|DAY 4| DEBT AND REPAYEMENT
Debt : dette, du latin debere "devoir" c'est le fait de devoir quelque chose à quelqu'un. Souvent c'est de l'argent, mais une dette peut aussi être morale.
Repayement : re payement, donc payer de nouveau ou payer en retour.
Bienvenue sur le jour qui m'a donné le plus de fil à retordre ! XD
N'hésitez pas à signaler les fautes ;)
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L'eau du bain clapotait doucement contre les parois en Toplax blanc dans un bruit régulier et apaisant. Une douce odeur de lavande se dégageait de la mousse blanche qui flottait à la surface, et les volutes de fumées encombraient les miroirs d'un voile de buée opaque. Chuuya autorisa un long soupir à s'échapper de sa bouche, en se laissant glisser dans la baignoire, posant son éternel chapeau sur le meuble de bois adjacent d'une main pour une fois dépourvue de gants.
La chaleur fit du bien à ses muscles endoloris et sa peau glacée par l'air froid du dehors. La température assez haute donnait presque au réceptacle d'Arahabaki une sensation de brûlure sur ses membres immergés, mais il s'enfonça sans ciller dans le liquide, jusqu'à ce que seuls ses genoux repliés et sa tête ne dépassent. Peu à peu, la brûlure se transforma en chaleur bienvenue et relaxante alors qu'il faisait paresseusement glisser sa main sur la surface, donnant naissance à de petit ronds qui ridaient l'eau paisible.
Calant sa nuque contre le rebord de la baignoire alors que ses mèches rousses qui avaient un peu poussé se déployaient autour de son menton, flottant à la surface comme d'étranges algues écarlates, Chuuya attrapa le verre de vin spécialement posé là quelques minutes plus tôt et laissa le breuvage couler le long de sa gorge avec délectation. S'immergeant un peu plus sous la surface, jusqu'à mouiller ses oreilles pour ne plus rien entendre d'autre que les bruits de la circulation affaiblis par l'eau, le mafieux s'autorisa même à fermer les paupières, la respiration calme et tranquille.
Ces moments de pure détente se faisaient bien trop rare, aussi Kouyou lui avait elle fait jurer de prendre soin de lui malgré tout le travail qu'il pouvait bien avoir au moins une fois tous les mois. Pour l'encourager, elle lui avait même offert quelques huiles de bain à la senteur délicate, que Chuuya adorait. Même si il ne l'avait pas exprimé autrement que par un sobre "Merci beaucoup, ane-san", évidemment.
Toutefois, cette petite heure de relaxation entouré du clapotis de l'eau, de la douce fragrance de lavande, de son cher vin tant aimé et de la lueur chaude de l'unique lampe allumée, le manipulateur de gravité commençait à y prendre délicieusement goût.
Il avait même faillit s'endormir dans la baignoire plus d'une fois, mais refusait d'entendre les piques que lui lançait Mori comme quoi il se surmenait. Non, la seule raison qu'il connaissait à ce sommeil qui lui venait dès qu'il touchait un oreiller ou un endroit propice à la détente, c'était tout simplement qu'il faisait correctement son boulot. Et pendu au plafond celui qui osait lui demander de ralentir le rythme, il était encore capable d'en faire deux fois plus !
D'ailleurs, les paupières du rouquin se faisaient de plus en plus lourdes, et le bruit des voitures filtrant par sa fenêtre entrebâillée de plus en plus indistinct. Il grogna doucement en tentant de se réveiller un peu, puis abandonna finalement, s'assurant toutefois qu'il ne risquait pas de glisser sous l'eau si par malheur il lui arrivait encore de se faire prendre de court par son envie de dormir.
Il se sentait calme, serein et apaisé en cet instant, entouré d'un environnement chaleureux, d'odeurs délicieuses, et des yeux de Dazai qui le fixaient avec une lueur pas très nette...
... Se redressant brusquement, toute envie de dormir envolée, Chuuya chercha sa serviette, qui avait évidemment atterri comme par miracle entre les doigts bandés de ce cambrioleur au sourire trop lubrique à son goût. Posant son chapeau sur ses boucles humides, le rouquin croisa les bras sur son torse nu, pas si gêné que ça, surtout totalement piégé entre un mélange de lassitude profonde, de colère brûlante, et d'interrogation pressante. Ces trois émotions se mélangèrent plus ou moins dans sa voix alors que ses yeux bleus s'assombrissaient et qu'il grognait, forçant son cri à ne pas trop descendre dans les graves pour éviter de réveiller ses voisins compte tenu de la piètre isolation :
- On peut savoir ce que tu viens foutre ici encore ? Putain Dazai, la sonnette tu connais ?
Le juron qui malgré lui avait franchi la barrière de ses lèvres tordues en un rictus courroucé paru beaucoup amuser le brun, dont le sourire Ô combien agaçant s'étira plus encore. Il vint s'agenouiller près de la baignoire en tendant la serviette éponge à son ancien partenaire, qui l'attrapa d'un geste rageur en la posant sur son épaule sans s'en draper vraiment. Après tout, l'ancien mafieux venait de passer il ne savait combien de temps à le reluquer, alors la pudeur n'était vraiment pas son problème principal. Et puis, c'était une autre manière de provoquer Dazai moins épuisante pour ses nerfs.
- Si j'avais sonné tu ne m'aurais pas laissé entrer... Et crois-le ou non ma limace, mais je suis là pour sauver ton adorable fessier ! claironna le fautif en faisant jouer autour de son doigt l'épingle qui lui avait sûrement servi à crocheter la serrure, ses yeux sombres pétillant de malice, d'une étincelle de désir pas vraiment dissimulée, et surtout d'une gravité sans failles.
Chuuya le connaissait assez pour savoir lire dans ces yeux le plus important et ne pas s'offusquer du reste. Il souffla lourdement, se levant de la baignoire en faisant violemment clapoter l'eau, attachant la serviette autour de sa taille pour un minimum de décence. Enjambant le bord du meuble, il en profita pour donner une claque méritée sur l'arrière de la nuque du brun, pour une fois qu'il pouvait l'atteindre. Ce dernier ne parut pas s'en préoccuper outre mesure, semblant même prendre ça comme une invitation à développer ce qu'il venait de dire quelques secondes plus tôt. Et si ses iris se baladèrent sans honte sur le corps nu de son ex-partenaire alors que le manipulateur de gravité enfilait un peignoir taillé dans un tissu très fin, visiblement cadeau de Mori si on en jugeait par le style, Dazai perdit en revanche ce demi-sourire taquin en lâchant avec une grimace :
- J'ai comme qui dirait des dettes... Envers les gars de Rostand, tu sais ?
Chuuya enfila ses gants, se souciant peu du ridicule de sa tenue sur le moment, et se retourna vers le détective avec un sourcil levé, essorant ses boucles rousses d'une main.
- Edmond Rostand ? Le type qui dirigeait les Cadets il y a cinq ans ? demanda t-il, un peu vainement puisqu'il savait déjà que la réponse était positive.
Le brun confirma, ôtant la bonde pour évacuer l'eau et la mousse de la baignoire comme si il était chez lui. Mais le rouquin ne songea même pas à soupirer, bien trop habitué à ce genre de scènes et à l'excentrisme de son ancienne moitié en tant que Double Noir. Il pensa en se saisissant de son verre de vin à peine entamé qu'il allait encore devoir signaler à Mori l'intrusion de l'ancien prodige de la Mafia, et lui demander par la même occasion une nouvelle serrure. Pour la vingtième fois à peine cette année.
Ils n'étaient qu'en Février après tout, visiblement le détenteur de No Longer Human faisait de véritables prouesses au niveau du self-control.
- Et donc, qu'est ce que ça a à voir avec moi tes problèmes d'argent ? Je t'héberge pas, je te préviens tu te démerdes, voulu savoir le manipulateur de gravité en buvant une gorgér, avant de devancer ce qu'il craignait être la suite, doigt accusateur pointé en avant.
Mais heureusement pour ses nerfs déjà fortement éprouvés, ce ne fut pas ce que lui demanda l'ex-mafieux. En fait, mieux valait pour lui d'ailleurs, il ne lui demanda rien du tout. Se redressant de la baignoire contre laquelle il était resté adossé, n'essayant même pas de cacher sa déception quant au corps de Chuuya désormais couvert, le brun fit craquer son dos en étirant les bras avant de répondre dans un bâillement :
- Disons qu'il y a de fortes chances pour que cette nuit quelques types viennent tenter de t'assassiner, ils pensent que le Double Noir est toujours actif, se contenta t-il de soupirer, comme désespéré par tant de bêtise, avant de se prendre un coup de poing sur l'épaule qui aurait pu être plus fort, mais aussi définitivement plus tendre.
Marmonnant quelque chose comme "si tu te ramenais pas chez moi tous les quatre matins aussi !" avec un regard accusateur, le rouquin leva les yeux au ciel et rangea serviette éponge, ainsi que vêtements étalés au sol en tournant quelques instants le dos au brun avec deux-trois insultes à son adresse balancées comme on lancerait des mots d'amour.
Le détective frotta l'endroit de l'impact en geignant, mais le réceptacle d'Arhabaki avait une lueur dans les yeux qui lui disait qu'il risquait bien de recommencer en plus fort si il ne se décidait pas à la fermer une bonne fois pour toutes. Surprenant, par ailleurs, qu'il ne l'ai pas déjà balancé par la fenêtre.
Il attrapa Dazai par le col pour le guider très aimablement hors de la salle de bain, et devant la porte où cette momie ambulante avait même eu l'audace de pendre son imperméable au porte-manteau accroché à cet effet.
Avec un sourire cruel et plein de malice, Chuuya lui désigna la sortie d'un ample mouvement du bras, ses yeux bleus brillant de satisfaction alors qu'il chantonnait presque, détachant chaque mot avec délectation, visiblement satisfait de la lueur qu'il voyait naître au fond du regard de son insupportable ancien coéquipier :
- Je t'aurais bien proposé de rester pour la nuit, mais vu que je vais recevoir de la visite par ta faute, ça va s'avérer compliqué.
Dazai tenta une moue triste, qui ne fonctionna pas du tout, et en prenant bien son temps enfila son manteau, recalant une de ses boucles brunes avec un regard bien trop brillant tandis qu'il tentait d'amadouer le rouquin avec son habituel ton geignard :
- Tu es dur, Chuuyaaa !
Le poussant sans plus de manières sur le palier, le concerné secoua moqueusement une main gantée avec un rictus plus que satisfait, et il rit doucement en fermant la porte avec un clin d'oeil railleur, pour bien enfoncer le clou :
- Moi non, mais toi oui et ça t'apprendra à utiliser une sonnette, le maquereau ! Passe une bonne nuit !
Puis il claqua sans remords sa porte au nez de Dazai, qui brandit son épingle en soupirant, avant d'entendre un "et tu t'avises pas de forcer de nouveau la serrure ou tu vas le sentir passer !" prometteur de mille souffrances. Hésitant quelques secondes à jouer avec les nerfs de son rouquin favori, il décida que vu les emmerdes qu'il lui apportait cette nuit il fallait mieux faire profil bas pour le moment... Sous peine de se voir jeter sur le paillasson bien plus souvent que ça n'arrivait déjà.
C'est donc avec un sourire presque doux mais un regard affamé qu'il prévint en haussant la voix pour être certain que Chuuya entende bien :
- Tu vas me le payer ma limace !
Mais il n'eut d'autre réponse que le rire du réceptacle d'Arahabaki, et malgré lui il se mordit l'intérieur de la joue pour ne pas faire de même.
C'est qu'ils étaient beaux, les grands ennemis que tout le monde pensait à deux doigt de se sauter dessus !
... Enfin, dans un sens ils n'avaient pas vraiment tord. Ils employaient juste le terme de la mauvaise manière.
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