Écrit par : caramellina18

Le réveil sonne et re sonne, mais elle ne bouge pas d'une semelle. Elle y est habituée, il continuera à lui casser les tympans pour trois minutes avant de se taire et de la laisser tranquille. Elle pourra alors bénéficier d'une grâce matinée comme elle s'est habituée à le faire depuis sa naissance. Car tout le monde le sait, Camille n'avait qu'une passion dans la vie : dormir. Son lit est son seul ami, en cas de sentiments forts, il devient son confident et en cas de lassitude, un endroit où elle peut dévorer ses émissions préférées tranquillement. Ses parents se demandaient juste comment il se fait que leur fille n'a pas dépassé les cent cinquante-six centimètres. Il est bien connu que le corps se développe en cas de sommeil. Celui du jeune koala s'obstinait pourtant à le faire. L'affaire fut enfin close quand celle-ci eu l'âge de raison .
Une sonnerie... Deux sonneries ... Trois, compte-t-elle dans sa tête mi-endormie. Mais à sa plus grande surprise, le réveil ne s'arrête pas, au contraire son volume augmente instantanément rendant la sonnerie encore plus infernale pour ses oreilles. Camille se demande pourquoi quand les événements du soir lui reviennent. Elle se revoit assise sur le lit, ses yeux gris baignaient de larmes. Elle venait de perdre son job à cause de son retard répétitif. Ses petits doigts boudinés pianotaient l'écran de son vieux smartphone quand elle trouvit la solution : l'heure intelligente. C'est le nom de l'application anodine qu'elle a eu l'idée de télécharger. Et si elle se rappelait bien, le rythme infernal qui se répète sans cesse ne s'arrêtera pas avant qu'elle n'aura résolu dix opérations mathématiques. On dit que la nuit portait conseil, quel bête personnage celui qui a eu cette idée, encore plus bête que Camille ! Cette dernière attend un dernier instant, mais la musique continue. Elle râle et lève son bras exaspéré. Elle tâtonne à la recherche de son cellulaire puis le tire contre elle. Exaspérée, elle se hisse et papillonne de ses longs cils pour s'habituer à la lumière bleue que dégage son téléphone. La première opération lui fait face et elle peste contre elle. L'application est programmée en mode difficile, encore une idée que la belle métisse a eu dans la soirée. Elle passe une main dans ses cheveux noirs bouclées et se mit à compter, la tête lourde. Faux... De toute façon, elle a toujours détesté les maths. Son visage rond rougit de colère quand elle se rend compte que l'application bloque tout son téléphone. Elle ne peut donc ni la supprimer ni accéder à la calculatrice. La musique continue à battre rallongeant son supplice et elle combat l'envie de jeter l'appareil par la fenêtre.  Elle peut peut-être le cacher loin d'elle et revenir au lit ? Elle se gratte son petit nez droit comme à chaque fois qu'une éventualité effleure son esprit. Ses fines lèvres se plissent quand sa raison approuve cette logique. De fines fossettes apparaissent au bout de ses joues rondes et elle se félicite pour sa brillance. Motivée, elle se met hors de lit et évite bien tant que mal de se prendre les pieds dans sa longue robe de chambre blanche. Un vêtement qui flatte son corps arrondi par son style de vie très sédentaire. Elle s'empresse d'aller dans la cuisine et ouvre l'un des placards où chips, chocolats et autres cochonneries se pressent pour ne pas tomber hors du meuble. Elle y fourre son cellulaire et soupire. Puis libérée de la voix stridente du réveil se remet au lit, mais n'eut pas la paix. Sa conscience la réprime pour son insolence et elle se rend à l'évidence. Cette fois, elle n'a ni placard ni fenêtre pour chasser cette voix intérieure. Elle doit s'y soumettre.