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Chapitre unique

TW : Ce chapitre peut contenir des thèmes très sensibles, vous êtes prévenus.

(Il est conseillé d'avoir lu Escargot de compagnie et Ton Escargot avant de lire cette nouvelle).

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« Un. Deux. Trois. Quatre.... Ah ! Cinq ! Cinq papillons dans la chambre ! », s'exclamait la voix d'un enfant.

Celui-ci, pas plus haut que trois pommes, descendit de son lit et, sur ses petits pieds nus, un ours en peluche bleu-violet sous le bras, se dirigea vers son placard en bois. Il l'ouvrit et fouilla à l'intérieur, d'autres vêtements venant se joindre au monticule qui traînait au sol, avant d'en extirper une épuisette. Posant son doudou sur un coffret en bois, il marcha sur la pointe des pieds en direction d'un des insectes argentés, lentement... tout doucement... le plus discrètement possible... avant de braquer brusquement le filet sur l'animal, le capturant à l'intérieur.

« Regarde Nounours ! J'en ai capturé un autre !! », s'émerveilla le petit en secouant la bestiole sous les yeux inanimés de son ours en peluche.

Puis il se précipita vers son lit, se baissant et se glissant dessous avant d'en ressortir, tirant un bocal à l'aide d'une main, alors que l'insecte gigotait dans l'autre. Il s'assit à côté avant d'en ouvrir maladroitement le couvercle, y fourrant sans douceur le papillon à l'intérieur, rejoignant ainsi tous les autres déjà confinés, grouillant par dizaines et se battant les uns contre les autres.

« Regarde Nounours ! On aura de quoi manger pour plus tard ! », s'extasia l'enfant en secouant le contenant, remuant les insectes à l'intérieur qui brillèrent de plus belle.

Finalement, il reposa l'objet, le plaçant à côté de la peluche puis courut vers le placard, poussant un carton qui le gênait devant et prenant garde à ne pas écraser les plantes qui poussaient çà et là sur le plancher en bois, avant d'en ouvrir les portes en grand. Il traîna un seau lourd, empli d'un liquide bleuâtre, sur le sol, et récupéra un pinceau au passage.

« Dis dis Nounours, tu me dis quand tu as fini de faire dodo, tu m'aideras à faire les jolies couleurs dans ma chambre ! », répliqua le petit en plongeant sa brosse dans la peinture, la retirant dans un mélange de mélasse d'un bleu délavé et d'un violet décoloré.

Il se dirigea ensuite vers le mur en face de son lit, à côté du coffre à jouets délabré sur lequel se situait le doudou, et commença à peindre de grands gribouillis sur le mur, s'amusant à dessiner des formes variées, de son trait enfantin.

Au bout d'un moment, il recula, admirant son travail d'artiste, fier de son œuvre d'art abstrait qu'il venait de produire.

« Et c'est censé représenter quoi ? », demanda une voix d'enfant, similaire à celle de celui qui peignait les murs.

Le concerné se retourna, un immense sourire dévoilant toutes ses petites dents de lait.

« Nounours ! Tu as fini de dodoter ?

- Oui, pardon pour la si longue sieste Olly, s'excusa celui-ci.

- C'est pas grave Nounours ! On doit tous dodoter ! Tu viens colorier avec moi ?, proposa le dit Olly.

- Tu as mangé avant ?, s'enquit l'ours.

- Ouiiii, j'ai mangé quelques champignons, ceux qui ont le goût de banane !, répondit l'enfant dans un grand sourire.

- Peignons ensemble alors, agréa le doudou.

- Chouette !! Prends l'autre pinceau ! », encouragea le petit avant de continuer sur sa lancée.

Les deux se mirent alors à barbouiller le mur de diverses couleurs, changeant également la teinte des plantes qui se trouvaient sur le chemin.

« Bien !, affirma Olly d'un air satisfait, c'est parfait !

- Tu penses ?

- Oui ! Ça suffira à pas faire venir la vilaine sorcière et le méchant ogre !, expliqua le petit, essuyant ses joues dans ses manches.

- Viens Olly, on va te changer, incita la peluche en emmenant le concerné vers l'armoire.

- D'accooord », accepta tranquillement l'enfant.

Nounours sortit ainsi une chemise de nuit grise afin de la troquer contre celle peinturlurée de la matinée.

« Nounours !, appela Olly, tout en enfilant tant bien que mal son habit, tu crois... qu'on essaye encore d'aller chercher la boule magique ?

- C'est comme tu veux Olly, rétorqua la peluche.

- On va essayer, on va faire attention à la vilaine sorcière. Le méchant ogre doit dormir sur son fauteuil maintenant, on pourra peut-être récupérer la boule magique, la clef pour ouvrir la porte et sauver papa et maman, narra l'enfant alors que le doudou lui brossait ses longs cheveux blonds bouclés.

- Hmm...

- Tu écoutes Nounours ?, questionna le petit, sondant son ami de ses yeux verts.

- Oui... »

Si la peluche pouvait exprimer des émotions sur son visage, il s'agirait sûrement de tristesse.

« Il faut après tout que tu partes d'ici... », murmura l'ours.

Olly n'entendit pas sa réponse, bien trop occupé à fredonner une musique qui lui trottait dans la tête, ses petits pieds se balançant dans le vide, assis sur son lit, observant l'environnement merveilleux habituel autour de lui.

Sa chambre se résumait à un méli-mélo de plantes aussi hasardeuses les unes que les autres, certaines grimpant même jusqu'au plafond. Le sol était recouvert de mousse ainsi qu'une grande partie des murs, des champignons d'un bleu luisant fleurissant de-ci, de-là, tandis que des papillons d'un blanc scintillant voletaient tranquillement dans la pièce, se posant sur les cartons, puis reprenant leur route avant de disparaître dans les murs. La fenêtre, quant à elle, était barricadée, ne laissant aucun rayon de soleil la traverser, la notion de temps complètement absente. L'enfant, quant à lui, avait de longs cheveux blonds, des yeux verts pétillants et une vision enchantée.

Toutefois, la chambre était l'unique refuge du petit, le reste de l'appartement s'étant transformé en un royaume malfaisant. Il était donc rare pour lui de quitter son abri, excepté pour se rendre aux toilettes ou essayer de récupérer la clef dans la boule de cristal. Malgré plusieurs tentatives infructueuses, Olly persistait dans sa quête, voulant absolument libérer ses parents et retourner dans son monde, bien qu'il ne s'en rappelât pas, ne possédant aucun souvenir de son monde d'avant.

« Allons-y Nounours ! », s'exclama subitement l'enfant en sautant de sa chaise.

La peluche hocha la tête et rangea la brosse dans un tiroir. Olly, avant de partir néanmoins, prit quelques bandages et changea ceux autour de la partie gauche du visage de son doudou.

« Fais attention, tu es blessé après tout, et tout sale, il faudra te laver Nounours, remarqua le petit, tout en essayant de boucher les trous de son ours qui tombait en lambeaux, abîmé de partout.

- J'aimerais bien Olly, mais seulement lorsque nous aurons ouvert la porte, déclara la peluche.

- D'accord Nounours ! », agréa gentiment l'enfant.

Puis sur ces mots, jetant les bandages sales dans une corbeille pleine à craquer, il s'approcha et se haussa sur ses petits pieds, attrapant la poignée de la chambre et l'ouvrant le plus discrètement possible.

À l'extérieur, ce qui l'accueillit fut l'obscurité totale. Quelques grincements étaient à peine perceptibles alors qu'une odeur nauséabonde s'élevait, un mélange de moisissures et de pourriture emplissant l'atmosphère. Pourtant, celle-ci ne sembla pas rebuter le petit, ni même en être affecté. Il inspira alors un bon coup et, tout en serrant sa peluche contre lui, il s'avança dans les ténèbres. Petit à petit, pas à pas, il marcha... lentement... le plus furtivement possible... sans un bruit... Il retenait en partie sa respiration, son souffle presque indiscernable dans le silence pesant qui régnait en maître dans l'appartement. Il arriva finalement, après un moment qui lui sembla très long, devant une autre porte. Celle-ci débouchait sur le salon, qui donnait accès à la chambre des deux créatures. Et dans cette même chambre, la boule de cristal était posée sur l'étagère, la clef cachée à l'intérieur. Olly avait aperçu, il y a longtemps, la vilaine sorcière placer la clef de la porte d'entrée dans cette boule de cristal. Depuis, elle semblait avoir été, par un sortilège magique, piégée à l'intérieur. L'enfant ignorait comment il allait récupérer l'instrument, toutefois, il savait qu'il devait la prendre pour rentrer chez lui. (Ou en avait-il réellement un ?)

Un bruit de pas l'extirpa brusquement de ses pensées et Olly se précipita à toute vitesse derrière l'armoire, connaissant cette cachette par cœur à force. Il ne devait absolument pas se faire capturer par la vilaine sorcière ou celle-ci allait user de ses sorts pour lui faire du mal. L'ampoule du corridor s'alluma alors dans une lumière blafarde et vacillante, laissant entrapercevoir, aux yeux de l'enfant, une ombre tordue aux doigts crochues et au chapeau incliné. Cette dernière passa lentement, entrant dans une autre pièce, à savoir la cuisine. Du bruit se fit entendre de l'autre côté, laissant supposer que la sorcière préparait ses potions du jour. Olly reprit doucement son souffle avant de quitter sa cachette de fortune, évitant les cartons qui traînaient au sol, sur une mousse bien plus abondante que dans sa chambre, pour se diriger vers le salon. Il se haussa sur ses petits pieds, poussant délicatement la porte afin de révéler la dernière pièce qui le séparait de celle qui comportait sa liberté. Pour une fois, tous les signes étaient en sa faveur, alors il devait en profiter.

Après plusieurs inspirations et encouragements intérieurs, calmant les tremblements de ses membres, l'enfant s'avança à l'intérieur, les ronflements tonitruants de l'ogre lui parvenant depuis son fauteuil, le tableau magique devant lui continuant à diffuser des programmes divers et variés. Olly continua sa route, esquivant prudemment les tasses puantes qui traînaient au sol sur la mousse. Ici aussi, les papillons blancs voletaient tranquillement dans l'atmosphère, peu perturbés par le bruit environnant.

Le petit, par miracle, finit par arriver devant la dernière porte qui le séparait de son but ultime, le cœur battant à tout rompre, retenant même sa respiration d'anticipation. Il resserra la poigne autour de son doudou, resté silencieux depuis le début de l'escapade, et se tendit afin d'atteindre la poignée. Ses doigts l'effleurèrent doucement, une fois, deux fois, trois fois, avant qu'enfin il puisse la saisir, en montant sur un carton, et la baisser, la porte glissant lentement pour dévoiler la chambre. Olly s'apprêtait à poursuivre sa quête lorsqu'il remarqua un détail particulier... Un détail à glacer le sang... Il se pétrifia alors et n'osa pas se retourner, se mettant à trembler de la tête aux pieds. Un silence glacial régnait dans la pièce... L'enfant demeura là, sans bouger, terrifié par la présence menaçante de l'ogre qui, visiblement, s'était malheureusement réveillé pendant son escapade. L'ombre de la créature le domina et l'engloba entièrement, le faisant paraître encore plus petit qu'il ne l'était. Son corps tremblait entièrement et des larmes coulèrent silencieusement sur ses joues. Le méchant ogre derrière lui poussa alors un énorme cri de rage. Tout ce qu'Olly fit fut de fermer les yeux et de s'accrocher encore plus à son doudou, attendant avec terreur les coups qui s'abattraient bientôt sur lui.

Bientôt, les premiers se firent sentir. Il fut tiré en arrière par le col et envoyé contre le canapé, atterrissant sur des cartons, des papillons s'envolant lors de l'impact, une douleur lancinante lui remontant dans le dos. Après, ce fut le noir complet. Le petit avait perdu connaissance.

.


.

.

« O... »

« ... »

« ...lly »

« Olly... »

« Olly ! »

Le concerné ouvrit les paupières brusquement, tombant nez à nez avec sa peluche très mal en point, de retour à nouveau dans sa chambre, dans son lit. Celui-ci soupira de soulagement, visiblement rassuré par son réveil.

« Te voilà Olly, j'ai vraiment cru que tu ne te réveillerais pas cette fois-ci...

- Je... Je vais bien Nounours ! Tu prends toujours tout ce qui fait mal ! Regarde comme tu es tout abîmé !, constata l'enfant horrifié.

- Ce n'est rien Olly, tu devrais t'inquiéter pour toi..., rétorqua le doudou, visiblement inquiet.

- Mais... Tu m'avais pas dit que tu pouvais prendre toutes mes blessures ? Alors... on peut pas gagner ?, s'enquit le petit confus.

- Olly... Tu as essayé tellement de fois... Mais je pense que ni toi ni moi ne supporterons une dernière série de... sorts. La prochaine fois... risque d'être la dernière si on échoue..., avoua Nounours d'un air peiné.

- Oh... Oh non ! Il faut sauver papa et maman ! On fera plus attention alors !, déclara l'enfant dans un grand sourire avant de se recentrer, maintenant on va soigner tes bobos ! »

L'ours sourit tristement, laissant l'enfant lui mettre des pansements volés de la salle de bain ainsi que des bandages. Puis la peluche fit de même. Olly était après tout incapable de se les mettre, tous les miroirs de l'appartement ayant été brisés.

« Il faut absolument qu'on réussisse ou Nounours risque de souffrir encore plus ! Et puis, il faut sauver papa et maman. Je me demande si on aura quelque chose pour nous aider. Puis, pauvre Nounours, il doit tellement souffrir ! Le méchant ogre l'a méchamment frappé au visage plusieurs fois et la vilaine sorcière a déjà jeté de l'eau chaude sur le visage de Nounours, ce qui avait été très douloureux pour lui. Il était temps que Nounours n'ait plus mal », pensa avec conviction Olly, ayant terminé de soigner sa peluche.

Puis celui-ci se dirigea vers le pot, posé sur le coffre en bois, et s'en empara, l'emmenant avec lui sur son lit, bientôt rejoint par son doudou. Son estomac grogna de mécontentement comme à son habitude et Olly dévissa le couvercle pour en extirper à la hâte un papillon. Gigotant encore entre ses doigts, l'enfant le fourra dans sa bouche et le goba d'un coup. Il en avala ainsi deux autres de la même manière sous les yeux attristés de son ours. À la fin de son repas frugal, il referma le couvercle et remit le bocal sous son lit. Puis, il se changea et se glissa sous ses draps, se grattant en même temps le crâne et sa peau, ressentant comme à chaque fois des démangeaisons. Le petit serra Nounours dans ses bras et, ignorant les irritations, s'endormit profondément, rejoignant un monde paisible et peuplé de doux rêves.

Plus tard

Olly fut réveillé par un fracas violent. Le méchant ogre et la vilaine sorcière semblaient se disputer violemment. Il les entendit se réfugier dans la cuisine pour continuer leur discussion. Ni une ni deux, l'enfant rejeta ses draps et saisit sa chance. Il sauta hors du lit, serra son doudou comme jamais entre ses bras et courut jusqu'à la porte de la chambre des deux créatures. Les deux continuaient de hurler comme des bêtes, couvrant tous les bruits alentours. À la manière de la dernière fois, il se hissa vers la poignée, tentant de l'atteindre, une fois, deux fois, trois fois... sans succès. Cependant, le petit n'abandonna pas et redoubla de plus belle, persistant encore, ses doigts effleurèrent à nouveau la poignée, une fois, deux fois, trois fois... et... pourtant... la poignée... lui semblait si loin... Il... ne réussirait pas ? Il... échouerait... définitivement ? Il... ne pourrait pas... sauver ses parents ? Ses parents... Quels parents ?

Ces questions sans réponses et anxieuses le découragèrent petit à petit, son bras retombant lentement contre son flanc. Il observa simplement la porte devant lui, pourtant si proche et si inaccessible, ayant l'air de s'éloigner au fur et à mesure de lui, de plus en plus... encore plus loin...

Une touche pelucheuse le ramena à la réalité, constatant que son ours en peluche avait posé sa patte sur sa joue puis la tendit vers la poignée. Olly comprit et, dans un regain de courage, malgré les voix orageuses en arrière-plan, il souleva son doudou vers la porte. Et là, il leva également sa main. Il sauta, attrapant la poignée et l'abaissant d'un coup. La porte s'ouvrit pendant que l'enfant tombait au sol dans un bruit étouffé par la mousse. Il ne resta pas plus prostré dans cette position et se précipita à toute vitesse dans la chambre adulte, apercevant sur l'étagère la boule de cristal tant convoitée avec, à l'intérieur, la clef blanche luisant doucement. Il observa à la hâte les alentours, remarquant une chaise esseulée et endommagée sur le côté. Il s'approcha de celle-ci et la tira vers le mur, ignorant la douleur dans ses pieds nus dus aux échardes qui s'y plantaient. Olly savait qu'il s'agissait de sa dernière épreuve, alors il monta sur l'objet et put ainsi accéder à la boule de cristal. Il l'empoigna du bout des doigts et la plaça précieusement contre lui.

Ensuite, il redescendit doucement et alla se dissimuler sous le lit, gardant avec lui son doudou, afin de détailler l'objet sous toutes ses coutures. Il tenta de l'ouvrir, cependant ce fut sans succès. L'enfant persista, essayant de trouver d'autres ouvertures. Il réfléchit longuement, ne prêtant pas attention à l'environnement autour de lui. Le petit ne voulait pas se décourager encore une fois, alors il persévéra... Et il eut une idée. S'excusant à demi-mot envers cette pauvre boule de cristal, il la frappa contre le sol, prenant garde à ne pas se cogner en même temps la tête contre le sommier du lit. Il continua encore et encore et encore et encore et encore et encore et encore et encore et encore et encore et encore et encore et encore et encore et encore et... une fissure apparut, puis une autre, jusqu'à ce que l'objet se brise dans ses mains. Ne tenant pas compte de la douleur dans ses paumes qui saignaient, il s'empara de la clef et serra davantage son doudou contre lui avant de s'extirper furtivement de sa cachette.

Seules quelques bribes de conversation étaient perceptibles au loin, dans la cuisine, ce qui poussa l'enfant à continuer son périple. Il se dirigea alors à toute vitesse vers la porte d'entrée. Bien qu'empli de doutes et d'hésitations, Olly finit par entrer la clef dans la serrure et par la tourner dedans, déverrouillant enfin la porte. Il la poussa... et celle-ci s'ouvrit, lui dévoilant un long couloir lugubre. Toutefois, l'enfant hésita, un pas incertain sur le seuil.

« Olly, vas-y, l'encouragea Nounours dans ses bras.

- Mais... et papa et maman ?, murmura-t-il, ils n'étaient pas dans la boule magique...

- Ne t'en fais pas Olly, ils t'attendent dehors. Tu dois être libre, expliqua patiemment la peluche.

- Oh, d'accord Nounours, agréa le petit, rassuré par ses paroles.

- Et, même si je ne pourrais plus te parler, je serai toujours à tes côtés pour t'aider, enchérit le doudou.

- Nounours... », chuchota l'enfant avant de s'avancer lentement, mais d'un pas assuré.

Il resserra sa prise autour de son ours en peluche tout en lui avouant à demi-mot :

« Ne t'en fais pas Nounours, je t'aimerai toujours même si tu parles plus... »

Quelques larmes coulèrent sur son visage mais son regard demeura résolu, poursuivant sa route sur ce chemin sombre et sinistre, dans des couloirs uniformes. Il poussa finalement une lourde porte de toute la force de son corps, apercevant, une fois de l'autre côté, un long escalier descendre en colimaçon, s'enfonçant dans les profondeurs obscures de l'immeuble. Olly déglutit lentement avant d'inspirer un bon coup, essayant de se donner du courage encore une fois. Cependant, à sa plus grande peur, il entendit des bruits de pas lourds derrière lui, similaires à ceux de l'ogre, ainsi que des rugissements de bête. Paniqué, l'enfant se précipita à toute allure dans les escaliers, les dévalant sans s'arrêter, la peur au ventre, étreignant comme il le pouvait sa peluche pour ne pas qu'elle tombe. Il descendit encore et encore et encore, lui donnant l'impression que l'escalier ne se terminait jamais, plongeant toujours plus profondément dans les abymes. Sa peur s'amplifia, non seulement parce que le petit ignorait totalement où il allait mais aussi parce qu'il était terrifié à l'idée que le méchant ogre et la vilaine sorcière ne le rattrapent. Il continua alors sa longue descente, malgré des points de côté, malgré sa fatigue, malgré la terreur qu'il ressentait. Il poursuivit sa dégringolade, pensant qu'elle ne cesserait jamais, jusqu'à ce qu'il percute violemment quelqu'un.

Le choc poussa l'enfant à tomber au sol sur ses fesses.

« Ça va ?? », s'inquiéta l'adulte, lui tendant la main, ayant été peu affecté par l'impact.

Olly releva la tête et croisa deux yeux d'un bleu ciel si pur, un bleu ciel qu'il n'avait entraperçu que dans ses livres d'images usés. Il détailla ses longs cheveux châtains lisses qui dévalaient le long de ses hanches ainsi que son visage aux traits doux et presque enfantins. Il perçut dans son regard une douceur et une chaleur qu'il n'avait jamais connues, son petit corps se réchauffant en apercevant cela.

« Est-ce que c'est lui ma maman ? », se demanda-t-il en son for intérieur.

Sans un mot, il se redressa difficilement et vint enlacer l'adulte, s'accrochant désespérément du mieux qu'il pouvait à sa jambe, malgré son doudou dans son autre bras.

« Mon pauvre petit, tu es tout sale, et tout plein de bobos, viens, je vais te nettoyer », déclara gentiment l'inconnu en le soulevant dans ses bras et en remontant l'escalier.

L'enfant demeura silencieux, restant désespérément agrippé à la chaleur qu'il ressentait pour la première fois de sa vie. Et pour une fois, il se détendit, se mettant à somnoler dans les bras de cette personne.

Il ne sut pendant combien de temps il demeura là sans bouger, néanmoins il entendit une porte s'ouvrir et se refermer derrière lui avant d'être déposé dans une jolie pièce propre, aux murs blancs, et il la reconnut, il s'agissait de la salle de bains.

« Comment tu t'appelles ?, s'enquit l'adulte en lui enlevant sa chemise de nuit.

- Olly, répondit poliment le petit.

- C'est un trop joli nom ! », remarqua joyeusement son interlocuteur dans un grand sourire maternel.

L'enfant ne sut quoi dire, souriant maladroitement face au compliment inattendu. L'inconnu tenta alors de lui enlever subitement son ours en peluche mais il s'accrocha à celui-ci, se mettant à pleurer sans s'arrêter.

« C'est bon, c'est bon, ne pleure pas !, s'inquiéta l'adulte, vous allez vous laver tous les deux ensemble ! »

À ces mots, le petit, rassuré, se calma lentement sous les paroles consolantes de son interlocuteur. Ainsi, au moment où il était placé dans la douche, alors que la grande personne était en train de lui appliquer de la pommade sur son corps, un autre adulte entra. Ce dernier se pétrifia complètement, tandis que ses yeux devenaient aussi ronds que des soucoupes.

« Nan mais je rêve ??? Lixi !! Où tu as pêché ce gamin ???, s'emporta l'homme.

- Antoine !, sursauta le dénommé Lixi, je ne l'ai pas pêché, il m'est tombé dessus dans l'escalier, je ne pouvais pas le laisser comme ça !

- On n'enlève pas les gamins des autres et-, continuait Antoine en s'avançant avant de s'arrêter dans son discours, constatant l'état déplorable du corps de l'enfant, ok non, tu sais quoi, t'as bien fait de l'emmener Lixi.

- Ah tu vois ?, lâcha celui-ci d'un air satisfait, il est mignon en plus !

- Ouais euh... tu sais quoi, Malia va venir t'aider. Moi je vais appeler la police, tu l'as rencontré à quel étage ?

- Hmmm, je crois le troisième, mais je ne suis pas certain qu'il provienne de là, enchérit Lixi.

- Porte 513, confia soudainement Olly d'une petite voix, c'est le numéro de la porte...

- Merci petit, remercia Antoine avant de partir d'un pas précipité, appelant quelqu'un d'autre.

- Tu vois ? Tout va bien, on va te laver et tout ira mieux ! », rassura le jeune homme.

Olly hocha simplement la tête, ne comprenant pas grand-chose à la situation, seulement qu'il ne reverrait plus ce méchant ogre et cette vilaine sorcière.

La porte s'ouvrit une énième fois, dévoilant une jeune femme. Celle-ci sembla presque éclater en larmes à la vue qui s'offrait à elle, affligée par le triste spectacle.

« Lixi, attends avant de le laver. Avec toutes les blessures qu'il a, il risque d'avoir très mal et... oh misère, comment peux-tu être si maigre ?? Depuis combien de temps n'as-tu pas mangé ?? Et.. OH MON DIEU !! Lixi, il va falloir l'amener à l'hôpital dans les plus brefs délais !

- Pourquoi ?, questionna celui-ci.

- Lixi... Regarde son visage !, s'exclama sa sœur horrifiée, avant de s'approcher de l'enfant pour se mettre à sa hauteur, mon pauvre petit, tu as dû tellement souffrir.

- Non ça va, Nounours a pris tous les bobos à ma place, rétorqua simplement Olly dans un petit sourire timide, montrant son doudou endommagé.

- D'accord, viens on t'emmène, souffla Malia, essayant d'attraper le poignet du petit.

- Non !, refusa-t-il, se réfugiant dans l'étreinte chaleureuse de Lixi, je veux rester avec maman !!

- Oh, mais on va la trouver ta maman », affirma le concerné sans comprendre.

Malia soupira lourdement avant de saisir le poignet de son frère, de ramener une chemise trop grande pour l'enfant et de le forcer à l'enfiler, ce qu'il fit. Puis, elle sortit de l'appartement et les emmena tous les deux à l'hôpital. En même temps qu'ils s'éloignaient de l'immeuble, Olly aperçut des hommes tout en bleu emmener l'ogre et la sorcière. Toutefois... ces derniers avaient l'air plus humains finalement... Ils disparurent de la vision de l'enfant, s'évanouissant dans le lointain.

Quelques jours plus tard

« Alors ?, s'enquit Malia en observant son frère Antoine ranger des vêtements pour enfants dans un placard.

- De quoi ?

- Eh bien... Le verdict ?, insista la sœur.

- Eh bien, j'ai la garde d'Olly et je suis son responsable légal. Ils ont été incapables de placer l'enfant dans un foyer sans qu'il ne se mette à pleurer de manière incontrôlable. Il considère Lixi comme sa maman. Et comme Lixi possède un mental encore trop instable, c'est finalement sous ma responsabilité qu'il a été placé.

- Tant mieux, soupira la jeune femme avant de reprendre, et t'es sûr que ça va aller ?

- Ne t'en fais pas, le petit est très attaché à Lixi, ça ne me dérange pas, rétorqua le frère en haussant des épaules, sinon, qu'en est-il de ses blessures ?

- C'est... compliqué..., avoua-t-elle à demi-mot, la moitié gauche de son visage est gravement brûlée et il va certainement garder des cicatrices à vie. C'est un miracle que son œil y ait échappé. Quant au reste de son corps, c'est vraiment pas joli-joli... Je me demande encore ce qu'il a pu manger pour être si affamé... Ce pauvre enfant...

- Crois-moi, j'ai accompagné la police pour interpeler les parents. L'appartement... était immonde, raconta Antoine en frissonnant à ces souvenirs, il y avait de la moisissure partout, sur les murs, le sol, pareil pour les déchets, étalés dans tout l'appart. Et je te parle même pas des cafards qui grouillaient dans tous les coins. L'odeur était insupportable, j'ignore comment un enfant a pu vivre dans cet ignoble enfer pendant si longtemps, sans compter la nourriture qui avait complètement moisi...

- Non c'est bon Antoine, pitié arrête-toi, supplia Malia, répugnée face à une telle vision.

- Désolé... J'étais juste... révolté, confia celui-ci en continuant son rangement.

- Bon... Laisse-moi faire à ta place, changea de sujet la jeune femme, et accompagne Lixi. Il rend visite à Numen aujourd'hui avec Olly »

Antoine fit la grimace, peu enjoué à l'idée d'emmener son frère voir l'homme qu'il détestait, malgré les supplications de Lixi et les explications médicales. Cependant, pour faire plaisir à son frère, il acceptait, bon gré mal gré, de l'escorter.

Il se leva alors, laissant le soin à sa sœur de terminer son travail, et partit chercher Lixi et le petit. Il les trouva assis dans le lit, son frère en train de lire une histoire à l'enfant, entre ses bras, accroché à son doudou rapiécé. Ce dernier avait un meilleur teint et il reprenait enfin quelques formes. Néanmoins, Antoine ne pouvait pas en dire autant de la cicatrice en forme de tache de brûlure sur son visage. Il secoua la tête, décidant de simplement se concentrer sur ce qu'il pouvait faire et de ne pas laisser les regrets du passé prendre le dessus. Il fit demi-tour, emportant avec lui les deux enfants, l'un grand et l'autre petit, dont il avait la responsabilité.

Plus tard

Olly observait avec une grande attention son nouvel environnement. Il tenait du plus fort que ses petits doigts le permettaient la main de Lixi, autoproclamé maman, ainsi que son ours en peluche dans son autre bras. Nounours avait eu raison depuis le début : la boule de cristal lui avait bien offert la liberté et délivré ses vrais parents. Non seulement il avait eu le droit à des vêtements bien propres mais ses repas étaient également bien plus appétissants. Le monde était devenu bien plus coloré, toutes les nuances de gris disparaissant pour laisser la place à une multitude de couleurs variées. Il avait ainsi découvert le vert des arbres, la fraîcheur de la brise, le bleu du ciel et la chaleur du soleil. Cependant, rien ne pouvait rivaliser avec la douceur et l'amour dont faisait preuve Lixi à son égard. Pour Olly, il s'agissait du sentiment le plus incroyable. Alors, lorsque sa nouvelle (et véritable) maman lui avait proposé de rencontrer son papa, il avait tout de suite accepté.

L'enfant se laissait ainsi entraîner par l'adulte dans un endroit entièrement blanc, d'autres adultes, avec des manteaux blancs, le dévisageant étrangement. Il n'y prêta pas attention et se concentra sur Lixi, désormais arrivés devant une porte.

Ils entrèrent, sous la surveillance d'autres personnes portant également des manteaux blancs, dans une pièce aux murs ressemblant à des marshmallows géants, et une personne enchaînée à la paroi du fond, un homme aux longs cheveux noirs et à la peau mate. Olly, par réflexe, partit se dissimuler derrière la jambe de Lixi au moment où l'inconnu relevait la tête, coincé dans une sorte de chemise blanche, plongeant ses yeux noirs dans les siens.

« Lixi, te voilà ! Bonjour et... qui est ce petit ?

- Numen ! Je te présente Olly ! Il est avec nous depuis quelques jours et va rester ! Je suis sa nouvelle maman ! Qu'en dis-tu ??, déballa le jeune homme, excité comme une puce, tout en s'approchant de son bien-aimé.

- Je... Je ne te demanderai même pas comment tu en es venu à adopter cet enfant, plus rien ne m'étonne de ta part, rit le dénommé Numen avant de se recentrer sur le petit, alors Olly, quel âge as-tu ?

- Six ans..., murmura celui-ci.

- Viens Olly, tu ne crains rien, Numen est très gentil ! », enchérit Lixi en soulevant le petit et en rejoignant l'autre homme.

Malgré la confusion de l'enfant, ce dernier finit par se détendre dans les bras de sa maman, alors assis à côté de son nouveau papa. Bien qu'il ne comprenne pas le monde des adultes, Olly devina en partie la relation entre Lixi et ce Numen, ainsi que les comportements de l'un envers l'autre. À cette vue, il se sentit rassuré, choyé et aimé. Il ferma alors les yeux et se cala confortablement dans les bras de sa maman, se laissant emporter dans un monde de doux rêves, sachant pertinemment qu'à son réveil, la réalité serait chaleureuse, n'appréhendant ainsi pour une fois pas le lendemain.

Fin

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Bonjour !!! Cette fois-ci, je vous présente le tome 3 de ma nouvelle série ! Elle est disponible dans une liste de lecture pour ceux que ça intéresse. Elle se nomme "Immeuble Asylum" et recensera d'autres histoires de personnages qui, effectivement, habitent tous dans ce même immeuble.

Cette fois-ci tout de même, il n'y a pas de maladie mentale. Olly est simplement un enfant qui rêve et transforme son quotidien affreux en un conte pour ne pas trop souffrir. 

Aviez-vous compris que Nounours, son ours en peluche, était la partie consciente et réelle d'Olly ? Toutes les blessures infligées au doudou étaient en réalité infligées à ce pauvre enfant... J'espère que vous avez compris toutes les allusions, la mousse, les papillons, l'ogre, la sorcière, ne sont que la vision biaisée d'un enfant...

Concernant le style, j'ai essayé de le rendre en partie enfantin, alors que c'est un PDV à la troisième personne, mais je trouvais cela intéressant d'avoir un PDV à la 3ème personne pour une fois !

J'ai essayé de jouer un peu sur les couleurs aussi et sur les mots, prenez le rythme qui vous est montré pour apprécier l'œuvre ^^.  

Au fait, pour la couverture ! Aviez-vous vu le mini-escargot sur la porte, au-dessus de la poignée ? Ouais, faut avoir des yeux d'aigle pour le voir XD. Mais sachez que tous les tomes de cette série comporteront un escargot, parce que c'est le symbole qui représente le mieux Lixi. Vous devriez commencer à comprendre le rôle de Lixi de plus en plus XD. 

J'espère sinon que vous avez aimé cette histoire, enfin "aimer" est un grand mot, et on se retrouve pour une autre bientôt.

FF

TW : À propos des sujets sensibles, attention, je vais les énoncer ci-dessous :
Abus physiques sur mineur, tentatives de meurtre, mal-nutrition, dystrophie.

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