Eden glissa doucement à genoux afin d'être à la hauteur de Ana. Son cœur se serra à la vue de la détresse de la jeune fille, celle-là même dont elle peinait à se libérer. Elle se souvent de la douceur de Tom quand elle avait paniqué dans la salle de bains, la façon dont ses mots tendres l'avaient calmé. Doucement, elle pris la main de Ana et la posa contre sa poitrine.

— Respire avec moi, murmura-t-elle. Concentre toi sur ma respiration.

Elle tourna la tête vers Mattheo.

— Aide-moi à la relever.

Elle glissa un bras sous celui de la jeune fille et Mattheo se mis de l'autre côté. Ils la soulevèrent et Eden frotta la cape d'Ana. Elle lui présenta ensuite la fleur qu'elle venait d'acheter et lui sourit.

— Respire son parfum, dit-elle. Ça va t'apaiser un peu.

Ana obéit et porta la fleur à son nez. Eden en profita pour ôter sa cape et la posa sur les épaules de sa camarades. Le froid lui coupa le souffle mais ce ne fût qu'éphémère car une douce chaleur l'enveloppa dès que Mattheo posa sa veste sur elle.

— Merci, dit-elle.

— Rentrons, répondit Mattheo en jetant un œil vers le ciel qui s'assombrissait.

Eden acquiesça et aida Ana à avancer en lui frottant le dos. Ils marchèrent en silence, parfois entrecoupé par les reniflements de la blonde. Eden ne posa aucune question et lorsqu'ils arrivèrent au château, elle s'arrêta, essoufflée.

— Tu veux que je t'accompagne à l'infirmerie ? demanda-t-elle.

La rouquine ne se voyait pas abandonner Ana surtout dans cet état. Elle avait besoin de compagnie, ça se voyait à la façon dont elle l'a regardait.

— Non, répondit Ana. Je ne veux pas y aller. Je .. je veux juste un câlin.

Eden hocha la tête et la serra contre elle. Elle ne su pas combien de temps dura cette étreinte mais elle réalisa qu'elle aussi en avait besoin. La voix autoritaire de McGonnagall résonna dans le couloir, teintée de colère et Eden se recula pour tourner la tête.

Un groupa traversa le couloir, soutenant Théodore Nott qui avait le visage gonflé. Il tenait à peine debout si bien qu'ils devaient presque le porter. Eden guida Ana plus loin et jeta un regard à Mattheo.

— Tu peux y aller, dit-elle. Merci, Mattheo.

Le jeune homme sembla hésité, tenaillé mais Theo avait besoin de lui alors il tourna les talons.

— Allons dans mon dortoir, proposa Eden.

Elle sourit tendrement à Ana et lui essuya quelques larmes.

— Peu importe ce qui s'est passé, ça ira mieux plus tard, promit-elle. La douleur reste mais elle deviendra supportable.

— Mais ça fait tellement mal, sanglota Ana.

— Je sais, murmura Eden. Tu as l'impression que ton cœur va exploser, qu'il va s'arrêter ou qu'il va continuer à te faire souffrir. Mais ça passera.

Elle savait que c'était un mensonge mais elle ne pouvait lui jeter au visage que ça n'irait jamais mieux alors que Ana était déjà au bord de la crise d'hystérie. Elle pris la main de la jeune fille et la consuisit dans son dortoir. La chambre était en désordre du côté des trois filles qui partageaient la chambre avec Eden mais son côté à elle était propre et joli.

Déposant la veste de Mattheo sur la chaise, elle s'assit sur le lit et entraina Ana avec elle. La blonde renifla, les yeux bouffis et les joues rouges. Elle semblait plus jeune dans cet état si bien qu'Eden eu l'impression de se retrouver devant une enfant.

— C'est un mangemort ..., souffla Ana tout bas comme si elle avait peur qu'on l'entende. Le garçon dont je suis amoureuse, c'est un mangemort. Il défend une cause qui tue des gens comme moi, à moitié moldus. Theo ...

Les pièces du puzzle se complétèrent dans l'esprit de la serdaigle.

— Écoute, dit-elle, il y a beaucoup de mangemorts dans le château, tu le sais mais ils ne l'ont pas tous voulu. Certains n'ont pas eu le choix, Ana. Je ne dis pas que c'est le cas pour Theo mais beaucoup ont choisi cette voie pour se protéger.

Elle passa la main dans les cheveux blonds de sa camarades et écarta les mèches humides de son visage.

— Je l'aime tellement, renifla fortement Ana. Mais j'ai l'impression d'avoir été manipulée.

— Ana, en ces temps sombres où tout est incertain, il est nécessaire de savoir écouter et pardonner parce qu'on ne sait jamais ce qui peut arriver.

Ana renifla une nouvelle fois et Eden attrapa une boîte de mouchoirs. Elle se moucha bruyamment et essuya ses yeux.

— Tu as sûrement raison, dit Ana. Il est tellement romantique, tu sais ... malgré ses airs de dur à cuir devant les autres, il est si doux et ..

Elle fût couper par une nouvelle vague de sanglots qui lui secoua le corps. Une boule de forma dans la gorge d'Eden. La façon dont Ana parlait de Theo, la façon dont ses yeux brillaient d'amour, tout ça était douloureux. Jamais personne ne parlerait d'elle de cette façon.

Elle se répéta ce qu'elle avait dit à Tom : l'amour est stupide.

— Écoute, je ne devrais pas te le dire mais il existe une fleur de cristal qui permet de savoir si une personne est bonne ou mauvaise. C'est une magie très puissante que peu de gens connaissent mais si tu souhaites, je te montrerai comment faire comme ça, tu pourras voir si le cœur de Theodore est pur.

— Je ne veux pas t'embêter, dit Ana.

— Ça be me dérange pas, assura la rouquine. Tu peux rester dormir avec moi, ce soir. On fera une soirée pyjama, on mangera des bonbons et on papotera. Ou on peut rester silencieuse si c'est ça que tu préfères.

— Merci beaucoup, Eden, tu es vraiment gentille.

— Tu n'as pas besoin de me remercier, sourit Eden. Crois-moi, la solitude, ce n'est vraiment pas la bonne solution, ça peut tuer.

Et elle, elle savait qu'elle mourrait à petit feu.