𝐍𝐨𝐯𝐞𝐦𝐛𝐫𝐞𝐫 𝟏𝟗𝟗𝟓 [𝐉-𝟔𝟖]
La jeune fille hésite encore à lui demander de rester mais elle ne le fait pas, elle ne veut prendre aucun risque même si ça la chagrine de penser que peut-être, jamais personne ne partagera son lit ou alors se demande comment elle fera le jour où elle aura un mari, est-ce qu'il va l'accepter comme elle est? Feront-ils chambres séparées? Et est-ce que son mari sera George? Elle se dit qu'elle le veut bien mais est-ce que lui le voudra? Où l'oubliera-t-il dès la fin de l'année?
- Je t'assure que ça va aller, répond-elle.
Dixie déteste être comme ça, c'est injuste et elle se demande pourquoi c'est tombé sur elle. Elle n'a rien fait de mal et elle est maudite. Comment va-t-elle gérer sa vie si elle vit constamment dans la peur? Devra-t-elle s'isoler et vivre recluse? Rien que l'idée la rend triste surtout que c'est une personne adorable et remplie d'amour.
George glisse alors une nouvelle fois sa main dans ses mèches brunes, et lui offre à nouveau un tendre sourire. Même s'il ne le montre pas, il est assez inquiet pour sa petite amie. Il sait qu'elle dort peu à cause de ses cauchemars, et il veut l'aider à trouver un moyen de s'endormir sans aucune crainte.
Le regard de Dixie se fait plus sombre, il y a bien trop de pensées qui se bousculent dans sa tête et l'épuisement ne joue pas en sa faveur. Elle sait qu'elle va finir par tomber malade bientôt si elle continue mais elle ne peut pas faire autrement. La jolie brune baille de nouveau, il faut absolument qu'elle trouve une solution pour dormir sans provoquer d'incendie.
Aussi près de lui, elle le regarde. George est magnifique avec ses taches de rousseur, ses cheveux toujours décoiffés et son sourire incroyable. Dixie est sûre qu'il ne se rend même pas compte à quel point il est beau et elle se mord la lèvre. Le voyant bailler, elle lui sourit et lui caresse la joue.
- Tu devrais vraiment aller te coucher, dit-elle, sinon tu ne pourras pas être en forme toute à l'heure en classe.
Elle ne voulait pas qu'il se fasse réprimander par sa faute s'il s'endormait en classe. La chambre est éclairée simplement par la douce lumière de la lune et le rouquin trouve ça romantique. Il ne s'y connaît pas vraiment en romance mais il a déjà entendu sa mère dire que les ballades au clair de lune sont romantiques.
- T'inquiète pas, je vais y aller, répond-il.
Dixie est capable de magie sans baguette depuis toujours alors pour ne pas rester seule dans le noir, elle ouvre ses paumes alors que le garçon l'observe les tendre vers le plafond qui s'illumine d'étoiles ce qui fait écarquiller les yeux de George.
- J'adore les étoiles, souffle-t-elle en regardant avec émerveillement le plafond. Je trouve ça très apaisant.
Le rouquin a l'impression d'être dans l'espace, toutes ces lumières sont vraiment magnifiques mais il fronce les sourcils, troublé avant de tourner son visage vers le sien, perdu.
- Comment t'as fait ça? demande-t-il.
- Je ne sais pas vraiment, avoue-t-elle. J'ai toujours fait des choses comme ça. Au début, mes parents m'ont demandé de ne pas le dire, de garder ça pour moi et d'utiliser une baguette mais je n'en ai pas besoin et je ne sais pas comment c'est possible. Pardon, je suis désolée si je te fais peur.
Dixie n'a jamais osé en parler de peur qu'on l'enferme afin de l'étudier comme un cobaye ou qu'on la garde captive quelque part. Et elle n'a jamais vraiment osé poser la question à ses parents parce que les rares fois où elle la fait, ils se sont énervés et c'était rare qu'ils s'énervent.
- Je n'ai jamais montré ça à personne, avoue-t-elle. Mais je te fais confiance.
La brune sait au fond d'elle qu'elle peut avoir confiance en George et elle veut lui montrer qui elle est parce qu'elle ne pense pas qu'il peut l'aimer totalement si elle ne se dévoile pas.
Les yeux noirs de la jeune fille sont remplis de ce ciel étoilé et George la trouve magnifique. En fait, plus le temps passe et plus il tombe amoureux d'elle. Elle est exceptionnelle tout simplement. Malgré la surprise de sa confidence, il n'a pas peur et ça ne lui déplaît pas du tout ce qu'elle est capable de faire.
- Quoi? Non, non tu ne me fais pas peur, dit-il rempli d'admiration, je trouve ça incroyable ... T'es incroyable en fait.
Il a soufflé cette dernière phrase et Dixie rougit fortement. Elle se trouve plutôt monstrueuse mais dans la bouche du garçon, elle a envie de le croire. George a tellement de rougeurs qu'il pose ses mains sur ses joues en espérant que cela aide à les faire partir et il échappe un rire nerveux.
Dixie est fascinante, depuis le début elle dégage quelque chose qu'il ne peut pas décrire mais apprendre qu'elle peut utiliser la magie sans baguette est loin d'être rassurant.
- T'en fais pas, je ne dirai jamais rien, promet-il.
Tout ça l'intrigue mais il gardera son secret, il ne veut pas lui attirer d'ennuis et il est heureux qu'elle se soit confiée à lui et il veut continuer de l'aimer, se fichant qu'elle soit différente, elle est puissante c'est vrai mais ça ne fait pas d'elle un monstre.
- Je sais que tu ne diras rien, souffle-t-elle. Parce que j'ai confiance en toi.
La jeune fille prend alors la main de George, paume ouverte et ferme les yeux en se concentrant. Elle imagine ce qu'elle veut et une fleur apparaît dans la main du rouquin ce qui le fait sourire.
- Elle te fera faire de beaux rêves, explique-t-elle. C'est une passiflore.
Le garçon prend plusieurs minutes pour observer la fleur dans sa main. Elle sent vraiment bon. En fait, elle sent comme Dixie. Dixie sent la fleur elle aussi, et c'est une odeur vraiment douce et délicate, qui correspond parfaitement à la jeune fille.
- J'adore la magie! lâche-t-il en riant.
George relève les yeux vers Dixie puis se penche pour lui voler un baiser avant de se redresser et faire mine de rien bien que ses joues le trahissent. La petite brune à le visage brûlant et elle est devant une évidence, elle est totalement et éperdument amoureuse de George Weasley.
Elle n'a jamais compris la signification du coup de foudre, se demandant comment on peut tomber amoureux en une fraction de seconde mais peut-être qu'en fait, elle est tombée amoureuse de George petit à petit depuis la rentrée et elle veut profiter des derniers mois ensemble avant de peut-être devoir se dire adieu.
- Tu es toujours sûre que tu ne veux pas que je reste? demande-t-il de nouveau.
- Oui, ça va aller, dit-elle, je te le promets.
- D'accord, souffle-t-il en passant sa main dans les cheveux de la brune.
Dixie essaie de se rassurer elle-même au passage mais elle est un peu pâle et a envie de vomir à cause de la peur qui lui noue le ventre. La jeune fille l'embrasse pour lui souhaiter une bonne nuit et il répond à son baiser en souriant puis lorsqu'elle se blottit contre lui, il la serre fort. La brune adore le parfum de George, il sent la pêche et elle sourit.
- Bonne nuit, murmure le rouquin avant de l'embrasser une dernière fois.
- Bonne nuit, dit-elle.
Il lui adresse un signe de main avant de s'en aller à contrecœur puis regagne sa chambre en baillant. Il sourit comme un idiot, il a passé une soirée géniale et il se sent heureux mais surtout amoureux. Dixie l'observe disparaître avant de refermer la porte en souriant, elle a les joues qui brûlent et un peu douloureuses de sourire mais elle n'a pas été heureuse comme ça depuis la mort de ses parents.
Dixie s'installe devant sa fenêtre et tente de lutter contre le sommeil, c'est dur mais la froideur de la vitre contre son front la fait résister. Globule, ayant désormais un maître et une maîtresse, arrive dans la chambre de George pour s'y installer. Elle s'écrase sur le visage de Fred et glousse avant de rejoindre George et poser sa petite tête sur l'oreiller.
Dixie repense à la soirée de son côté, elle a été parfaite sauf quand Dean n'a pas été très gentil mais elle culpabilise légèrement. Soupirant, elle observe la pénombre, elle voudrait que ce soit comme ça tous les jours mais il faut se rendre à l'évidence, elle sait que tout sera bientôt différent et c'est étrange de penser ça mais ça ne la quitte pas.
George reste allongé sur son lit une fois en pyjama, fixant le plafond avec un sourire idiot sur le visage et caresse Globule. George Weasley, amoureux? C'est vraiment étrange. Il n'a jamais été amoureux parce qu'il a toujours eu peur. Il est si heureux qu'aucun mot ne peut décrire ce qu'il ressent. Tout est doux comme les baisers de Dixie. Ils sont tellement parfaits avec ses lèvres douces et sucrées et le rouquin a envie de passer ses journées à l'embrasser plutôt que d'aller en cours, ce serait bien plus intéressant.
- Ça va Georgie? chuchote son jumeau pour éviter de réveiller leurs camarades de chambre.
- Yep, tout va bien, répond-il.
- Moi aussi, souffle Fred.
C'est sur ces mots qu'ils s'endorment tous les deux, le sourire aux lèvres. Fred a passé la soirée avec Angelina et n'a fait que rire. Les gens rient toujours avec les Weasley, c'est une évidence et Dixie a l'air d'aimer l'humour de George et il trouve ça formidable. La fleur de Dixie repose juste à côté de lui, laissant son parfum emplir ses narines.
S'ennuyant, Dixie sort en douce de sa chambre et traverse le château pour se promener dehors. Elle marche un moment avant de sursauter en apercevant une silhouette encapuchonnée portant un masque et elle écarquille les yeux en la voyant s'approcher. Elle tourne alors les talons en courant et une fois dans sa chambre, se précipite à la fenêtre. L'ombre a disparu et la brune se demande si elle ne l'a pas imaginée.
La silhouette, bien réelle, se cache dans les buissons avant d'observer la fenêtre un moment puis rebrousse chemin afin de rejoindre son maître. Relevant sa capuche, Lucius Malfoy s'abaisse afin de s'agenouiller devant le Seigneur des Ténèbres.
- Maître, dit-il, elle est plus faible de jours en jours. Vous pourrez très bientôt récupérer Dixie.
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