porte assistance à Vincenzo.

La curiosité m'inonde, je me rapproche de cette jeune femme dont la capuche rabaissée de sa cape nous livre un visage au teint pur encadré par des cheveux noirs ébènes. Son regard azur rempli de panique en voyant son ami blessé. Ses lèvres délicates aux couleurs rosées prononcent des mots que je n’entends pas. La fascination me gagne, m'enlaçant dans un sentiment de confiance et d’admiration face à cette inconnue. Je veux lui parler, la connaître, mais je ne peux pas. Mon corps me rappelle à lui, me happant, m’arrachant à ce spectacle merveilleux de son sourire. Je lutte en vain avant de me laisser aller, plongeant de nouveau dans cette mer d’obscurité.

Lentement portée par ces flots obscurs, je flotte sans résistance, sans inquiétude. L’atmosphère de ce lieu si froid et oppressant s’adoucit, devenant pénombre et douceur. La sérénité irradiant des recoins les plus sombres me guidant vers un tunnel de lumière salvatrice.  Cette lueur me pénètre de toutes parts, me lavant au plus profond de mon âme, nettoyant les traces du monstre, guérissant ma chair de la souillure qu’il a engendrée. Mes paupières se ferment pour un instant fugace où je ressens la chaleur du contact maternel me réchauffer, les larmes de mon père perler sur mon front ainsi que la voix de mon frère me bercer. Ma respiration se fait plus calme, je me laisse porter par ce flux de bien-être.

Un parfum de jasmin me chatouille les narines. Mes pieds d'abord, puis enfin mon dos, effleurent une surface que je n’arrive pas à identifier. Dans un immense regret, je me résous à ouvrir les yeux sur cette immensité verdoyante. Je reste là immobile allongée dans la végétation mes doigts jouant avec les feuilles de lierre qui courent sur le sol. Mes cheveux châtains se marient à la flore qui l'agrémente de petites fleurs blanches aux senteurs délicates.

Mes yeux perdus dans l’immense voûte verdâtre entremêlée de feuilles et de branches qui m'offrent un cocon réconfortant. Un soupir franchit mes lèvres, venant perturber le silence qui règne en maître dans ce jardin d’Éden. Seule l’eau qui s’écoule dans son frêle lit à quelques pas de moi m'apaise avec la douce mélodie de son écoulement. 

Où suis-je ? me questionné-je en m’asseyant. 

Mes billes noisettes se promènent sur cette étendue paisible à l’opposé de mes précédentes visions. La destruction n’est plus, seule la vie et la quiétude règnent en ce lieu. L’air devenu si pur gonfle délicatement mes poumons. En une profonde inspiration, je me lève. Curieuse, je m'aventure pieds nus en foulant la pelouse qui me chatouille la voûte plantaire. Je ne me lasse pas de ce spectacle naturel rythmé au son des cascades qui déferlent le long d’une immense paroi rocheuse dont le soleil me masque son sommet. 

Ma contemplation me guide, je marche sans savoir où je vais, m’émerveillant à chaque pas. Au gré des caresses de la brise sur mon visage, un bruit me parvient dans ce paradis terrestre. Ce son qui caractérise si bien la joie humaine. Il m’interpelle, m’envahit de curiosité et en même temps une mélancolie m’enveloppe. Bientôt les larmes perlent sur mes joues rougies. Mon hasardeuse promenade trouve un but : la recherche de ce rire si familier. Ce ricanement que j’ai toujours voulu entendre me gorge de joie à l’instant où il s’échappe des lèvres de la personne que j’ai le plus envie, à ce moment, de serrer contre moi.

Je me hâte, mon pas se transforme en foulée, mon exaltation se mue en désir de le voir si heureux. Je veux caresser son visage, sentir la chaleur de son corps contre le mien, humer son odeur, partager son bonheur. Je scrute à travers la beauté de mon environnement la trace de cet être dont l’absence m’arrache les tripes. Dans mon errance, je distingue au loin une silhouette. Celle d’un enfant jouant et riant aux éclats. 

Mon corps, poussé par un instinct inconditionnel, ne me répond plus, je cours vers cet enfant. Mon regard rivé sur mon objectif, je trébuche à plusieurs reprises. Il ne me remarque pas quand je l’enlace violemment, l'embarquant dans la chute de mon élan. 

— Tu es là, lui glissé-je au creux de l’oreille en le serrant contre moi.

Ces yeux verdoyants remplis d’interrogations me dévisagent. Pour la première fois, je vois un sourire sur son visage aux joues pleines et rosées. Il est différent, la tristesse et la douleur semblent l’avoir quitté, il n’est plus le même petit garçon inquiet qui m’a guidé à travers ce dédale lugubre. Il transpire la joie de vivre, la maigreur de ses membres n’est plus. Les traces de son agonie disparues.

— Pourquoi pleures-tu ? m’interroge-t-il en se blottissant dans mes bras.

Sa voix pleine d’assurance et de confiance me foudroie le cœur, transformant mes sanglots en pleurs bruyants. Chaque larme qui coule me déleste de ma souffrance. Mon âme s’apaise quand ses petits doigts jouent avec ma chevelure.

— Tu m’as tellement manqué. J’avais peur de ne plus jamais te revoir, lui avoué-je.

L'évocation de mon trouble éveille chez l’enfant un rictus de compassion, comprenant la place qu’il occupe dans mon être. Moi-même me rendant à l’évidence que sans lui je suis vide. Alors je hume sa chevelure pour m’enivrer de son odeur enfantine. Mon regard empli de fierté le dévisage encore.

— Pourtant, nous ne nous reverrons plus, me confie-t-il.

Mon cœur se comprime en entendant ses mots si durs. Je saisis son visage entre mes deux mains, cherchant vainement des traces d’une éventuelle plaisanterie, mais rien. Ses pupilles sérieuses me dévisagent.

— Non, pourquoi ? articulé-je au milieu d'un torrent de larmes. Je ne veux pas, conclus-je en secouant la tête pour marquer mon refus.

Je veux le garder avec moi, ici nous pourrons nous amuser, je lui ferai découvrir tellement de choses : les liens d’une famille, toute l’espièglerie et la joie dont un enfant de son âge doit rayonner. Sans comprendre, une seule envie remonte du plus profond de mes tripes : prendre soin de lui. Ma gorge se crispe ainsi que mon étreinte, me persuadant qu’en le serrant contre moi, je le contraindrai à rester.

— Il a raison, nous ne nous reverrons plus, ajoute une voix féminine.

Lentement, avec un regard rempli de colère, je daigne accorder un intérêt à l’auteur de ces mots qui ne me conviennent pas. 

— Tu as réussi, Stéphanie, tu m’as retrouvé. Ce lieu n’est pas différent de celui dans lequel je t'ai accueilli la première fois. C’est exactement le même, ajoute-t-elle en posant sa main sur mon épaule.

Je me défais de son accolade avec un mouvement marqué par mon animosité. L’enfant se débat légèrement pour laisser dépasser son doux visage. Mon regard balaie le paysage avec plus d’attention et de précision. Je reconnais alors au milieu de la végétation la fontaine du parc. La ville en proie à la destruction que je voyais à chacune de nos rencontres cède sa place à un jardin luxuriant dont la flore dévore les carcasses des voitures calcinées et les façades des bâtiments à moitié rasés.

— Il ne risque rien ici, bredouillé-je en caressant la chevelure de l’enfant qui me sourit.

Soudain, mon être est happé de nouveau par une force invisible contre laquelle je n’arrive pas à lutter, me tirant vers l’arrière. Je me débats, refusant de lâcher prise, je m’agrippe à ce petit garçon qui verse à son tour des larmes en réalisant que nous allons être séparés. 

— Le moment est venu. Ne lutte pas, ce n’est qu’un au revoir, crois-moi, me livre avec bienveillance Métérise.

Je lui adresse un regard de détresse témoignant de ma tristesse. La puissance qui m’attire vers elle se fait de plus en plus forte, je délivre ce petit être de mon emprise égoïste. Ma vue se trouble, je m'éloigne d'eux et bientôt mes pieds se dérobent du sol. Nos mains encore entrelacées l'une à l'autre. Mon cœur bat à tout rompre à l'idée d'abandonner ce petit bonhomme qui court aussi vite que possible. Alors que mon ascension débute, alors que nos doigts se touchent à peine, je ne vois que son visage joyeux noyé dans les larmes.

— Merci, tout ira bien maintenant, on se reverra, j’ai hâte de te revoir, Maman, me crie-t-il.

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