Chapitre 49
Début avril 1990, dans une banlieue résidentielle de Los Angeles...
Rachel's POV
-Mon dieu, tata! Qu'est-ce que c'est encore ce truc? Demandais-je en éclatant de rire.
-Ma dernière trouvaille! Elle n'est pas belle? Me demanda-t-elle sur le même ton humoristique.
-Disons que c'est très coloré en rose!
-C'est pour ça que je l'ai prise! Ça rajoute une touche de couleur à mes tenues! Gloussa-t-elle.
-Mais tu as déjà des tenues de base très colorées tata! M'esclaffais-je. On dirait un arc-en-ciel avec cette perruque!
-Mais c'est beau un arc-en-ciel! Rétorqua-t-elle.
-Oui, mais là tu vas te faire remarquer comme pas possible dans la rue! Allez, enlèves moi ça! Essayais-je de la convaincre en riant.
Elle ria aussi et retira sa perruque rose, dévoilant son crâne chauve. Voilà depuis quelques temps maintenant que la pauvre est obligée de porter des perruques à cause de la chimiothérapie, cette dernière lui ayant fait perdre ses cheveux. Ce n'est vraiment pas une partie de plaisir tout cela, mais au moins elle guérit. D'ici la fin du mois, si tout va bien, elle retournera à l'hôpital pour se faire opérer. L'opération consistera à lui retirer son rein malade car inutilisable maintenant, et aussi afin d'éviter la propagation de toute cellule cancéreuse dans son organismes. Elle devra vivre avec un seul rein après mais les médecin disent qu'elle aura droit à une greffe si cela s'avérait nécessaire. Mais, normalement, un seul rein peut subir à faire fonctionner l'organisme correctement. J'angoisse à l'idée qu'elle se fasse opérer, mais si c'est le seul moyen pour qu'elle soit complètement guérie alors je laisserais les médecins faire tout ce qui leur semblent nécessaire. Malgré les épreuves, ma tante a gardé sa joie de vivre et son sens de l'humour. Elle arrive toujours à voir positif, même dans les moments les plus difficiles! Rien que cette histoire de perruques qu'elle est obligée de porter pour cacher son crâne chauve l'amuse! Elle en a même acheté une petite collection de couleurs et de coupes différentes.
-Comme ça je peut changer de tête selon mon humeur, et ça me coûte trois fois moins cher qu'un coiffeur en plus d'être rapide! M'expliquait-elle en souriant.
Ça me fait plaisir de la voir toujours aussi souriante. On dirait que rien ne peut briser son moral et son tempérament de battante! Elle est vraiment très courageuse, elle qui doit souvent aller à l'hôpital, parfois pendant plusieurs jours pour passer des examens et faire ses chimios, prendre tout un tas de médicaments... Et malgré la fatigue, la douleur et la maladie, elle reste souriante et pleine d'énergie. Je vais régulièrement la voir pour l'aider à la maison afin qu'elle ne se fatigue pas trop et pour lui tenir compagnie. Quand elle n'est pas trop fatiguée, je l'emmène faire un tour en ville afin qu'elle prenne un peu l'air car, la plupart du temps, elle est enfermée soit chez elle, soit dans une chambre d'hôpital... Le grand air lui fait d'ailleurs du bien, et cela nous rappelle de bons souvenirs comme quand on allait faire un tour en ville le week-end quand j'étais adolescente pour faire les boutiques ou juste boire un café.
J'aide donc ma tante à faire le ménage dans la maison et à préparer le déjeuner tout en l'obligeant à faire souvent des pauses car, à vouloir toujours tout faire, elle se fatigue rapidement...
-Ma chérie, on pourra aller se balader un peu cet après-midi? Me demanda-t-elle pendant que je mettais la table dans la salle à manger.
-Si tu n'es pas trop fatiguée, mais d'abord tu te reposeras un peu après le dejeuner. Lui répondis-je en souriant. Tu sais que tu dois faire attention à la fatigue tata!
-Oui docteur! Me répondit-elle avec amusement. Tu es vraiment une bonne infirmière tu sais?
-Infirmière ou docteur? Demandais-je sur le même ton.
-Oh, on va dire les deux!
Je termine de mettre la table puis on déjeuna toute les deux tranquillement, parlant de tout et de rien. Je lui raconte comment s'est déroulé le tournage de Maman j'ai raté l'avion! et toutes sortes d'anecdotes amusantes, notamment les farces de Mac. Ce gamin nous en aura fait voir de toute les couleurs! Mais c'est un gentil garçon au fond, il est juste très farceur pour nôtre plus grand malheur! Cela fit beaucoup rire ma tante, surtout le coup de l'araignée dans le sac à main. Moi, au contraire, j'ai bien cru que j'allais mourrir ce jour là! Je cherchais je ne sais plus quoi dans mon sac quand j'ai senti quelques chose de velue me grimper sur la main. Je l'ai vite retiré du sac et constaté avec horreur que j'avais une mygale qui avait grimpée dessus! J'ai jamais autant hurlé de ma vie! Je me souviens avoir balancé l'araignée et être sortie en trombe de la salle pour me réfugier derrière Michael. J'ai appris par la suite que c'était une farce de lui et Mac... Je suis passée de la peur à la colère et les ai poursuivit, prêt à leur tordre le cou! Et ce pauvre Michael qui, pour se faire pardonner, a dû m'inviter au restaurant le soir même!Qu'est-ce qu'on aura rigolé pendant ce tournage avec lui! C'était le bon vieux temps...
Après le déjeuner je fis la vaisselle tandis que ma tante alla se reposer dans sa chambre, se sentant un peu fatiguée. J'essaie de ne pas trop faire de bruit pour ne pas perturber son sommeil. Je nettoie et range les dernières assiettes, puis nettoie la cuisine avant d'aller m'affale sur un des canapés du salon. Je vais me reposer un peu aussi je crois... Je ferme les yeux et repense vite au programme de l'après-midi afin de ne rien oublier. J'emmènerais ma tante se balader un peu en ville si elle n'est pas trop fatiguée, puis j'irais rapidement lui faire ses commissions et l'aidera à préparer le dîner. Enfin, je la laisserais dormir et je retournerais à l'hôtel! C'est ça mon quotidien ces dernier temps. Je profite de mes quelques jours de vacances pour passer un maximum de temps à ses côtés. Elle traverse une période compliquée avec son cancer, je ne veux donc pas qu'elle affronte tout cela seule. Et puis, comme elle est fatiguée, elle a bien besoin de quelqu'un pour l'épauler au quotidien. Maintenant que j'ai du temps libre, je peux donc l'aider pleinement. En plus je n'ai plus Michael dans les pattes...
Michael...
Je sens le regret venir tel un coup de poignard en plein cœur. Je sens une larme couler le long de ma joue que j'essuie rapidement.
-Non Rachel, ne pense pas à lui! Pensais-je. Tu dois l'oublier maintenant. Tu trouveras mieux!De toute façon, vous êtes beaucoup trop différents...
Je repense aux derniers instants que j'ai passé avec lui... Cette violente dispute, ces cris, cette colère... C'était il y a un mois environ. Un mois que nous nous sommes séparés... Les remords me submergent. Je ne voulais pas qu'une telle chose se produise... Les larmes me montent aux yeux. Je fais tout pour chasser ces douloureux souvenirs de mes pensées, en vain.
Michael...
Je sens un main se poser sur mon épaule et me secouer doucement, manquant de me faire sursauter.
-Rachel, ma chérie, réveille toi! Murmura doucement ma tante.
Je me frotte les yeux. Elle me regarde avec son regard maternelle et son sourire bienveillant. Je lui souris en retour et me lève. Je me suis endormie visiblement... L'horloge fixée au mur me le confirme.
-Rachel, pourquoi tu as les yeux rouges? Me demande ma tante.
-J'ai les yeux rouges? Oh...
-Tu as pleuré c'est ça? Tu repenses à lui pas vrai? Me demande-t-elle avec un regard remplis de compassion.
Merde... J'espérais que cela ne se verrait pas. Je ne peux pas le nier en tout cas... J'hoche la tête pour confirmer ce qu'elle pense.
-Oh, ma pauvre chérie...
Elle m'enlace pour me consoler. Je me laisse faire, prenant sur moi pour ne pas craquer.
-Ne t'inquiètes pas ma chérie. Tout s'arrangera, j'en suis sûre!
-Non... Nous ne sommes plus ensemble tata... Soupirais-je. Et puis je ne veux plus le revoir! Il m'a fait trop de mal!
-Je sais Rachel, je sais... Me berça-t-elle. Mais je pense que tu devrais lui laisser une seconde chance.
-Après ce qu'il s'est passé? Pas question! Me braquais-je. De toute façon, je suis sûre qu'il est déjà passé à autre chose. Avec toutes les filles qui lui tournent autour, il a dû en trouver une autre...
-Tu es sûre qu'on parle du même homme? Me demanda-t-elle en arquant un sourcil. Je ne me rappelais pas que Michael était du genre coureur de jupons! Tu sais, je suis sûre qu'il pense à toi. Regarde comme il t'appelle souvent au téléphone et t'envoies des cadeaux! Il ne veut pas te perdre!
-C'est bien beau de m'offrir des cadeaux mais pourquoi il ne vient pas me le dire en face qu'il regrette alors? Rétorquais-je. Et puis il a arrêté de me harceler depuis plus d'une semaine tata. Il est sûrement passé à autre chose...
Je soupire et me retiens de pleurer en pensant à cette hypothèse cruelle mais très probable. Il a dû trouver quelqu'un d'autre à mon avis. Quelqu'un de mieux et qui saura le comprendre, pas comme moi... Ô pourquoi a-t-il fallu que les choses dégénèrent à ce point? Ma tante me tapote doucement le dos, me tirant de mes pensées:
-Tu sais, je pense que tu devrais laisser le temps faire ma chérie. Me conseille-t-elle de sa voix remplie de bienveillance. Le temps arrange toujours les choses. Laisse lui le temps ma chérie. Et toi, laisse toi le temps d'évacuer ta colère et ta peine. Ne t'inquiètes pas, tout s'arrangera entre vous. Vous vous aimez trop pour vous quitter comme ça!
Je souris nerveusement. Ses paroles me rassurent un peu, mais, au fond, je n'y crois pas vraiment... Je sens que je vais devoir apprendre à l'oublier pour de bon... Je reprendrais une petite vie banale, loin de son monde du show-business. Une vie banale et tranquille, trop tranquille... Et peut être qu'un jour je rencontrerais quelqu'un d'autre... Oui c'est ça, c'est ce qu'il se passera et cela vaut sûrement mieux pour moi.
Je remercie néanmoins ma tante pour ses bonnes paroles et, comme prévu, je l'emmène faire un tour en ville. Nous nous baladons dans les rues de Los Angeles, visitons quelques boutiques et allons boire un café comme au bon vieux temps, quand j'étais une adolescente pleine de vie et un peu espiègle. Ça me détends beaucoup, je retrouve le sourire. Puis nous allons faire les commissions et nous rentrons pour le dîner. Je lui prépare un bon repas pendant qu'elle se repose dans le salon. Enfin ça, c'est ce que je croyais! Alors que je vais voir si tout va bien de son côté, je la surprends en train de danser sur un de ses vinyles d'Elvis Presley, une de ses idoles!
-Mon dieu! Mais qu'est-ce que tu fabriques? Explosais-je de rire. Tu appelles ça te reposer?
-Mais c'est reposant ma chérie! Répliqua-t-elle avec un large sourire. Ça détend, et puis au moins je fais un peu de sport! Allez, vient danser un peu! Tu dansais toujours là-dessus quand tu étais plus jeune!
-Bon, d'accord! Abdiquais-je. Mais pas longtemps, sinon le dîner va brûler!
Je la rejoins sur la piste et danse quelques instants avec elle. Ça me fait plaisir de la voir rire et s'amuser ainsi, mais cela ne m'étonne guère venant d'elle! Elle a toujours aimé rire et faire la fête! Je la laisse finalement pour continuer à préparer le dîner, ce qui ne l'empêche pas de continuer de danser. Quel numéro celle là alors!
*
-Passe une bonne soirée ma chérie. Et sois prudente! Me demande ma tante en m'enlaçant.
-Bonne soirée à toi aussi tata! Et repose toi bien!
Je lui fais la bise et m'en vais jusqu'à l'arrêt de bus le plus proche, n'ayant plus de voiture maintenant. J'ai quitté Neverland en taxi et depuis, je me déplace en utilisant les transports en commun. Les seules fois où je conduis une voiture, celle de ma tante pour l'emmener en ville ou faire ses commissions. Ma vie a bien changé décidément...
Le bus arrive au bout de quelques minutes. Je grimpe à l'intérieur et m'installe à l'arrière. Il n'y a pas beaucoup de monde ce soir, tout est calme... Le bus circule à travers les rues de Los Angeles, s'arrêtant de temps à autre pour déposer des passagers et en récupérer d'autres. Au bout d'une vingtaine de minutes, je sors à mon arrêt situé non loin d'un petit restaurant où j'allais souvent avec ma tante quand j'étais adolescente. La nuit tombe petit à petit et la ville s'illumine. C'est si beau toutes ces lumières! Ça me rappelle les rues de New-York la nuit, mais sans les grands buildings. Ah, New-York! C'était aussi le bon vieux temps...
Je marche seule dans les rues de la ville, direction le petit hôtel où je dors depuis un mois environ. Il faut sérieusement que je pense à trouver un appartement moi... Ma tante m'a proposé de rester chez elle le temps que cela se fasse, mais je ne veux pas la déranger. Je passe devant les boutiques, les cafés et les restaurants bondés. Il y a également un petit studio d'enregistrement pas très beau à mes yeux. Quand je passe devant je ne peux m'empêcher de repenser à Michael, à quand il passait ses journées dans ce genre de bâtiments pour faire ses chansons. Ça me fait toujours un pincement au cœur...
-Rachel... Pensais-je. Il faut que tu passes à autre chose maintenant. C'est fini!
C'est fini...
Alors que je continue ma route, j'aperçois la porte du studio s'ouvrir. Je m'arrête, intriguée à l'idée de qui pouvait bien sortir d'ici. D'habitude il n'y a personne à cet heure-ci... C'est un vigile qui sors et mon visage pâli. C'est Bill... Et, comble de malchance, ce dernier me remarque et me regarde avec étonnement:
-Rachel?
-Bill...
-Qu'est-ce que tu fais là? Sourit-il largement. Ça va faire longtemps qu'on ne t'a plus vu!
-Je rentre à mon l'hôtel. Répondis-je un peu nerveusement. J'étais allée rendre visite à ma tante.
-Comment va-t-elle? Ça s'arrange sa santé?
-Oui! Elle commence doucement à aller mieux!
-C'est une bonne chose.Je suis content pour elle.
J'étais au fond contente de revoir Bill, mais je voulais partir à tout prix. Si il était là c'est que Michael devait l'être aussi... Et si il y avait bien quelqu'un que je ne voulais pas voir, c'était lui...
-Bill? Avec qui tu discutes?
Cette voix... Mon cœur se serra. Je vis soudain un homme sortir et je cris honnêtement que j'allais faire un malaise ou une crise d'angoisse. C'était Michael, à nouveau déguisé pour pas qu'on le reconnaisse dans la rue. Mais, malgré son costume, je pouvais reconnaître ses yeux perçants... Quand il me vit inévitablement, il s'arrêta net, étonné. Mon coeur battait à une vitesse folle, j'avais d'horribles palpitations et chaud. Je me sentais mal, terriblement mal...
-Rachel? Souffla-il finalement en s'approchant de moi, un timide sourire aux lèvres.
Seigneur... Que devais-je faire? Je ne pouvais même pas prendre mes jambes à mon cou, j'étais comme pétrifiée alors que je croisais son regard...
-Bonsoir... Dis-je d'un ton froid malgré moi, baissant le regard.
-Bonsoir. Me salua-t-il, l'air un peu nerveux. Je suis content de te revoir.
-Et bien pas moi.
Mon coeur se serra, regrettant déjà les mots. Je ne voulais pas lui dire de telles choses, mais je repensais à ce qu'il s'était passé le mois dernier. Il m'a fait trop mal, je n'arrive pas à passer au-dessus de ça... Je dois l'oublier de toute façon, il trouvera mieux que moi...
Michael soupire, mais il me regarde avec un air de regret.
-Écoutes... Hésita-t-il. Je sais que j'ai dit des choses qu'il ne fallait pas... Je... J'ai été stupide!
-Tu as été plus que stupide: tu as été con! Répondis-je sèchement.
-Je sais... Soupira-t-il, grimaçant. Je m'en veux terriblement Rachel... Je ne voulais pas que cela dégénère autant! Oh, je t'en supplie, pardonne moi!
-Je...
Je ne savais pas quoi faire. Il me regardais, l'air suppliant, désespéré. Je voulais le pardonner, mais en même temps j'avais de la colère en moi... Qui dit que tout cela ne recommencera pas si je lui pardonne? Non, je dois tourner la page... Ça ne marchera jamais entre nous. Nous sommes trop différents...
-Je ne peux pas... Tu m'as blessé comme pas possible Michael. Dis-je avec regret.
-Je sais, et je m'en veux pour ça! Répliqua-t-il d'un air sincère.
-Mike... Ça ne marchera jamais entre nous. Secouais-je doucement la tête. Tu avais raison, nous sommes trop différents...
-Rachel... Murmura-t-il, presque paniqué.
-Non Michael. Répondis-je d'élément. Je... Je ne peux pas... On ne peut pas...
Les larmes me montèrent aux yeux. Quelle horreur... Michael voulu me prendre doucement la main. Je reculais et, comme un réflexe, pris la fuite.
-Rachel! S'écria-t-il.
Je ne l'écoutait plus. Les larmes coulaient sur mes joues. Que s'est-il passé? Alors ça y est, tout est fini pour de bon? J'ai tout perdu... Je cours aussi vite que je peux tout en entendant Michael m'appeler, visiblement essayant de me rattraper et de me raisonner. Je traverse la route pour m'enfuir dans les rues d'en face, espérant me fondre dans la foule. J'aimerai tellement mourir actuellement, mourir plutôt que de souffrir...
-Rachel! Attention! S'écria soudainement Michael.
Je n'eu pas le temps de réagir à sa surprenante phrase qu'une lumière m'aveugla soudainement, m'obligeant à m'arrêter dans ma course. Qu'elle ne fut pas mon effroi quand je distinguais les deux phares de la voiture qui fonçais droit sur moi et son conducteur, horrifié, qui tentait de freiner, faisant crisser les pneus.
-Rachel! Se fit entendre le hurlement quasi hystérique de Michael, mon sors étant scellé.
Je sentis un énorme choc qui me projeta violemment sur le sol, et puis plus rien, le noir complet...
Alors ça y est? Tout est vraiment fini...
Bạn đang đọc truyện trên: Truyen2U.Com