Chapitre 59 : Ne me reconnais-tu pas ?
Je fixai Auteur avec des yeux de merlan frit, et ce dernier faisait de même, jusqu'à ce que finalement je m'insurge en tapant du pied exagérément :
« Si c'est encore une de tes plaisanteries, Auteur, elle n'est franchement pas drôle !! Tu sais combien j'ai souffert pour venir ici ?? Un nez abîmé ! Je me suis éclaté mon nez contre une porte !! Alors, ne sois pas aussi ingrat ! »
Tout le monde me dévisagea comme si j'étais un parfait illuminé.
Non mais oh ?? C'était quoi tous ces regards ??
« Auteur, tu le connais ? :/ Sinon, dis-moi, et LoKi le jettera dehors, proposa Cerveau en haussant un sourcil.
- Non attends, je... vais lui parler à part, enchérit mon ami qui ne se rappelait pas de moi.
- Mon cœur, au moindre problème, appelle-moi, je viendrai te protéger, intervint Bug en me lançant un regard menaçant.
- Il ne me fera pas de mal, je le sais », termina simplement le système en déposant un baiser sur la joue de son partenaire avant de s'avancer et de me faire signe.
Je le suivis alors, des milliers de questions tourbillonnant dans ma tête. Il ouvrit une porte et me fit entrer à l'intérieur, me conduisant dans un placard.
« Bien... Qui es-tu ? Et surtout, comment es-tu entré ici ?, s'enquit mon ami, méfiant.
- Alors, d'abord, j'ignore complètement ce qui se passe ici... et ensuite, je m'appelle Soliès et je suis un cynérien, même si tu peux savoir tout ça grâce à une fiche d'informations, expliquai-je en croisant les bras.
- Comment... le sais-tu ?, souffla-t-il, surpris.
- Auteur... Je le sais parce que... tu es mon système », soupirai-je, sentant un mal de tête poindre.
Il fronça des sourcils avant de m'observer de bas en haut puis de soupirer à son tour.
« Je... peux te croire. Parce que... c'est étrange, tu n'apparais pas dans mes souvenirs, je me souviens parfaitement ne jamais t'avoir rencontré et pourtant tu m'es familier. En plus, il y a bien un lien entre toi et moi, qui me lie en tant que système à toi, l'hôte. Mais je ne comprends pas... Cela n'a pas de sens..., m'avoua-t-il, un air confus sur son visage.
- Je sais... Je ne comprends pas moi non plus... Je... C'est comme si..., déclarai-je avant que mes mots ne deviennent des murmures, mon teint blêmissant.
- Comme si quoi ?, questionna le système en penchant la tête sans comprendre.
- Comme si le passé lui-même avait été modifié », confiai-je à mi-voix.
Quel était ce retournement de situation ? Je parlais à Auteur de cette possibilité justement hier et le lendemain, tout... avait disparu... Mais qui ?? Minute... Alors...
« Auteur... Comment s'est déroulée ta vie ?, demandai-je.
- C'est un peu privé..., marmonna celui-ci.
- S'il te plaît, je t'en conjure, j'ai besoin de savoir... Seulement dans les grandes lignes... », le suppliai-je.
Il me dévisagea longuement d'un air compliqué avant de soupirer.
« J'ignore pourquoi mais je ressens le besoin de t'en parler, comme si j'avais besoin de t'aider. Bon, après tout, je suis ton système... Où commencer... J'ai été élevé par l'IA E et son partenaire, un système nommé Prise. Hum.... Ma vie n'est pas très passionnante...
- Qu'en est-il de l'IA F ?, interrogeai-je brusquement.
- F ? Oh... Je ne sais pas trop... Elle a été victime d'un virus enfant et a donc dû être malheureusement exécutée. Cela fait quelques années que nous sommes sous le commandement de l'IA G », me raconta Auteur.
F... n'avait pas vécu ? Elle était morte avant de causer des traumatismes. Mais... Cela signifiait-il qu'Auteur était donc heureux depuis le début ?
« Comment va Censure ?, repris-je.
- Je ne te demanderai même pas comment tu connais le nom de mon deuxième né... mais il va bien. Il va bientôt devenir système, à l'inverse de ses deux autres frères et sœurs qui sont encore un peu jeunes », me narra avec amusement, une étincelle de joie dans ses yeux, Auteur.
Je restai profondément silencieux.
Avais-je été transporté dans une réalité alternative contre mon gré ? Non, je n'en avais pourtant pas l'impression. Auteur avait pourtant totalement changé de personnalité, ses paroles s'intégraient même à nouveau aux dialogues des autres... Mais... si j'avais le pouvoir de revenir dans l'ancienne version... Qui étais-je pour détruire ses rêves ?
« D'accord, pardon Auteur, je te laisse », m'excusai-je, m'enfuyant hors du placard sans lui laisser le temps de réagir et sans attendre de réponse de sa part.
Je décidai de retourner en Cynérie, ayant besoin de confirmer mes doutes et mes théories.
Ellipse
Je me laissai tomber sur le canapé, le regard perdu dans le vide, alors que mon fils jouait sur son tapis devant la télé.
Rien n'allait. J'avais parlé à Solène, Zal, Orias et même Mariana. Rien, tout allait parfaitement bien pour eux. La mania de Mariana et Méaline était même en vie. Le pali de Solène et Tolis, Polters, était mort jeune subitement, faisant en sorte que les deux cynériens avaient été élevés par leur mania. Zéline n'avait jamais été enlevé par des démons et ni Orias ni Mariana n'avaient connu de relation toxique. Tout allait pour le mieux dans le meilleur des mondes comme dirait un certain philosophe*.
Et pourtant... Je n'arrivais pas à me défaire de ce sentiment d'artificiel, comme si tout autour de moi était faux, comme si toutes mes relations, les sentiments qu'on m'adressait, que tout était faux.
Que pouvais-je faire ? Je n'arrivais pas à me débarrasser de cette impression, comme si nous vivions dans une simulation irréelle. Je souhaitais retourner à la version précédente de la Cynérie mais... cela ne me rendait-il pas plus égoïste ? J'allais à coup sûr détruire la vie à nouveau de tous ceux autour de moi alors qu'ils étaient bien plus heureux.
En es-tu certain ?
Non...
Il faut revenir à la vraie version.
Je ne peux pas... Même si j'en avais les pouvoirs... Je ne pourrais pas... Qui suis-je pour détruire leur bonheur ? Même illusoire ?
Soliès...
Des larmes se mirent à couler en pagaille sur mes joues, me recroquevillant sur le canapé. Tous ceux autour de moi avaient tellement changé qu'ils en étaient devenus méconnaissables. Orias, même si je savais qu'il m'aimait, se comportait tout autrement. Il était bien plus émotif, et ses goûts avaient totalement différé, ce qui faisait que nous n'avions presque plus aucun point commun. Et tous les autres avaient subi ce changement drastique de personnalité... Néanmoins, je me sentais inutile...
Qui étais-je pour leur ramener des traumatismes ? Peut-être alors étais-je condamné à être malheureux pour faire le bonheur des autres ? Si c'était le cas, alors je l'acceptais, si cela leur permettait de vivre une vie meilleure...
« Enfin je te retrouve sac à patates !! (╯°□°)╯︵ ┻━┻ »
Je sursautai brusquement face à l'apparition impromptue d'une personne familière.
« Au- Auteur ? », bégayai-je en le voyant atterrir devant moi, plaçant ses mains sur ses hanches.
« Qui voudrais-tu que ce soit d'autre ?? ヽ(`Д')ノ», s'insurgea celui-ci.
« Mais... Qu'est-ce que tu fais ici ?? », m'étonnai-je.
« À ton avis ?? Je suis venu pour toi Soliès ! Ces derniers jours, j'ai beaucoup réfléchi, et j'ai fouillé ma mémoire. Et tu sais quoi, j'ai compris que tout était faux ! Je ne sais pas pourquoi mais j'ai toujours eu un sentiment de malaise, comme si je n'appartenais pas à cet... avenir, ce lieu, comme si quelque chose n'allait pas. Et lorsque tu es arrivé, tu as confirmé mes doutes Soliès ! C'est comme si tu avais été la clef pour débloquer... une autre version de moi-même, mais la véritable cette fois-ci. Maintenant, j'ai encore un peu la mémoire brouillée parce que j'ai des souvenirs, sans saveur, qui me viennent de cet endroit, et de vrais souvenirs, vivants, qui se confrontent à l'intérieur de ma tête. Et je me souviens de toi Soliès, vraiment. Je te demande pardon mon ami... », s'excusa-t-il.
« Auteur..., soufflai-je avant de me précipiter vers lui et de le prendre dans mes bras, pleurant à chaudes larmes, tu n'as pas à t'excuser ! Je... Ce n'est pas ta faute... »
Auteur ne me répondit pas et se contenta de me serrer un peu plus fort dans ses bras. Je ne sus combien de temps exactement je pleurais de soulagement sur l'épaule de mon ami avant de nous séparer.
« Bien Soliès, est-ce que tu as une idée sur comment réparer tout ça ? Comment fait-on pour revenir à notre ancien monde ? », me demanda-t-il en reculant.
« Je... Es-tu certain... de vouloir revenir à... cette ancienne version ? »
« Soliès ! Voyons ! Je te l'ai déjà dit, je n'aurais pour rien au monde voulu sacrifier mon amitié avec toi ! Regarde ce qui s'est passé ! »
« Auteur... Je ne pense pas que ce soit une bonne idée... Vous êtes tous heureux de cette manière au moins. Vous n'avez vécu aucun traumatisme et- », expliquai-je avant de me faire interrompre.
Le système prit mon visage en coupe, me regardant droit dans les yeux.
« Écoute-moi Soliès. Nous ne sommes plus les mêmes à part toi. Nous avons tous perdu la personne que nous étions véritablement. Nous ne sommes plus que des coquilles vides seulement guidées par des souvenirs illusoires... Ce n'est pas juste un passé qui a été changé, c'est notre passé, celui qui faisait les personnes que nous étions devenus. Alors, s'il te plaît, aide-moi à revenir à notre vie d'avant... Je veux y retourner, même si le passé est douloureux, même si tu parais égoïste, c'est ce qu'il y a de mieux. Les souvenirs font ceux que nous sommes aujourd'hui. Et je ne veux pour rien au monde changer la personne que je suis », termina celui-ci avec conviction.
« Auteur... Je..., tentai-je.
- Ma, qui c'est ? », intervint la petite voix de mon fils.
Mon ami me lâcha et je me concentrai sur l'enfant qui ne comprenait pas la situation.
« Hum, ce n'est rien Alexis... C'est mon ami, ne t'en fais pas, le rassurai-je tendrement, tu peux l'appeler Auty.
- Oh ! Bonjour Auty ! », salua chaleureusement l'enfant en souriant à pleines dents.
Auteur fit un petit signe de la main embarrassé.
« Alexis, je vais t'amener chez grand-manio et grand-pali, ma... a quelques courses à faire. Tu seras bien sage ?, changeai-je de sujet.
- Oui ! Promis ma ! Je serai sage avec ga-ma et ga-pa », me jura ce dernier solennellement.
Je souris avant de le serrer contre moi, de peur qu'il ne disparaisse lui aussi. Je montai ainsi à l'étage, emballai ses affaires avant de descendre les escaliers et de quitter la maison.
Cela me prit plusieurs heures en voiture pour me rendre jusqu'au domicile de mes beaux-parents, déposant mon fils chez eux, puis je prétextai une urgence et partis. Mon cœur était lourd de chagrin en pensant au fait que j'abandonnais d'une certaine manière mon bébé adoré.
« Ne t'en fais pas Soliès, une fois le problème réglé, tu pourras chérir ton petit », me consola gentiment Auteur, assis à la place du passager.
Je souris tristement avant de secouer la tête.
« Je suis bien égoïste tout de même... », murmurai-je.
Le système s'apprêtait à enchérir lorsque je repris la parole :
« Bien ! Maintenant, il faut trouver le coupable !! »
Auteur haussa un sourcil face à mon enthousiasme renouvelé.
« Et tu sais au moins qui c'est ? Parce que, je voudrais pas briser tes rêves, mais on n'a aucun indice actuellement », répondit hargneusement mon ami.
« Haha très drôle, soufflai-je moqueusement avant de continuer sur un ton plus sérieux, en vérité, je crois avoir ma petite idée sur le responsable de tous ces changements »
Et sans rajouter un mot de plus, j'enfonçai l'accélérateur et me dirigeai vers la périphérie de la ville.
Je pouvais parfaitement me rappeler de la discussion que j'avais eue avec Fury lors du visionnage des souvenirs d'Auteur. De plus, il n'y avait que lui d'assez puissant pour modifier tout un pan de l'histoire, quitte à en saccager les fondations et à en briser l'équilibre de l'œuvre. Et s'il ne s'agissait pas de lui... Eh bien, je pouvais toujours lui demander de l'aide pour trouver le véritable coupable et réarranger les choses.
Une fois à l'orée d'une forêt, j'arrêtai le véhicule et en descendis, Auteur me suivant avec incompréhension sur mes talons.
Le vent était plus rude et les nuages s'étaient amoncelés dans le ciel, porteurs de nouvelles lugubres. Le bois, à l'inverse de mes souvenirs, était froid, annonciateur de mort et sinistre. Pas un chant d'oiseau ne parvenait à mes oreilles, pas le moindre froissement d'une créature, comme si tout animal avait déserté cet endroit. Nous finîmes par arriver dans une clairière, le tonnerre retentissant au-dessus de nos têtes. Je me plaçai au milieu, mon ami juste derrière moi et clamai :
« Fury ! Montre-toi s'il te plaît ! Nous avons besoin de discuter ! »
Néanmoins, aucune voix humaine ne répondit à mon appel, excepté les gloussements de rire d'Auteur, qui ne se privait pas pour me ridiculiser.
« Ça va ? T'as fini de rire ? », grognai-je, mécontent.
« Non, je t'en prie, continue, c'est drôle », insista le système dans un grand sourire railleur.
Je poussai un long soupir de frustration.
Si je voulais faire sortir le blond de sa cachette, il allait falloir que je sois plus ingénieux. Je levai finalement les yeux vers les nuages et murmurai d'un air peiné :
« Fury... Je suis désolé pour Lissia...(1) »
La seconde d'après, Fury était apparu devant moi, un regard empli de haine et d'animosité posé sur moi.
« Comment le sais-tu ?, m'interrogea-t-il soudainement d'une voix sourde et glaciale.
- Je... J'ai beau avoir été réincarné dans un monde dont je ne sais rien mais ma précédente réincarnation était... au courant de ton existence... et d'une partie de ce que tu as vécu... Mais je ne suis pas responsable de tes souffrances, pour la simple et bonne raison que ce n'est pas moi qui écris, racontai-je.
- Tu as raison Soliès. Tu n'es pas le responsable, agréa le blond en hochant la tête, sa rage n'ayant cependant pas diminué.
- Fury, pourquoi as-tu modifié le passé de tout le monde ?, m'enquis-je en revenant sur la véritable raison de ma présence.
- Et pourquoi pas ? J'ai supprimé les souffrances de tout le monde. À l'origine, je pensais que tu allais t'en occuper. Mais tu es trop égoïste pour cela. Tu devrais me remercier de l'avoir fait, explicita le dieu en haussant des épaules.
- Fury ! Tu ne peux pas modifier le passé des autres à ta convenance !, m'insurgeai-je.
- Bien sûr que je peux ! Je suis l'être le plus puissant de tous les univers, bien sûr que je peux faire en sorte que plus personne ne souffre de tels traumatismes, répliqua-t-il sur un ton venimeux.
- Mais tu ne peux pas le faire sans leur demander leur avis !! Enfin Fury, changer leur passé, c'est modifier leurs souvenirs et donc altérer les personnes qu'ils étaient ! Ce ne sont donc plus eux... même s'ils ont la même âme et le même corps..., tentai-je de le convaincre.
- Ah oui ? Vraiment ?, se moqua le blond, et toi Auteur ? Tu voudrais revivre tes traumatismes du passé ? »
Le concerné, qui avait suivi notre échange en silence, baissa le regard avant de le relever, un sourire apaisé sur le visage.
« J'ai appris à accepter mon passé Fury. Même si c'est douloureux, même si c'est dur d'avancer, c'est ainsi qu'est la vie... Tu devrais le savoir mieux que quiconque... Donc oui, je suis d'accord pour revivre mes traumatismes si cela me permet de retrouver ma place aux côtés de Soliès ( '∀' ) », déclara Auteur d'un air convaincu.
Le choc inscrit sur le faciès du blond aurait presque pu me rendre hilare en d'autres circonstances. Toutefois, la rage déforma rapidement à nouveau les traits de sa figure. Et pourtant... au fond de son regard... j'y percevais un si profond chagrin empli de douleur...
« Je ne comprends pas !, rétorqua-t-il, peiné et horrifié, comment peux-tu préférer revivre ta vie horrifique à celle que je t'ai offerte ?? Simplement parce que tu n'es soi-disant pas toi ?? Comment ??
- Fury..., suppliai-je, je t'en prie, ramène tout à son état d'avant...
- Non Soliès, tu ne comprends pas !! Comment est-ce que- », s'emportait-il avant de se calmer brusquement.
Une idée sembla le percuter, la réalisation de quelque chose visible dans ses yeux. Puis, il se mit à rire de manière hystérique pendant quelques secondes, se calmant promptement celle d'après. C'était une expérience terrifiante.
« Je comprends mieux..., débuta le blond sur un ton extrêmement doux, oui je comprends mieux... Soliès, tu es celui qui pose problème. Après tout, tu es le seul qui n'a pas été affecté par la réinitialisation et tu redonnes des souvenirs qui ne devraient pas exister à ceux qui t'entourent... C'est toi qui empêches Auteur de réaliser sa vie sans traumatismes, c'est à cause de toi que les autres personnages récupèrent leur mémoire !! C'est toi !!
- Arrête de m'accuser de tout et de rien !!, m'emportai-je également face à ses dénonciations injustes, ce n'est pas ma faute s'ils veulent redevenir ceux qu'ils étaient avant !
- Dans ce cas, et si je t'envoyais également vivre l'enfer ? Histoire que je sache si tu ne souhaiterais également pas avoir une nouvelle vie ? Histoire que tu connaisses leur souffrance, me proposa Fury, sa voix devenue menaçante.
- Je ne suis pas assez arrogant et stupide pour affirmer que je connais leur souffrance ou que je la comprends Fury !! Et je ne suis pas assez fou pour vouloir la subir !, rétorquai-je, de la sueur me coulant dans le dos face à la terreur que je ressentais.
- Oh mais, nous verrons cela », sourit-il de manière démente, ignorant complètement mes plaintes.
Je tremblai de peur, sentant Auteur s'agripper à mon bras avec ferveur, ressentant sûrement les mêmes émotions que moi.
Comment Fury avait-il pu passer du statut de personnage drôle et sympa à celui d'antagoniste totalement déjanté ?? Était-ce à cause des choix d'Auteur ? Ou bien- Oh... est-ce qu'il projetait ses insécurités et ses traumatismes sur les autres personnages ? Cela expliquait sûrement son dérapage. Il avait besoin d'aide dans ce cas !
« Fury ! Attends, tu- »
Je n'eus malheureusement pas le temps de terminer ma phrase qu'un immense trou s'ouvrait sous mes pieds et que je chutai à l'intérieur, n'entendant plus que les appels lointains de mon ami Auteur, resté à la surface.
« Pardon... », murmurai-je.
Soliès... Tu dois ----
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L'obscurité. Ce fut la première chose à laquelle je fus confronté. Ensuite, ce fut la douleur. Elle était violente et semblait être présente du haut de ma tête jusqu'à la pointe de mes pieds, n'épargnant rien sur son passage. Enfin, ce furent les pleurs d'un bébé. Je me levai alors, machinalement, ignorant la douleur qui traversait mon corps de part en part, avant de m'approcher du berceau détérioré à la peinture écaillée devant moi. Je pris l'enfant, emmailloté dans une couverture usée, dans mes bras décharnés, le berçant avec amour jusqu'à ce qu'il cesse, gazouillant légèrement dans mon étreinte, et qu'il s'endorme. Je balayai alors la pièce du regard, celle-ci plutôt exigüe, et ne comportant qu'un berceau en bois partiellement pourri, un matelas au sol, dégarni et sale, ainsi qu'un miroir fissuré en mauvais état accroché au mur. Je m'en approchai et aperçus mon reflet à l'intérieur :
« C'est moi... ça ? », soufflai-je d'une voix fébrile.
Je ne portais qu'une simple chemise trouée et plutôt mal entretenue, mes pieds nus pouvant directement sentir le plancher grinçant et endommagé. Mes cheveux, longs jusqu'à mes genoux, semblaient être désordonnés et ternes, tandis que des cernes avaient creusé sous mes yeux marrons sans éclat. Cependant, le plus perturbant était sûrement la maigreur atroce que mon corps devait subir ainsi que les taches de la couleur du ciel qui fleurissaient de-ci, de-là, contrastant alors avec la pâleur presque fantomatique de ma peau. Non seulement des ecchymoses étaient présentes un peu partout, mais de longues lacérations pouvaient être également notées le long de mes bras et de mes jambes ainsi que dans mon dos, malgré les bandages enroulés à la-va-vite qui tentaient de les recouvrir.
Je finis par détourner mon regard du gâchis que j'étais pour le poser sur l'unique porte de la salle, une interrogation franchissant mes lèvres gercées et abîmées.
« Où suis-je ? »
Une autre question cependant me vint rapidement à l'esprit et surplomba toutes les autres.
« Qui... suis-je ? »
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*« Tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes » du philosophe Pangloss dans Candide de Voltaire, phrase parodique de l'idée de Leibniz.
(1)Lissia est un personnage qui apparaît dans la saga des livres concernant Fury. Son identité n'a pas encore été dévoilée, mais elle n'est pas importante dans cette histoire.
Coucou !! Comment allez-vous ? Moi je vais bien. Je tiens juste à préciser que, partant en vacances du 12 au 26 juillet, j'ignore si je pourras assumer un autre chapitre de RAS, c'est pourquoi j'en poste deux d'affilée XD.
Alors ? Que pensez-vous de ce chapitre ? Assez triste non ? Svp, ne tapez pas sur Fury, techniquement, il souhaite juste donner une vie meilleure aux autres personnages. Et en vrai, sans l'intervention de Soliès, ils auraient continué à vivre cette vie jusqu'à leur mort. Vous avez donc deux points de vue qui se confrontent : La promesse d'une vie meilleure de la part de Fury et le libre-arbitre ainsi que l'acceptation de soi du côté de Soliès. Quel camp choisissez-vous ? Perso, les deux opinions se valent, même si je me trouve évidemment du côté de Soliès.
Concernant la fin de ce chapitre... Je vous rassure, Auteur se portera très bien UwU. Orias aussi. Soliès par contre...... Je m'excuse d'avance pour tout ce qu'il va subir dans le prochain chapitre, votre cœur a intérêt à s'accrocher. D'ailleurs, pour ceux qui auront lu les chapitres personnages, nous reverrons l'apparition d'un personnage que j'exècre !! Youhou ! (Pas Polters ou F haha puisqu'ils sont déjà morts dans cette timeline).
Bref, j'espère que ce chapitre vous a plu et on se retrouve pour le prochain bientôt !
FF
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