31. DESTRUCTION
𝐒𝐘𝐌𝐏𝐇𝐎𝐍𝐈𝐄 𝐃𝐄 𝐍𝐎.𝟖
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chapitre trente-et-un —— Destruction
« Se laisser porter par cette rage impitoyable. »
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Ses mains la brûlaient, la faisaient atrocement souffrir, au point que même un hurlement ne suffirait pas à exprimer sa douleur. Mais elle tenait bon. Elle ne disait rien. Elle encaissait dans le silence le plus total, arborait son plus doux sourire, et ravalait ses larmes.
Aika ne devait pas fléchir, trembler ni avoir peur. C'étaient ces mots qu'elle se répétait le plus souvent. Toujours garder la tête haute, sourire dans les pires moments, même si le mal était partout.
Quand elle était encore dans sa salle de musique, Aika se disait qu'elle n'aurait jamais peur de rien, qu'elle ne devrait jamais avoir peur. Mais à cet instant, face à son avenir incertain, elle venait de comprendre que ses pensées étaient fausses.
N'importe quel héros pouvait avoir peur. D'ailleurs, un héros n'était pas quelqu'un qui n'avait pas peur, mais une personne qui affrontait ses peurs et les surpassait. Aika le savait à présent. Et elle était prête à agir.
Prête à sauver la vie de Yashiro et de Mitsuba, prête à les sortir de là, prête à affronter n'importe quels dangers.
Aika ne savait pas comment elle avait réussi à débloquer cette facette de son pouvoir. Jamais encore elle se sentait aussi vivante, même si elle était morte depuis bien longtemps, elle avait l'impression de renaître.
Les sons autour d'elle étaient parfaitement distincts. Elle pouvait entendre les battements frénétiques du cœur de Nene, d'une petite flamme en train d'embraser le sol, ou même le battement d'aile d'un papillon noir.
La lumière dorée tournoyait autour d'elle en prenant lentement la forme d'une tornade. Aika s'y sentait en sécurité, apaisée. Et en même temps, la force et la puissance la dominaient de plus en plus, écrasant la peur qui finissait par devenir toute petite.
Un miroir, deux miroirs, le Mystère les enchaînait avec une facilité déconcertante. Elle n'avait qu'à claquer des doigts pour les briser instantanément en mille morceaux. Aika ne réfléchissait plus, elle laissait ses pieds la guider dans les couloirs.
Elle esquivait les pantins et leur tranchait la gorge par-derrière. Leur crie d'agonie résonnait dans les oreilles de l'adolescente, leur tête rebondissait et roulait sur le sol, s'enflammait après quelques secondes hors de leur corps.
Le nombre de pantin diminuait considérablement. Aika ne s'arrêtait plus, sa frénésie devenait incontrôlable. Son corps entier la faisait souffrir, son cœur paraissait prendre feu à l'intérieur d'elle, ses poumons s'incendiaient, semblaient se désintégrer. Mais Aika continuait.
— Ne la laissez pas faire ! hurla l'autre Mystère avec rage. Attrapez-la ! Mais que faites-vous bon sang ? Il faut vraiment tout faire soi-même ici !
Alors qu'Aika traversait les couloirs à une vitesse hallucinante, deux mains géantes sortirent soudainement à quelques centimètres d'elle. Par chance, la jeune fille réussit à les esquiver de justesse. Elle profita de cette attaque pour asséner un coup-de-poing à l'une des deux mains.
Une onde sonore éclata dans toute la frontière, faisant trembler dangereusement le sol et les murs. La main se désintégra sous le regard d'Aika, qui elle, commençait à perdre l'équilibre. Elle ne devait pas arrêter maintenant, elle devait encore prendre le réceptacle du Mystère et le battre.
Aika jeta un bref regard autour d'elle : la majorité des miroirs étaient maintenant brisés et des bouts de verre étaient éparpillés au sol. Aussi, il ne restait plus qu'une poignée de pantins, le plus gros du travail venait d'être fait.
— Il ne me reste plus qu'à enlever le réceptacle... murmura Aika en relevant la tête en direction du toit.
Mais un cri de panique l'interrompit. Immédiatement, l'adolescente comprit que la personne qui venait de crier n'était autre que Yashiro. Le sang d'Aika ne fit qu'un tour. En une fraction de seconde, sa vitesse décupla, et elle se retrouva au rez-de-chaussée.
Face à la petite blonde, le Mystère des lieux empoignait la gorge de Mitsuba et le soulevait du sol. Yashiro était cloîtrée par terre, bloquée par deux pantins qui la maintenait fermement. Mitsuba poussa un hurlement de douleur et supplia de l'aide, désespéré.
— Lâche-le sale monstre ! hurla Aika en sentant la chaleur monter en elle.
— Moi ? Un monstre ? Je ne suis pas comme toi, lui répondit l'oiseau, un rictus aux lèvres. Tu n'es qu'une erreur, tout comme ton amie. Quant au fantôme pathétique, je vais simplement le tuer, il est faible.
— Pourquoi t'en prends-tu à eux ? Viens donc te battre.
— Ne t'inquiète pas, ton tour viendra, je m'occupe d'abord de celui-là.
— En fait, je ne te laisse pas le choix.
Mais alors qu'Aika allait se jeter sur lui, le bras du géant à plumes se fit trancher sous ses yeux. La jeune fille se stoppa net dans son élan et ne bougea plus. Mitsuba retomba sur le sol, bouche bée. Il adressa un regard à son sauveur, mais ses yeux s'écarquillèrent de peur.
Juste à côté de l'oiseau, une petite silhouette se dessina lentement. Lorsqu'Aika découvrit une paire de yeux ambre, elle faillit sauter de joie. Mais quand elle vit le visage du nouveau venu, la joie bascula rapidement en de la peur.
— Mistuba, je ne peux vraiment pas te laisser tout seul, commença l'inconnu, un sourire aux lèvres.
— Mais... Qui es-tu ? interrogea l'oiseau, grimaçant de douleur.
Il ne lui répondit pas. À la place, il lui adressa un regard noir, et lui saisit la tête. Avant que le Mystère ne puisse réagir, le garçon lui éclata son crâne contre un mur. Une deuxième fois, une troisième fois. Il continuait pendant de longues minutes interminables.
Aika restait sur le côté, tétanisée par la scène. Un massacre, un meurtre, elle aurait pu donner bien d'autres noms pour qualifier l'horreur qu'elle voyait. Le jeune garçon lâcha le corps sans vie du Mystère, baigné dans son propre sang, puis se retourna, face à Aika.
— Comme on se retrouve, Aiko, dit-il simplement, un grand sourire aux lèvres.
— Tsukasa...
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CHAPITRE 31 TERMINÉ
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