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19h30. C'est la fin de l'heure pour les garçons et ma session d'étirements est terminé. Je m'éloigne de l'échelle pour les laisser passer et ils sortent un à un, non sans m'adresser un bonjour et un sourire pour certains. Le dernier de la fil, Clément, s'arrête près de moi pour discuter un peu.

- De retour parmi nous ? questionne-t-il avec un sourire narquois. Ca fait plaisir de te voir.

- Je n'ai manqué que trois séances, je rétorque, impassible.

Clément et moi étions très proches. Lorsque j'ai commencé la natation, il faisait partie de l'équipe depuis déjà quelques mois. J'avais encore beaucoup de mal à marcher à cet époque, ce qui me valait quelques remarques découragées de la part de quelques nageurs. Aucune méchanceté là-dedans. Ils étaient juste défaitistes à mon sujet. Clément était venu me voir après la séance et nous avions discuté un moment avant que mon père ne donne le départ. Par la suite, le jeune homme avait proposé de m'aider dans mes étirements, ceux qui n'avait pas beaucoup plu à papa. 

Il ne déteste pas Clément, bien au contraire, c'est sa meilleure recrue, mais il est extrêmement protecteur à mon égard. Je suis sa petite princesse, sa seule et unique enfant. Il n'a pas envie de me voir grandir trop vite et donc m'approcher des garçons à mon âge l'agace et l'inquiète. 

En parlant de ça, je vois du coin de l'oeil mon père qui nous observe les bras croisés et les sourcils froncés. 

- Pichet, ta séance est terminée. Va à la douche !

Sa voix est forte, impossible de ne pas l'avoir entendu. Même nos camarades, déjà loin du bassin, ont dû l'entendre. Clément lève les yeux au ciel, sans se départir de son sourire avant de s'éloigner. 

- Papa poule à parler. 

Sa remarque me fait rire ce qui ne plaît pas à papa, qui se demande probablement pourquoi je rigole. 

- On s'appelle ? termine-t-il avant de repartir à la nage et de finalement sortir de l'eau.

Mon père le suit du regard avant de retourner son attention sur moi. Alors que je commence mes longueurs. Tantôt en brasse, tantôt en papillon ou en crawl. Je fins, la première, juste devant mon père qui m'intercepte avec sa question.

- Où étais-tu ? 

Sa voix est pleine de reproche. Je savais que c'était trop beau pour être vrai. Papa est très à cheval sur la ponctualité. Il me donne une heure et j'ai intérêt à être présente à ce moment précis.

- Nous étions devant le lycée quand je t'ai appelé, je réponds simplement. Et je devais encore chercher mes affaires avant de venir. 

- Soit à l'heure la prochaine fois. 

C'est tout. Juste un rappel à l'ordre avant de retourner à l'entrainement. Je reprends ma nage et alterne aux ordres de l'entraîneur. Pour le moment, je ne suis pas évaluée sur ma vitesse. Je me concentre uniquement sur les mouvements, comme conseillé par le kiné. Mon père ne me pousse pas non plus. J'essaie de suivre au mieux ses indications pendant un moment, puis il décide que c'est assez pour aujourd'hui.

Je passe vite fait sous la douche pendant qu'il range. Je ne m'attarde pas trop sous l'eau, c'est juste pour rincer le chlore. Je prendrai une vrai douche à la maison. Une fois mon sac récupéré et mes vêtements enfilés, j'attends à l'accueil que papa termine avec les équipements. Le temps de patienter, je prends mon téléphone que j'avais ranger dans le sac le temps de la séance, et regarde mes notifications.

"Tu as fini ta séance ? On arrive." 

C'est un message d'Aude, envoyé, d'après l'heure indiquée, pendant que j'étais sous la douche. Elles ne devraient pas trop tarder. J'envois un message à mon père et sort les attendre. La porte à peine franchie, trois silhouettes font leur apparition à quelques mètres, les bras chargés de sacs, tantôt en papier, tantôt en plastique ou en toile de jute. 

- Vous vous êtes fait plaisir, je remarque en leur accordant un grand sourire.

Elle me le rendent et Isabelle me tend deux des sacs qu'elle tient. L'un provient de chez Nyx, une marque de maquillage et l'autre des galeries Lafayettes. 

- On a pensé à toi, rétorque Aude. Malheureusement, on a pas pu te ramener ton Pumpkin spice latte, il allait être froid. 

Pourquoi chipoter sur une boisson ? Elles ont quand même pensé à moi ces folles. Les Galeries Lafayettes, rien que ça. Je jette un oeil au contenu des sacs avant de me jeter dans leur bras.

- Merci les filles.

Pendant quelques minutes nous parlons de tout et de rien, le sujet passe des rumeurs qu'on entends dans les couloirs du lycée aux nouvelles tendances sur Tiktok. Les trend débiles ou artistiques et les débats sans queue ni tête des utilisateurs sont au centre de la discussion. 

- Vous avez vu ? questionne Cassandra, l'air dégoûté fixé sur son téléphone. Eva aussi fait des vidéos.

Nous nous penchons toutes sur son écrans et observons notre rival faire une de ces danses ridicules. Comme en témoignent le nombre de likes et de commentaires, cette vidéo a du succès. 

- Je le crois pas, s'insurge la grande blonde. Ca marche vraiment ce genre de truc ? 

- Il faut croire, je réponds en soupirant. On devrait essayer pour voir.

Je dis ça pour plaisanter. Loin de moi l'idée de me ridiculiser devant le monde entier en me dandinant de la sorte, Isabelle et Aude sont de mon avis aussi, en témoigne leur mine horrifiée. Cassandra, quant à elle, adopte un air songeur. 

- Ce n'est pas une mauvaise idée, mormone-t-elle pour elle-même.

Devant nos regards horrifiés et dégoûtés, elle s'explique.

- Je ne parle pas de se déhancher comme un singe, mais de se servir du réseau  pour se faire connaître. 

Me voilà rassurée, mais je reste perplexe face à sa suggestion. 

- Où veux-tu en venir ? demande Isabelle, réservée.

Cassandra lève les yeux au ciel. Elle semble affligée par notre lenteur d'esprit.

- Eh bien si on réfléchit, chacune d'entre nous à sa passion. 

Elle fait une pause en nous observant attentivement, sans doute dans l'espoir de voir ses amies réaliser quel est son objectif. 

- Toi Isabelle, continue-t-elle enthousiaste en se tournant vers la petite brune potelée. Tu passes presque tout ton temps libre à lire. On est d'accord, c'est ta grande passion ? 

Isabelle hoche la tête, les sourcils froncés.

- Bien, reprit la grande blonde en pianotant sur son clavier. Regarde toi aussi tu peux te faire connaître, juste en lisant des livres. Des milliers de personnes le font. 

Elle se tourne ensuite vers Aude et moi.

- Toi Emy, ta passion c'est le chant. Tu as une voix magnifique et je suis certaine que tu peux percer. Quant à toi Aude, tes croquis sont magnifique, il ne te reste plus qu'à apprendre la couture. Les tutos ça marche du tonnerre sur cette appli. 

Son idée n'est pas mauvaise, elle est même excellente et je vois dans les yeux de mes amies qu'elles pensent la même chose.

- Tu sembles oublier un truc, je renchéris d'une voix sombre. Je ne peux pas m'afficher sur les réseaux pour m'adonner à ce que j'aime, mon père serait furieux.

L'enthousiasme de mes trois amies retombe. Elle connaisse mon père et la raison pour laquelle il refuse que je me lance dans la chanson, même si c'est juste par amusement. 

- Il ne peut pas t'empêcher de faire ce que tu aimes, proteste Aude. Tu devrais avoir une conversation avec lui. Tu dois lui dire !

Sans que nous l'ayons vu venir, mon père surgit soudain à côté de nous et nous fait sursauter.

- Dire quoi à qui ? questionne-t-il, intéressé. 

Il s'est changé lui aussi. Son short de bain et son tee-shirt ont été échangés avec un jean et un pull, dissimulé sous une veste treillis. 

Un silence gênant prend place quelques secondes et c'est Isabelle qui finit par le rompre.

- Bonjour Monsieur, salue-t-elle enjouée.

Papa adresse un sourire à mes amies et son regard tombe sur les nombreux sacs qu'elles transportent.

- Eh bien, vous vous êtes fait plaisir !

Son air amusé détend tout le monde instantanément.

- On aurait bien aimé qu'Emilie vienne avec nous, se plaint Isabelle avec une moue boudeuse.

- Désolée les filles, rigole papa. Mais Emy a des entraînement sérieux à suivre pour sa rééducation. Je vois que vous ne l'avez pas oubliée. Tu les as remercié au moins ?

- Bien sûr que oui papa, je soupir.

Nous discutons encore quelques minutes, tous ensemble, avant que le téléphone d'Isabelle ne nous interrompe. Son père veut savoir quand elle compte rentrer. En effet il commence se faire tard. 

- Vous feriez mieux de rentrez aussi toutes les deux, conseil mon père à Aude et Cassandra. Nous aussi on va y aller.

Je dis au revoir à mes amies, après les avoir encore remercié pour les achats et nous prenons le chemin de la maison, à pied. Notre domicile n'est vraiment pas loin, alors quand on va à la piscine, c'est toujours à pieds, même par temps de pluie. 

- Ca a été les cours aujourd'hui ? questionne soudain mon père.

Je n'ai pas très envie de lui parler de ma gaffe du début d'après-midi, je lui parle donc du cours sur les fonctions linéaires et de l'étude d'un texte en anglais. Je ne lui parle pas non plus des moqueries de certains de mes camarades, comme Camilla. Le simple fait que je m'éloigne de la maison lui donne de l'urticaire, s'il apprends que je me fais harceler, en partie à cause de ma condition, je serai condamnée à rester dans ma chambre jusqu'à la fin de ma vie. 

La conversation dérive tout doucement vers la natation, puis les nageurs. Je vois très bien où il veut en venir.

- Et le petit Pichet ? Un bon nageur, n'est-ce pas ? 

Petit ? Clément est tout, sauf petit, que ce soit par son âge ou sa taille. A 19 ans, il doit mesurer un bon mètre quatre-vingt à vue d'oeil. 

- Sans doute, je réponds simplement.

Oui c'est un très bon nageur et il pourrait facilement passer les sélections pour les JO avec un peu plus d'entraînement, mais ça, je ne lui dis pas. Il se ferait des idées sur l'intérêt que je lui porte. 

- Il semble beaucoup t'apprécier, insiste papa l'air mi-amusé, mi-suspicieux. 

Nous y voilà. Je lève les yeux au ciel et lâche un profond soupir. Nous arrivons devant notre porte et je ne prends pas la peine de répondre. Ce n'est pas le première fois que nous avons cette conversation.

Nous arrivons à la maison. Papa ouvre la porte et nous rentrons. Je laisse mes affaires dans l'entrée et me dirige vers la cuisine pour préparer à manger.

- Tu ne m'as pas répondu.

- Je ne savais pas que c'était une question, je répond, la tête dans le réfrigérateur.

Un reste de salade, de la crème fraîche et trois escalopes de poulet... Il faudra penser à faire les courses. Pour ce soir ça suffira.

- Il est juste gentil avec moi, il n'y a rien de plus.

Papa s'approche d'un placard près de la gazinière et en sort un poêle, sans se départir de son sourire.

- Tu sais, me dit-il avec un air mélancolique. J'ai été jeune aussi. Je le vois quand il se passe quelque chose.

Il allume le gaz sous la poêle et me prend la viande des mains. Je vais donc me charger de la salade.

- Il n'y a vraiment rien entre nous, je rétorque en le regardant droit dans les yeux. Ca n'a pas changé depuis la dernière fois que nous avons eu cette conversation.

Après un dernier regard en biais, la conversation se clos et nous passons à autre chose.

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