Dans sa solitude, Dixie se met à penser à un moyen d'aller chercher les corps de ses parents et de les ramener, elle n'a pas envie de les abandonner dans un endroit qui n'est pas le leur. Elle n'ose pas sortir de sa chambre et pourtant, il faut qu'elle se lave, mais la peine qui l'accable et la gêne des regards, l'empêche de sortir de cette pièce.

Environ dix minutes plus tard, George se lève pour se diriger vers la porte apparue de nulle part, il tient toujours Globule dans ses bras et sourit en regardant cette créature adorable. Il n'a jamais eu l'occasion de nouer des liens avec un quelconque animal, Errol est le hibou familial et il est tout sauf intelligent.

Le rouquin s'arrête devant la porte et il frappe trois petits coups. Il n'entend rien à travers jusqu'à ce que la voix de la brune lui parvienne, lui disant d'entrer. La jeune fille est surprise de voir George, elle pensait qu'il s'agissait du directeur. Quand il entre, le jeune homme prend quelques secondes pour observer la chambre, un peu envieux malgré tout.

Parfois, il aimerait bien avoir sa propre chambre chez lui, mais il sait qu'il aurait du mal à dormir sans Fred parce qu'ils ont toujours partagé la même pièce et Fred est comme une extension de lui-même.

— Salut, dit-il, je viens te ramener Globule et je ....

Quand il voit Dixie pleurer, il arrête de parler et rougit d'embarras tandis que Globule se réveille et vient se réfugier sur sa maîtresse. L'animal se met à pleurer avec elle, ressentant son chagrin et d'énormes larmes coulent sur ses joues poilues. George referme la porte et il fait quelques pas dans leur direction.

— Est-ce que tu vas bien, Dixie ? Demande-t-il doucement.

La jeune fille ne sait pas trop quelle attitude adopter et elle baisse la tête, mal à l'aise, ce qui fait hausser un sourcil à George. Il n'a pas besoin qu'elle parle pour comprendre qu'elle est gênée qu'il la voit dans cet état et elle s'apprête à lui répondre que tout va bien, mais elle n'est pas une menteuse.

— Non, pas vraiment, répond-elle.

George se dit que Dixie est courageuse d'avouer ne pas aller bien au lieu de mentir. La brune replie ses genoux contre sa poitrine et regarde par la fenêtre en essayant de calmer Globule en la caressant doucement. Quand elle se tourne vers George, il lui sourit pour la rassurer et pendant un court instant, Dixie le trouve réellement beau et elle sent ses joues la chauffer.

Le rouquin aime dire des blagues pratiquement tout le temps, mais il sait aussi être sérieux quand il le faut et en ce moment, son air n'a rien de joyeux, il est plutôt soucieux. Globule mordille le doigt de sa maîtresse et quand elle voit que la brune ne pleure plus, elle retourne vers George qui tend sa paume et place l'animal sur son épaule avant de s'approcher de Dixie.

— Elle t'aime bien, dit-elle en montrant Globule, elle ne va plus te lâcher.

— J'ai remarqué, rit-il puis il reprend son calme, on peut parler si tu veux.

En tant que dernière année, George doit s'occuper de ses cadets, alors si elle a besoin de parler, il l'écoutera, mais Dixie ne veut pas déranger qui que ce soit avec ses problèmes. Et elle sait aussi qu'en parler va la faire pleurer de nouveau. Pourtant, si elle ne parle pas, elle ne saura pas s'il y a un moyen de ramener ses parents en Angleterre.

— Je suis un peu perdue, avoue-t-elle. Je ne sais pas ce que je fais ici et le directeur ne veut rien me dire.

— On s'en est tous rendu compte, dit-il doucement. C'est vrai que je ne t'ai jamais vu à l'école avant, en quelle année es-tu ?

Dixie hausse les épaules, elle n'a jamais connu l'école puisque ses parents lui ont enseigné à la maison et elle ne connaît donc rien sur le sujet. Honteuse, elle baisse les yeux sur ses mains.

— Je ... Je ne sais pas, dit-elle.

Dixie a le cerveau embrouillé, elle espère seulement que Dumbledore revienne le lendemain pour au moins lui donner un emploi du temps si elle doit rester dans cet endroit.

— Assieds-toi si tu veux, propose-t-elle.

George acquiesce et s'installe au fond du lit, Globule ronflant doucement sur son épaule. Il attrape et regarde la boule de poils puis de nouveau Dixie. Il se doute que ce qu'elle a vécu doit être vraiment horrible et bien qu'elle soit encore sale, il la trouve vraiment jolie.

— Est-ce que tu as entendu parler des chasseurs de sang-mêlés ? Demande-t-elle. Bien que le nom fasse penser au fait de pourchasser les sang-mêlés, ça n'a rien à voir. C'est un métier qui consiste à découvrir des objets magiques comme des objets moldus. Mes parents ... J'étais en Égypte avec eux, j'y étais, il y a encore deux heures.

— Oui, répond George, j'en ai déjà entendu parler, mon père en connaît d'ailleurs. Il est passionné par les objets moldus.

Dixie reste silencieuse et a un frisson en revoyant l'éclair vert et la tête épouvantable de Voldemort. Elle se lève pour rejoindre George sur le lit, s'y laissant tomber et elle sourit un peu cependant, voyant que le père du jeune homme partage la même passion que son père.

— Mon père aussi, rit-elle doucement, quand il parlait des moldus, il disait toujours que bientôt, ce seraient eux qui fabriquaient des objets magiques.

La jeune fille se frotte les yeux pour essayer de faire disparaître leur brûlure et en pensant à ce qui s'est passé lui donne envie de vomir. George laisse planer le silence bien qu'il voit qu'elle a besoin de parler alors, il n'insiste pas sur sa famille à lui. Il sourit cependant aux paroles de la brune, son père se serait sûrement bien entendu avec le sien.

— Excuse-moi, dit-elle.

George penche la tête sur le côté en l'entendant s'excuser. Dixie déteste pleurer et surtout quand il y a quelqu'un dans la pièce. Elle n'est pas comme ça, c'est une fille joyeuse et un peu casse-pieds à être une pipelette qui fait des blagues tout le temps et elle sourit à chaque seconde de la journée. Cette fille qui pleure, qui est brisée, ce n'est pas elle. La brune renifle et essuie son nez.

— Tu n'as pas à t'excuser, dit-il, ce n'est rien.

— Il y a eu un éclair vert, reprend-elle. Ma mère est tombée la première et ensuite ... Ensuite, mon père m'a envoyé devant l'école, mais il est mort lui aussi, j'ai vu l'éclair vert le toucher et puis plus rien.

Dixie a peur de dire le nom qu'il ne faut pas, elle a peur qu'il ne revienne pour elle parce qu'elle a vu quelque chose dans son regard, comme une promesse qu'il la retrouverait. George observe la jeune fille et ressent un pincement au cœur. C'est terrible et c'est assez confus. Elle était avec ses parents et d'un coup, elle se retrouve ici sans avoir pu dire au revoir à sa famille.

— C'était ... C'était ... Le seigneur des Ténèbres, souffle-t-elle. 

George plisse le nez en la voyant se mettre à pleurer, il n'aime pas voir les gens dans cet état et c'est d'ailleurs pour ça qu'avec Fred, ils ont commencé à faire des farces. Dans un geste qui se veut rassurant, il pose sa main sur l'épaule de Dixie et lui frotte doucement.

George sent son sang se glacer, il sait que Voldemort est de retour, mais il n'a jamais pensé qu'il pouvait s'en prendre à des gens comme ça, bien qu'il ait déjà tué les Potter, mais s'il recommence, c'est que quelque chose se prépare.

— Je suis désolé pour tes parents, Dixie, murmure le rouquin.

George laisse sa main passer de son épaule à sa paume et il la serre doucement avant de la retirer, réalisant qu'elle n'a peut-être pas envie d'être touchée, mais durant ces petites minutes, la chaleur de George lui a fait du bien et elle s'est sentie presque en sécurité.