Chapitre 17
J'ouvre doucement les yeux et remarque qu'il fait déjà jour. Je m'étire puis quitte mon lit pour aller ouvrir la fenêtre de la chambre, sentant un petite brise fraîche caresser mon visage. Dieu, que ça fait du bien de! Cela me réveille un peu. Je contemple le jardin dont le sol se recouvre de feuilles mortes de jours en jours tout en repensant aux événements de la veille .J'ose me demander si je n'ai pas rêvé tout ça mais je ne peux que constater le contraire, ce qui me fait sourire. Mais la faim commence à me tirailler et me tire de mes pensées. Je quitte alors la chambre et me dirige vers la cuisine en faisant le moins de bruit possible afin de ne pas réveiller ceux qui dorment encore. Je constate que je suis visiblement la seule qui ne dort plus, ne croisant personne. J'allume la machine à café et le temps qu'elle prépare ma boisson, je me prépare des tartines. Je m'installe non pas dans la salle à manger mais à la petite table de la cuisine située juste à côtés de la fenêtre pour pouvoir regarder dehors et commence à prendre mon petit-déjeuner tranquillement. Il fait rudement beau pour la saison dit donc! J'avais oublié à quel point le climat californien était bon même en automne.
Alors que je mange j'entends soudain des bruits de pas venant de l'escalier. Je réfléchis à qui ça peut bien venir et me tourne en direction du couloir. La personne en question entre dans la cuisine et n'est autre que Michael! Il sourit en me voyant, ce à quoi je réponds en lui rendant son sourire.
-Déjà debout? Me demande-t-il en s'avançant vers moi.
-Oui! Bien dormi? Demandais-je à mon tour.
-À merveille! Et toi?
-Plutôt bien!
Il m'attrape doucement par le menton pour me fair lever la tête afin de se pencher pour m'embrasser. Je rougis et ferme les yeux. Ça fait bizarre de pouvoir se dire bonjours en s'embrassant et non plus en se faisant juste la bise... Il va falloir que je m'habitue à ce genre de choses maintenant qu'on sort ensemble, mais je sens que je vais très vite m'y habituer! Michael fini par décoller ses lèvres des miennes et part s'accouder à un des plans de travail de la cuisine situé juste en face de moi.
-J'ai rien de prévu aujourd'hui. Me dit-il avec enthousiasme. On pourra donc profiter de la journée entière rien que nous deux!
-Vraiment? Demandais-je, agréablement surprise. Génial!
-Tu aimerais faire quelque choses en particulier?
-Heu... Je n'ai pas vraiment d'idées là maintenant... Hésitais-je, réfléchissant à la question. Et toi?
-Je pensais que rester à la maison à ne pas faire grand choses ce serait peut être un peu ennuyeux donc j'avais pensé à une petite sortie rien que tout les deux. Me propose Michael.
-Pourquoi pas! Approuvais-je. Quoi donc comme sortie?
-Et bien je suis en train d'y réfléchir en fait! Dit-il. Je ne sais pas ce qui te ferait plaisir: Cinéma? Ballade en voiture ou en moto? Restaurant?
-Attends,attends! L'interrompis-je. Tu viens bien de dire ballade à moto là?
-Oui, pourquoi? Demande Michael intrigué par ma rection visiblement.
-Tu as donc une moto, on est d'accord? Continuais-je de le questionner.
-Non! Quand je fais une ballade à moto j'utilise une bicyclette, tu ne savais pas? Me répondit-il avec sarcasme pour se moquer de moi et de ma question qui était stupide, je l'accorde.
-Ahah! Très drôle! Ironisais-je. Non, plus sérieusement, tu as donc une moto et tu ne m'as rien dit?
-Pourquoi? T'as un problème avec les motos? Me demande-il, arquant un sourcil.
-Mais j'adore faire de la moto! Lui répondis-je avec enthousiasme. Ça va faire je ne sais combien de temps que je n'en n'ai pas conduite une!
-Vraiment? Alors on ferra alors une petite ballade à moto si tu veux!
-Tu es d'accord? Demandais-je.
-Bah oui! Répondit-il d'un air amusé.
-Oh! Merci Michael! M'exclamais-je, enchantée par ce programme.
-Mais de rien! Dit-il en venant m'embrasser la joue.
Je souris tandis que Michael me me pique ma tasse de café tente de s'en aller discrètement avec, ce qui est raté vu que je le vois faire.
-Eh! Michael, rends moi mon café! M'exclamais-je.
-Pas la peine, tu es déjà assez réveillée! Me dit-il en rigolant et se dirigeant vers le salon.
Mon café... Je lève les yeux au ciel et termine mon petit déjeuner avant de monter à l'étage pour me préparer. Je croise par hasard Amanda qui vient visiblement de tout juste se réveiller. Je pouffe de rire en voyant ses cheveux noirs tout emmêlés qui lui tombe sur le visage.
-Jolie coupe de cheveux! Lui dis-je.
-La ferme... Plaisante-t-elle. Alors, tu as pu voir ton prince charmant où il dort encore?
-Oui, il est déjà réveillé.
-Vous avez prévu de faire un petit truc en amoureux aujourd'hui? Me demande-t-elle avec un petit sourire malicieux.
-Heu... Oui... Répondis-je, un peu gênée de devoir la laisser seule. J'espère que ça ne te dérange pas si je t'abandonne aujourd'hui?
-Pas du tout! Me rassure-t-elle. Je ne vais quand même pas t'empêcher de profiter de ton petit ami! Allez, fonce te préparer pour qu'il fonde en te voyant! Allez! Allez! Plus vite que ça!
Cette fille recommence à me pousser jusqu'à ma chambre en gloussant avant de partir prendre son petit déjeuner. Je commence de mon côté à faire le tri dans mes affaires afin de trouver une petite tenue sympa et jolie. J'enfile un jean noir, un t-shirt rayé blanc et bleu, mes bottines noires et mon blouson en cuir. J'attache mes cheveux, me maquille et me parfume un peu. Voilà! Je suis prête! Quand je descends dans le salon pour rejoindre Michael je croise Katherine, Joe et Amanda qui discutent tranquillement. Nous nous saluons tous en souriant, surtout Amanda qui me lance un regard malicieux en me disant de bien en profiter avec Michael. Je me demande si elle a parlé de la relation entre Michael et moi aux parents de ce dernier...
Je retrouve Michael dans le jardin. Il fait toujours aussi beau et il y a un petit peu de vent. Il m'attend en tenant deux casques à la main devant la fameuse moto qui n'est autre qu'une Yamaha SR 500 noire. Mon dieu, trop la classe! J'en avait une comme ça quand je vivais encore en Californie!
-Wouah! Ça c'est de la bécane! M'exclamais-je.
-Elle te plait? Me demanda Michael.
-Et comment! Répondis-je avec un large sourire. J'en avais une comme ça avant de quitter la Californie. La nostalgie!
-Sérieux? S'étonna-t-il. J'ignorais que tu étais tellement fan de ça!
-J'en fais depuis l'âge de dix-sept ans mais ça va faire presque quatre ans que je n'ai plus chevauché une telle cylindrée! Expliquais-je. Ça va changer de mon vieux scooter!
-Tu m'étonnes dans ce cas! Plaisanta-t-il avant de me tendre un des casques. Allez, enfile ça et montre moi ce que tu sais faire!
J'obéis et enfile mon caque avant d'enfourcher la moto. Michael se place derrière moi et se tient à moi, enroulant ses bras autour de ma taille. Je démarre avec une petite appréhension. J'espère que je vais me rappeler comment on conduit un tel truc... Le moteur se met à vrombir. Je me retourne pour regarder Michael en souriant.
-Prêt? Lui demandais-je.
-Prêt! Me répondit-il avec enthousiasme.
Je regarde la route et mes souvenirs me reviennent. Je commence à rouler et nous quittons la maison, prêts à sillonner les routes californiennes. On se hâte de quitter la ville pour nous diriger sur l'autoroute. Il n'y a pas beaucoup de monde ce matin, c'est parfait! Je roule et accélère jusqu'à la vitesse maximale autorisée. Cette sensation de vitesse et de liberté, ça faisait si longtemps... Michael et moi crions de joie, on dirait deux enfants à DisneyWorld!
-Wouhou!
-On est les maitres de la route! S'écria Michael à pleins poumons.
Je ris mais reste concentrée sur la route. J'ai l'impression de redevenir adolescente! Je me revois à dix-sept ans en train de sillonner les routes le soir après les cours pour me détendre. Je me rappelle je faisais majoritairement les mêmes trajets mais j'espérais toujours pouvoir prendre la route un jour, comme ça, sans savoir précisément où aller, juste répondre à l'appel de l'aventure et de la liberté. J'éprouve en ce moment cette même euphorie mais elle est encore plus intense que quand j'étais adolescente. Avant je sillonnais les routes souvent seule, maintenant c'est en compagnie du garçon que j'aime! Que demander de plus? Le monde autours de nous n'existe plus. Il n'y a plus que nous deux, la route, l'aventure et le vent de la liberté qui fait voler nos cheveux. Je peux sentir Michael me serrer contre lui et poser sa tête sur mon épaule. Je lui jette un rapide coup d'œil en souriant avant de me re-concentrer sur la route.
-Tu te débrouilles vraiment bien! Me dit-il.
-Merci! Répondis-je. Au retour ce sera à toi de me montrer tes talents en conduite!
-Pas de problème! Acquiesce-t-il.
Pendant presque deux heures nous roulons sur les routes californiennes. Nous finissons par nous arrêter à une petite station service pour faire le plein et nous acheter des sandwichs car il était bientôt midi, la faim commençant à se faire ressentir. Comme il n'y avait personne, on n'avait pas trop peur de croiser des fans ou des paparazzis. De plus avec son casque, dur dur de le reconnaitre. Nous dégustions ensuite notre déjeuner en nous baladants sur le petit chemin de promenade situé juste à côté de la station, profitant du calme qu'il offrait.
-En tout cas tu m'impressionne Rachel. Me dit Michael tout en marchant. Tu te débrouilles vraiment bien!
-Je te remercie. Répondis-je, touchée par ses mots. Je ne pensais pas que je me rappellerai aussi vite de comment on fait pour conduire ce machin. Ça va faire tellement longtemps que je n'ai pas conduit une moto comme ça!
-Pourquoi tu as arrêté? T'en avais bien une non? M'interroge Michael d'un air un peu étonné.
-Oui mais ce n'était pas vraiment la mienne. C'était celle de mon oncle. Expliquais-je avec un sourire nostalgique. Ma tante me l'a offerte pour mes dix-sept ans, quand je vivais encore chez elle.
Je me rappèlerai toujours ce jour où, en me réveillant le jour de mon anniversaire, ma tante vint me saluer en me disant d'un ton affectueux:
-Tu es presque une adulte maintenant, je crois qu'il est donc temps pour moi de t'offrir quelque chose qui symbolise ton futur envol dans la vie d'adulte. Va regarder dehors!
Ni une, ni deux, j'avais foncé dehors en pyjama comme une gamine qui se précipite en courant vers le sapin le jour de Noël pour chercher ses cadeaux. Je vis donc garée dans l'allée de la maison la fameuse Yamaha SR 500 de mon défunt oncle, un ancien motard mort dans un accident de voiture quand j'avais trois ans. Ma tante avait gardé sa moto en souvenir et quand j'avais découvert les joies de la motocyclette à dix-sept ans, je m'étais mise à convoiter cette merveille. Mais par respect pour ma tante je ne lui avait jamais demandé la moto de son défunt mari. J'économisais alors l'argent que je gagnais en faisant des petits boulots pendants les vacances, espérant ainsi pouvoir m'en acheter une. J'avais les larmes aux yeux en voyant ce magnifique cadeau et serra fortement ma tante dans mes bras.
-Je sais que tu adores conduire ce genre de véhicule et que tu te débrouilles aussi bien que ton oncle, donc cette moto te reviens de droit! M'avait-elle alors dit avec un large sourire. Bonne anniversaire ma grande!
Ce fut le plus beau cadeau d'anniversaire qu'on m'ai fait. J'en aurais passé des heures à conduire cette merveille seule ou avec mes amis de l'époque, dont Amanda qui m'a justement fait découvrir la moto quelques mois après mon arrivée en Californie. Ah! C'était la bonne époque avant certains problèmes...
-Rachel?
-Hein? Fis-je, un peu perturbée. Oh! Désolé!
Michael m'avait brusquement tiré de mes pensées. Je ne m'étais même pas rendu compte que je rêvassais...
-Ce n'est rien! Me rassura-t-il. Je voulais juste te demander un truc.
-Quoi donc? Demandais-je, intriguée.
-Pourquoi tu vivais chez ta tante et non avec tes parents, si ma question n'est pas trop indiscrète? Osa timidement me demander Mhichael.
Je ne sais pas trop quoi répondre à ce moment là. Je ne m'attendais pas à ce qu'il me pose une telle question... Mon cœur se serre rien qu'en essayant de réfléchir quoi lui répondre... Je ne le trouve pas du tout indiscret mais les réponses à sa question sont des souvenirs trop douloureux pour moi... J'en n'avais jamais parlé à quelqu'un d'autre qu'à Amanda. Mais Michael est mon petit ami, je peux donc lui dire je pense... Je soupire.
-Je "fuyais" ma maison pour pouvoir réaliser mes rêves... Dis-je alors d'une voix calme mais quelque peu faible.
-Comment ça? Demanda Michael un peu perdu.
Il me regarda d'un air surpris. Je m'assois sur un banc situé juste à côté du chemin et lui fait signe de venir s'assoir à côtés de moi. Il s'assit à mes côtés et me pris la main, m'invitant à me confier à lui. Je lui racontais donc la suite de l'histoire:
-Mon père est médecin et ma mère institutrice. Expliquais-je. Ils voulaient donc que je fasse des études longues, un métier en rapport avec la médecine, la loi ou autre. Mais je n'étais pas intéressée par ça. Je voulais travailler dans le monde du spectacle, du cinéma ou de la mode. Je n'étais pas intéressé par le fait d'être actrice, chanteuse ou autre mais par les métiers comme costumière, maquilleuse, etc... Ce genre de choses ou il faut avoir de l'imagination, créer, innover... C'est surtout ça qui m'intéressais là dedans. Mais mes parents s'y sont très vite opposés... Pour eux ce sont des voies incertaines mais surtout, comment dire... Inutiles? Bref, ils ne voyaient pas l'intérêt de ce genre de choses. Ils ne voyaient pas l'intérêt de "faire des études et avoir un diplôme juste pour savoir mettre du rouge à lèvres, de gâcher ma vie à faire un truc que n'importe quel idiot peut faire sans problème" comme ils disaient... Du coup j'ai dû batailler pour trouver un moyen d'aller dans l'école de mon choix car mes parents voulaient choisir à ma place. Par chance j'ai trouvé une bonne école en Californie mais, vu que je vivais à Washington, je ne pouvais y aller et de toute façon mes parents étaient en train de choisir une école pour moi... Puis finalement, quand on était en vacances chez ma tante, je lui en ai parlé et elle m'a alors proposé de m'héberger et de m'aider à financer les études que mes parents refusaient de me payer et en échange je l'aidais pour les taches ménagères et à gérer la boutique de vêtements qu'elle tenait pendant mes week-ends et mes vacances.
-Et tu es donc partie vivre chez elle? Supposa Michael, ce à quoi j'acquiesçais par un hochement de tête. C'est vraiment gentille de sa part d'avoir fait ça pour toi. Mes tes parents n'ont rien dit là-dessus?
-Oh si...
Je lâche un long soupire et baisse la tête, repensant à tout ce qu'il s'est passé. Ça date d'il y a un bon moment maintenant mais pourtant ça fait toujours aussi mal...
-Il y a eu une grosse dispute à ce sujet et ils ont tout fait pour me dissuader pour y aller. Continuais-je donc. J'ai quand même fait mes valises pour partir en Californie. Ils m'ont alors dit que je n'étais qu'un déception qui foutait ma vie en l'air et que si jamais je me retrouvais dans la merde, je ne devrais pas venir pleurer... Ils ont même dit qu'ils se demandaient si j'étais vraiment une Emerson...
Je sens soudainement les larmes me monter aux yeux. Ça me fait tellement mal ces mots là, même encore maintenant... Plus jamais ils ne m'ont quitté, comme des cicatrices qui ne disparaissent jamais... Je ne comprenais pas leur réaction. Bien sûre que je ne voulais pas les décevoir! Mais tout ce que je voulais c'était juste réaliser mes rêves... Je sens que je craque, les larmes commençant à couler sur mes joues.
-Rachel, non... Me dit doucement Michael en me prenant dans ses bras.
Je me blottis contre lui et cache mon visage, l'en fouissant dans le creux de son cou. Je ne veux pas qu'il me voit dans cet état...
-Ma pauvre Rachel... Me murmura-t-il tout en caressant mon crâne. Comment peut-on dire de telles choses à son enfant et vouloir l'empêcher de réaliser ses rêves? C'est injuste...
-Si ce n'était que ça... Murmurais-je entre deux sanglots.
-Quoi? Qu'est-ce qu'ils ont encore osé te faire? Me demanda-t-il d'un ton un peu inquiet.
-Ils n'ont même pas voulu venir me voir quand j'étais à l'hôpital...
-Qu'est-ce que tu faisais à l'hôpital? S'exclama presque Michael, choque et inquiet à la fois.
J'ose à peine y repenser... Mais je sens qu'il faut que j'en parle, peut-être que ça m'aidera à avancer. Je cache ça au fond de moi depuis trop longtemps... Je dois lui dire la vérité. Je n'ai plus vraiment le choix de toute façon...
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