Chapitre 52 : Comment est-ce possible ¿?
/!\ Présence de sujets sensibles (les sujets sensibles sont spécifiés à la fin, risque de spoil !)
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« Fury... ça ne peut pas être pire maintenant ?, chuchotai-je tristement.
- On a presque touché le fond Soliès, mais pas encore », me murmura-t-il dans une teinte de désespoir.
Et c'est avec horreur que j'en compris la signification.
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Quelques mois plus tard
« Que veux-tu dire LoKi ? », questionna le système aux cheveux roses.
Ce dernier se tenait au milieu de la chambre du gardien, dans une chemise de nuit rose, semblant agacé par un réveil brutal.
« Tu es toujours aussi ronchon que d'habitude, remarqua son compagnon en se rapprochant de lui, depuis plusieurs mois à vrai dire. Peut-être que tu te donnes trop de travail ?
- Je te l'ai déjà dit. Je dois vérifier mon plan et faire en sorte qu'il soit minutieusement préparé, expliqua le jeune homme, des cernes visibles sous ses yeux, mon sommeil est moins important que la survie du Système Central.
- Cerveau..., soupira l'homme plus grand, tu devrais privilégier ta santé. Va dormir et en échange, laisse-moi t'aider.
- N'as-tu pas du travail à fournir en tant que chef des gardiens ?, reprit le système en croisant les bras.
- Je l'ai déjà fini. J'ai l'habitude, rétorqua-t-il en haussant des épaules, maintenant donne-moi tes directives et va te reposer ».
Son conseil ne laissait pas le choix au jeune homme, néanmoins Cerveau ne bougea pas, hésitant à s'enfuir hors de la chambre, quitte à croiser des gardiens sur son chemin. En revanche, LoKi prit rapidement sa décision et se dirigea hâtivement vers son partenaire, le souleva dans ses bras et le déposa sur le lit, avant de s'asseoir au bord.
« Qu'est-ce que tu fais ?, s'enquit le système en roulant des yeux.
- J'attends que tu t'endormes. Ou tu vas encore t'enfuir, répondit le gardien.
- Je... Bon, d'accord, je vais me coucher ! », s'exclama le jeune homme à la chevelure rose avant de s'enfouir sous les draps.
Il se mit à bouder, ne laissant dépasser des couvertures qu'une touffe de cheveux. À force d'attendre, finalement, que le gardien parte, Cerveau s'endormit profondément. LoKi l'observa d'un air attendri, caressant amoureusement sa joue et remettant en place l'une de ses mèches.
Il finit par se lever, récupérer un papier et quitter la pièce le plus discrètement possible, laissant l'autre personne prendre un repos bien mérité.
Plus tard
Cerveau maugréa quelques mots, se sentant extirpé du sommeil profond dans lequel il avait été plongé. Il ouvrit les yeux, constatant la présence du gardien dans le lit, se demandant alors vaguement combien de temps il avait dormi. Il finit par ouvrir sa fenêtre de réglages, qu'il n'ouvrait que très peu, afin de vérifier pour une fois sa barre d'énergie. Il remarqua qu'elle était bien haute, et il se sentit satisfait à sa vue. Cela lui laisserait sûrement le temps de s'occuper d'interrompre un peu plus l'énergie que le Système Central donnait à l'IA. Toutefois, alors qu'il s'apprêtait à refermer sa fenêtre, une icône qui n'était pas là avant attira son attention. Il cligna des paupières, se frotta les yeux, avant de finalement pousser un hurlement strident et de bondir hors du lit, réveillant par la même occasion le pauvre LoKi qui en tomba à la renverse, hors du lit.
« Que se passe-t-il ??, s'exclama-t-il, jetant des regards effrénés dans toute la pièce, Où est-ce que F attaque ?? Qui est blessé ??? Le Système Central est-il en danger ?? »
Il s'arrêta lorsqu'il nota que son compagnon restait debout, figé devant sa fenêtre de réglages.
« Cerveau..., grommela-t-il, peu ravi d'avoir été éveillé au milieu de sa nuit, qu'est-ce qui se passe ? Un problème ? »
Il se leva puis se traîna jusqu'à son partenaire. Ce dernier se retourna et l'air alarmé sur son visage inquiéta légèrement le gardien.
« LoKi... Je... Je... Je suis enceinte..., confessa-t-il enfin.
- Oh », lâcha simplement son interlocuteur.
Un silence de mort plana dans la pièce avant que le système ne s'énerve face à la non-réactivité de son partenaire.
« Mais LoKi !! Dis quelque chose morbleu !! è-é
- Félicitations ? Enfin, je ne sais pas, que veux-tu que je dise ?, déclara celui-ci, véritablement surpris.
- C'est ton bébé aussi ! Je te rappelle que c'est toi le père !, s'emporta le jeune homme.
- Je sais bien, je- Oh, je viens de comprendre. Les systèmes et les gardiens ne sont pas éduqués de la même manière. Pardon Cerveau, j'ai oublié de prendre tes sentiments en compte, et le fait que les systèmes forment des familles uniques, s'excusa sincèrement le gardien en venant prendre son bien-aimé dans ses bras.
- Que veux-tu dire ??, questionna l'autre personne.
- Hmm, en fait, nous, les gardiens, ne formons qu'une seule et grande famille. Quand l'un d'entre nous a un enfant, il est élevé par l'ensemble des gardiens, même s'il sait qui sont ses parents. Voilà, excuse-moi, expliqua patiemment le gardien.
- Je comprends...
- Cerveau, reprit alors LoKi en relevant le visage empli de culpabilité de son partenaire, veux-tu garder l'enfant ?
- Je... Je ne sais pas... Honnêtement, ce n'est pas le bon moment... Il va naître dans un climat de peur, là où en plus F a dorénavant interdit les naissances de systèmes, je..., avoua le système en se blottissant contre son aimé.
- Je vous protégerai, affirma solennellement le gardien, de plus, n'oublie pas qu'il sera considéré comme un demi-gardien, donc il bénéficiera de la protection des gardiens. Mais ce n'était pas ma vraie question. Cerveau, est-ce que toi tu veux de cet enfant ?
- Et toi LoKi ?
- Moi ? J'accepterai tout ce qui vient de toi Cerveau. Et honnêtement, avoir un enfant avec toi me ferait extrêmement plaisir, surtout s'il est aussi mignon que toi, confia-t-il avec un tendre amour dans son regard.
- Je... Je vais y réfléchir alors, déclara le système.
- Prends ton temps, et je serai là pour te soutenir, quelle que soit ta décision au final », promit le jeune homme en venant déposer un doux baiser sur le front de son compagnon.
Cerveau sourit doucement, rassuré par la présence chaleureuse de la personne à ses côtés, bien loin d'être seul... contrairement à quelqu'un d'autre...
De l'autre côté
« Depuis combien de temps suis-je ici ?
...
...
Je me sens si seul... »
Il posa sa tête contre le mur, recroquevillé dans un coin. Quelques souvenirs brouillés lui donnaient un vague sentiment de déjà-vu. Il ignorait complètement le temps qui s'était écoulé depuis qu'il avait posé le pied ici.
« Un mois ?
Un jour peut-être ?
Ou une année entière ? »
Aucune réponse ne vint à sa question, seule la solitude étant son unique amie.
Il n'osait à vrai dire même pas ouvrir sa fenêtre de réglages pour vérifier son état de santé, effrayé à l'idée de constater son état mental. Il soupira, fermant les paupières avant de les rouvrir rapidement. Des cernes avaient creusé sous ses yeux, lui donnant un air fantomatique. Auteur n'arrivait pas à s'endormir naturellement, obligé d'attendre que son corps, sous l'épuisement total, daigne le faire dormir.
« Pourquoi...
Ne puis-je pas dormir en paix ? »
Ses murmures semblaient dirigés vers une personne, la haïssant profondément, mais se détestant aussi lui-même, car celle qui l'avait forcé hantait dorénavant ses nuits et ses cauchemars, parfois sous ses traits à elle, parfois sous ceux de son bien-aimé.
« Je ne peux même plus rêver de toi Bug... sans la voir, elle... Tu me manques tellement... J'ai tant besoin de toi... »
Sa supplique, ponctuée de sanglots, se perdit dans le silence pesant du vide.
Il se mit soudainement à placer sa tête entre ses mains, gémissant du mal de crâne qui s'était emparé de lui, ainsi que des nausées habituelles (depuis une semaine).
« Pourquoi... suis-je aussi malade ? »
Il attendit simplement qu'elles s'en aillent comme il le faisait d'habitude.
« Pourquoi des nausées... tous... les... matins ? »
La réalisation sembla le frapper, ayant auparavant attribué les symptômes à la dégénération de son processeur. Néanmoins, la ponctualité de ces nausées l'interpela, et la véracité de ce fait le fit trembler de peur.
Il ouvrit lentement ses réglages, n'osant pas regarder au premier abord, avant de baisser son regard vers les barres d'état et de santé. Une petite icône comportant une ombre avec un petit cœur illuminé avait de nouveau fait son apparition.
« Non... NON... NON !!! COMMENT EST-CE POSSIBLE ??? NON JE NE PEUX PAS !! »
Il se mit à pousser des hurlements de désespoir, réalisant l'horreur de la situation, son visage déformé par la peur et la haine de cette nouvelle.
« Non, je ne peux pas, je ne peux pas, je ne peux pas, c'est impossible !! Non, pas cette fois-là, je ne peux pas !! »
Il se plongea dans un déni obscur, refusant toute réalité qui tentait de lui faire reprendre raison.
Des larmes en cascade coulaient sur ses joues pendant qu'il se tordait les cheveux, espérant peut-être trouver une solution à son problème.
« Je ne peux pas le garder, je ne veux pas le garder, pas comme ça... Pas à cause d'elle... »
Il se planta ses ongles dans sa propre chair jusqu'à en saigner, creusant ses plaies alors que l'angoisse et la peur envahissaient entièrement son être.
« Mais il est aussi l'enfant de Bug... Que dirait-il ? Est-ce qu'il me détesterait ? Est-ce qu'il m'aimerait ? Ou...
...
...
Est-ce que... je le dégoûterais ? »
Une terreur sans fond s'accapara de lui, le faisant complètement perdre ses moyens, au milieu de cette solitude vaste dans laquelle il était plongé.
« Je vous demande pardon !!! Je suis désolé !!
Tout ce que j'ai fait, je suis désolé !!
Bug, viens m'aider !!
À l'aide !!
Aide-moi !! »
Cependant, ses appels restèrent sans réponses. Personne. Personne ne serait là pour lui. Vraiment personne ?
Je m'approchai de lui, tandis que je voyais mon ami gémir et pleurer de désespoir, ayant même fini par saisir des ciseaux pour couper des mèches aléatoires de ses propre cheveux, haïssant sa chevelure de couleur maudite, hurlant ses malheurs et sa tristesse.
« Auteur, chuchotai-je en me mettant à sa hauteur, je suis là... »
Néanmoins, il ne me comprit pas, perdu dans sa douleur et son chagrin. Je me retournai vers Fury et ce dernier secoua la tête d'un air négatif, induisant le fait que je ne pouvais pas lui venir en aide. Je baissai mon regard, un sentiment d'inutilité me prenant.
Alors que je relevais à nouveau mes yeux, les yeux écarquillés du blond et l'horreur sur son visage me firent me tourner immédiatement dans la direction du système.
Je l'aperçus, au-dessus du lit, une corde à la main en train de se l'enfiler autour du cou. Je me jetai en avant et saisis sa jambe puis son bras, l'empêchant de mettre à exécution son plan funeste à cause de toutes les pensées macabres visibles sur sa figure.
« Auteur !! Ne fais pas ça !! Je t'en supplie !! J'aurais besoin de toi !! », lui criai-je, espérant peut-être qu'il m'entende.
Néanmoins, mes efforts furent vains et, comme si je n'étais qu'une plume, il continua son travail, avant de, à ma plus grande terreur, se passer la corde autour du cou et de se lâcher dans le vide.
« Fury !! Aide-moi !! Je t'en conjure !! », le suppliai-je, les larmes aux yeux, alors que je me mettais à soulever le corps de mon ami qui s'étouffait.
Le dieu sembla hésiter, un air coupable sur le visage, avant de s'avancer et, d'un claquement de doigts, faire rompre la corde.
Auteur me tomba dessus et je l'enserrai dans mon étreinte, espérant lui donner un peu de ma chaleur à travers son souvenir.
« Tu n'es pas seul Auteur, je suis là, je suis là », le rassurai-je tandis qu'il pleurait à gros sanglots dans mes bras.
Je le vis relever la tête, mais il ne me vit pas. Cependant, à ma plus grande surprise, il ferma les yeux et posa sa tête sur mon épaule, comme s'il sentait ma présence. Sa voix sembla alors entrer directement en contact avec mon esprit.
C'est douloureux...
Je sais, mais tu vas y arriver Auteur, tu es fort.
Je ne peux pas, c'est trop dur...
Bien sûr que si, tu es la personne la plus forte que je connaisse.
Qui es-tu ? Pourquoi me connais-tu si bien ?
Nous ne nous connaissons pas maintenant, mais plus tard. Tu verras, Auteur.
Et... Est-ce que tout va s'arranger ?
En partie... Tu verras. Mais je serai là pour toi et tu seras là pour moi. Tu ne seras plus seul, je te le promets. Alors tiens bon. Tenez bon tous les deux. Je sais que tu peux y arriver. Et je sais que d'autres personnes tiennent à toi. Alors, survis Auteur, vis.
Il secoua la tête devant moi, me tenant à la manière de son unique bouée.
Toutefois, je me sentis au fur et à mesure fondre avec lui, comme si nous ne formions plus qu'un, ma conscience disparaissant petit à petit...
« Soliès !!, s'écria le blond en me saisissant et en me tirant, je sais que tu compatis à la douleur d'Auteur mais il ne faut pas que tu fusionnes avec lui, ce n'est qu'un souvenir du passé »
Je secouai la tête, ne voulant rien entendre.
« Excuse-moi, mais je ne peux pas laisser ton âme s'intégrer à un souvenir, je vais devoir t'en extirper de force »
Fury m'agrippa l'épaule et me traîna en arrière, ce qui déclencha une douleur assez atroce, comme si mon corps entier avait été percé d'aiguilles. Puis, tout disparut et j'ouvris les yeux, tombant nez à nez avec le dieu penché sur moi d'un air triste, ses cheveux blonds me chatouillant le visage.
« Hmm, tu as l'air entier, c'est le principal, confirma-t-il en reculant et en me vérifiant sous tous les aspects.
- Que s'est-il passé ?, maugréai-je en me relevant avec peine.
- Ta conscience a commencé à fusionner fortement avec celle d'Auteur. Vos personnages sont issus de la même personne et vous vous ressemblez énormément, donc tu as inconsciemment voulu partager sa douleur avec lui, ce qui a entraîné une fusion temporaire de vos consciences, expliqua le blond en haussant des épaules.
- Ah..., fis-je en reportant à nouveau mon regard vers la silhouette prostrée de mon ami contre un coin de mur, si partager sa douleur peut alléger la sienne alors...
- Soliès, m'interrompit Fury en accrochant mon regard, c'est un souvenir. Tu ne peux pas aider plus que tu ne l'as fait l'Auteur du passé, mais tu peux aider celui du présent »
Je souris tristement avant que des larmes ne coulent sur mon visage. Je me mis à pleurer sans m'arrêter, peut-être à cause du fait que je savais que j'étais inutile ou que j'avais ressenti toute sa souffrance, je l'ignorais. Je sus juste qu'à un moment, Fury me prit dans ses bras et je pus répandre mes larmes sur son épaule.
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Présence de sujets sensibles : tentatives de suic*de et scarification
Coucouuu ! Pardon pour ce chapitre :'). Mais promis, on vient de toucher le fond, on ne peut pas aller plus bas XD. Enfin... Non, normalement non ;-;.
J'espère que ce chapitre vous a plu ! Enfin, façon de parler...
Pardon Auteur...
FF
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