Alors qu'elle traverse le couloir, Dixie continue de regarder les pin's que bon nombre d'élèves semblent apprécier et vouloir porter. George la suit jusque dans la grande salle, les mains dans les poches et la mine sombre, il n'aime pas qu'on s'en prenne à ses amis et il compte bien se venger. C'est trop facile de s'en prendre à elle parce qu'elle est nouvelle et différente.

Le jeune homme soupire, réfléchissant à un moyen de faire payer ces stupides Serpentards alors que Dixie s'installe entre Ginny et Hermione tandis que Globule se pose sur les genoux de Ron.

— Eh!!! Elle est sur moi!!! s'écrit-il tout content.

— Tu es un idiot Ron, soupire Ginny avant de regarder Dixie. Qu'est-ce que tu as à la main d'ailleurs?

Dixie passe son bras sous la table et regarde la nourriture, mal à l'aise. La douleur ne la gêne plus, mais le bandage frotte dessus et c'est un peu dérangeant. Les regards la sondent et la brune se sent oppressée et à l'impression de s'enfoncer dans un trou de plus en plus étroit.

— J'ai voulu allumer une bougie, marmonne-t-elle.

Dixie entend ricaner, mais elle n'ose pas relever les yeux pour voir si c'est d'elle dont on rit et George reste silencieux et pensif durant presque tout le repas. Il doit trouver quelque chose avec l'aide de Fred. Il ne peut pas laisser passer un tel comportement. Un blond jette quelque chose sur la table, ce qui pousse Dixie à relever la tête.

— Les monstres ne sont pas autorisés au château, beugle-t-il, retourne pleurnicher dans les jupes de ta mère.

En entendant ça, George serre les poings et lance un regard noir au garçon avant de regarder, impuissant, Dixie partir en courant, les larmes coulant sur ses joues. Elle monte se réfugier dans sa chambre et alors qu'elle éclate en sanglots, son lit prend feu. Elle se recule et essaie de se calmer afin de faire cesser le feu.

Elle se jette ensuite sur son lit et serre contre elle le petit lapin en peluche que ses parents lui ont offert à ses cinq ans. En bas, Globule sort sa petite tête de sous la table et renifle l'assiette de Ron, elle voit le siège vide de sa maîtresse et prend son envol pour la rejoindre. Elle passe par la fenêtre et se blottit dans son cou pour pleurer avec elle.

Elle lèche les larmes de Dixie et lui tapote son aile dessus pour la réconforter, croyant sincèrement que ça marchera. Dixie ne comprend pas la méchanceté, elle n'a rien fait et n'a même pas demandé à venir ici, c'est injuste. Elle essuie ses yeux plein de larmes et se trouve idiote de pleurer, elle a toujours pensé qu'elle ne pleurerait jamais pour des broutilles.

Finalement, la bibliothèque n'y change rien, elle a envie de partir le plus loin possible de cette école. Globule pleure aussi, et ses grosses larmes forment une petite flaque. En voyant la petite créature comme ça, Dixie pleure encore plus.

—Pardonne-moi Globulette de te rendre si triste, murmure-t-elle.

La chauve-souris secoue la tête l'air de dire que ce n'est pas de sa faute et lui pose sa langue sur la joue avant d'y frotter sa petite frimousse. La brune tourne le dos à la porte et regarde la fenêtre se demandant si elle peut sauter et s'enfuir, mais elle est bien trop haute. Dans la grande salle, George essuie ses lèvres et se lève.

— Je vais lui parler, gardez-moi du dessert, dit-il.

Le rouquin quitte la table puis marche dans les couloirs jusqu'à la salle commune des Gryffondors. Il se dirige vers la porte apparut la veille avant de frapper doucement trois petits coups.

— Dixie? C'est George, je peux entrer? demande-t-il.

Globule se cache dans le cou de Dixie en entendant frapper et la brune soupire, elle veut qu'on la laisse tranquille, elle ne veut pas qu'on puisse la voir dans cet état-là et qu'on lui dise que tout ira bien pourtant, elle repense au visage de George et se mord la lèvre.

— Entre, dit-elle sans se retourner.

Ron de son côté, mange avec la bouche complètement ouverte ce qui agace Hermione et il regarde la place vide de son grand frère.

— Bin mon vieux, dit-il, l'année vient de commencer et voilà déjà des histoires. Qu'est-ce que vous en pensez? Dixie a l'air sympa.

— Moi, je veux sa chauve-souris, dit Ginny.

— Elle cache quelque chose, lâche Hermione. Elle semble être une personne gentille, mais elle se comporte bizarrement et je ne comprends pas pourquoi elle reçoit un traitement spécial.

Hermione n'a pas vraiment tort, il y a beaucoup de secrets qui entourent Dixie et George le pense aussi. Quand Dixie lui donne l'autorisation, le rouquin entre et referme derrière lui puis fait quelques pas vers le lit en se frottant le visage. Il se mordille la lèvre et danse d'un pied sur l'autre.

— Ne fais pas attention aux Serpentards, dit-il doucement. Ils leur manquent des cases.

Dixie garde le silence, peut-être qu'ils leur manquent des cases, mais elle se sent terriblement mal quand même parce que même les autres maisons et certains de la sienne chuchotent à son sujet. Après de longues secondes d'hésitation, George s'assied sur le lit et pose une main sur l'épaule de la brune.

Il sait que dans ce genre de moments, la parole est souvent inutile. Dixie a simplement besoin qu'on lui montre qu'on est là pour elle, elle a besoin de se sentir entourée.

— Je suis là si tu as besoin de parler, dit-il ensuite.

Il caresse doucement son épaule et ne sait pas si c'est la meilleure chose à faire, mais pour l'instant, c'est la seule chose qu'il puisse faire en guise de soutien. George n'ajoute rien de plus et observe Dixie et Globule, serrer contre sa maîtresse. Personne ne mérite de vivre ça et Dixie se sent vraiment mal.

Elle ne veut pas parler parce qu'elle ne veut pas embêter quelqu'un et passer pour une pleurnicheuse parce que c'est la deuxième fois en deux jours qu'ils se retrouvent dans la même situation pourtant, elle finit par craquer.

— Je veux juste mes parents, souffle Dixie en serrant sa peluche.

Peu importe qu'elle passe pour un bébé, la mort de ses parents la hante, elle revoit la scène et le visage effrayant de Voldemort et elle se souvient alors du regard qu'il lui a donné ce qui l'a fait frissonner.

— Il reviendra pour moi, dit-elle, il cherchait quelque chose, j'en suis sûre.

Elle est terrifiée et Globule le ressent, elle ouvre encore plus ses gros yeux globuleux et se met à trembler avant de se réfugier sur les genoux de George. Le jeune homme a un pincement au cœur en la voyant comme ça, il déteste se sentir impuissant et il continue de caresser l'épaule de Dixie et la tête de Globule.

— Nous serons là, assure-t-il, et nous te protégerons.

Même si les paroles de George lui font du bien, Dixie ne veut pas qu'ils la protègent, elle a vu de quoi est capable ce monstre, elle ne peut pas mettre en danger de pauvres innocents, ils aident déjà Harry de ce qu'elle a compris.

— C'est gentil, dit-elle, mais je ne veux pas que vous soyez en danger par ma faute. Moi, je n'ai personne pour me pleurer s'il m'arrive quelque chose alors que vous, si. Je refuse qu'à cause de moi, il arrive du mal à l'un de vous.

Le jeune homme mordille sa lèvre, inquiet pour son amie et aussi déçu de sa réaction, elle ne veut pas qu'on la protège, mais elle n'est pas capable de se protéger seule, du moins de ce qu'il pense. Il a envie d'être là pour elle, il ressent un besoin étrange de la protéger.

— Mais si, on est là, tu n'es pas seule. Et je n'ai pas envie que tu meurs, souffle-t-il.

— Je suis désolée, dit Dixie, je ne fais que pleurer et t'embêter avec tout ça, je suis désolée.

— Tu ne m'embêtes pas Dixie, répond-il. Ce n'est pas grave de pleurer, parfois ça fait du bien.

La jeune fille soupire et s'assied dans son lit, se frottant les yeux et replie ses genoux contre sa poitrine. Elle regarde Globule qui tremble et a caché sa tête sous le pull de George. Il sourit à Dixie et l'attire contre lui avec douceur pour la prendre dans ses bras. Il ne sait pas si c'est une bonne idée, mais il n'a pas résisté.

La petite brune est surprise, mais elle a besoin de cette étreinte alors elle se blottit contre lui. Le fait d'avoir des bras qui l'entourent la fait se sentir un peu mieux comme si elle avait une bouée de sauvetage et qu'elle ne craint plus rien.

— Tu es vraiment gentil George, dit-elle.

George se contente de garder le silence et il caresse les cheveux de Dixie en essayant de la faire se sentir mieux et ça marche un peu parce qu'elle a arrêté de pleurer.

— Tu es en sécurité à Poudlard, dit-il, Dumbledore est le sorcier le plus puissant encore en vie et tu ne risques rien tant que tu es avec lui.

La jeune fille est légèrement rassurée en apprenant cela et George se doute un peu que Voldemort risque de revenir pour Dixie, car pour lui, s'il a tué ses parents, c'est parce qu'il compte s'en prendre à Dixie par la suite. En tout cas, dans son esprit, c'est comme ça qu'il voit les choses.

C'est peut-être un secret que Dixie cache ou quelque chose dont seuls les parents de la brune et Dumbledore ont connaissance. Mais si Dixie souhaite découvrir ce qui se passe, George va faire en sorte de l'aider.