|DAY 5| BIG FISH
Big Fish : je pense que ça pose pas de problèmes, mais je le précise quand même, la traduction littérale c'est Gros Poisson.
Bon après, on peut le prendre dans le sens littéral... Ou dans le sens figuré. Un "gros poisson" est une personne importante, l'expression est souvent utilisée en parlant d'un criminel à arrêter par exemple.
Ce jour contient du Ransano et je les aime beaucoup trop fort alors je plaide coupable pour la dose conséquente de Ranpo x Yansano là dedans ~
N'hésitez pas à relever les fautes !
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Dans un effort louable pour mettre de l'ambiance dans ces couloirs longs et tristes comme la mort, quelques lampes et projecteurs éclairaient le passage en lançant sur eux des flaques de lumières violettes ou bleues.
Néanmoins, on sentait que l'air se faisait lourd et chargé de tension alors que leurs pas résonnaient contre le sol couvert d'une sorte de moquette immonde aux imprimés sûrement censés représenter des poissons.
Après tout, c'était dans le thème de l'aquarium.
Ranpo et Yosano marchaient devant, en tête de file, l'un s'extasiant sur les diverses sections qu'ils longeaient, sans sembler forcer cette admiration enfantine que ses yeux verts laissaient filtrer, l'autre lui tenant la main avec naturel, sans trop s'exaspérer de se faire un peu trimballer dans tous les sens à chaque fois qu'un animal marin s'approchait des vitres.
Et justement, une Raie venait nager près d'eux, semblant voler avec grâce de ses nageoires d'ange. La jupe du médecin de l'agence se froissa dans un bruissement de tissu alors qu'elle se faisait tirer vers l'animal vite dans un cri de protestation. Les pupilles vertes de Ranpo accrochèrent celles de Chuuya, qui marchait derrière, les mains profondément enfoncées dans les poches. Le subordonné de Mori sentit son souffle se bloquer dans sa cage thoracique sous l'intensité de ce regard, qui lui commandait de suivre le mouvement.
Retenant de justesse une grimace, et parce qu'il fallait bien suivre les ordres, le réceptacle d'Arahabaki tira le bras de Dazai en ignorant le sourire moqueur de ce crétin de traître, pour les entraîner près de leurs compagnons avec un faux sourire joyeux. Il brûlait d'envie de lui faire manger ses phalanges, pas d'entremêler ses doigts aux siens, mais il savait faire passer le bien-être de Yokohama avant tout depuis si longtemps qu'il réussit à contenir ce désir de violence qui montait progressivement en lui.
- Thornback Ray, regardez moi ça ! s'écria le protégé de Fukuzawa quand le duo fut à ses côtés, faussement admiratif devant le poisson alors que ses doigts se resserraient autour de ceux de Yosano, signe de sa nervosité ou peut être de son agacement.
Il fallait dire que la situation était quand même particulière, pour que ces quatre atypiques membres de deux des organisations les plus influentes de la ville, qui avaient d'ailleurs pour un temps cessé les conflits, se retrouvent coincés ensemble dans un aquarium à jouer frivolement des amis en Double Date.
Dazai soupira, mais se résigna alors que les iris de Yosano pesaient cruellement dans sa nuque pour lui promettre une torture lente et douloureuse. Son bras se posa sur les épaules de son ancien partenaire alors qu'il lâchait ce ricanement qui avait le don de peser sur les nerfs du rouquin. Ce dernier se retint in-extremis de broyer tous les os du brun qui le touchaient, de ses phalanges à son humérus.
- Je vous rappelle que cette Mary Shelley ne s'intéresse qu'aux couples, alors jouez le jeu. C'est un gros poisson, on ne peut pas la laisser errer dans Yokohama, son pouvoir est trop dangereux, les blâma la seule femme du groupe avec un sourire peu rassurant.
Chuuya haussa un sourcil, se demandant pourquoi il fallait qu'il soit constamment entouré de gens visiblement dérangés, et ce à chaque instant de sa vie, que ce soit dans les locaux de la Mafia ou ailleurs. Ranpo était effrayant, à avoir deviné la localisation de l'ennemie en quelques secondes à peine, sans même parler de sa rapidité à avoir mit en place un plan, mais... Yosano dégageait quelque chose de différent, quelque chose de menaçant, on sentait qu'elle n'aurait pas de scrupule à le torturer. Pire, qu'elle aimerait ça.
Le manipulateur de gravité ne réussit pas à retenir le sourire en coin qui perça son masque impassible. On avait beau dire et sans cesse condamner la Mafia Portuaire, ils n'étaient peut être pas les plus cinglés du lot.
Le bras de Dazai se fit plus lourd sur ses épaules, semblant le brûler même au travers de leurs vêtements, et pour se venger, ou du moins ne pas être le seul à paraître idiot avec ces stupides rougeurs aux joues, Chuuya encercla la taille du brun sur un regard contrarié. Il alla même jusqu'à poser la tête contre l'imperméable de son ancien partenaire, à deux doigts de vomir en songeant que son précieux chapeau entrait en contact avec ce dernier.
Oh, un jour il allait vraiment faire payer Mori, il le jurait !
- Bon, je rappelle que son pouvoir, Frankenstein, réagit aux sentiments amoureux en faisant naître un monstre qui attaquera les personnes visées dans le but de les séparer en tuant l'un d'entre eux, marmonna Ranpo, un bonbon au citron dans la bouche, en tirant le rouquin de ses pensées assassines.
Dazai soupira profondément une énième fois, tandis que Chuuya serrait violemment les dents au risque de les abîmer, alors qu'elles crissaient les unes contre les autres, illustrant bien toute sa colère refoulée. Mais il se contenta de renvoyer un regard plein de fureur aux trois paires interrogatives d'yeux qui se posèrent sur lui.
Puis Yosano se figea, détournant son attention du manipulateur de gravité visiblement en pleine guerre contre lui même pour ne rien envoyer valser, la posant sur Ranpo et rencontrant ses yeux émeraudes grand ouverts qui semblaient presque l'aspirer, comme à chaque fois qu'il soulevait les paupières.
- Attends, tu as bien dit que c'étaient les sentiments qui déclenchaient son pouvoir ? réalisa t-elle doucement mais sûrement, le choc apparaissant vivement dans ses prunelles mauves, alors qu'elle se tournait brusquement vers Chuuya et Dazai.
L'ancien mafieux et le rouquin semblaient plus ou moins faire un concours de celui qui étranglerait l'autre le premier, dans une étreinte mutuelle absolument tout sauf tendre. Semblant d'ailleurs plus meurtrière qu'autre chose, comme celle que se donneraient deux boa constrictors qui voudraient s'étouffer l'un l'autre.
Le médecin de l'Agence retourna son attention sur Ranpo. Bien qu'elle ait absolument toutes les difficultés du monde à croire ce que le jeune homme venait de lui dire, elle était la mieux placée pour savoir qu'il ne se trompait jamais.
- Tu veux une preuve ? chuchota le détective à son oreille, évidemment au courant du trouble qui s'était emparé de son cerveau.
Parce qu'elle venait aussi de comprendre pourquoi Ranpo avait expressément exigé qu'ils forment un duo pour cette mission, et pourquoi l'ombre de sa main dans la sienne lui semblait si réconfortante et si naturelle à la fois. Yosano savait que sa voix sortirait étranglée, et si elle ne pouvait empêcher ses pommettes de la trahir, rien ne l'obligeait à se ridiculiser encore plus.
Un simple hochement de la tête fut suffisant pour faire passer le message, dire qu'elle avait en effet beaucoup de mal à croire que les deux hommes en face d'elle puissent éventuellement nourrir des sentiments autres que haineux l'un envers l'autre.
- Nakahara-san, Dazai, si vous voulez être libérés de cette mission le plus vite possible, je vous conseille de vous embrasser, sortit Ranpo le plus naturellement du monde sans l'ombre d'un complexe, aussi simplement qu'on demandait l'heure.
Yosano se serait attendue à une explosion de refus, et évidemment une sorte de grognement indigné prit naissance dans la gorge de Chuuya pour marquer son opposition totale à l'idée, mais pas de cris ou de destruction soudaine du bâtiment. Serré ainsi contre Dazai dans leur tentative d'étranglement puérile, et compte tenu du pouvoir du brun, peut être ne pouvait il pas utiliser la gravité pour tous les broyer sous le toit.
Cependant, seules quelques secondes d'une bataille intense de regards entre Ranpo et les deux anciens coéquipiers furent nécessaires. Le détective ne cillait pas, et ceux qu'on appelait Double Black finirent pas se tourner l'un vers l'autre, sûrement à contrecoeur.
Yosano pressa sur la main du protégé de Fukuzawa, se retenant de lâcher un cri étonné, alors que ceux que tous voyaient à raison comme ennemis semblaient considérer sérieusement l'option offerte.
- Ils ne vont quand même pas... ?
Mais la jeune femme ne put même pas finir sa phrase que déjà les lèvres de Chuuya et Dazai se joignaient avec une telle violence, une telle passion, et si peu d'hésitation quant à la position de leurs mains ou à la danse de leurs bouches l'une contre l'autre, que ce n'était certainement pas la première fois.
Du couloir monta un grognement bestial, et dans l'ombre des lumières bleues une montagne couturée approcha lentement d'une démarche bancale. Appelée par Frankenstein.
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