13 juin 2005, ranch de Neverland...

Rachel's POV

Je termine de me préparer, enfilant ma veste. Michael fait de même avant de rester là, sans bouger. Son regard est posé sur nos enfants jouant tranquillement dans le salon, les observant non sans émotion.

-Mike... Essayais-je de l'interpeller, posant doucement ma main sur son épaule.

-Et dire que c'est peut-être la dernière fois que je les vois... Souffla-t-il d'un air abattu.

-Ne dis pas ça! Râlais-je presque, ne voulant pas l'entendre dire de telles choses. Tu vas rentrer avec nous mon coeur, tu n'as pas à t'en faire.

-Ce n'est peut-être pas ce que penseront les jurés... Répondit-il. Je peux être reconnu coupable ne serait-ce que pour une offense mineure et finir en prison...

-Sauf que ça n'arrivera pas! Répliquais-je. Tes avocats ont fait un travail remarquable, ils ont détruits absolument chaque tentative de l'accusation de te faire passer pour coupable! Tu seras innocenté mon coeur, je suis sure de cela!

-Si tu le dis... Soupira-t-il tout en me prenant dans ses bras. J'ai si peur Rachel...

-Moi aussi... Avouais-je. Mais j'ai confiance en notre justice. Viens maintenant, on nous attend à la voiture...

Je déteste devoir le brusquer ainsi mais nous n'avons pas le choix. Nous avons rendez-vous au tribunal dans un peu plus d'une heure et nous avons encore tout le trajet à faire jusqu'à Santa Barbara. Nous allons dire au revoir aux enfants. Je sens déjà les larmes venir alors que Michael les enlace chacun leur tour. L'on sent qu'il leur dit au revoir une dernière fois, c'est une des choses les plus déchirantes à laquelle j'assiste. Et hélas il n'a pas tord de faire cela en ce jour de verdict... La justice n'est malheureusement pas infaillible, une erreur judiciaire est malheureusement toujours possible... Et je ne parle même pas de la corruption! Cette idée nous hante tous, surtout en voyant à quel point des gens comme le procureur Tom Sneedon s'acharnent sur mon mari depuis des années avec l'espoir de le voir partir en prison. Ce dernier s'est d'ailleurs fait prendre à présenter des preuves falsifiées au tribunal à l'encontre de Michael, alors pourquoi pas corrompre les jurés... Heureusement que notre avocat principal, Thomas Mersereau, a démasqué la supercherie et Sneedon a eu l'air bien bête devant le juge et les jurés. D'ailleurs il risque bien de se retrouver avec une enquête à son sujet sur le dos vu son grave délit de présenter des preuves falsifiées devant un tribunal, surtout venant d'un procureur.
Leila, notre aînée, regarde Michael les yeux humides. Angela est aussi très émue, serrant fort son papa dans ses bras. Il faut dire qu'à leurs âges, c'est à dire quatorze et neuf ans et demi, elles étaient assez grandes pour comprendre la situation, surtout que les médias ne cessaient d'en parler. Nous leur avons alors tout expliqué, ne voulant pas leur mentir... Seul Brandon et Peter, cinq ans, ne savent pas grand chose de l'affaire, encore trop jeunes pour comprendre.

-Papa... Soupire Angela tout en enlaçant Michael avec Leila.

-Mes filles... Murmure ce dernier.

-Papa, promets nous que tu vas rentrer. Demanda alors Leila, les yeux pleins de larmes.

-Je... Hésita Michael, la voix tremblante, ne pouvant malheureusement être sure de rien.

-Promets le nous s'il-te-plait... Insista-t-elle. Promets nous que tu vas rentrer à la maison...

-Je vous le promets. Finit-il par articuler, embrassant ensuite leur crâne. Je vous aime tellement...

-Nous aussi on t'aime. Répondit Angela. Rentre vite s'il-te-plait...

Michael lui promets de revenir rapidement avant d'aller dire au revoir aux jumeaux. Je vais à mon tour enlacer mes enfants, promettant aux filles de revenir à la maison avec leur père. Nous allons ensuite nous installer dans la voiture, direction le tribunal. L'ambiance est lourde, personne n'ose parler. Tous craignons le pire: que Michael soit condamné à tord, après presque cinq mois à se battre pour prouver son innocence...

Ces derniers mois avaient été des plus difficiles pour nous. Jusqu'en 2005 tout était encore relativement calme. Nous avions pu reprendre une vie à peu près normale. Michael avait même des projets en tête comme produire une adaptation cinématographique de They cage the animals at night, livre autobiographique de Jenning Michael Burch sur son enfance quelque peu chaotique, balloté de famille d'accueil en famille d'accueil ou foyer. Michael l'avait même rencontré et interviewé l'an dernier à Neverland, mais le projet fut malheureusement abandonné suite aux accusations. À part cela notre vie était calme, si ce n'est que Michael ne pouvait pas quitter le territoire, son passeport étant toujours confisqué par la police. Nous avons tout de même pu nous rendre à des événements ayant lieus dans le pays comme des cérémonies, dont une ou Michael a été récompensé pour son œuvre humanitaire. Mais malgré ce calme l'ombre de l'affaire Arvizo planait toujours... En janvier 2004, lors d'une première audience préliminaire, Michael a été notifié de sa mise en examen et inculpé de sept chefs d'accusations pour pédophilie auxquels il a plaidé non coupable. Au fil des mois se sont rajouté trois autres charges et d'autres pour des offenses mineures comme servir de l'alcool à un mineur de moins de quinze ans, ce à quoi il plaidait toujours non coupable. En tout Michael se retrouvait avec quatorze charges qui, si il était reconnu coupable, pouvait le faire condamner jusqu'à vingt ans de prison. Neverland a été ensuite perquisitionné une nouvelle fois en décembre, la fois de trop. Depuis mon pauvre mari ne supporte plus de vivre ici. Pour lui Neverland a été violé, souillé, dépouillé de son innocence à cause de toute ces accusations. Ne se sentant plus chez lui, nous avons donc pris la lourde décision de quitter ce si bel endroit une fois le procès terminé... Un coup terrible pour lui qui avait tant donné pour faire de ce lieu un endroit magique et merveilleux. Mais je ne peux que le comprendre. Si c'est ce qu'il faut faire pour qu'il se reconstruise alors nous le ferons... Moi même je me sens parfois mal ici, Neverland étant maintenant associé à un piège pour pédophile...

Puis il y a eu ces plus de quatorze semaines de procès... Les jurés ont été sélectionnés en janvier, la première audience ouvrant le bal a eu lieu le vingt-huit février. À partir de ce moment là nous sommes tous allés au tribunal chaque jour de la semaine hormis les weekend et certains jours exceptionnellement fermés. Ce fut les pires moments de notre vie, surtout pour Michael qui subissait les plus horribles humiliations. Sans rien dire il écoutait l'accusation le présenter comme un pédophilie qui n'en n'était pas à son premier coup d'essai. Le juge avait même accordé à l'accusation le droit d'utiliser d'anciennes affaires judiciaires afin d'incriminer Michael, dont l'affaire Chandler. June, la mère de Jordan, fut d'ailleurs appelée à la barre comme témoins par l'accusation, mais n'a rien apporté de pertinent à cette dernière. Jordan, lui, à refusé de participer à quoique ce soit et n'a d'ailleurs plus revu sa mère depuis l'affaire il y a plus de dix ans maintenant. Il est parti refaire sa vie après avoir pu se libérer de la tutelle de ses deux parents judiciairement. Martin Bashir fut aussi appelé comme témoin de l'accusation et son maudit documentaire, sûrement un, si ce n'est pas le point de départ de tout nos problèmes... Ce lâche ne reconnaissait toujours pas ses tords. Il ne daigna même pas répondre une seule fois aux questions de la défense... Nous avons aussi eut droit aux accusations d'anciens employés du ranch, mais la défense réussit à leur faire avouer, soit des mensonges ou incohérences, soit à mettre en lumière le fait que certains vendaient de fausses histoires sordides sur Michael à la presse, voir furent condamnés dans le passé pour certains pour avoir volé et vendu des effets personnels de Michael. Nos avocats, surtout Mersereau, firent d'ailleurs un travail incroyable qui mirent à mal chaque tentative de l'accusation d'incriminer mon mari. Ainsi ils révélèrent le passé de fraudeuse professionnelle de la mère de Gavin, adepte des fraudes et des plaintes calomnieuses. Ils réussirent à faire avouer à Star, le frère de Gavin, avoir menti lors d'une précédente affaire de fausses accusation. Et même Gavin avait admis ne plus se souvenir exactement de certains faits après que Mersereau l'ait confronté aux incohérences et contradictions de son récit face à celui de son frère. D'ailleurs, la présumée victime avait réussi l'exploit de présenter au juge et aux jurés plusieurs versions différentes de son histoire en une seule audiance! Tout cela plus le récit de la mère qui ne tenait pas debout, autant vous dire que l'accusation fut bien mise à mal.

Mais malgré toutes ces petites victoires en faveur de Michael, ce dernier tenait de moins en moins le coup physiquement et psychologiquement... Plusieurs fois nous avons dû le faire hospitaliser en urgence car il ne s'alimentait et ne buvait plus, devenant presque parano et croyant que sa nourriture était empoisonnée. En mars, il se blessa également sérieusement au dos et au niveau des poumons suite à une mauvaise chute dans la salle de bain un matin. Nous l'avions alors emmené une nouvelle fois à l'hôpital afin d'être soigné. Mais il fallait que cela arrive le jour où Gavin était entendu par le juge Melville, en charge de l'affaire... Ce dernier fut très énervé de l'absence de Michael et cru évidement que ce dernier fuyait, ou quelque chose dans le genre. Malgré les protestations et explications de Mersereau qui nous attendait au tribunal, le juge n'y croyait toujours pas et menaça même de faire arrêter Michael et d'annuler sa caution si il ne se présentait pas dans l'heure. Afin d'éviter que Michael ne finisse donc en détention provisoire jusqu'à la fin du procès, nous n'eûmes pas d'autres choix que de quitter précipitamment l'hôpital sans même prendre le temps de retourner à Neverland afin que Michael puisse se changer. Ce dernier est donc apparu en pyjama au tribunal avec plus d'une heure de retard, ce dont Sneedon et surtout la presse n'hésitèrent pas à se moquer...

La presse alors... Nous y étions malheureusement habitués, mais cela dépassait l'entendement. L'on ne cessait de présenter Michael comme coupable et tout était bon pour faire vendre. Ainsi certains journaux ne parlait que de l'accusation, jamais de la défense, ou alors écrit dans un coin, en dernière page du journal, comme ça peu de gens y feront attention et le liront. Certains déformèrent des éléments importants de l'affaire afin de détériorer l'image de Michael et de faire du sensationnel: l'on vit les magazines pornographiques de Michael saisis lors des perquisitions devenir dans certains médias des photos pédopornographiques, etc... Sans compter que certains insinuaient que Michael me trompait vu qu'il possédait ce type de magasines. En réalité j'étais au courant que Michael avait ce genre de choses, mais il ne les touchait pas, du moins pas quand j'étais avec lui. Comme il me l'avait expliqué c'était des choses qu'il regardait quand il avait envie mais que je n'étais pas là à cause de mon travail, étant parfois absente pendant plusieurs semaines. Un peu surprise, voir vexée au départ, je ne pouvais que le comprendre un peu au final. Comme tout le monde il avait des besoins, et il fallait bien qu'il les comble même quand nous n'étions pas ensemble pour le faire... Et puis au final, notre vie sexuelle ne regarde personne mais bon, ça, la presse ne le comprendra sûrement jamais...
Certains journalistes comme Oprah Winfrey consacrèrent bizarrement des émissions spéciales dédiées à la pédophilie lors du procès, soit disant pour alerter et faire de la prévention auprès des gens. Un lynchage médiatique aussi honteux que dur à supporter pour Michael... Heureusement qu'en plus de notre famille et de nos amis il pouvait compter sur ses fans. Ils étaient des centaines à venir le soutenir chaque jour devant le tribunal où à lui envoyer des lettres de soutient. Michael prenait toujours le temps de les remercier en les saluants ou en leur adressant quelques mots lors de conférences de presse. Ils étaient d'ailleurs tout aussi nombreux à être présents alors que nous arrivions devant le tribunal. Nous sortions de la voiture, accompagnés des parents de Michael que nous avions récupéré en chemin. Nos avocats étaient déjà là à nous attendre. Ils tentèrent de nous rassurer, surtout Michael qui restait silencieux.

-Tout va bien se passer monsieur Jackson. Lui dit Thomas d'un ton rassurant. Ayez confiance, vous allez vous en sortir.

-Merci... Souffla-t-il.

Timidement, je le pris par la main et entra dans le bâtiment. Après les habituelles vérifications d'identité et fouilles, nous allons prendre place dans la salle. Cela me faisait toujours mal de ne jamais pouvoir m'assoir à côtés de mon mari qui était assis sur le banc des accusés avec ses avocats. Il était toujours assis sans rien dire, calme. C'était presque on oubliait sa présence! Les seules fois ou on l'entendait étaient pour répondre aux questions du juge ou de l'accusation. Il lui arrivait aussi de pleurer silencieusement quelques fois, torturé par ses douleurs aux dos que l'on devait surveiller de près. Il faisait malgré tout tout son possible pour rester digne et ne pas donner la satisfaction de craquer devant l'accusation ou la presse. Je ne pouvais qu'être fière face au courage de mon mari qui voyait aujourd'hui sa vie être mise en jeu. J'ai terriblement peur pour lui... Et si il y avait une erreur judiciaire? Qu'il était condamné à tord? Je ne préfère même pas imaginer... Je ne veux pas que mes enfants perdent leur père, et ce dans tous les sens du terme. Je le connais, il ne supporterait pas la prison... Il s'y laisserait mourir, tenterait surement de mettre fin à ses jours si ce ne sont pas les autres détenus qui le lui font... En prison il ne vaut mieux pas que cela se sache que l'on est condamné pour pédophilie ou tout autre acte de cruauté sur des enfants... Il n'est pas rares que des prisonniers aient battus voir même tués des détenus condamnés pour cela. D'ailleurs c'est en partie à cause de ça qu'on nous a informé que, si Michael était condamné, il serait détenu dans une aile spéciale de la prison du comté de Santa Barbara, celle au niveau des cellules d'isolement. Cette partie de la prison serait même privatisée pour lui afin d'éviter tout incident. Il y passerait vingt-trois heures par jour, l'heure restante étant dédiée à la promenade quotidienne. L'idée de voir mon mari là-bas, en uniforme de détenu, nous tue tous. Il est innocent, il ne mérite pas un tel traitement... Je prie au miracle alors que les jurés et le juge prennent place dans la salle.

Une des jurés prend la parole. Le moment tant attendu est arrivé... Après presque quatre mois de procès et sept jours à délibérer, le jury allait enfin rendre son verdict. J'ai déjà les larmes aux yeux, craignant le pire... Je fixe mon mari qui reste calme malgré l'angoisse qui doit le dévorer. Et dire que c'est peut-être la dernière fois que je le vois...
La jury, après une rapide présentation des faits, annonce la première charge. Mon coeur bat à tout rompre, j'en ai presque mal tant il tape fort. Katherine, Joe, et tout les autres membres de la famille Jackson attendent tout comme moi dans un silence pesant le verdict.

Non coupable.

J'écarquille les yeux, croyant rêver. Non coupable... Elle l'a dit! Au dehors nous pouvons entendre les cris de joie des fans, le verdict étant diffusé en direct dehors et à la télévision. Un véritable show médiatique... Mais ce n'est pas le plus important. Michael venait d'être reconnu innocent pour la première charge. Mon coeur recommence son petit numéro alors qu'on annonce la deuxième charge.

Non coupable.

Troisième charge.

Non coupable.

Quatrième.

Non coupable.

Et cela continu, je crois rêver. Non coupable. Non coupable. Non coupable. Les larmes commencent à couler sur mes joues, n'arrivant pas à y croire. Certains membres comme Katherine pleurent également alors que la liste des charges continue, Michael étant à chaque fois reconnu non coupable. Ce dernier ne peut non plus retenir ses larmes qu'il essuie avec son mouchoir. Une de nos avocate le fait également tandis que Mersereau ne peut que sourire, lui aussi visiblement ému. Michael est innocenté des dix charges d'abus sexuels sur mineurs, le plus gros des accusations. Il ne restait plus que les charges mineures qui pouvaient être condamnées d'une amande, de peines avec sursis voir de probation, un temps de surveillance et de mise à l'épreuve pouvant éviter et remplacer ainsi une possible peine d'emprisonnement. Mais même si ces charges pouvaient être faiblement condamnées, personne ne voulaient que Michael soit reconnu coupable de quoique ce soit, qu'il se retrouve avec un casier judiciaire comme un criminel... Le verdict ne tarda pas à tomber, closant ainsi ce procès et cette affaire Arivzo plus de dix-huit mois après le début de l'affaire et après presque quatre mois d'un long et épuisant procès...

Michael était reconnu à l'unanimité non coupable sur l'ensemble des charges.

Coup de marteau du juge. Fin de la séance et du procès.

Non coupable sur l'ensemble des charges.

Michael est relaxé, innocenté.

Michael est libre.

Michael est innocent.

Michael rentre avec nous à la maison.

Lies run sprints but the truth runs mararhons.