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𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟐𝟑























𔘓

C  H  A  P  I  T  R  E    2 3

𔘓



















































































           Si la tornade fut de flammes, le silence est de plomb. Le ballet incessant de ses cheveux s’est immobilisé. Elle se tient là, droite. Cependant je ne la regarde pas.

           Tout comme lui non plus, n’a aucun regard pour elle. Contemplant le sol, les yeux écarquillés, il ne dit rien. Les lèvres à peine crispées, il tente de retenir des mots qu’une autre bouche a pourtant prononcés.

— James ? je demande doucement, les sourcils légèrement haussés.

           Je n’apprécie pas la façon qu’a ma gorge de se serrer. Mon corps n’agit pas de la sorte, normalement. Il ne s’atrophie pas à cause d’une émotion quelconque.

           Même plus, les émotions n’ont plus de prise sur moi. Je ne leur obéis pas. Je ne dois pas leur obéir.

           Et pourtant, un étau se resserre autour de ma trachée.

— James ?

           Malgré mon insistance, il ne dit rien. M’ignorant, encore figé dans les paroles glissées par son ex-femme, il semble suspendu.

           Alors, je l’observe, elle. Elle qui est impeccable, dans son tailleur, fière et consciente de l’avantage qu’elle tient sur cette conversation.

           Elle.

— Q… Quel jeu cruel ? je demande dans un sourire mouillé par les larmes, sentant celles-ci piquer mes yeux.

           Je ne sais même pas pourquoi j’ai envie de pleurer. Ou peut-être connais-je la raison, au contraire ? Sans doute est-t-il plus facile de prétendre que j’ignore tout.

           Mon cœur se soulève en même temps que son menton lorsqu’elle me contemple de sa hauteur. Un sourire mauvais étire ses lèvres.

— Enfin, ma belle… Es-tu vraiment débile à ce p…

— Ça suffit, tonne James.

— Ne prétends pas m’interdire de l’insulter quand tu souhaites simplement m’empêcher de dire la vérité.

           Il ouvre la bouche, prêt à répliquer. Mais son regard croise le mien et il détourne aussi la tête, renonçant. Je déglutis péniblement.

           Peut-être ai-je réellement compris, en fin de compte.

— Crocodile, l’auteur de webtoon qui t’a humiliée…, minaude-t-elle. Comment crois-tu qu’il connaissait assez ton visage pour le dessiner sous tous les angles ?

           Mes paupières se ferment quand j’accuse le coup.

           Je ne peux dire que je suis surprise. A vrai dire, je crois qu’une partie de moi l’a toujours sue. Dans sa façon de balayer le sujet quand je le mentionnais, de contempler ma collection de romans graphiques ou même la coïncidence entre notre rencontre et la nouvelle version de ce personnage…

           Peut-être espérais-je que cela soit faux ? Ou alors une partie de moi voulait-t-elle demeurer aux côtés de ce créateur qui l’avait tant aidée, dans une période sombre de sa vie ?

— Je… Je vois.

           Ma voix est rauque quand je ramasse mes affaires.

           Silencieux, ils me regardent faire. Le dos raide, les muscles comme atrophiés, congelés par la vérité, je me déplace. A la manière d’une machine aux rouages mal huilés, mes articulations grincent presque.

           Mais j’avance. Le regard droit, je marche jusqu’à cette porte.

           Le métal froid d’un crochet se pose sur mon épaule. Je cesse de progresser, le dos droit et les jambes raides. Dans mon dos, la chaleur de Crocodile est piquante.

           Douloureuse.

— (T/P), je suis désolé, j’aurais dû vous le dire plus tôt et…

           Me retournant doucement, je m’efforce de sourire. Seulement mes yeux sont tant brouillés de larmes que je ne vois qu’un visage flou lorsque je regarde James Harold.

— Allons, inutile d’être sérieux ! Je déteste ça et vous le savez ! je me force à rire.

           Je hais cette sensation. Leurs yeux rivés sur moi. Ces larmes que je n’arrive pas à retenir. Ces spasmes. Cette perte de contrôle sur moi-même.

           Il me faut du contrôle. Un truc, n’importe quoi, auquel me raccrocher.

— Vous savez comment est mort le capitaine Crochet ? je lâche dans un rire.

— (T/P)…

           Je peux presque entendre l’épuisement qui résonne dans son soupir. Alors je force un rire qui n’a rien de convaincant, en profitant pour plisser mes yeux de sorte que nul ne voit les larmes les emplissant :

— Allons ! C’est pas la mer à boire ! Juste un dessin ! Vous croyez réellement que ça me blesse ?

           Puis, sans lui laisser le temps de rétorquer quoi que ce soit, je lâche théâtralement :

— Allez les jeunes, je me casse ! Les capotes sont dans le tiroir !

           Là-dessus, je claque la porte dans mon dos. Et, quelques instants, je n’arrive pas à effacer le sourire sur mon visage. Comme si mes muscles s’étaient bloqués.

           De ma main, j’essuie mes paupières.

— Je… C’est pas si grave, juste une vengeance puérile, je tente de me rassurer à voix basse, haussant les épaules dans un geste désintéressé. Non, vraiment, cela n’a pas la moindre importance.

           Mes pieds marchent sans que je n’y réfléchisse.

— Et puis, c’est pas comme si on m’avait reconnu dans la rue…

           Mes épaules se haussent et je garde ce rictus factice.

— Après tout, mon interview n’était pas très cool non plus alors…

           Je franchis la porte des toilettes des dames. Celles-ci sont vides et propres. L’odeur du nettoyant me laisse comprendre que l’employé d’entretien vient de passer.

           Je tente de me concentrer là-dessus, ignorant son cœur pesant trop lourd, dans ma poitrine.

— Et puis c’est vraiment qu’une vanne, c’est même pas important.

           Mon corps se fige, face au sèche-main.

           Une silhouette s’anime, à ma gauche. Je la vois du coin de l’œil. Et je sais exactement de qui il s’agit… Mon vulgaire reflet, dans le miroir.

           Je ne réfléchis pas vraiment quand je me tourne vers la vitre.

           Seulement dès que j’aperçois mon visage, sur la surface immaculée, la réalité me frappe.

— Putain, il sait bien dessiner, ce con, je ris nerveusement.

           Ce personnage me ressemble vraiment. Profondément. Dans les moindres détails. Y compris ceux que je m’efforçais de gommer, quand je regardais mon visage.

           Lorsque nous observons n’importe quoi, notre nez se tient dans le champ de vision, obstruant ce dernier. Alors notre cerveau, ingénieux, fait fit de sa présence et reconstruit le paysage en prétendant qu’il n’est pas là. Il gomme ainsi l’existence du tarin afin que notre vue, au quotidien, nous paraisse plus confortable.

           Quelque part, je crois que je faisais cela aussi à chaque fois que je croisais un miroir. Que j’effaçais les détails embarrassants afin que me regarder soit une tâche aisée.

           Mais Crocodile a porté à mes yeux des détails que j’ignorais. Et je ne peux plus prétendre qu’il a simplement créé un personnage en volant mon visage.

           Non. Il s’est inspiré de moi. Ce personnage est moi.

           Soudain, la porte s’ouvre. Je sursaute presque en me tournant sur la nouvelle venue. Et je dois réprimer un soupir en découvrant la chevelure rousse de son ex-femme.

           Elle semble surprise de me voir mais ne dit rien. Son regard s’abaisse sur ses mains qu’elle inspecte lorsqu’elle ôte ses bagues.

           Je remarque qu’elle porte encore son alliance.

           Silencieuse, je l’observe tandis qu’elle marche jusqu’aux lavabos. Là, elle ouvre l’eau et entreprend de se récurer les mains. Méthodiquement, sans dire quoi que ce soit, je l’observe recueillir une noix de savon et astiquer avec soin ses phalanges.

           Lorsque je rencontre une jolie femme, je me dis la plupart du temps qu’elle est jolie. Cela ne va pas plus loin.

           Mais aujourd’hui, je vois mon reflet à côté du sien.

           Assurément, elle ne doit gommer aucun détail de son visage, elle… L’épouse parfaite. La sœur endeuillée. La femme irréprochable.

— Allez, dites-le, déclare-t-elle soudain, me prenant de court.

           Surprise, je ne réponds pas. Elle lève les yeux et croise mon regard, dans le miroir.

— Dites que j’ai passé l’âge de me mettre en compétition avec une femme que je ne connais à peine, simplement parce qu’elle est proche de mon ex-mari, lâche-t-elle à toute vitesse d’une voix dure.

           Abasourdie, je ne pipe mot.

— C’est bien ce que vous pensez, de toute façon, non ?

           Les mains posées sur le lavabo, elle se penche en avant. S’observant par en-dessous, je distingue une certaine animosité dans son regard. Une haine viscérale. Qu’elle nourrit à son propre égard.

           Peut-être gommons-nous tous des détails de nous-mêmes, finalement.

           Je sais ce qu’elle ressent. Et c’est précisément parce que je sais parfaitement qu’elle n’a pas besoin que je mente, mais que je sois brutalement honnête, que je soupire soudain :

— Non mais sérieusement, à votre grand âge…

           A ma grande surprise, elle pouffe de rire. Son corps se secoue quand elle laisse sa tête retomber sur son torse et cette vision a je-ne-sais-quoi de rassurant.

           Que c’est égoïste ! Mais cela m’aide de savoir que je ne suis pas la seule à peiner autant. Que même les jolies femmes ont des problèmes.

           Lorsqu’elle relève la tête, elle pleure dans son rire. Et, les yeux clos, elle lâche :

— Putain, c’est ça la question, mon âge !

           Ses épaules se secouent nerveusement tandis que des larmes dévalent ses joues.

— J’avais tout ! Un frère jumeau et un mari ! Et même si ça marchait pas, ça marchait quand même, juste parce que j’étais pas seule ! Et surtout parce que j’ai plus le temps de trouver une nouvelle famille ! J’avais la mienne !

           Ses mains glissent le long de son cou et elle prend une profonde inspiration. Quand ses paupières s’ouvrent, elle me regarde par le biais du miroir.

           Et mon estomac se secoue lorsqu’elle lâche :

— Qui il y-a-t-il, maintenant ?

           Je ne réponds pas. Ma gorge est serrée. Encore plus que lorsque j’ai appris la véritable identité de Crocodile, il y a quelques minutes.

— Je sais que je suis pathétique mais… J’ai jamais été toute seule…

           Une larme coule sur sa joue et elle détourne les yeux.

— Je suis terrifiée.

           J’entends sa solitude dans la façon qu’elle a de me parler alors qu’elle ne m’apprécie pas. Je vois la terreur dans les larmes de cette femme qui aimerait tout faire, sauf perdre la face devant moi.

— Un doberman, je lâche sans réfléchir.

           Surprise, elle se retourne. Son mascara a coulé, encadrant sa peine de traces noirâtres.

— C’est… C’est super cool, les dobermans…, je lâche d’une voix rauque, me dandinant d’un pied sur l’autre dans un sifflement embarrassé. Et ça aide quand on est seuls.

           Elle met quelques secondes avant de laisser un sourire étirer ses lèvres. Puis, dans un murmure à peine perceptible, elle lâche :

— Ouais… Un doberman.
















































𔘓

ma pause m'a fait
du bien :)

j'espère que ce
chapitre vous aura
plu !!

𔘓







































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