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Orpheline

C'était le troisième jour d'hospitalisation pour Leila, mais aussi le dernier. Les médecins avaient pu observer en ces quelques jours une certaine amélioration de l'état de leur jeune patiente. N'ayant plus reçu le moindre coup, ce qui lui faisait bizarre elle qui avait connu ça pendant des années, ses hématomes commençaient doucement à disparaitre. Malgré la fatigue elle avait tout de même réussi à reprendre des forces et des couleurs. Il faut dire que pouvoir manger des plats équilibrés et ne pas être privée de repas avait en partie joué dans cette remise en forme. Et pour cause: les examens médicaux avaient démontré que la pauvre enfant était très affaiblie par tous ces mauvais traitement. Les médecins estimèrent même que les récents événements et l'intervention de la police avait sauvé la petite fille. Si il ne s'était rien passé, ils ne lui donnaient pas un mois avant qu'elle ne succombe de malnutrition ou sous les coups. Mais malgré le fait qu'elle était maintenant hors de danger, l'équipe médicale ne pouvait s'empêcher d'avoir de l'empathie pour la fillette. Déjà il fallait l'aider à affronter le drame qu'était le mort de son père. Même si aux yeux du personnel médical il était un monstre, il restait néanmoins son père et elle avait de l'affection pour lui. Il fallait aussi lui expliquer la situation et, plus dur encore, la lui faire accepter: elle était maintenant orpheline, elle n'avait plus aucune famille.

Il lui restait bien sa mère qui avait fuit la maison quelques années auparavant mais les choses ne s'étaient pas passées comme voulu... La police avait dû faire d'importantes recherches en apprenant de la bouche de la petite qu'elle avait une mère mais qu'elle ne l'avait plus vu depuis des années. Ne sachant malheureusement pas son prénom, ils avaient dû chercher son identité en se basant sur les informations contenues dans son dossier de naissance, quitte à faire le tour des hôpitaux afin de le trouver. Une fois le nom de la mère découvert, des recherches furent faites afin de savoir où cette dernière se trouvait. Par chance cette dernière vivait maintenant dans une petit appartement, donc un logement officiel l'on pouvait dire et non un logement construit avec les moyens du bord dans un favéla. Mais la mère de Leila vivait maintenant à Sao Polo et non plus à Rio. Si les policiers avaient eu l'espoir de trouver un foyer à leur petite protégée, le mode de vie et surtout le casier judiciaire de Madame Laranjeira leur firent douter sur sa capacité à élever convenablement un enfant: vivant en vendant son corps, la mère de l'enfant s'était aussi fait arrêtée une fois pour possession de cocaïne, la photo de son dossier ne laissant guère le doute quand à sa consommation de substances illicites. Une prostituée droguée, voilà ce qu'ils avaient trouvé comme mère pour Leila qui leur avoua aussi les quelques souvenirs qu'elle avait de cette femme, ceux d'une mère adepte des coups pour l'éduquer tout comme son défunt père.
L'hésitation se faisait quand à la question de lui confier Leila ou non. Il était convenu de prévenir les services sociaux afin qu'ils tranchent ce débat houleux mais, à la surprise de tous, Madame Laranjeira décida pour eux: elle refusait catégoriquement de s'occuper de sa fille. Malgré l'insistance des policiers qui lui rappelaient entre autre ses devoirs en tant que parent, la mère annonça sans aucun remord vouloir abandonner ses droits parentaux. Étant sure de son choix, ce n'était plus qu'une question de temps avant que la justice ne reconnaisse officiellement la décision de Madame Laranjeira. Leila en pleura beaucoup, ne comprenant pas la décision de sa mère. Elle savait qu'elle était un accident, mais pourquoi ses parents semblaient la détester autant? Elle n'avait jamais demandé à naitre, elle n'y pouvait rien si elle était venue au monde... Ainsi, la pauvre petite se retrouva réellement seule au monde cette fois-ci. Elle n'avait plus aucune famille, elle était bien orpheline maintenant.

Deux policiers se présentèrent à l'accueil de l'hôpital, accompagné d'une assistante sociale. C'était elle qui s'était chargée du dossier de Leila qu'elle avait rencontré le lendemain de son hospitalisation. Tout ce petit monde venait régler les dernières modalités avec l'hôpital avant de se rendre vers la chambre de la petite patiente. Cette dernière, aidée d'une infirmière, s'était sagement préparée et avait rassemblé le peu d'affaire qu'elle avait. Tout tenait dans un petit sachet, c'était tout ce que les policiers avaient pu prendre lorsqu'ils l'avaient cherché. L'infirmière l'aida à enfiler son attèle, dispositif pris afin de soigner sa fissure au poignet. Si la jeune femme souriait d'un air satisfait une fois sa patiente prête, la fillette n'avait pas de quoi sourire. Elle savait qu'elle allait de nouveau partir, cette fois-ci pour un orphelinat. Si elle échappait enfin aux mauvais traitements, l'avenir qui se dessinait devant elle n'était pas non plus très envieux. Elle n'arrivait pas à réaliser que son existence allait maintenant se résumer à vivre avec d'autres enfants et à espérer qu'un beau jour des adultes l'adoptent. Mais qui voudrait bien d'elle, la sale gamine insupportable que ne supportait pas son propre père? Elle devait se faire une raison et se préparer à sa nouvelle vie, surtout que l'on vint toquer à la porte de sa chambre. Les trois adultes, qu'elle reconnu immédiatement, entrèrent et se chargèrent de prendre ses affaires.

-Alors, prête à y aller? Demanda affectueusement l'assistante sociale.

Leila ne voulu pas répondre, dépitée,ne la regardant même pas dans les yeux. La femme soupira et la fit avancer. Serrant fort contre elle sa poupée, l'enfant faisait de son mieux pour contenir les larmes qui se formaient au coin de ses yeux. L'on dit au revoir à l'équipe médicale qui avait pris soin d'elle et l'on se dirigea vers le parking. Leila monta à bord de celle de l'assistante sociale qui salua poliment les deux policiers alors venus régler les derniers détails avec l'hôpital afin de clore le dossier de la petite orpheline. S'étant attachés à la fillette, ils vinrent lui dire au revoir et lui souhaiter le meilleur pour l'avenir. Elle se força à leur sourire même si elle ne croyait pas un mot de ce qu'ils disaient. Sa situation était peut-être mieux qu'avant, mais elle ne restait pas moins triste à voir. Qu'elle aurait voulu que Mama Abella devienne sa tutrice et qu'elle parte vivre avec elle. Et dire qu'elle ne la reverrait surement plus jamais...

L'assistante sociale pris le volant, se dirigeant vers la future nouvelle maison de Leila qui demeurait silencieuse. La femme avait beau essayé d'entamer la discussion, la petite répondait à peine, préférant observer d'un air songeur les paysages de la ville défiler devant elle. La quarantaine de minutes de trajet lui paraissait longue et pesante, redoutant son arrivée à ce lieux qu'elle détestait déjà. L'orphelinat se trouvait en périphérie de la ville et se constituait d'un grand bâtiment à deux étages avec un jardin à l'arrière. L'assistante sociale se gara devant, pris les affaires de Leila et fit sortir cette dernière. Une femme, la directrice de l'orphelinat, vint à leur rencontre et se montra très accueillante envers Leila qui la salua timidement. L'on m'emmena dans le bureau de la directrice ou elle termina de régler le dossier de la fillette avec l'assistante sociale. Cette dernier salua ensuite Leila avant de partir, la laissant seule avec la directrice qui s'approcha d'elle.

-Viens, je vais te faire visiter. Lui proposa-t-elle, se faisant la plus douce possible avec elle. Je vais aussi t'expliquer les règles d'ici, ça te va?

L'enfant se contenta d'hocher la tête en guise de réponse avant de suivre celle qui allait maintenant s'occuper d'elle avec l'aide d'assistants d'éducation et autres bénévoles. La visite commença par le rez-de-chaussée ou se trouvait salles de jeu, réfectoire et salles de classes. Les deux étages comprenaient tout ce qui était dortoirs et douches. De temps en temps Leila croisa la route de bénévoles mais surtout d'enfants de tout âge qui la regardait avec curiosité, découvrant ainsi qu'une nouvelle résidente aménageait ici. La visite se termina par la découverte de sa nouvelle chambre, une pièce qu'elle allait partager avec trois autres filles âgées de neuf à douze ans. Leila était donc la plus jeune de la chambre composée de deux lits superposés, deux bureaux et deux armoires mises côte à côte ou l'assistante sociale rangea les quelques affaires de sa nouvelle protégée tandis que cette dernière resta assise silencieusement sur le lit qui lui était réservé. La directrice lui fit ensuit la liste des règles de l'orphelinat, parlant de règles de conduite, de couvre-feu et de classe auxquels Leila essayait de prêter attention.

-Bon, et bien j'espère que ton installation se passera bien et que tu te plairas chez nous! Conclut la directrice avec un sourire tendre. Tu veux aller rejoindre les autres enfants et jouer maintenant?

-Non... Refusa la fillette tout en secouant la tête. Je veux rester ici...

-Tu es sure? Demanda-t-elle, surprise. Et bien... Bon, si c'est ce que tu souhaites. Tu nous rejoindras pour le goûter sinon, on te présentera alors à tes petits camarades! 

La petite fille fit mine d'acquiescer, attendant avec hâte que la directrice quitte la pièce. Une fois seule, elle visita ce qui était devenue sa nouvelle chambre avant de jeter un coup d'œil à la fenêtre. Elle pouvait apercevoir des enfants jouer sans le jardin avec des éducateurs et bénévoles, certains au ballon ou à la corde a sauter, d'autres sur de vieux jeux comme des balançoires ou des tourniquets, parfois en mauvais état. Le bâtiment n'était pas tout neuf, il fallait l'avouer. Des petites rénovations seraient la bienvenue mais les dons manquaient cruellement. L'orphelinat pouvait seulement, grâce aux aides l'état, se contenter de subvenir aux besoins primordiaux de ses petits protégés. Si les enfants semblaient bien s'amuser, Leila quant à elle ne tarda pas à fondre en larmes. Elle alla trouver refuge dans son lit où elle sanglota longuement, serrant contre elle sa poupée afin d'essayer de se réconforter. Elle voulait déjà partir d'ici, elle n'arrivait pas à accepter sa situation de petite fille orpheline. Une bénévole qui passait par là fut interloquée par les pleurs qu'elle entendait dans le couloir et entra doucement dans la chambre.

-Bah alors ma petite, pourquoi pleures-tu comme ça? S'inquiéta-t-elle en y découvrant Leila en larmes. Qu'est-ce qui ne va pas?

-Laissez moi tranquille! Pleura cette dernière sans même dédaigner la regarder.

-Pardon?

-Partez! Je veux être tranquille! S'écria la fillette tout en sanglotant.

-C'est bon, je m'en vais! S'agaça la bénévole qui s'en alla en bougonnant. Quelle mal élevée celle-là...

Elle parla assez fort de sorte que Leila puisse l'entendre. Cela n'affecta pas la petite fille qui se moquait bien de ce que pouvait penser la bénévole. Au moins elle avait de nouveau la paix pour pleurer son sort. Au bout d'une dizaine de minutes elle se calma enfin mais la tristesse la rongeait toujours. Quelque peu fatiguée par toutes les fortes émotions qu'elle emmagasinait depuis ce matin, la fillette resta allongée sur son lit et finit par s'endormir. Ce n'est qu'au bout de deux heures qu'elle ouvrit les yeux, réveillée par la directrice qui venait la chercher pour le goûter. Mais Leila n'avait ni faim, ni envie de descendre. Elle fut néanmoins quelque peu obligée de le faire, encouragée par la directrice qui recoiffa comme elle pu sa chevelure presque crépue. Silencieusement, sans le moindre sourire ou la moindre motivation, Leila suivit la directrice au rez-de-chaussée. Les enfants étaient réunis dans le réfectoire, chacun ayant droit à des petits gâteaux et un verre de jus de fruit en guise de goûter. En les apercevant depuis les couloirs, Leila n'osa pas avancer d'avantage, ne se sentant pas prête à rencontrer ses nouveaux camarades. Malgré les paroles rassurantes de la directrice, c'est pleine d'appréhension qu'elle consentit finalement à se présenter à tout ce petit monde. Bien évidement tous les regards se posèrent sur elle à la vue de cette nouvelle tête faisant son entrée dans la pièce. Nerveuse, Leila ne quitta pas d'une semelle la directrice qui se charge de faire les présentations pour elle:

-Les enfants, je vous présente Leila, votre nouvelle camarade. Annonça-t-elle. Elle a sept ans et vient de Rio. Je compte sur vous pour lui faire un bon accueil et être gentils avec elle, est-ce que c'est bien clair?

-Oui madame! Répondirent en chœur les enfants.

-Je compte sur vous! Leur répondit-elle en souriant avant de se tourner vers la nouvelle venue. Tu peux aller t'assoir Leila, on va t'apporter ton goûter. Regarde, tu n'as qu'à aller à cette table! Il reste une place de libre rien que pour toi!

Acquiesçant d'un simple hochement de tête, la petite fille s'exécuta et s'avança timidement vers la dite table ou était regroupés deux garçons et trois filles âgées de sept à onze ans. Tous la regardaient avec curiosité, ce qui ne fit que la mètre d'avantage mal à l'aise et baisser le regard. Malgré les tentatives des enfants d'engager la conversation avec elle, Leila se fit discrète et peu bavarde. Elle se dépêcha de manger son goûter afin de pouvoir à nouveau retourner dans sa chambre mais elle n'en n'eut pas le droit cette fois-ci. La directrice voulait qu'elle commence à se mêler aux autres enfants mais c'était plus facile à dire qu'à faire. Leila n'avait pas envie de jouer, encore moins de devoir parler aux autres malgré leur gentillesse. Elle ne se sentait pas à l'aise ici, elle avait l'impression d'être une sorte d'anomalie. Rien que son arrivée à son âge était intriguant pour les enfants, la plupart étants ici depuis qu'ils étaient bébé, voir depuis peu après leur naissance. Malgré tout Leila fut bien forcée le soir même de communiquer avec ses compagnes de chambres. Bien que plutôt gentilles envers la nouvelle venue, leurs questions assommaient Leila qui n'était pas d'humeur à bavarder. Elle s'entendit néanmoins assez bien avec Gloria, une enfant de dix ans et demi qui se montrait plus respectueuse et ne lui demandait pas comment elle avait fini ici. Ce fut d'ailleurs elle qui réprimanda ses deux amies pour leur indiscrétion et fit cesser cet interrogatoire. Dès le lendemain elle et les deux autres filles prirent Leila sous leur aile et firent de leur mieux pour l'aider à s'intégrer ici, en vain.

Les jours passèrent, puis le semaines et enfin les mois. Et bien que s'étant habituée au rythme de vie de l'orphelinat et à ses nouveaux camarades, Leila ne s'habituait toujours pas à son statut de petite fille orpheline. Comme tous les enfants ici elle s'était mise à espérer d'avoir un jour une famille mais plus le temps passait et plus elle perdait espoir. Après tout, qui voudrait d'une petite fille insupportable comme elle? Des mots que n'avait cessé de répéter son père dont le fantôme semblait toujours hanter l'esprit de la petite fille...

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