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𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟐𝐎














           

C  H  A  P  I  T  R  E   2 O

          



              

            


  

               

           Il ne le fait pas exprès. Cependant, Livai Ackerman est de loin l’homme le plus marrant qui m’ait été donné de rencontrer.

           Les bras croisés, adossés sur l’une des parois du couloir menant à la morgue, je l’observe dans un fin sourire moqueur Les néons blafards grésillent, projetant une lueur vacillante et presque inquiétante sur le sol blanc emprunt d’une substance aspétisante à forte odeur.

           Cet endroit m’a toujours semblé profondément dérangeant — au-delà de la prédominance d’humains décédés par rapport aux personnels vivants. Quelque chose dans l’ambiance et le parfum, semblables à celles imprégnant les hôpitaux, me dérange depuis longtemps. Ce malaise était présent bien avant que je ne développe le pouvoir de voir les morts.

           Ma rencontre avec Nina précède d’ailleurs ce moment.

— C’est quoi ça, encore ? peste le juge en tapotant l’écran noir de son téléphone.

           Cela fait dix minutes que, depuis qu’il est sorti en trombe de la morgue, il tente de joindre ses supérieurs afin de nous dénoncer. Cependant, son téléphone refuse de lui répondre, demeurant éteint, peu importe avec quelle force il appuie sur les boutons de veille.

           La scène est si masculine… L’objet ne lui répond pas alors il tape dessus.

Qu’est-ce que c’est que cette merde ! gronde-t-il en s’échinant sur les rainures de l’objet, tentant de l’ouvrir pour en voir l’intérieur.

Oh oh ! Langage !

           Par-dessus son épaule, le juge me lance un regard noir.

Vous êtes contente, je suppose ?

— Contente, non…, je nie tout à fait sincèrement.

           Entendant l’honnêteté de mon ton et ne comprenant pas ma réponse, il arque un sourcil surpris.

Moqueuse en revanche, je le suis absolument.

           Dans un soupir, il se concentre à nouveau sur son cellulaire. Il persiste à en triturer le flanc, tentant désespérément de l'ouvrir.

           Il est pourtant jeune… Pourquoi agit-il comme si l’engin sous ses yeux lui était parfaitement étranger et provenait d’une époque futuriste ?

C’en devient presque triste, je marmonne en tordant mes sourcils, leurs coins intérieurs pointant le ciel en une moue affligée.

           Secouant la tête et pinçant les lèvres, je ravale le rire moqueur qui menace de les franchir.

Mettons fin à son calvaire… C’est cela que vous cherchez ?

           Se tournant à nouveau vers moi, Ackerman détaille rapidement ma silhouette et finit par découvrir l’objet que je tiens entre mes doigts. Malgré la lumière grésillante gâchant sa vue, il parvient à l’identifier. Une fois que ses yeux plissés analysent le fin rectangle noir, chaque trait de son visage retombe.

           La colère noire qui le traverse m’arrache un rire que je n’arrive pas à contrôler : 

— Oh… On dirait bien que j’ai fâché notre illustre juge…

— VOUS AVEZ VOLÉ LA BATTERIE DE MON TÉLÉPHONE PORTABLE !?

           Tapant d’un pied ferme sur le sol, je me redresse. Plissant les yeux et gonflant le torse à la manière d’une institutrice sévère, je place les mains sur mes hanches.

Enfin ! je chuchote le plus fort possible, criant sans voix. Il y a des gens qui dorment ! Ça va pas d’hurler !?

           Sa mâchoire et son poing se serrent en une synchronisation parfaite.

Vous testez ma patience, capitaine…, gronde-t-il entre ses dents serrées.

           Fourrant mon index devant mes lèvres closes, j'écarquille les yeux d’un air réprobateur.

Continue et je t’envoie chez le proviseur ! Tu sais quoi ? Donne-moi ton carnet.

           Entrouvrant les lèvres, il dirige son poing fermé en direction de sa bouche, faisant mine de le mordre. Puis, immédiatement, il se tourne vers le fond du couloir, prenant de profondes inspirations pour reprendre ses esprits.

           Lorsque Livai Ackerman a été affecté à mon unité, nos coups de fil se sont multipliés. Tous sans exception au commissariat ont appelé un proche rattaché à l’exécutif ou la justice, cherchant à en apprendre le plus possible sur le noiraud. 

           Chaque portrait était le même. Bref, se condensant en deux points. Implacable et froid. Incapable à cerner, donc. Il était de ceux qu’on ne pouvait pas comprendre car aucun sourire, aucune larme, aucun cri ne franchissait ses lèvres. Nul ne pouvait le faire sortir de ses gongs.

           A mon exception, visiblement.

Je n’ai jamais rencontré de personne aussi insupportable que vous ! s’exclame-t-il finalement dans un geste vif, fendant l’air de sa main.

Bon… On va procéder autrement. A trois, on joue au roi du silence. Un… Deux… Tr… AAAAAARGH !

           A genoux, le dos de la main plaqué sur le front, l’autre posée sur mon épaule, je tort mon visage en une expression de douleur. Les traits tirés par la souffrance, je couine, les yeux clos.

           La voix du juge interrompt mes gémissements : 

— Vous n’avez pas l’impression d’en faire des tonnes ? J’ai lancé mon portefeuille en prenant soin de vous manquer d’au moins trois mètres.

— Un homme à terre ! Un homme à terre ! Il faut sauver le soldat Ryan !

— Et depuis quand vous vous appelez Ryan ?

— JE MEEEEEEEEEEEURS !

           Mon hurlement précède un silence de plomb. Ce dernier dure d’abord une poignée d’instants qui se muent en de longues dizaines de secondes.

           Sans qu’aucun bruit ne résonne.

           Toujours agenouillée dans une expression tordue de souffrance, je finis par ouvrir les yeux, découvrant l’expression exaspérée du noiraud.

           Le juge pince l’arête de son nez avant de prononcer dans un soupir exaspéré : 

Mon portefeuille, s’il vous plaît…

           Fronçant les sourcils, je mets quelques instants avant de réaliser qu’il souhaite le récupérer. Tournant la tête pour suivre son regard, je découvre alors ledit portefeuille, à plusieurs mètres derrière moi.

           Arquant un sourcil réprobateur, je lâche d’un air consterné : 

Que j’aille vous le chercher ? Et puis quoi encore ?

— Vous êtes plus proche de lui que je ne le suis, s’explique-t-il sans aucune forme d’embarras, visiblement très sérieux dans sa demande.

Vous avez deux jambes valides, contrairement à moi. Vous pouvez parcourir ces mètres en plus.

           Aussitôt, il croise les bras sur sa poitrine dans une moue suspicieuse.

           Tout d’abord, je soutiens son regard, le menton levé et la tête haute. Cependant, il ne flanche pas, conservant sa posture hautaine. A la manière d’un professeur attrapant son élève, la main dans le pot de confiture, il me considère avec moquerie. Si je lui laisse quelques instants de plus, je suis sûre qu’il commencera à tapoter du sol avec son pied.

           Un moment, je considère l’éventualité de patienter jusque-là. Seulement, le juge désigne soudain ma posture du menton.

           Mes yeux s’écarquillent quand je réalise pourquoi il m’observe de cette manière.

Une seule jambe valide, hein ?

           Je viens de me jeter sur le sol, à genoux. J’ai plié les jambes sans le moindre mal et me suis torsionnée, oubliant d’ailleurs ma canne auprès de Nina, dans la salle d’autopsie.

Il y a quelques jours, vous avez bondi sur votre bureau avant de me menacer de votre canne. Tout à l’heure, vous avez couru après moi quand j’ai quitté la scène de crime. Et, dans la voiture, vous me l’avez fait « spider-man ».

           Fronçant les sourcils en se moquant visiblement de moi, il conclut : 

Je pense que vous pouvez arrêter de me prendre pour un con, maintenant.

— Alors ça, jamais.

— Je suis parfaitement conscient de la raison de votre mensonge, rétorque-t-il sans réagir d’aucune façon à mes trois mots. Prétendre être handicapée vous permet de garder en permanence le Glaive de Némésis à vos côtés. Histoire de pouvoir vous en servir… Mais aussi histoire de m’empêcher de mettre la main dessus et faire des analyses approfondies.

           Et il est reparti…

Le Glaive de Némésis ? je feins l’ignorance, espérant le voir s’énerver.

           Nous deux savons de quoi il s’agit. Me voir nier en bloc est encore le meilleur moyen de le faire sortir de ses gonds.

           Pourtant, il se contente d’un rictus malin : 

— Oui, le Glaive de Némésis.

— Quoi ? Vous allez encore me parler de votre poutre de feu ?

           Aussitôt, un éclat de colère traverse son regard. A cette vision, je lâche un rire victorieux.

           Je sais comment le faire réagir… Qu’importe à quel point il tente de rester stoïque, j’arrive toujours à mes fins.

— Je ne… Peu importe, se maîtrise-t-il alors qu’il s’apprêtait à me houspiller. Je sais pertinemment que vos deux jambes sont en parfait état, alors donnez moi ce portefeuille.

           Il a tout à fait tort.

           Mes pouvoirs surnaturels se sont développés après une expérience particulièrement intense qui a laissé de graves séquelles sur mon corps. Ma jambe gauche ne fonctionne plus tout à fait correctement, sa coordination et sa motricité ayant été irréversiblement impactées.

           Cependant, les symptômes s'atténuent et disparaissent même temporairement quand je passe du temps avec des défunts. Les fantômes stimulent mon pouvoir, ce qui propage une force surnaturelle dans mon corps.

           Ici, nous sommes dans une morgue, un lieu saturé de spectre. Sur la scène de crime, nous étions à proximité de deux fantômes. Quelques-uns hantent le commissariat, à la recherche constante d’explications sur les circonstances de leurs morts.

           Ainsi, ma jambe fonctionnait parfaitement.

           Il est cependant hors de question que je révèle ces détails à Ackerman. Alors, naturellement, je me redresse et m’exécute. Quand bien même il pourrait aller chercher son portefeuille lui-même, je n’ai aucune envie de poursuivre cette conversation plus longtemps.

Merci, répond-t-il en saisissant son portefeuille.

           A l’instant où je lui tourne le dos, prête à retourner en salle d’autopsie pour récupérer ma canne, sa voix résonne dans mon dos.

Minute, papillon… Je peux savoir où est passée ma carte bancaire ?

           Mes épaules s’affaissent quand je pousse un soupir vaincu. Me tournant vers le juge, je fronce les sourcils face à son regard réprobateur. Entre ses doigts fins, le portefeuille déplié reflète la lumière des néons.

Vous avez immédiatement vérifié ? Vous êtes sérieux, là ? Vous ne me faites pas confiance à ce point ?

— J’ai visiblement eu raison puisque vous avez volé ma carte de crédit, répond-t-il sans qu’aucune colère ne déforme sa voix.

— N’essayez pas de changer de sujet ! Je n’arrive pas à croire que vous doutiez de moi à ce point !

— Je ne change pas de…

— IL SUFFIT !

           Martelant violemment le sol, je le rejoins en quelques pas de pachyderme et fourre la carte de crédit contre son pectoral, la plaquant à sa poitrine. Ses yeux s’écarquillent et je sens son cœur s'emballer contre ma paume.

           Mon regard se plante dans le sien quand, les sourcils froncés, j’ignore le contact de son torse brûlant contre ma main et gronde, indignée : 

Je suis très déçue de vous !

           Brutalement, je me retourne. La carte de crédit tombe au sol dans un bruit sec et je rejoins la salle d’autopsie. 

           Cependant, à l’instant où je pose la main dessus, je m’arrête dans mon geste. Jetant un regard par-dessus mon épaule, je lance : 

Après tout ce qu’on a vécu ensemble !

           Les yeux écarquillés et les bras ballants, il ne se penche même pas pour récupérer son dû. M’observant à la manière d’un poisson, bouche bée, il ne réagit pas.

           Entrant dans la salle d’autopsie, je claque la porte dans mon dos.

           Dans la pénombre de la pièce sans fenêtre, seule la lampe de métal braquée au-dessus du cadavre de la victime illumine les lieux. Elle me fait voir Nina, entièrement habillée d’une combinaison bleue et d’un masque, penchée au-dessus du corps ouvert.

           Un scalpel brandit dans la main, elle désigne un point sur ma droite : 

J’ai mis ta canne là.

           D’un geste brutal, je m’empare de cette dernière, marquant ma colère.

— Tu veux regarder l’autopsie en me racontant ce que l’autre t’a fait ? me demande-t-elle, encore suspendue au-dessus du corps. Je viens de t’entendre hurler.

           Dodelinant de la tête, je considère cette proposition alléchante.

Je dois mettre une combinaison ?

— Si tu ne veux pas que ton juge face une syncope et nous dénonce, ce serait mieux.

           Tirant ma bouche en une moue frustrée, je refuse donc : 

J’ai la flemme.

— Bon bah, à la prochaine. Et gifle-le de ma part, lance-t-elle dans un sourire narquois.

S’il continue, je te promets même de lui faire la promotion : deux pour le prix d’une.

           Pouffant de rire derrière son masque, elle reprend son autopsie. De mon côté, je franchis à nouveau le seuil de la porte, découvrant un couloir vide.

           La carte de crédit d’Ackerman n’est plus sur le sol. Il a dû quitter les lieux.

Grand bien nous en fasse ! je m’exclame alors, m’élançant en direction de la sortie.

           Les quelques pas que je fais dans les couloirs sont bercés d’un sifflement léger. Ce dernier meurt dès que je sors du bâtiment quand mon regard découvre la silhouette du juge, adossé au capot de sa voiture.

Mais vous allez jamais me lâcher ! je m’exclame en tapant du pied sur le sol.

Je suis resté pour vous. Vous n’avez pas de voiture. Mais vous pouvez tenter de faire venir un taxi ici ? Je serais étonné qu’ils acceptent la course. Cependant, faites comme bon vous semble.

           Se redressant, il marche jusqu’à la portière de sa voiture. 

           Aussitôt, je me redresse : 

Attendez ! Attendez !

           Figeant ses gestes au moment où sa main se pose sur la poignée, il se tourne vers moi : 

Mmm ?

— Je monte, je monte… Je ne peux pas vous laisser conduire tout seul.

— Et pourquoi cela ? demande-t-il tandis que je contourne la voiture pour accéder à la banquette arrière derrière le siège passager.

Votre pauvre voiture ! Laissée toute seule avec vous ! 

           Le temps d’un instant, si fugace que je pourrais bien l’avoir imaginé, un rictus tord les lèvres d’Ackerman. Ce dernier s'affaisse bien vite quand les sourcils du juge se froncent : 

Non, vous êtes interdite de banquette arrière.

           La main sur la poignée de la portière, je fronce aussitôt les sourcils : 

Je vous demande pardon ?

— Je fais quoi si vous vous la jouez encore spider-man ? demande-t-il d’un air agacé.

Vous vous la jouez Mary Jane ?

           Le juge tourne aussitôt la tête, cachant son visage. Cependant, je distingue la peau de sa nuque rougissant à mon commentaire.

           Dans un raclement de gorge, il reprend ses esprits.

Ça suffit. Vous vous asseyez à côté de moi.

— Sinon, quoi ? je réagis aussitôt à l’ordre qu’il me donne.

           Sa mâchoire se contracte et un éclat d’agacement traverse son regard.

Ne m’obligez pas à me répéter.

           Aussitôt, un sourire malicieux étire mes lèvres.

Sinon, quoi ? j’insiste.

           Sa réaction est immédiate.

           Reculant brutalement, il fait le tour de la voiture. Je le regarde marcher jusqu’à moi, un rictus espiègle trônant sur ma bouche. A mesure que la distance entre nous diminue, j’affute les quelques vannes que je vais bien pouvoir lui servir quand il va se planter devant moi.

           Que va-t-il faire ? Me regarder avec condescendance jusqu’à ce que je « craque mentalement » et lui obéisse ?

           Cela est très mal me connaître.

Et vous allez faire quoi, maintenant ? je demande quand il s’arrête à ma hauteur. Me regardez mécham… AAAAARGH !

           Tout se déroule en un éclair.

           Sans crier gare, Ackerman me saisit par les hanches. Comme si je ne pesais qu’une plume, il me balance par-dessus son épaule. Avant que je ne dise quoi que ce soit, ma tête pend dans son dos.

           Une silhouette se matérialise soudain devant moi. Tandis que le juge se dirige vers l’autre portière, mes sourcils se froncent en découvrant les boucles blondes de Basile, la victime.

           Le fantôme sourit béatement devant notre position.

Vous êtes décidément trop mignons ! s’exclame-t-il en posant une main sur ses lèvres.

           J’ouvre la boucle, prête à répliquer. Cependant, Ackerman me devance : 

Non, on ne l’est pas !

           Le fantôme écarquille les yeux. Je fais de même. Contre moi, le juge cesse tout mouvement.

           Le silence tombe sur nous, violent.

           Un instant, j'observe Basile, médusée. Je songe à lui demander si je n’ai pas rêvé ce qu’il vient de se passer. Mais la stupeur dans ses yeux montre que je n’ai rien imaginé.

           Livai Ackerman vient de parler à un spectre.













































• N D A •

j'espère que ça
vous aura plu

je suis désolée
pour le retard !










































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