Juin
1
Le mois de Juin avait toujours été très stressant pour les étudiants ; c'était la période des examens. Et c'était la première fois que Jeonghan voyait Seungcheol changer radicalement. Les amis du brun y étaient habitués depuis longtemps et rassuraient le blond qu'en à son état. Ce n'était que passager.
« Sois patient et après la publication des résultats des examens, il redeviendra normal.» lui disait Hansol sans même lever les yeux du roman qu'il lisait. Jeonghan lui jeta un regard sceptique mais choisit de ne pas insister.
C'est juste que voir Seungcheol si refermé le mettait mal à l'aise. Le brun ne quittait sa chaise que pour aller aux toilettes et ne parlait à personne ; il prenait à peine le temps de jeter un regard aux élèves qui le saluait et rien ne pouvait le déconcentrer quand il suivait les cours.
Jeonghan était arrivé en retard le premier jour de cours du mois de Juin et il n'avait pas eu le temps de saluer comme il se doit son petit-ami. Quand à l'inter-classe, il s'était approché pour le saluer, le délégué n'avait même pas répondu et continuait à lire ses fiches de révisions tout en recouvrant de son écriture brouillonne une feuille blanche. Jeonghan avait d'abord cru que Seungcheol lui faisait la tête mais Seungkwan lui avait expliqué la situation en l'emmenant plus loin.
« Il travaille toujours dur comme ça quand les examens sont proches. Il ne faut pas lui en vouloir, il veut juste avoir le plus de choix possible pour l'université.
- Il sait déjà vers quel métier il veut se tourner ?
- Depuis petit il parle de faire médecin en cabinet -et pas d'hôpitaux comme tout le monde. Et comme il sait que c'est dur, il y va à fond.
- Je vois... Merci, Seungkwan.»
Au bout de deux semaines, l'inquiétude de Jeonghan qui avait mis les voiles, était revenu au galop. Ce n'était plus juste leurs interactions qui avaient chuté mais aussi la santé du brun. Ils avaient passé leur oral et dès le lendemain, Seungcheol montrait des signes de faiblesse. Outre sa voix rocailleuse, ses yeux étaient brillant et ses lèvres sèches. Jeonghan supposait qu'il se surmenait beaucoup trop et il avait pris une décision en conséquent.
« Seungcheol ? Seungcheol ? Cheol ?» le brun ne réagissait pas et Jeonghan, agacé, lui arracha son livret de révision des mains. Presque simultanément, le délégué releva la tête, prêt à hurler sur la personne qui le dérangeait. Quand il s'aperçut que c'était son petit-ami, il prit un air hébété.
Le châtain lui caressa les cheveux en souriant dans l'espoir de calmer le brun. La magie opéra.
« Qu'est-ce qu'il y a Hannie ?
- Ça te dirait de passer à la maison ce soir ?
- C'est que... les examens ?
- J'ai quelques problèmes pour comprendre une leçon, tu penses que tu pourrais m'aider ?»
Jeonghan avait battu des cils quelques secondes pour amadouer Seungcheol et celui-ci n'avait pas su comment refuser. Satisfait, le châtain avait déposé ses lèvres rapidement sur la joue du brun et était partis se réinstaller à sa table. À la pause de midi, il avait contacté Madame Choi pour lui demander s'il était possible que Seungcheol passe la nuit chez lui et elle lui donna son accord. Monsieur Yoon fut plus dure à convaincre mais il accepta à condition que Seungcheol ne dorme pas avec Jeonghan.
Le soir, ils étaient rentrés ensemble et Monsieur Yoon les avait accueillis avec une tarte à la pomme –Jeonghan lui avait envoyé un message pour savoir s'il pouvait leur en fournir une– et du chocolat chaud.
Seungcheol avait été forcé de s'asseoir sur le canapé et Jeonghan l'avait enveloppé dans une couverture fine. Il lui avait dit : « Ce soir, tu te reposes !» et s'était posé à côté de lui avant de lui tendre une tasse et une part de tarte.
Le brun qui n'avait pas su comment réagir s'était laissé faire, le cerveau incapable de fonctionner correctement.
Jeonghan attendit que son père s'éclipse pour parler.
« Qu'est-ce que tu veux qu'on fasse ?
- Je... Mais où est ta mère ?» Effectivement, la quadragénaire ne s'était pas manifestée depuis un moment et c'est tout ce à quoi pouvait penser Seungcheol.
« Elle est à Séoul pour le travail mais elle rentre bientôt. Tu n'as pas répondu à ma question.
- Ah... On pourrait... Regarder la télé ?
- Bonne idée !»
Cela faisait trois heures qu'ils étaient assis sur le canapé et ils venaient d'achever de regarder le troisième épisode d'un drama sur un être surnaturel et sa jeune épouse.
Seungcheol somnolait, toujours enroulé dans la couverture mais cette fois-ci, il était complètement affalé sur Jeonghan. Le châtain lui murmura d'aller prendre une douche avant de définitivement s'endormir. Le brun s'exécuta et il grimpa les quelques marches d'escalier qui le séparaient de la salle de bain.
Il avait enfilé un t-shirt et un jogging appartenant à Jeonghan et celui-ci l'avait accompagné jusqu'à sa chambre pour que le brun puisse s'installer sur le matelas mit à sa disposition. Son petit-ami le couvrait tout en le prévenant qu'il allait aussi prendre sa douche.
Seungcheol avait totalement oublié les examens et se sentait beaucoup plus détendu. Il n'avait plus mal à la tête ni de coups de stress au cœur ; il ne ressentait plus l'urgence de devenir muet et de se plonger dans ses cahiers. Il avait l'impression quand une soirée à rien faire, il avait retrouvé un peu d'énergie.
Il réalisa qu'il ne savait pas ce qu'il serait advenu de lui si Jeonghan n'avait pas cassé son rythme infernale de révision.
« Merci, Jeonghan. » avait-il dit doucement au châtain quand celui-ci était revenu. Il lui avait sourit et s'était assis sur le matelas à côté de lui puis il lui avait caressé les cheveux.
«C'est bien de travailler mais il ne faut pas te surmener jusqu'à ce que ça affecte ta santé.
- Oui...
- Comme il reste deux épreuves, tu vas y aller doucement, OK ? Et on pourra même travailler ensemble si ça te dit.
- Ça m'a l'air bien.
- OK. Aller, dors.»
2
Hansol était content. Il s'était rendu à la pâtisserie dans la matinée et était tombé sur le gâteau préféré de Seungkwan ; celui à la mandarine. Il avait acheté deux parts et la vendeuse –qui avait clairement un faible pour lui– lui en avait offert une. Ensuite, Hansol était partit faire ce pourquoi il était réellement sorti de chez lui un samedi matin : acheter des snacks. Comme cela, il n'aurait pas à interrompre ses révisions pour descendre manger quand il aurait faim.
Il était descendu en ville en vélo et maintenant, il regrettait un peu. Parce qu'autant descendre la pente qui menait des habitations de luxe au centre ville était drôle à faire à vélo –surtout avec le vent dans les cheveux et une euphorie compressant le cœur–, autant la monter en traînant des sacs de course et un vélo n'était pas agréable.
Il faisait chaud et Hansol regrettait de ne pas avoir mis un haut sans manches ou même pris une casquette. Il transpirait à grosses gouttes et les sachets glissaient dans ses mains moites. Il se dit qu'il demanderait un verre d'eau à Seungkwan quand il s'arrêterait chez lui pour lui donner sa part de gâteau à la mandarine.
Hansol vit son martyr achevé quand il prit le dernier tournant avant la fin de la pente. Ensuite, la route serait droite et il n'aurait qu'à passer devant deux maisons avant d'arriver à celle de son petit-ami. Hansol passa enfin le portail de la maison des Boo et laissa à l'ombre son vélo et ses courses. Il s'avança jusqu'au porche et empêchant les parts de gâteau d'échapper à sa poigne, ouvrit la porte de l'autre main. Il s'avança et retira ses chaussures –sans défaire ses lacets, cette technique consistant à ne pas utiliser ses mains mais juste la dextérité de ses pieds- puis se dirigea vers le salon.
« Seungkwan ! J'ai acheté des parts de gâteau à la manda... » Hansol laissa échapper un petit cri de surprise quand il tomba nez à nez avec son petit-ami dans les bras d'une fille. Le sachet atterri au sol et les parts ne devaient plus être entières.
Le petit brun-roux, qui devait être pétrifié par l'arrivée soudaine de Hansol, n'avait pas retiré sa tête des cuisses de la fille. Celle-ci levait un regard intrigué vers l'américano-coréen, se demandant qui il était et ne comprenant pas non plus pourquoi l'ambiance semblait si lourde.
Hansol était dévasté. La fille était vraiment jolie et à côté d'elle, il devait ressembler à une pomme de terre ayant vécu les pires horreurs ; c'était peut-être pour cette raison que Seungkwan avait été attiré par elle. Elle avait une peau bronzée qui paraissait dorée aux rayons du soleil qui pénétraient la pièce par la baie vitrée, ses grands yeux marrons étaient encadrés par de longs cils épais, ses cheveux bruns étaient longs et ondulés et son ensemble bleu marine la seyait à merveille. Aucun doute sur le fait qu'elle était plus belle que Hansol.
« J'n'arrive pas à croire que tu me trompes. » dit-il, la voix rendue rocailleuse par les sanglots qu'il tentait d'étouffer « Tu aurais au moins pu rompre avec moi, quand-même... 'Fin, ça aurait fait mal, c'est sûr, mais moins que de découvrir que tu me trompe. » il s'assit au sol, ne sentant plus ses jambes « Et puis, je suis ton meilleur-ami avant tout et je ne veux que ton bonheur, alors si c'est avec elle, » l'américano-coréen désigna mollement la fille avec son menton. « je ne te retiens pas... »
Hansol se passa une main dans les cheveux puis saisit le sachet contenant les parts de gâteau et le déposa sur la table basse en face du canapé. Il prit garde à ne pas relever le regard pour éviter de ne pas regarder le couple toujours dans la même position –il n'avait pas envie de fondre en larmes et de paraître faible.
« Heu... Kwani , qu'est-ce qui se passe là ? » demandait la fille. Cela eut dont de faire réagir Seungkwan qui se leva du canapé au quart de tour. Il saisit la main de Hansol qui se stoppa dans sa progression vers la sortie.
Normalement, il se serait débattu pour continuer à fuir mais il espérait secrètement que le brun-roux lui demande pardon et de ne pas le quitter –et il aurait accepté avec joie, parce qu'il était faible face aux grands yeux de son petit-ami. Le brun-roux lui saisit les deux mains et chercha quelques secondes à capter son regard.
« Hansol... T'es débile ou quoi ? C'est ma sœur. » dit Seungkwan, un brin agacé. « Comment peux-tu penser que je puisse te tromper ?
- Je ne...
- En plus, c'est pas comme si tu ne l'avais jamais rencontré. Tu ne te rappelles pas de Seungmin et de Seungil ? »
Ah oui, les deux sœurs aînées de Seungkwan. Il se rappelait bien comment, à huit ans, le brun-roux avait passé une semaine à se plaindre d'elles après les vacances d'été qu'elles étaient venues passer chez leur père. Hansol n'avait pas vraiment pu se faire d'opinion sur les deux petites filles –tout de même nettement plus âgées que lui– puisqu'il avait plus passé son temps à les éviter –sa timidité maladive de l'époque n'aidant pas– qu'à leur adresser la parole.
« Pour ma défense, ça date d'il y a neuf ans... » murmurait-il en coinçant Seungkwan dans une étreinte ferme mais douce. Son visage était devenu brûlant par la honte d'avoir supposé que son petit-ami puisse le tromper. Il était cependant soulagé d'avoir mené de fausses hypothèses. « Tu sais que je t'aime, Hansol ? » il hocha la tête sans pour autant se décoller du brun-roux « Jamais je ne pourrais te tromper. » Hansol n'avait aucune envie de se décoller de Seungkwan et les deux garçons auraient pu rester dans cette position encore longtemps s'ils n'avaient pas été interrompus par une courte toux. Ils se tournèrent vers Seungmin, toujours assise sur le canapé.
Elle leur dit, avec cet air arrogant propre aux enfants Boo : « C'est beau tout ça mais est-ce qu'il est possible que quelqu'un m'explique c'est quoi le délire et ce qu'il y a dans ce sachet. »
« Donc... vous sortez ensemble et Hansol le trouillard (« Arrête de l'appeler comme ça Seungmin, ça date d'il y a neuf ans... ») pensait que tu le trompais avec moi ? Heureusement que vous êtes mignons ensemble sinon je t'aurais vivement conseillé de chercher mieux Kwani.
- Honnêtement, ma chère sœur, j'ai envie de t'arracher les cheveux pour ce que tu viens de dire. T'en connais beaucoup des mecs qui t'apportent ton gâteau préféré sans occasion spéciale et qui en plus usent de leurs charmes pour avoir une part gratuite ? J'crois pas, non.
- Tu fais vraiment ça, Vernoni (« C'est tout aussi mauvais goût que Hansol le trouillard... ») ?
- Heu... Je ne fais que sourire à la vendeuse ? »
Hansol observait la brune parler et parler et parler. Il n'arrivait pas à croire qu'il n'avait pas reconnu l'une des soeurs aînées de Seungkwan. Mais maintenant qu'il la regardait mieux, il reconnaissait les points communs qu'avaient les enfants Boo, notamment leur visage rond –même-si celui de Seungmin était moins marqué.
« Mais pourquoi Seungil n'est pas là ?» demandait Hansol après avoir remarqué l'absence de la seconde sœur. Seungmin bondit sur son fauteuil pour récupérer son téléphone sur la table basse.
« On avait convenu que je devrai lui passer un appel-vidéo une fois arrivée ici. Faites vous beaux, les enfants ! J'appelle !»
Puis la jeune femme se laissa tomber sur le canapé entre les deux adolescents. Quelques secondes plus tard, l'écran du téléphone affichait un visage similaire à celui de Seungmin. Celle-ci salua sa sœur qui le demanda comment s'était passé son voyage avant de se rendre compte qu'elle n'était pas seule.
« Coucou Kwani ! Oh, c'est qui à côté ?»
Hansol avait tenté du mieux qu'il pouvait de se cacher de l'autre sœur. Car si Seungmin se contentait de le fixer au loin et de l'appeler pour lui faire peur quand ils étaient plus jeunes, Seungil, elle, le coursait à travers la maison des Boo jusqu'à être rassasiée par son air terrifié. C'était une vraie terreur pour lui et elle avait même été la raison de quelques cauchemars les jours suivant leur départ de la petite ville.
Seungmin se leva du canapé pour que sa sœur est une meilleure vue sur le garçon. Celui-ci agitait la main en signe de salut.
Comment avait-il pu oublier ce monstre ?
« C'est Vernoni, Seungil !
- Hansol ! Comme tu as grandis !» le blond ne prit pas la peine de répondre, encore pétrifié par l'appréhension.
« Tu ne devineras jamais quoi, soeurette !
Je te présente le... Kwaninoni ! Ils ne sont pas trop mignon ensemble ?»
Il eut un silence et si Seungil n'avait pas réagi par une exclamation, Seungkwan n'aurait pas répondu par un « C'est d'un ringard, ne dites plus jamais ça.» et Hansol ne se serait pas enfoncé un peu plus entre les coussins du canapé.
L'américano-coréen observait les trois parents discuter vivement de choses et d'autres. De temps en temps, Seungkwan tapait ou attrapait le genoux de Hansol sans vraiment s'en rendre compte et au bout d'un moment, il finit même par s'appuyer contre lui. Cela ne gênait pas le blond de rester là s'en parler et juste regarder. Il n'était pas ce genre de personne à parler et parler et parler jusqu'à ne plus rien avoir à dire ; ça, c'était le rôle de Seungkwan. Et puis, il devait avouer que les enfants Boo étaient très distrayant.
« Oh, regardez-le fixer Kwani avec tendresse !» s'écria Seungil en gloussant. Immédiatement, les deux autres Boo se tournèrent vers Hansol et celui-ci, sentant tous les regards dirigés vers lui, sortit de sa torpeur. Il capta d'abord le visage légèrement rouge et inquiet de Seungkwan puis ceux rieurs des soeurs. « Il ne s'en rend même pas compte, c'est adorable.»
L'américano-coréen ne comprit pas la situation et fut surpris que les deux mains de Seungkwan vinrent rencontrer ses yeux violemment, l'empêchant de voir quoique ce soit. Le blond lâcha un petit cri de surprise et tenta de se dégager de la prise du brun-roux mains en vain, il n'y arrivait pas.
« C'est tellement embarrassant...» murmurait Seungkwan en appuyant tout son poid sur Hansol « Pourquoi tu ne te rends jamais compte que tu me regardes comme ça ?» Ce n'était pas un reproche, il semblait même amusé par cette manie qu'avait Hansol. Elle n'était pas récente puisque Seungkwan l'avait surpris à plusieurs reprises quand ils étaient plus jeunes et il n'avouerait jamais qu'il était toujours touché par ce regard.
3
Seungcheol n'avait pas dormi de la nuit. Il lui avait été impossible de ne serait-ce que penser à fermer les yeux tant le stress remplissait son corps de soubresauts et de petits piques de panique. Même s'il avait travaillé dur pour passer ses examens, il y avait toujours la peur d'avoir échoué qui flottait au dessus de lui et le fait que les résultats soient annoncés le lendemain n'arrangeait en rien sa situation.
A deux heures du matin, il avait appelé Jeonghan -qui avait alors ronchonné comme jamais- pour que celui-ci lui répète pour la énième fois que tout irait bien pour le délégué et vers trois heures, il était descendu dans la cuisine préparer un déjeuner complet -quand bien même il ne savait pas cuisiner- et le résultat avait été très mauvais. Son père l'avait rejoint dans la cuisine et l'avait envoyé se coucher en lui assurant que le brun devrait faire le ménage dans la cuisine plus tard dans la journée. Vers cinq heures, il avait mis la main sur sa vieille DS et avait participé à un peu moins d'une vingtaine de courses à Mario Kart. A six heures, sa famille commença à se réveiller et il les avait rejoint dans la cuisine dévastée. Sa mère lui avait passé un savon mais ils avaient fini par tous petit déjeuner ensemble dans le calme. Enfin, à huit heure, il quitta son domicile pour se rendre chez son petit-ami.
«Bonjour Seungcheol.
- Bonjour Monsieur Yoon. Comment allez-vous ?
- Mieux que toi vraisemblablement. Entre.»
Le quadragénaire invita l'adolescent à s'asseoir à la table de la cuisine sur laquelle reposait du café et des tranches de pain ainsi que de la confiture de framboise. Si Seungcheol n'avait pas déjà tenté de manger et s'il n'était pas toujours sous le joug du stress, il aurait bien demandé s'il pouvait en prendre.
Finalement Jeonghan apparu. Toujours en pyjama.
« Mais, Jeonghan !
- Oh, bonjour Cheol. Tu as une tête de déterré, tu n'as vraiment pas dormi cette nuit ?»
Pourquoi le châtain n'était pas prêt ? Ils étaient supposés partir dans cinq minutes pour arriver le plus tôt possible devant les grilles de leur lycée pour avoir directement accès aux résultats.
« On doit partir dans cinq minutes, Jeonghan...
- Qu... Quoi ?»
Le châtain tourna la tête vers l'horloge de la cuisine et poussa un petit cri de stupeur avant de remonter les escaliers rapidement. Il n'avait pas trouver le sommeil facilement hier soir et il avait dû attendre la première heure du matin pour s'endormir -et être réveillé par Seungcheol une heure plus tard. Même s'il paraissait tranquille à propos des examens, il n'était pas moins stressé que les autres.
Il redescendit une dizaine de minutes plus tard habillé –mais pas coiffé, il n'avait pas le temps pour ça. Entre-temps, Seungcheol avait tartiné de la confiture sur trois tranches de pains et Monsieur Yoon avait mis dans un petit thermos du chocolat chaud pour Jeonghan.
Les adolescents partirent.
Même s'il était encore tôt, il y avait déjà un grand nombre de personnes qui se tenait devant l'entrée du lycée et le duo peinait à se faufiler entre elles. Certains affichaient des mines réjouies et d'autres non ; certains se jetaient dans les bras de leurs amis et parents tandis que d'autres allaient se mettre à l'écart. Ces mélanges de réaction rendait Jeonghan nauséeux, il détestait ce genre d'atmosphère. Cependant, tous ses membres étaient remplis de cette énergie propre à l'excitation ; il n'arrivait pas à se contenir et il sentait ses bras et jambes trembler. Seungcheol, qui le tenait par la main, dû sentir les petites secousses puisqu'il raffermit sa prise sur celle-ci en s'avançant un peu plus dans le regroupement.
Finalement, le brun tira une dernière fois Jeonghan à travers la foule et ils arrivèrent tous deux devant le tableau des admis en dernière année de lycée.
« Là ! On est là !» dit Jeonghan en tapotant furieusement deux endroits d'un des tableaux. Seungcheol s'approcha plus près pour voir leurs noms et prénoms puis sourit. Le châtain eut un petit rire soulagé et il passa furieusement une main dans ses cheveux. Il bondit sur place en entraînement avec lui Seungcheol -celui-ci ne put retenir un gloussement.
« Il faut qu'on fête ça ! Je t'emmène manger une glace !
- Il n'est même pas dix-heure, Jeonghan...
- Le petit-déjeuner alors ?»
Seungcheol avait déjà bien mangé mais ce n'était pas le cas du châtain, alors il accepta.
4
« Je veux mourir.»
Wonwoo soupira en quittant son téléphone des yeux. Il posa celui-ci violemment sur le bureau à côté de lui et dit, agacé : « Non Jeonghan, tu ne veux pas mourir.»
Le châtain se redressa et jeta un regard noir à son ami : « Si. Si, je veux mourir. Qui ne veut pas mourir en sachant que la famille de son petit copain veut déjà le rencontrer ?
- Ce n'est pas si dramatique, je ne sortais même pas avec Mingyu quand j'ai rencontré ses parents...
- Woowoo (« Ne m'appelle pas comme ça...»), vous étiez des enfants et tu étais son meilleur-ami. C'est normal que tu aies rencontré sa famille aussitôt. Mais moi...
- Oui ?
- J'ai l'impression qu'ils nous ont déjà fiancé.
- Tous les vieux de la ville l'ont déjà fait...
- Sauf que eux ne me donnent pas l'impression que si je me foire, je rate toute ma vie !»
Jeonghan se laissa retomber sur son matelas et poussa un soupire dramatiquement exagéré. Il se tourna vers Seungkwan –qui n'avait pas lâché son téléphone des yeux, comparé à Wonwoo– et passa ses bras autour de celui-ci en geignant.
« Pourquoi personne ne fait tout un plat de votre mise en couple, à toi et Hansol ?
- Ses parents ont parié sur le temps que ça nous faudrait pour qu'on se déclare nos sentiments et Hansol a beau m'assurer que non, je suis sûr que ce ne sont pas les seuls à avoir fait ça...
- Et puis Jeonghan, il ne faut pas oublier qu'il s'agit de la famille Choi. Elle fait tout pour le bonheur de ses enfants et si l'un d'eux sort avec quelqu'un, tous les membres veut rencontrer cette personne.»
Jeonghan regardait Wonwoo puis son téléphone qui affiche toujours le message contenant l'heure et la date de sa rencontre avec la famille de Seungcheol. Ce n'est pas qu'il était embêté par le fait de rencontrer tous les membres des Choi, il avait juste peur de les décevoir. Et s'il ne correspondait pas à leurs attentes ? Et s'il se ridiculisait devant eux ? Pire encore, et si Seungcheol finissait par rompre avec lui parce qu'il avait eu honte ?
« Jeonghan... Si tu traînes, tu seras en retard.
- Les grands-parents de Seungcheol déteste les retardataires ! Trouvons vite une tenu que tu pourrais porter.»
Ça n'avait pas été difficile. Jeonghan avait un placard ridiculement plein à craquer de vêtements et il avait suffit que Wonwoo pioche au hasard un haut et un bas pour que le brun ait un ensemble correcte.
« Je devrai peut-être mettre quelque chose de plus... formel ?
- Vous allez déjeuner dans un jardin, pas dans un palace. Un t-shirt et un jeans, c'est suffisant.
- En plus il fait super chaud.»
Le noiraud arrangeait une mèche des cheveux de Jeonghan pendant que Seungkwan s'occupait de vérifier que la tenue n'avait aucun défaut. Le châtain n'avait pas taillé ses cheveux depuis longtemps et ceux-ci avaient bien poussé. Ils étaient quasiment redevenus aussi long qu'en début d'année scolaire.
« Rappelle-toi d'être poli et souriant. N'oublie pas d'être toujours prêt à aider et reste naturel.
- Oui, Seungkwan.
- Et le plus important, mets-toi tous les vieux dans la poche. Mise tout sur les tantes, ce sont de vrais cœurs tendres et faibles.
- Heu, OK. Merci pour les conseils,Wonwoo ?
- Je serais là pour dix-huit heures avec Hansol, essaye de tenir jusque là.» informait Seungkwan en poussant le châtain jusqu'à la sortie.
Jeonghan se tenait devant le portail de la maison des Choi, il entendait l'agitation qui emplissait les lieux. Il y avait des bruits de meubles en déplacement et des voix qui lui étaient en majorité inconnues.
Il prit quelques profondes inspirations et pressa le bouton de la sonnette. Pendant quelques secondes, la bâtisse se plongea dans un silence attentif et le châtain réitéra son geste. La porte d'entrée s'ouvrit et une jeune fille vint lui ouvrir la petite porte du portail.
« Bonjour ! C'est pour ?» demanda-t-elle en clignant des yeux aguicheuseument. Elle avait des cils très longs et épais. Jeonghan supposa qu'il s'agissait d'une des cousines de Seungcheol.
« Hum... Je suis, hum... invité ?
- Ah, Jeonghan, c'est ça ?
- Hum... Oui ?
- Pourquoi tu as l'air de douter de ta propre identité !» elle rit tout en l'entraînant dans le salon.
À peine avait-il franchi la porte qu'une dizaine de têtes s'était tournée vers lui. Jeonghan avait parcourus des yeux la foules dans l'espoir de trouver un des membres de la famille qu'il connaissait déjà mais en vain ; il n'y avait que des inconnus. Il sourit maladroitement et on déposa tout ce que l'on avait en main pour vernir le saluer. Chaque personne prit la peine de se présenter mais ce fut trop rapide et Jeonghan ne retenu aucun nom.
La pièce était –plus qu'habituellement– en désordre et beaucoup de meubles avaient été poussés contre les murs. La table du déjeuner avait été rallongée par une autre table et le tout était recouvert d'une longue nappe à motifs bleus. Des chaises dépareillées avaient été mises autour.
« Jeonghan !
- Madame Choi !»
Plusieurs femmes se retournèrent en pensant avoir été appelées puis continuèrent leurs activités. La mère de Seungcheol vint déposer un baiser sur chaque joue de l'adolescent tout en lui demandant comment il allait. Il prit aussi de ses nouvelles.
« Je suppose que tu veux voir Seungcheol.
- J'aimerai bien le saluer...
- Il est dans le jardin, il aide à monter les tentes.»
Jeonghan remercia –l'une des– Madame Choi et sortit de la maison. Dans le jardin, il y avait moins d'agitation. Quelques femmes et hommes s'agitaient autour de poteaux en plastique solide blanc et de toiles étanches de la même couleur. Seungcheol était occupé à mettre sur pieds l'une des barres avec l'aide d'un adulte. Jeonghan attendit qu'il finisse pour s'approcher de lui et lui tapoter l'épaule.
« Salut Cheol ! Ca va ?
- Hannie ! Bien et toi ?»
On ne laissa pas le temps à Jeonghan de répondre que l'on emmena son petit-ami plus loin pour s'occuper d'un autre poteau. Le châtain ne s'en sentit pas vexé, tout le monde semblait très occupé. Il retourna à l'intérieur pour voir s'il pouvait aider d'une manière ou d'une autre.
« Jeonghan est là !» dit la jeune fille qui l'avait accueilli au portail. Elle lui saisit le bras et le tira jusqu'au canapé. Un couple de vieilles personnes y était installé, à l'aise entouré de coussins. L'homme le salua d'un hochement de tête poli et d'un petit sourire rassurant. La femme n'en fit pas tout autant. Elle se contenta de le détailler de la tête aux pieds.
« Tu es le nouveau p'tit-ami de Seungcheol ?
- Oui, Monsieur.
- Comme tu as l'air gentil.» le vieil homme se tourna vers sa femme. "Il a l'air gentil, n'est-ce pas ?
- Il a les cheveux longs.»
De suite, Jeonghan porta sa main à sa queue de cheval basse et la fit glisser dans son dos pour la cacher. Il savait que les cheveux longs portés par un homme ne plaisait pas à tout le monde mais il avait espérer que ce ne soit pas la cas des grand-parents Choi.
Le grand-père rigola à l'attitude de sa femme puis dis en lui tapant l'épaule de manière aérienne : « N'fais pas comme-ci tu ne trouvais pas ça joli ! N'sois pas dure avec ce p'tit gars.»
Jeonghan sourit timidement et le vieil homme s'en alla après lui avoir tapoté l'épaule ; il voulait prendre l'air ou quelque chose comme ça, le châtain n'avait pas trop compris son marmonnement.
La vieille femme lui demanda –ou plutôt, lui ordonna– de l'aider à s'assoir à la table de la cuisine. Et pendant quelques secondes, Jeonghan cru qu'il allait rester coincé avec elle. Quand il vit la mère de Seungcheol s'agiter autour de plusieurs plats, il sauta sur l'occasion pour s'éloigner le plus possible de la grand-mère.
« Vous avez l'air débordée Madame Choi, je peux m'occuper du riz si vous voulez ?
- Ah merci mon petit Jeonghan. La casserole est dans ce tiroir. Je reviens dans cinq minutes !»
A l'aise dans la cuisine des Choi, Jeonghan commençait à se déplacer de droite à gauche pour cuisiner les céréales. Il en oublia même la présence de la grand-mère qui jugeait tous ses mouvements. Finalement, elle toussota pour attirer l'attention du châtain qui se tourna vers elle en moins d'une seconde.
«Oui, Madame Choi ?
- Je me demandais...
- Oui ?
- S'il était possible que tu me serves un verre d'eau avec du sirop à la menthe.
- Bien sûr !
- Pas beaucoup de sirop, s'il-te-plaît.»
Jeonghan prit un verre dans l'un des placards puis une bouteille d'eau fraîche ainsi que celle du liquide visqueux et vert. Il posa le tout sur la table et commença à verser différentes portions dans le récipient.
« Donc tu viens de Séoul.
- J'y suis né.
- Cela doit être dur pour un jeune homme de la capitale de venir vivre ici.»
Jeonghan suspendit son mouvement. Il connaissait le ton qu'elle employait. Allait-elle le tester ? Non, il se faisait des idées. Il répondit : « J'adore être ici. Séoul, c'est bien mais ici, c'est mieux.» La vieille femme hocha subtilement sa tête ; un bon point pour Jeonghan. Elle le testait bel et bien.
« Tu sais nager, je suppose.
- Oui.
- Changeons de sujet. Que comptes-tu faire après le lycée ? Seungcheol partira sûrement en école de médecine.
- Après le lycée je...» Jeonghan ne savait pas quoi répondre. Honnêtement, il pensait que ses parents se chargeraient de l'envoyer dans l'université qu'ils désiraient et que lui, n'aurait qu'à faire de son mieux pour avoir de bons résultats ; comme d'habitude. Le châtain n'avait pas vraiment d'études ou même de métiers rêvés, il attendait juste que les choses se fassent pour lui et il accepterait tout ce qui lui viendrait.
La vieille femme se racla la gorge pour attirer son attention de nouveau vers elle et dit en pointant la casserole du doigt : «Le riz va brûler.»
De panique, Jeonghan saisit le verre le plus proche et versa son contenu dans le récipient sur le feu. Quand il saisit une cuillère pour sauver les céréales, il se rendit compte qu'il avait utilisé l'eau au sirop de menthe de la grand-mère de Seungcheol.
«Oh non...» Le riz avait pris une étrange couleur qui rappelait plus du vomi qu'autre chose ; il n'avait pas l'air appétissant, en somme.
Madame Choi, qui revint du jardin saisit tout de suite la situation quand elle vit le regard désemparé que lui jetait Jeonghan. Elle lui assura que ce n'était pas grave et qu'elle allait s'en occuper mais tout ce que le jeune homme entendit fut la remarque que dit amèrement la grand-mère Choi toujours assise à la table. «Ne sait pas cuire de riz et ne sait pas ce qu'il veut faire non plus. Hé bien...»
On l'envoya mettre en place les couverts sur les tables disposées dans le jardin. Il y ignora le regard intrigué que lui jeta Seungcheol en le voyant arriver avec les bras chargés de vaisselles. Il prit bien son temps pour positionner correctement chaque fourchette, couteau, cuillère, verre et assiette afin de ne pas avoir à retourner dans le salon et se frotter de nouveau à la grand-mère.
Bien sûr, il savait pourquoi elle faisait ça. Pourquoi elle lui posait toutes ces questions et jugeait tous ses faits et gestes. Seungcheol était le dernier garçon né de la famille et le chouchou de sa grand-mère paternelle, celle-ci voulait s'assurer que Jeonghan était assez bien pour lui. À juste titre, bien sûr. Mais le châtain ne pouvait s'empêcher de penser qu'elle était un peu trop froide et méfiante envers lui. Il aimerait beaucoup lui montrer qu'il n'était pas si mal qu'elle pouvait le penser mais pour ça, il faudrait déjà qu'elle accepte de baisser les armes.
Peut-être serait-elle plus enclin à se rapprocher de lui une fois qu'elle aurait le ventre plein ? Jeonghan décida qu'il tenterait de se rapprocher d'elle une fois le déjeuner achevé.
«Tu veux de l'eau, Jeonghan ?
- S'il-vous-plaît, Madame Choi.»
Jeonghan s'était retrouvé à appeler toutes les femmes assises à la table autour de lui Madame Choi. C'était fort embêtant mais aussi justifié ; elles étaient toutes des Choi et assez vieilles pour être appelées Madame.
Il tendit son verre à la femme souriante et celle-ci y versa une quantité moyenne d'eau. Jeonghan allait le porter à ses lèvres quand le bas du récipient transparent heurta l'une des jars contenant du vin. Le verre lui échappa des mains et tomba sur la table, l'eau propulsée sur le châtain. Ce n'était pas la première chose qu'il renversait aujourd'hui –un peu de riz et des petits pois étaient déjà passés par là– mais c'était celle qui avait eu raison de lui. Il essuya rapidement les dégâts avant que Seungcheol l'accompagne à l'intérieur pour lui trouver des vêtements de rechange.
Seungcheol le poussait en utilisant la main qu'il avait posé dans le bas du dos de Jeonghan. Sa marche était rapide et il ne lui avait pas jeté un regard ; le châtain craignait qu'il soit fâché contre lui.
« Pourquoi tu es si tendu ?» demandait Seungcheol en ouvrant la porte de son placard. Il saisit un haut et un bas qu'il tendit à Jeonghan. Il chercha ensuite une ceinture –il se doutait bien que le châtain en aurait besoin avec ses petites hanches.
« Je ne sais pas trop. C'est probablement dû au fait que je déjeune entouré de ta famille... Je ne sais pas comment tu as pu survivre quand tu es venu manger à la maison la dernière fois...
- Ça va aller. Le secret, c'est de se dire que ce sont des êtres humains comme toi et que vous prenez juste un déjeuner tous ensemble.
- Tu as raison.» Jeonghan sourit à Seungcheol et enfila le t-shirt. Comme attendu, il était beaucoup trop large pour lui mais pas assez long. Jeonghan était plus grand que Seungcheol mais celui-ci était plus large, c'est pourquoi se passer des vêtements était assez particulier.
Seungcheol passa une ceinture noire à Jeonghan qui la serra au maximum pour éviter que le pantalon ne glisse. Il soupira : « J'ai l'air ridicule.»
Le brun ne le contredit pas mais tenta de le rassurer encore à propos de sa famille.
Le reste du déjeuner se passa dans le calme et Jeonghan put –enfin– retrouver ses vêtements.
« Mes petits !» Jeonghan observait la grand-mère Choi attirer Hansol et Seungkwan dans ses bras pour leur faire un câlin généreux. « Comme vous avez grandis ! » Elle les félicitait pour leur mise en couple et le châtain n'en crû pas ses oreilles. Cette vieille femme semblait les adorer. Comment avaient-ils fait ?
« Nous la connaissons depuis longtemps, tu sais.» avoua Seungkwan en mangeant un énième petit gâteau au thé « Comme nous étions enfants quand nous l'avons rencontré, elle s'est tout de suite attachée à nous, je suppose.»
Les trois adolescents étaient assis dans un coin du jardin à l'abri des regards sous l'un des seuls arbres du terrain. Ils avaient posé sur un drap une variété de biscuits et quelques bouteilles d'eau ; ils s'étaient assis autour de la nourriture. Alors que Seungcheol était partis prendre des verres, Jeonghan avait posé la question qui le démangeait au couple.
« Il suffit que tu lui laisses le temps et elle finira par devenir raide dingue de toi. Elle se méfie parce que ce n'est que votre première rencontre et elle ne peut pas baser sa confiance sur le si peu de chose qu'elle sait de toi.» dit Hansol en pleine réflexion. Jeonghan hocha la tête en signe d'accord puis prit quelques gâteaux avant que les deux adolescents face à lui ne lui en laisse plus.
« Le problème,» dit le châtain avant d'avaler un morceau de gâteau «c'est qu'elle repart bientôt.
- Dans ce cas, montres lui un maximum ce soir. Reste avec Seungcheol et occupe t'en le plus possible. Comme ça, elle se rendra compte que tu es très bien capable de prendre soin de son petit fils chéri.
- Tu as raison, j'vais aller le voir !»
Il partit trouver Seungcheol au grand bonheur du couple qui désirait avoir un moment en tête à tête.
Ce n'est pas vraiment ce que Jeonghan avait imaginé en rejoignant Seungcheol dans la maison. Il ne s'était pas du tout attendu à se retrouver entouré d'un grand nombre des femmes Choi avec une théière dans les mains pour leur servir leur thé de l'après-midi.
Alors qu'il pensait avoir fini son long –et difficile– service, on lui indiqua qu'il manquait une tasse à remplir. Celle de la grand-mère Choi, en l'occurrence. La vieille femme s'était recueillie dans une pièce à l'étage et Jeonghan toqua à la porte de celle-ci avant d'entrer.
« Du thé, Madame Choi ?» demandait-il en souriant aimablement à la grand-mère. Celle-ci hocha la tête et tandis sa tasse vers le garçon.
Alors qu'il allait verser le contenue de la théière dans le récipient, l'un des enfants présent passa en courant et percuta le côté de Jeonghan. Inévitablement, le liquide chaud suivit le mouvement et vint se répandre sur la robe de la vieille femme.
Celle-ci sursauta avant de laisser s'échapper un cri de douleur. Jeonghan déposa la théière et saisit le torchon laissé à côté pour essuyer le liquide. Il commença à le passer sur la tache humide créée par le liquide.
« Pardon, je suis désolé. Pardon. Excusez-moi.» il avait beau frictionner le tissu, rien n'y changeait et en plus sa vue se brouillait. Au bout d'un moment, il ne voyait que des taches de couleur danser devant ses yeux.
Il avait l'impression de tout gâcher à chaque fois que la grand-mère était dans les parages. Comme s'il était destiné à ne pas lui plaire et cela le frustrait. Vraiment, vraiment.
« Hé, petit. Jeonghan. Jeonghan ? Aish, cet enfant...» la vieille femme posa une main sur les cheveux de l'adolescent et les caressa jusqu'à ce que ses sanglots s'arrêtent. « Ça va mieux ?
- Oui, merci. Désolé pour tout ça.
- C'est pas grave. Ma robe est déjà sèche. Aller, reprends-toi et va te préparer. On ne va pas tarder à partir.»
Sur le marché couvert qui longeait la plage, on avait installé des stands éclairés par une multitude de lampe-tempêtes à huile accrochés à la structure de métal. Des odeurs de nourriture –poissons grillés, pâtisseries, plats de toutes sortes– s'élevaient de partout et l'ambiance était clairement aux festivités. On s'agitait dans tous les sens en riant, parlant, criant et ce mélange de bruits, d'odeurs et de lumières rendait l'atmosphère grisante.
Jeonghan ne put y résister et pressant le pas vers le premier stand, entraina Seungcheol avec lui.
Le brun observait un Jeonghan tout excité bondir dans tous les sens en ne pouvant concentrer son regard plus de deux secondes au même endroit. Il y avait trop à voir, à goûter, à tester. Le châtain semblait submergé par toutes les informations qui lui parvenaient jusqu'au cerveau et Seungcheol regretta d'avoir laissé son téléphone chez lui ; il aurait bien aimé prendre des photos d'un Jeonghan aussi vif.
« Cheolie, viens voir !»
Seungcheol se pressa pour ne pas faire attendre le châtain trop longtemps –il lui donnait l'impression d'être une bombe prête à exploser à n'importe quel moment. C'étaient des parts de pain de poissons qu'un pêcheur avait préparé en masse pour l'occasion.
Jeonghan avait complètement oublié son état de stress précédent. Il avait effacé de ses pensées la grand-mère Choi et le bonne impression qu'il devait lui laisser ; il était trop occupé à baver devant les mets.
Il acheta deux pièces et en tendit une à son petit-ami. Entre-croisant leurs doigts maladroitement, ils continuèrent à visiter les différents stands.
« Tu vois, chérie, il n'y a pas à s'inquiéter. Jeonghan n'a pas l'air d'être un danger pour Seungcheol.» dit le grand-père Choi alors que lui et sa femme observaient les deux adolescents discuter vivement quelques mètres devant eux.
Jeonghan ne savait pas quelles études faire après le lycée et la vieille femme était certaine que son côté habitant de capitale ne pourrait pas supporter longtemps de vivre dans une petite ville mais, il n'avait effectivement pas l'air d'être mauvais pour son petit-fils et puis, il avait un cœur...
« Je suppose que je peux lui laisser une chance... Mais s'il fait quoique ce soit qui pourrait blesser Seungcheol, je m'occuperai de lui personnellement.»
Son mari rit à côté d'elle et la taquinait à propose de ces vieux os qu'il doutait qu'elle puisse encore utiliser à de violentes fins.
5
« Je veux mourir.»
Chan leva un regard paniqué de sa bande-dessiné et fixa Seungcheol. Il lui saisit le visage en coupe –ce qui lui fit de grosses joues– et dit précipitamment : « Non, Seungcheol, tu ne veux pas mourir !»
Le brun se laissa tomber mollement sur son lit et prit la peine de redresser sa tête pour jeter un regard noir à son ami : « Si. Si, je veux mourir. Qui ne veut pas mourir en sachant qu'il va rencontrer les oncles de son petit copain ?
- Ce n'est pas si dramatique, la mère de Seokmin a déjà choisi le prénom de nos futurs enfants...
- Mon enfant, (« Arrête de m'appeler comme ça !») tu es le premier petit-ami de Seokmin, c'est normal que sa mère s'emballe. Mais moi...
- Oui ?
- Monsieur Yoon m'a clairement fait comprendre que les oncles de Jeonghan sont des gros durs qui pourrait me briser les os et les envoyer au quatre coins du monde s'il leur demandait de le faire.
- Joshua t'a déjà menacé comme ça...
- Sauf que lui ne m'a pas donné l'impression que c'est le cas !»
Seungcheol leva les mains vers le plafond de manière dramatique. Il se tourna vers Hansol qui était au téléphone (« Il faut que je te laisse, Kwanie, Cheol est en pleine crise existentielle. Bisous.») et passa ses bras autour de celui-ci, à la recherche de confort.
« Pourquoi personne ne fait tout un plat de votre mise en couple à toi et Seungkwan ?
- Je suppose que c'était évident pour tout le monde que ça allait inévitablement arriver...
- Et puis, Seungcheol, il ne faut pas oublier que Jeonghan est le seul enfant de ses parents et il est normal qu'ils soient très -presque trop- protecteurs. Alors si en plus, il sort avec quelqu'un, ce n'est pas étonnant que ses proches veuillent te rencontrer.»
Seungcheol Ce n'est pas qu'il était ennuyé par le fait de rencontrer les oncles de Jeonghan, il avait juste peur de les décevoir. Et s'il ne correspondait pas à leurs attentes ? Et s'il se ridiculisait devant eux ? Et s'ils lui brisaient les os et les faisaient voyager à travers le monde ? Pire encore, et si Jeonghan finissait par rompre avec lui parce qu'il avait eu honte ?
« Seungcheol ! Rassembles tout ton courage et bouge-toi ! Ton copain t'attend dans un quart d'heure !
- Monsieur Yoon déteste le retard ! Il faut que je trouve quelque chose à porter !»
Chan avait fouillé le placard de son ami jusqu'à trouver une chemise blanche ainsi qu'un pantalon noir et une cravate de la même couleur.
Seungcheol avait oublié l'existence de cette tenue –il l'avait porté qu'une fois, pour le mariage d'une de ses tantes– mais se précipita de l'enfiler en priant qu'elle lui aille encore. Par chance ce fut le cas.
« J'ai pas l'air trop coincé là dedans ?
- Mais non, tu es parfait !
- Si tu le dis...»
Chan s'activait autour de lui, arrangeant ses cheveux par-ci par-là, le col de la chemise et le noeud de la cravate sous le regard ennuyé de Hansol. Celui-ci aurait opté pour quelque chose d'un peu moins formelle mais les deux autres adolescents n'avaient rien voulu entendre et il n'avait pas la force de gérer des regards noirs ou des claquements agacés de langues. En quelques minutes, Seungcheol était prêt.
Chan l'avait suivit jusqu'à la porte d'entrée et ignorant les autres fils Choi, avait poussé un Seungcheol réticent à l'extérieur de la maison.
« N'oublie pas d'être poli et serviable. Ne fais pas honte à Jeonghan, tu cherches à plaire, pas à décevoir !
- Merci, je suppose ?
- Amuses-toi bien et rend moi fier, surtout !»
Hansol lui sourit en signe d'encouragement et lui posa une main rassurante sur l'épaule avant de la forcer à descendre les escaliers et quitter la propriété.
«Je sais que tu peux le faire.» avait-il dit avant de fermer théâtralement le portail derrière le brun.
Seungcheol se sentait à l'étroit dans sa chemise et il avait l'impression que sa cravate l'étouffait. Il n'arrêtait pas d'essuyer ses mains moites sur le haut de son pantalon en jurant dans son souffle à chaque fois qu'il s'imaginait un nouveau scénario dans lequel il faisait une gaffe qui l'enverrait faire le tour du monde.
Et s'il disait quelque chose qui ne plairait pas à la famille Yoon ? Et s'il empoisonnait l'un des membres en lui servant un plat dont il était allergique ? Et s'il vomissait sur l'un d'eux sous le coup du stress ? Et s'ils interprétait de travers ses faits et gestes ?
« Reprendres-toi !» murmurait-il en avançant vers la porte d'entrée de la maison des Yoon. Il se tapotait les deux joues avant d'appuyer sur la sonnette. Il fut surpris de voir la porte s'ouvrir moins de cinq secondes plus tard. Il sentit une partie de son stress s'envoler quand il tomba nez à nez avec un Jeonghan rayonnant.
« Cheolie ! Entre, entre !» s'exclama-t-il en le tirant à l'intérieur.
Tout de suite, Seungcheol étudia le séjour à la recherche de quelconque hommes qui lui seraient inconnus. A côté de lui, Jeonghan rigola un peu, ce qui attira son attention. Le châtain dit avec un air rieur : «Je sais que tu cherches mes oncles mais eux et maman ne sont pas encore rentrés de Séoul.
- Tu veux dire qu'ils vont rentrer et au lieu de se reposer, on va dîner tous ensemble ?
- Ils ont insisté pour te rencontrer dès leur arrivée. Mais en attendant que ce soit le cas, suis-moi.»
Jeonghan tira Seungcheol jusqu'à sa chambre. Il fit s'asseoir le brun sur son lit et retira la cravate puis commença à défaire le premier bouton de sa chemise.
« Mais qu'est-ce que tu fais ?» paniquait Seungcheol en attrapant les mains de Jeonghan.
« Tu es ridicule comme ça. Ce n'est pas un dîner d'affaires quand-même. Cette cravate fait beaucoup trop et si c'était possible, je t'aurais passé un jeans.
- Mais...
- Tu stress trop, chéri. Ne t'inquiète pas, ça va bien se passer. Personne n'est là pour te juger alors ne te mets pas martel en tête. OK ?»
Le brun hocha la tête en encerclant le buste d'un châtain pour lui faire un câlin.
« Promets de ne pas rompre avec moi, peu importe ce qu'il se passe ce soir...» Jeonghan rit doucement à cette demande et promis. Comment Seungcheol pouvait-il ne serait-ce qu'imaginer une seconde que Jeonghan veuille rompre avec lui ? Il avait attendu tellement longtemps avant de pouvoir associer le brun au terme "petit-ami", Jeonghan n'était pas prêt de le laisser filer.
Ils restèrent en position –Seungcheol assis, enveloppé par la chaleur de Jeonghan et celui-ci debout faisant du mieux qu'il pouvait pour emballer le brun le plus possible entre ses bras– avant que la porte d'entrée ne s'ouvre et que des voix se fassent entendre.
« Ils sont là.» fit remarquer le châtain en se séparant à contre-coeur du brun. Ils descendirent les escaliers rapidement et tombèrent nez à nez avec les adultes.
Madame Yoon était à l'avant du troupeau et n'arrêtait pas de parler en s'agitant dans tous les sens pour retirer sa paire de talons aiguilles. Derrière elle se trouvait son mari et trois grands gaillard.
Monsieur Yoon n'avait pas mentir quand il avait décrit ses amis à Seungcheol. Ils étaient beaucoup plus grands que le brun et surtout plus large. Ils avaient beaux êtres enveloppés dans des gilets, leurs muscles étaient clairement visibles et Seungcheol ne doutait pas du fait qu'ils auraient aucun mal à lui faire la peau.
« Seungcheol chéri !» s'exclamait Madame Yoon en venant le serrer contre elle. « Comment vas-tu ? Ça fait tellement longtemps qu'on ne s'est pas vu !»
Le brun remarquait bien les regards indéchiffrables que lui jetaient les quatres autres adultes et si Jeonghan ne s'était pas jeté au cou de ses oncles, le brun n'était pas sûr que ceux-ci n'auraient pas essayer de le dépecer.
Ils avaient migré vers le salon quand la seule femme présente avait laissé Seungcheol de présenter.
Ils étaient assis dans les canapés et Jeonghan et Seungcheol avaient dû s'asseoir sur les fauteuils restant, en diagonale du canapé. Les trois hommes les fixaient en souriant aimablement –mais cette lueur bestiale dans leurs regards n'était pas invisible– pendant que Monsieur et Madame Yoon s'activaient dans la cuisine.
Deux des oncles s'agitaient autour d'une boîte qui semblait contenir beaucoup d'objets emballés dans du papier bulle. Devant eux, sur la table basse, ils faisaient trois tas différents. Le plus grand n'arrêtait pas de renvoyer en arrière ses quelques mèches de cheveux qui lui tombait devant les yeux et se grattait la barbe à chaque fois qu'il tentait de deviner dans quel tas il devait poser chaque objet.
L'autre à côté semblait moins menaçant. Il chantonnait une chanson populaire et de temps en temps, ses pieds battaient la mesure. Ses grands yeux suivaient discrètement ce que faisait le barbu –reprenant celui-ci quand il se trompait– tandis que ses longues mains déballaient certains objets. Le dernier oncle ne participait pas au déballage.
Celui-ci se pencha en avant, appuyant ses coudes sur ses genoux et son menton sur le dos de ses mains. Il avait des cheveux mi-longs teints en blond et semblant incroyablement soyeux. Son regard malicieux détaillait Seungcheol de la tête aux pieds et ses lèvres s'étiraient en un fin sourire faux.
C'était assurément lui, le parrain de Jeonghan.
« Alors... comment t'appelles-tu, mon p'tit gars ?
- Je m'appelle Choi Seungcheol.» répondit l'adolescent le plus docilement possible.
Tout de suite, les expressions faciales des hommes changèrent pour afficher de la surprise. Le parrain claqua sa langue contre son palais en signe d'agacement tandis que les deux autres croisaient leurs bras en fixant de nouveau Seungcheol méchamment. Il se demanda s'il avait dit quelque chose de mal.
« Ah, vous vous rappelez de cette saleté de Choi Dongchul, les gars ?
- Comment l'oublier ?
- Si on le revoit, on l'tue !»
Seungcheol ne se risqua pas à leur dire que son père portait le même prénom. Et puis, il ne pouvait pas être le seul Choi à être nommé ainsi, aucune chance que ce soit lui, n'est-ce pas ?
« Tu ne le connaîtrais pas, ce stupide Dongchul par hasard ?
- Heu... c'est peut-être quelqu'un de la famille, je ne sais pas trop. On est tellement nombreux.» l'adolescent tenta de rire mais seul un son étranglé franchi ses lèvres.
« Si un de ces quatres tu le croises, dis-lui que Chulhei, Jihyuk, Jungwan et Kyunghong voudraient bien lui rendre visite.
- Oui, je n'oublierai pas.»
Il se promis d'oublier dès qu'il quitterait cette maison, hors de question qu'il envoit son père se faire tabasser.
« Chulhei, laisse en paix ce pauvre Dongchul, tu sais bien que ce n'était qu'un accident.
- La première, la seconde ou la dixième fois, Kyunghong ?"
Le blond prit le verre que lui tendait le père de Jeonghan en levant un sourcil en attente d'une réponse. Le plus petit se contenta de sourire innocemment avant que sa femme ne vienne récupérer la bouteille de vin qu'il tenait toujours. Il tenta ensuite de se faire une place entre deux de ses amis sous les indignations de ceux-ci.
Jamais Seungcheol n'avait vu cet homme si détendu. Il n'avait plus de rides entre ses sourcils qu'il fronçait toujours en présence du brun et sa bouche affichait un sourir radieux. A ce moment précis, Monsieur Yoon semblait tellement jeune que cela ému en quelque sorte Seungcheol. Il se demanda si un jour, il aurait lui aussi droit à un sourir de la part de Monsieur Yoon.
«Bon, ça suffit les gars. A table. finit par intervenir Madame Yoon.
- Oui, Youngim.» murmuraient les hommes et tout le monde la suivit docilement. Ils s'installèrent en silence et Seungcheol espéra que tout le dîner se passe ainsi. Malheureusement, ce ne fut pas le cas et bien vite, les questions fusèrent de tous côtés.
« Tu aimes quoi comme viande ?»
« Tu es plus chat ou chien ?»
« Tu as des frères et soeurs ?»
« Tu sais danser ? Ou chanter ?»
« Tu cours vite ?» (Il déglutit à celle-là.)
« Pokémon ou Digimon ?»
Les oncles de Jeonghan s'amusaient vraiment. Chulhei ne posait que des questions sur ses capacités physiques tandis que Jihyuk penchait plus pour des sujets intellectuels et Jungwan lui parlait de divertissements. Seungcheol tentait du mieux qu'il pouvait de suivre tout le monde dans ce brouhaha qui l'entourait.
« Tu as déjà expérimenté la chasse ? En tant que chassé, bien sûr.
- Heu...
- Chul !» s'exclama Jeonghan en rigolant «Arrête de l'embêter, tu lui fais peur.
- Ah bon ? Je suis sûr que non, n'est-ce pas Seungcheol ?
- Hein, heu... Oui, oui c'est bon Hannie. On rigole, c'est tout...»
Le blond hocha la tête en signe d'approbation et le brun ne savait pas s'il venait de marquer un point avec lui ou s'il avait fait un pas vers son meurtre. Chulhei s'approcha un peu plus et Seungcheol.
« Jeonghan a l'air vraiment plus gentil qu'avant. Je suis sûr que tu en es pour quelque chose.
- Jackson m'a dit la même chose.» avait-il répondu innocemment mais le regard que posait sur lui le parrain lui faisait comprendre qu'il avait encore dit une bêtise.
« Jackson est un délinquant qui ne méritait pas Jeonghan et je suis bien content qu'il ait rompu avec lui ! (Le brun voulut lui demander pour quelle raison il disait cela mais il n'osa pas.) Toi au moins, c'est sûr que tu feras rien de mal, t'es trop droit dans tes bottes pour ça. Brave petit.»
Il finit par lui tapoter gentiment la tête et même si ses derniers mots sonnaient comme une méchanceté à ses oreilles, Seungcheol décida d'en faire un compliment. Le reste du dîner se passa plus calmement et une fois détendu, le brun pu déguster les différents.
Seungcheol ne se sentait pas très bien. Au début de la soirée, il avait pensé que c'était dû au stress mais maintenant que ses yeux larmoyaient sans cesse et qu'il avait l'impression d'étouffer dans sa chemise –alors que Jeonghan l'avait desserré plus tôt–, il savait que quelque chose clochait.
Il passait de l'eau sur son visage en espérant que ça refroidisse sa peau brûlante mais rien n'y faisait. Il saisit un énième mouchoir pour éponger ses yeux humides et malgré cela, ceux-ci continuaient de laisser des larmes s'échapper.
Il jura un peu quand la boite de mouchoir lui échappa et s'écrasa au sol. Il se pencha pour la ramasser et, se redressant, se fixa dans le miroir face à lui. Ses yeux étaient rougis et ses paupières gonflées, son nez était bouché et il ressentait l'envie de tousser. Il se retenait cependant pour ne pas alerter les personnes à l'étage inférieur.
Il ne s'attendait pas que la porte s'ouvre sur un Jeonghan à la mine inquiète.
«Seungcheol, ça... Oh mon dieu !» Le châtain se rua vers lui et saisit un mouchoir pour le passer délicatement sur ses yeux -Seungcheol ne prit pas la peine de lui dire que cela ne servait à rien, il adorait que Jeonghan s'occupe de lui. « Mais qu'est-ce qui t'arrives ? C'est la nourriture qui t'a fait ça ?»
Le brun faisait clairement une allergie. Son petit-ami le sortit du mieux qu'il put de la salle de bain -ses paupières gonflées limitaient grandement son champ de vision et il se cognait partout- pour l'emmener jusqu'à sa chambre pour qu'il puisse prendre de l'air.
« C'est... la chemise.» En effet, maintenant qu'il y pensait, celle-ci avait passé des mois dans un coin de son armoire sans ne jamais avoir été aérée. Quand il l'avait enfilé, il avait vaguement senti l'odeur caractéristique de la poussière et du renfermé mais il l'avait fait disparaître sous une couche de parfum.
« La chemise ? La chemise !» Jeonghan commença à la déboutonner et l'enleva rapidement de sur Seungcheol –elle atterrit quelque part dans la pièce.
« Jeonghan qu'est-ce que...» Les deux adolescents tournèrent la tête d'un même mouvement vers la porte où se tenaient tous les adultes qui les fixaient, intrigués. « Mais qu'est-ce qu'il se passe ici ?» demandait Madame Yoon en s'avançant la pièce pour examiner l'état du brun. Jeonghan se décala gentiment et partis chercher un haut que pourrait porter Seungcheol à la place de sa chemise.
« Ah, je vois. Allergie à la poussière, hein ?
- Hé oui...
- Tes médicaments sont où ?
- A la maison.
- Dans ce cas, allons y.»
Couché sur son lit, Seungcheol se remettait de son état précédent. Ils étaient entrés en trombe dans la maison des Choi et avait monté l'adolescent dans sa chambre pendant que sa mère allait chercher ses antihistaminiques. Son père avait débarqué dans la pièce pour voir l'état de son fils et était tombé nez à nez avec les oncles de Jeonghan. Seugncheol avait d'abord cru avec effroi qu'ils allaient se sauter dessus mais les adultes s'étaient retrouvés à discuter calmement avec de grandes tapes amicales dans le dos puis ils avaient disparus au rez-de-chaussé (« Alors, quoi de beau Dongie ? Ton fils est merveilleux, tu sais ça ?»).
Rouge de honte, Seungcheol n'osait pas lever le regard vers Jeonghan qui avait insisté pour rester encore un peu chez les Choi.
« La soirée n'était pas si mal en fin de compte, n'est-ce pas ?
- Ton père et tes oncles me détestent.
- Tu leur a laissé une bonne impression, tu sais ? Mon père c'est une autre affaire. Tu sais bien comment il est borné, ça lui demandera un moment avant d'avouer qu'il t'apprécie.
- Je suis sûr que ton parrain m'a fait des menaces !
- Je m'en suis bien rendu compte mais ce n'était que pour t'embêter. Quand il menace vraiment, c'est qu'il te plaque contre un mur et te décrit clairement ce qu'il pourrait te faire. Mais, entre toi et moi, c'est un vrai ours en peluche et il ne ferait pas de mal à une mouche.»
Jeonghan s'assit sur le lit et dégageant le visage de Seungcheol caché par ses cheveux, lui demanda si ça allait mieux. Le brun hocha la tête et s'approcha un peu plus pour sentir la chaleur dégagé par l'autre adolescent. Finalement, le châtain poussa le brun pour s'allonger à ses côtés.
Seungcheol se remettait doucement de son état –il n'avait pas fait ce genre de réaction allergique depuis tellement longtemps qu'il avait fini par oublier à quel point c'était épuisant– et Jeonghan n'avait pas envie de partir.
Il lui caressait les cheveux en attendant qu'il s'endorme mais Seungcheol ne semblait pas être enclin à dormir contrairement à lui.
Jeonghan commençait à tomber dans un sommeil léger quand Seungcheol murmura :
« On va à la plage la semaine prochaine ?
- Cheolie, ça ne va pas être possible...
- Quoi ? Pourquoi ?
- Je prends l'avion après demain et je ne pense pas être de retour avant Septembre.
- Mais... Pourquoi tu ne m'as rien dis ?»
Le châtain caressa le buste du brun pour le calmer et dit qu'il ne voulait pas que Seungcheol soit triste durant leurs derniers jours ensemble, que c'était la raison pour laquelle il ne lui avait pas dit plus tôt et qu'il lui demandait de l'excuser –ce qu'il ne se s'attardait pas à faire.
« Je t'appellerai, c'est promis.
- Promets moi autre chose s'il-te-plaît.
- Oui ?
- Pas d'amourette de vacances avec quiconque !»
Jeonghan rit avant de promettre et de se réinstaller confortablement contre Seungcheol. Ils s'endormir en moins d'un quart d'heure.
Personne ne vint les réveiller jusqu'au lendemain matin suivant.
10 105 mots
Voilà le chapitre Juin de 12M et je suis désolée d'avoir pris autant de temps pour le publier. J'espère néanmoins qu'il vous a plu ! Le prochain chapitre sera différent des précédents puisqu'il comprendra les mois de Juillet et Août. Donc ne vous étonnez pas s'il ne se nomme pas seulement Juillet mais Juillet-Août !
J'espère que vous avez apprécié votre lecture et je vous dis à la prochaine !
CuteCatMint
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