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— C'est bien la première fois que Juliana délègue son travail, fit remarquer le vieil homme à qui Mérilys remit l'onguent pour aider à la circulation sanguine. Elle se sent épuisée dis-tu ?

La jeune fille accepta une pomme que lui offrit l'homme de bon cœur. Le long chemin à travers la forêt l'avait épuisé.

— C'est ce qu'elle m'a affirmé, en effet, répondit-elle en croquant le fruit.

L'adolescente observait l'homme qui cherchait frénétiquement quelque chose. Lorsqu'il trouva, il poussa un cri de victoire et revint vers elle, une bourse en tissus tintante à la main. Celle-ci ne débordait pas de pièces, mais de ce qu'elle apercevait à travers la toile permettait tout de même à l'homme de vivre décemment. Il en sorti trois pièces d'argent et les tendit à la jeune fille qui fronça les sourcils devant leur nombre.

— Il y en a trop, s'écria-t-elle. C'est deux pièces et non trois !

Le vieil homme esquissa un sourire des plus sympathique et lui fit un clin d'œil.

— La troisième est pour toi. Tu le mérites après le chemin que tu as fait.

Mérilys recula en secouant la tête. Elle n'avait pas besoin de cet argent et elle refusait de le priver du sien. Certes il avait de quoi vivre encore un moment, mais combien de temps cela durerait-il ? Chaque année, le roi mettait en place une nouvelle taxe. Comment ferait-il s'il n'arrivait plus à payer ? Le souverain n'était pas un homme de patience et était dénué d'émotions.

Avec sa santé si fragile, le vieil homme ne pourrait bientôt plus travailler et ne serait plus en mesure de payer ces impôts. Que lui arriverait-il à ce moment là, lorsque les gardes viendraient récupérer l'argent qu'il ne pourrait leur fournir ?

— Je suis désolée, mais je ne peux accepter, c'est trop. Votre geste me touche, mais gardez votre argent Monsieur, ma tante et moi ne manquons de rien.

— J'insiste, jeune fille. Prends cela comme un cadeau. Après tout, on ne fête pas ses dix-huit ans tous les jours.

Ayant peur de vexer son interlocuteur, l'adolescente prit la monnaie à contre cœur. Après tout, elle ne pouvait refuser un cadeau. C'était le premier à évoquer son anniversaire depuis qu'elle s'était levée. Même sa tante n'en avait fait mention. Elle remercia le vieil homme et prit congé de lui. Elle avait encore trois remèdes à distribuer et la journée était bien  entamée. Mérilys alla frapper aux portes des personnes qu'il lui restait à voir pour le remettre les fioles et passa un peu de temps avec chacun d'eux. Lorsqu'elle se rendit compte que la journée avait bien avancée et que le soleil commençait à descendre, la jeune fille alla aussitôt chez l'apothicaire, à l'autre bout du village.

C'était le seul bâtiment un peu à l'écart des autres et dont la façade était soutenue par la végétation. L'homme qui travaillait là avait la soixantaine bien passée, mais était toujours apte à travailler et ne comptait pas arrêter son activité de si tôt. Selon lui, personne n'était capable de reprendre le flambeau et certainement pas son petit fils qui préférait se faire enrôler par la garde royale. Le jeune homme n'avait jamais apprécié son grand-père, qui s'était pourtant occupé de lui après la mort tragique de ses parents et avait quitté le domicile trois ans plus tôt. Son départ avait beaucoup attristé le vieil homme qui attendait chaque jour le retour de la seule famille qu'il lui restait.

Lorsque Mérilys arriva devant la bâtisse, elle eut un très mauvais pressentiment en voyant que la porte était légèrement ouverte et que l'habituelle lueur des bougies qui éclairait les lieux était inexistante à ce moment là. L'adolescente avança prudemment et frappa trois coups légers. Elle espérait entendre la voix du sexagénaire l'inviter à entrer, mais personne ne lui répondit. Elle poussa la porte grinçante et fût horrifiée par le spectacle qui s'offrait à elle.

Dans la faible lumière que permettaient les fenêtres, elle pû voir tout le mobilier renversé. Les tables, les étagères et même le comptoir qu'il utilisait pour préparer ses plantes à la vente se trouvaient renversés à terre, en morceaux. Les bocaux qui ornaient les meubles étaient brisés et leur contenu parsemait également le sol. En y regardant de plus près, Mérilys pouvait voir des tâches de sang sur le sol et les murs. Il n'y en avait pas assez pour qu'elle puisse craindre le pire, mais l'état du petit commerce ne la rassurait pas non plus.

— Il y a quelqu'un ? appela-t-elle,  bien qu'elle savait que personne ne lui répondrait. Monsieur Vorsat ?

L'angoisse la gagnait petit à petit et de soudaines démangeaisons se manifestèrent dans son cou. Elle gratta férocement, bien qu'elle savait pertinemment que cela ne ferait qu'empirer les choses. Et en effet, la légère piqûre ce changea en brûlure presque insoutenable. Il n'y avait personne dans cette endroit et cela la mettait mal à l'aise. Elle n'avait qu'une envie, quitter cet endroit et prévenir quelqu'un, mais d'abord, elle devait trouver quelque chose pour son cou. Elle chercha donc les plantes et le matériel dont elle avait besoin dans les débris et se mit au travail.

En ajoutant un peu d'eau au mélange, elle obtint un cataplasme - dont la forte odeur pouvait donner des maux de tête - qu'elle appliqua sur sa peau endolorie. La fraîcheur de la pâte apaisa légèrement les irritations, mais il fallait attendre et laisser reposer avant  d'en percevoir les effets. Mérilys remercia intérieurement sa tante de lui avoir appris son savoir.

Lorsqu'elle eût terminé, la jeune fille ne prit pas la peine de ranger ce qu'elle avait utilisé avant de se précipiter à l'extérieur il fallait qu'elle trouve quelqu'un qui pourrait la renseigner sur ce qu'il s'était passé dans ces lieu. L'adolescente refit le chemin inverse en courant jusqu'à tomber sur le premier passant. Un chasseur qui ramenait le fruit de son travail afin de le vendre aux habitants. Lorsqu'elle le héla, essoufflée, l'homme s'arrêta net et la regarda comme si elle était folle.

— Je vous prie de m'excuser d'arriver devant vous ainsi, commença-t-elle. Mais savez-vous ce qu'il est arrivé à Monsieur Vorsat, l'apothicaire ?

Le chasseur haussa un sourcil. Comment cette jeune fille ne pouvait-elle pas être au courant ? Cela avait fait beaucoup de bruit et bien qu'elle vive à l'écart du village avec sa tante, elle en avait forcément entendu parler. Les villageois parlaient beaucoup.

— Tu ne sais vraiment pas ? Les gardes royaux l'ont emmené dans la nuit. Cela a fait beaucoup de bruit. Ils auraient des preuves de sa collaboration avec des sorcières.

La jeune fille n'en croyait pas ses oreilles. C'était impossible, les soi-disant preuves étaient forcément fausses ! Un homme aussi prévenant que le vieil homme ne pouvait pas être coupable d'une telle chose. Avec les histoires qu'elle entendait sur ces jeteuses de malédiction, elle ne pouvait pas imaginer quelqu'un d'aussi intègre que lui leur offrir son aide.

— Si tu veux mon avis, continua le chasseur. Ils auraient dû l'emmener bien plus tôt. Son grand âge lui faisait faire n'importe quoi, il commençait à perdre la tête le pauvre homme. Ces maudites femmes l'auront ensorcelé, il est perdu.

Les mots odieux de son interlocuteur donnait envie de vomir à Mérilys. Cet homme n'avait donc pas une once de compassion pour un vieil homme ? Elle se retint toutefois de lui dire sa façon de penser le remercia pour ces informations et tourna les talons. Sa tâche était terminée, il lui fallait donc rentrée chez elle et prévenir sa tante. L'adolescente quitta la village comme si un démon la pourchassait. Son estomac criait famine, elle n'avait pas pris le temps de manger et sa peau la brûlait toujours, malgré le cataplasme, mais elle n'avait que faire de ce détail pour le moment. Elle traversa la plaine bien plus vite que lorsqu'elle était arrivée et s'engagea presque en courant dans la forêt. La jeune fille ne marcha pas quinze minutes avant qu'elle n'entende le son d'une chariotte tirée par un ou plusieurs chevaux et les rires gras d'hommes probablement ivres. Ils ne mirent pas bien longtemps avant de se croiser, le chariot bringbalant était chargé par une dizaine de grosses caisses et tiré par deux montures visiblement épuisés. Trois hommes accompagnaient le chargement, l'un était assis devant et guidait les bêtes, tandis que les deux autres étaient affalés à l'arrière, une bouteille chacun à la main et entonnant des chants qu'ils avaient probablement entendu dans une taverne.

Les voix se turent et le convoi s'arrêta près de Mérilys, qui s'était mise sur le côté pour les laisser passer. Les inconnus la jaugèrent avec insistance, la mettant mal à l'aise. Elle s'apprêtait à reprendre sa route lorsque le meneur s'adressa à elle.

— Que fait donc une jeune fille seule dans la forêt ? commença-t-il. Les alentours peuvent être dangereux.

L'adolescente haussa un sourcil face à la remarque. Le seul danger qui habitait cet endroit, c'était des loups qui ne l'avaient jamais menacé de quelque manière que ce soit et des ivrognes dans leur genre, qui ne savait probablement plus distinguer leur droite de leur gauche. Les brigands ne s'aventuraient jamais dans ce lieux, les légendes qui les entouraient les en dissuadaient. Beaucoup disaient que cette forêt regorgeait de sorcières en fuite et qu'elles avaient jeté sortilèges après sortilèges pour se dissimuler aux yeux des étrangers.

— Je puis vous assuré, monsieur, contesta-t-elle. Qu'il n'y a aucun réel danger dans cette forêt. Je passe ici toutes les semaines et je n'y ai jamais fait de mauvaises rencontres. A présent si voulez bien m'excuser, je dois rentrer.

La jeune fille fit trois pas avant d'être interpellée par l'un des hommes à moitié allongé sur les caisses.

— Laisse-nous te raccompagner ! Tu vas marcher encore longtemps avant d'arriver chez toi.

— Cela n'est pas un problème, répliqua-t-elle avec impatience.

En tournant la tête vers lui, la partie douloureuse de son cou fût exposée à leurs regards inquisiteur.

— Qu'as-tu donc sur ta peau ? questionna le troisième.

Selon la jeune fille, ces messieurs étaient bien indiscrets. Ne pouvaient-ils pas simplement passer leur chemin et la laisser tranquille. Agacée, elle ne prit pas la peine de répondre et continua sa route. Cela irrita l'homme qui n'acceptait que moyennement d'être ignoré par une gamine.

— Mon ami t'a posé une question ! insista le premier en descendant de son siège.

Mérilys ne s'était pas arrêtée et ne comptait pas le faire. S'éloignant toujours plus, elle répliqua que cela ne les regardait pas. La remarque énerva le petit groupe qui s'empressa de la rejoindre et de lui barrer la route.

— Je te trouve bien impolie pour une jeune fille. Nous tourner le dos ainsi et ignorer nos questions.

Le comportement de ces hommes et leur état d'ébriété inquiétaient grandement la jeune fille. Encerclée, elle ne pouvait s'enfuir et elle ne pouvait espérer demander de l'aide à un potentiel passant, rares étaient ceux qui s'aventuraient dans cette forêt. Le cœur battant, elle essaya toutefois de paraître assurée lorsqu'elle le répondit.

— Que je sache, cela ne vous regarde aucunement il me semble. Je vous trouve bien insistants pour de simple marchands. Laissez-moi passez !

Fière de sa voix qui n'avait pas faibli, elle tenta de passer entre deux d'entre eux, mais ceux-ci lui bloquèrent à nouveau le passage. 

— Aurais-tu quelque chose à cacher ? s'exclama le troisième, dans son dos.

Il s'était approché discrètement et son souffle sur la nuque de la jeune fille et l'odeur d'alcool qui se dégageait de lui donnaient des haut-le-cœur à l'adolescente. Il était assez proche pour qu'elle lui donne un coup et assez saoul pour être déstabilisé l'espace de quelques secondes et ce, malgré son peu de force. Elle n'aurait pas le temps de s'occuper des deux autres et devrait courir très vite. 

Forte de cette résolution, elle pivota sur ses jambes et, sans prévenir, lança son poing dans la figure de l'importun. Elle n'avait jamais frappé quelqu'un avant et ne s'attendait donc pas à ce que ça fasse si mal. La douleur irradiait dans sa main, engourdissant ses doigts. Comme prévu, l'homme fut déséquilibré et manqua de tombé, mais il n'avait pas ressenti grand chose du coup. Ses deux acolytes, surpris, mirent un temps avant de réagir, ce qui permit à Mérilys de s'enfoncer dans la forêt et de prendre un peu d'avance. Elle s'éloigna le plus possible du chemin et fonça vers ce qu'elle croyait être la direction de la demeure de sa tante.

 Lorsque ses poursuivants reprirent leurs esprits, ils partirent à sa recherche en hurlant de rage. Cette petite peste allait leur payer cet affront. Ils se séparèrent et partirent chacun dans un direction que l'adolescente aurait pû prendre. Malgré tout l'alcool qu'ils avaient ingurgité plus tôt, ils avançaient vite et le coup que Mérilys avait donné à l'un d'eux avait dissipé la torpeur dans laquelle ils se complaisaient. 

Avec tous ses efforts, la jeune fille s'épuisait facilement, elle n'avait jamais été très sportive. Elle courrait après Alakesh quand ils étaient plus jeune, mais elle abandonnait rapidement. Aujourd'hui, elle devait dépasser ses limites, elle n'avait pas le choix. Elle couru encore de longues minutes, les poumons en feu et la respiration sifflante. Lorsqu'elle estima qu'elle avait assez d'avance et parce qu'elle savait qu'elle ne tiendrait plus longtemps, l'adolescente ralenti sa course et tenta de retrouver souffle. Les muscles de ses jambes la tiraillaient et son corps tremblait tellement qu'elle avait beaucoup de peine à avancer. 

Avec la douleur, la fatigue et la peur, ses nerfs avaient lâchés et elle se mit à pleurer sans pouvoir s'arrêter. La jeune fille s'était très éloignée du sentier, beaucoup trop pour pouvoir se repérer et savoir dans qu'elle direction aller. La nuit commençait à tomber et avec les feuillages qui interceptaient déjà grandement la lumière en pleine journée, il devenait difficile voir correctement.

Mérilys sentait la panique l'envahir. Son cœur donnait l'impression de vouloir sortir de sa poitrine et l'air n'atteignait plus ses poumons, elle n'arrivait plus à respirer. Elle continua tout de même sa progression, très lentement cette fois. Elle avançait tout en cherchant à calmer sa respiration. Chose d'autant plus difficile qu'elle entendit des pas se rapprocher rapidement.

Deux solutions s'offraient à présent à elle: continuer à marcher sans savoir où aller et prendre le risque de se faire attraper en peu de temps ou se cacher derrière un arbre assez gros pour pouvoir la dissimuler et faire le moins de bruit possible. Tous les arbres autour d'elle étaient immenses, il ne fut donc pas difficile de se cacher. L'adolescente se laissa glisser le long du tronc et ne bougea plus. Fermant les yeux, elle se concentra sur l'air qui entrait et sortait de ses poumons. Sa respiration, bien qu'entrecoupée par les sanglots, se calma jusqu'à devenir imperceptible.

L'adolescente prêta une oreille attentive aux sons qui l'entourait. Elle entendit une chouette hululer quelque part au dessus de sa tête et le hurlement d'un loup qui répondait à un autre, mais le bruit qui l'effrayait le plus, c'était celui des branches et des feuilles mortes qui craquaient sous des pas lourds et la voix bourrue et moqueuse de son poursuivant.

— Je sais que tu es là petite, se moqua-t-il. Allez, viens avec nous ! Nous te ramènerons chez toi.

Sa voix était si proche qu'elle le soupçonnait d'être juste derrière sa cachette. Le jeune fille plaqua ses mains sur sa bouche pour empêcher un quelconque son de sortir.

— Il se fait tard et les loups ont faim. Que crois-tu qu'il se passera  lorsqu'ils sentiront ton odeur ?

L'homme s'était légèrement éloigné. De ce qu'elle entendait, il prenait de plus en plus de distance. Puis plus rien, le son de ses pas avait cessé d'un coup. L'adolescente attendit quelques instants avant de se lever lentement et de faire le tour. Elle pensait sincèrement qu'il était parti poursuivre ses recherches ailleurs. Hélas, elle ne fit que trois pas lorsqu'une masse se jeta sur elle et la bouscula brutalement. La tête de la jeune fille heurta le tronc de l'arbre à proximité et elle s'effondra, consciente, mais désorientée. Dans sa course, le col de la cape de Mérilys avait frotté la pâte verte qu'elle avait appliqué sur son cou, laissant voir les dégâts de sa brûlure.

L'homme marmonna des paroles incompréhensible pour la jeune fille, à l'exception d'un qu'elle distingua juste avant de sombrer dans l'inconscience.

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