𝐍𝐨𝐯𝐞𝐦𝐛𝐫𝐞𝐫 𝟏𝟗𝟗𝟓 [𝐉-𝟔𝟖]
Les deux adolescents marchent doucement, prenant leur temps pour prolonger autant que possible la soirée qui est incontestablement la meilleure de leur vie pour chacun. Dixie tourne et relève la tête pour regarder George, elle lui tient sa main chaude dans la sienne alors qu'il trace de petits cercles avec son pouce.
- George? dit Dixie, comment imagines-tu ta vie?
- Hum, je ne sais pas vraiment, à part la boutique, je ne me suis jamais vraiment posé la question, répond-il un peu gêné.
- Tu n'as pas à être gêné, dit-elle doucement. Certaines personnes ne savent pas non plus et d'autres en font trop, comme moi.
Elle se met à rire en pensant à sa liste. Elle la garde dans son journal intime et y a listé tout ce qu'elle veut faire dans la vie. Chaque année, elle la recommence parce que ses goûts ont changé. George ricane, se voyant déjà dans sa boutique avec Fred mais il faut avouer que ce qu'il ressent pour Dixie vient un peu tout chambouler.
- Et puis tu sais, enchaîne la brune, la boutique, c'est déjà énorme. Je suis sûre que vous aurez plein de succès. Je suis déjà fière de toi, George. Vraiment. Je suis persuadée que vous allez changer la vie de plein de gens qui pourront rire grâce à vous.
La jeune fille se rend compte qu'elle parle comme si elle ne sera pas présente mais elle préfère parler de cette façon parce qu'au fond d'elle, elle sait que sa liste ne se réalisera pas, tout comme son avenir. Parce qu'elle sent que quelque chose de sombre l'entoure, elle n'arrive pas vraiment à l'expliquer mais parfois, elle perd le contrôle alors peut-être qu'elle ne sera plus là pour voir George réussir. Le rouquin constate que la façon dont parle Dixie amène à penser qu'elle ne va pas faire partie du futur et il ressent un pincement au cœur.
- Oui, on aura beaucoup de succès, forcément, dit-il en plaisantant. Et puis tu pourras venir quand tu veux aussi. Mais ne compte pas sur moi pour te faire des réductions.
Dixie fronce son petit nez en riant et elle lui donne une gentille tape sur le torse alors que George prend un air offusqué en riant avant qu'elle prenne un air sérieux qui la rend surtout adorable.
- Eh bien ne compte pas sur moi pour te faire des réductions quand tu viendras dans ma librairie, réplique-t-elle.
- C'est le business madame, pouffe-t-il. Faut faire marcher les affaires, on a pas le choix. Tu veux avoir une librairie? C'est chouette ça!
- Je suis sincèrement choquée par tes propos George Weasley! dit-elle en essayant de garder son sérieux, ça me brise le cœur ce que tu dis! Moi qui pensais pouvoir avoir tout gratuitement. Et oui, j'en rêve depuis que j'ai sept ans en fait. Est-ce que vous avez déjà trouvé un nom pour votre boutique?
Le regard du rouquin glisse de nouveau sur les lèvres de la brune et il secoue la tête, ce n'est pas le moment de penser à ça. Il lui sourit doucement et hoche la tête, les yeux brillants d'étoiles.
- Weasley, Farces pour sorciers facétieux! déclare fièrement le garçon, et ta librairie?
Dixie sait déjà comment sa librairie va s'appeler si elle réussit à en avoir une, elle l'a su dès l'instant où elle a vu Globule pour la première fois de sa vie et elle a toujours pensée que ses parents allaient pouvoir travailler avec elle lorsqu'ils seraient trop vieux pour continuer les voyages.
- La librairie des Globules, déclare-t-elle. En hommage à Globule mais en même temps en rapport avec les yeux globuleux parce qu'on porte des lunettes pour lire et parfois elles font loupe.
- La librairie des Globules? Ça sonne bien, rit-il, il te manque une paire de grosses lunettes loupe.
Il rit puis se frotte le visage, s'arrêtant avant de glisser ses mains sur la taille de la jeune fille pour l'attirer à nouveau contre lui et elle se met à rougir mais pose sa tête sur son torse et ferme les yeux. Elle aimerait dormir mais elle a peur de rester bloquée à nouveau dans un cauchemar. George ne parle pas, profitant du silence. Il respire calmement, comme apaisé par la présence de Dixie, elle le canalise, lui qui a tendance à bouger de partout.
- Hé, ne rigole pas mais j'ai des lunettes comme ça, moi, rit-elle. Quand je lis trop longtemps j'en ai besoin sinon je me mets à voir tout flou et Globule se moque toujours de moi parce que ça fait des yeux énormes.
George sourit, capable d'imaginer un avenir avec Dixie et d'une certaine manière, c'est étrange de penser ça pourtant il sait que c'est la vérité. Il rit et baisse la tête pour la regarder.
- Je voudrais bien les voir moi, tes lunettes, dit-il, ça serait vraiment drôle.
Le rouquin essaie d'imaginer la jolie brune avec des loupes en guise de lunettes, lui faisant des yeux énormes et il rit de nouveau. Dixie lui donne une nouvelle tape, elle a une tête bizarre avec ses lunettes même si sa mère lui répétait qu'elle était mignonne et qu'elle ressemblait à Globule.
- Ne te moque pas, pouffe Dixie. Elles sont vraiment horribles! On dirait la prof de divination, laisse-moi te lire ton avenir George Weasley.
Dixie imite à la perfection la voix de Madame Trelawney et se met à rire tout comme George qui trouve son imitation parfaite.
- Je ne te montrerais jamais ces lunettes, renchérit Dixie, il faudra me mettre une baguette sous la gorge pour ça.
- Je finirais par te voir avec, promet George.
- Hum, non, hors de question que tu me vois avec ça sur le nez, rit-elle. Sinon après je serais obligée de voler sa boule de cristal pour lire ce que je vois en toi.
Le sourire que Dixie affiche se fane parce que plus elle parle du futur et plus l'idée qu'elle n'en aura pas s'intègre à son cerveau. Dixie le sent surtout quand elle revoit le visage de Voldemort, il l'a regardé d'une façon étrange et elle frissonne.
- Je suis sûre que Globule finira par m'abandonner pour rester dans ta boutique et se moquer des gens, dit-elle en essayant de rire.
La petite brune essaie probablement de faire comprendre à George que d'une certaine manière, Globule lui reviendra s'il lui arrive quelque chose et d'un côté, ça la rassure de savoir que leur boule de poils aura encore un maître. George voit bien que Dixie ne sourit pas vraiment et lâche sa main pour poser la sienne sur sa joue et rapproche son visage du sien.
- Ne parles pas du futur comme si tu n'en avais pas Dixie, murmure George. Tu vas vivre, il ne t'arrivera rien, je te le promets.
- Tu ne peux pas promettre une chose comme ça, souffle-t-elle.
George le sait tout comme elle le sait mais il veut quand même lui promettre pour qu'ensemble ils y croient sinon il n'y aura jamais d'espoir. La jeune fille se mord la joue, il faut qu'elle parle à George et elle n'a pas envie de gâcher la soirée mais il faut qu'il sache.
- George, quand une chauve-souris perd l'un de ses maîtres, dit-elle, elle peut disparaître un certain temps pour faire son deuil mais elle revient toujours.
Le jeune homme perd son sourire et l'observe, ses yeux parcourant son visage avec un air inquiet. Il ne veut pas imaginer une vie qui n'implique pas Dixie en tant qu'amie ou plus.
- Pourquoi tu me dis ça? demande-t-il. Tu ne vas pas mourir, t'as pas intérêt Dixie.
Voir George perdre son sourire par sa faute fait sentir Dixie mal, elle regarde la lune, visible par l'une des arches et soupire.
- Je préfère te mettre au courant, dit-elle. Je ne sais pas ce qu'il se passera dans mon futur mais je veux que tu puisses savoir comment gérer Globule. Personne n'a jamais survécu au Seigneur des Ténèbres, sauf Harry mais c'est grâce à sa mère. Je me suis fait une raison, si je dois mourir, alors soit, mais je veux profiter du temps qu'on me donne ... avec toi.
George déteste l'entendre parler du futur comme si elle prévoit de mourir dans les semaines à venir. Dixie a l'air de vraiment vouloir sa librairie et il espère qu'elle le pourra. Il sait que personne ne peut survivre au Seigneur des ténèbres mais ça ne veut pas dire qu'il ne peut pas se battre et il se battra. Il refuse qu'on fasse du mal à Dixie.
- Et moi je t'interdis de mourir, dit-il sérieux.
Le rouquin se racle la gorge, gêné mais c'est la vérité, il ne veut pas la perdre. Il veut continuer de passer du temps avec la brune même l'année prochaine et celle d'après encore et il veut la voir ouvrir sa librairie et ne pas avoir à voir Globule triste.
- C'est promis, je ne mourrai pas, affirme-t-elle.
Dixie ment, elle le sait très bien mais elle veut le croire, elle veut croire qu'elle a un avenir qui s'offre à elle et pour ça, il faut absolument qu'elle parle à Dumbledore. Elle baille alors et fronce le nez en voyant la chatte de Rusard alors que George lui reprend le visage dans ses paumes et elle sent ses joues la chauffer.
- Tu es fatiguée? demanda-t-il, je peux te raccompagner jusqu'à ta chambre si tu veux.
- Oui, retournons en haut sinon il ne restera plus aucun bonbons, dit-elle. Je ne pourrais pas dormir.
Elle sait que si elle continue comme ça, elle va tomber malade mais elle a bien trop peur de rester seule avec son esprit. C'est épuisant de ne pas dormir, parfois, ses yeux se ferment tous seuls en classe et Seamus est obligé de la secouer.
- Oui, je mérite un grand verre de jus de citrouille! lâche-t-il tout en caressant ses lèvres, et sent ses joues le brûler tant elles sont rouges.
La jeune fille a bien vu que George adore le jus de citrouille et elle secoue la tête en faisant tomber ses cheveux sur son visage.
- Je saurais quoi t'offrir à noël, déclare-t-elle avec une moue taquine.
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