— C'était terrifiant, souffle Dixie. Et quand il m'a regardé ... Je ne sais pas, c'était étrange et c'est arrivé tellement vite, mais je me souviens de ses yeux...

Dixie est perdue, il y a trop de questions sans réponses et elle aimerait bien savoir pourquoi. Elle sursaute lorsqu'on frappe à la porte et la porte s'ouvre sur le directeur, un petit sourire amusé en voyant George se lever d'un bond.

— Monsieur Weasley, dit-il, je sais que je n'ai mis aucun sortilège sur cette porte, mais les règles restent les mêmes.

— Quoi? Mais non, j'étais juste en train de ..., bafouille George.

Dumbledore a un air taquin sur le visage, peut-être parce qu'il sait que Dixie a besoin de George. La jeune fille retrouve un peu son sourire en voyant la gêne du jeune homme et Globule aussi d'ailleurs, parce qu'elle glousse et tape ses ailes l'une contre l'autre.

— Je suis venu pour t'emmener avec moi, reprend le vieil homme en posant ses yeux bleus sur Dixie.

Il hésite à parler en présence de George, mais Dixie lui sourit pour lui signifier que tout va bien et qu'il peut, alors il hoche la tête et se lance.

— Tes parents sont de retour à Londres, dit-il alors. Tu vas pouvoir leur faire tes adieux. Nous partons tout de suite.

Le rouquin se frotte le visage avant de prendre Globule pour la déposer sur les genoux de sa maîtresse alors que Dumbledore se moque gentiment de lui, ce qui le fait rougir, mais Dixie le trouve surtout vraiment très mignon.

— Hum ... Bon, je vous laisse, marmonne George.

Le garçon jette un bref coup d'œil au directeur, les joues cuisantes et se tourne à nouveau vers Dixie avec un sourire maladroit.

— Tu n'as qu'à ... m'envoyer un hibou si tu as besoin de quelque chose, dit-il.

Il fait un dernier sourire avant de s'éclipser rapidement puis une fois sorti de la chambre, pousse un soupir d'exaspération. Dixie se relève alors et met Globule dans sa poche avant de prendre le bras que lui tend le directeur.

— Si j'étais toi, je m'accrocherai bien, dit-il malicieux.

La jeune fille obéit, curieuse et part dans un tourbillon qui semble ne jamais prendre fin. Quand ils arrivent devant sa maison, elle se retient de vomir, les jambes tremblantes. Dumbledore se retourne vers elle avec un petit air désormais inquiet.

— Tu es sûr que tu veux les voir? demande-t-il.

La brune hoche la tête, elle doit leur dire au revoir alors elle le suit dans la maison et se sent enfin chez elle. Tout est comme ils l'ont laissé quelques mois plus tôt. Dixie prend une grande inspiration avant d'entrer dans la pièce que le directeur lui indique.

Elle a un moment de recul en voyant les corps inertes, mais elle s'approche avant de se laisser tomber à genoux et se met à pleurer. Posant la tête sur le torse de son père, elle prend la main froide de sa mère et la serre un moment avant de se relever. Elle frotte ses yeux et les regarde, ils ont l'air de dormir et elle espère qu'ils sont en paix.

La jeune fille a le corps secoué par des sursauts et elle dépose un baiser sur leur front avant de sortir de la pièce. Elle s'arrête en tombant nez à nez avec trois hommes en plus du directeur. Ils sont un peu gênés de tomber sur la brune qui a le visage rougi par les larmes et l'un d'eux semble même hésiter à la prendre dans ses bras, mais se retient quand son meilleur ami lui attrape le poignet.

— Dixie, dit Dumbledore, voilà certains amis de tes parents qui ont tenu à être présent pour leur dire au revoir. Je te présente le professeur Lupin, Sirius Black et Kingsley Shacklebolt.

— Tes parents étaient les meilleurs amis que nous puissions avoir, dit le professeur Lupin en lui proposant du chocolat. Si James Potter était encore là, il pourrait t'expliquer à quel point.

Dixie fronce les sourcils, Potter? La brune n'en a jamais entendu parler en dehors de ce que raconte les vieux journaux et découvrir qu'il était un ami de ses parents prouve encore une fois qu'il y a beaucoup de choses qu'elle ignore.

— Tu dois connaître le fils de James, enchaîne Sirius, Harry est à l'école de Poudlard, c'est mon filleul et c'était aussi ton voisin mais tu ne dois pas t'en souvenir.

Dixie le regarde avec les yeux écarquillés alors que Remus donne un coup à Sirius pour qu'il se taise. La jeune fille est totalement perdue, mais elle n'a pas la tête à poser des questions maintenant. Elle va dans le salon en attendant qu'ils préparent ses parents alors que George, lui, part se promener dans l'école, les mains fourrées dans les poches de son pantalon et il sent le petit carnet de blagues.

Décidant de le lire, il s'installe sur un banc et sort le petit carnet de blagues pour le feuilleter tranquillement. Il lit certaines blagues en riant parfois, mais pas parce que c'est drôle, plutôt parce que c'est assez stupide l'humour moldu.

En grand professionnel de la farce, le rouquin est ravi malgré tout de s'instruire un peu sur le savoir moldu en matière de blagues. Il le parcourt de nouveau avec un petit sourire en se souvenant comme Dixie était heureuse de lui offrir.

— Qu'est-ce que tu lis? demande Fred qui sort de nulle part.

— Un recueil de blagues moldus, dit George. Tiens, écoute ça, «qu'est-ce qui est jaune et qui attend? Jonathan». Je ne trouve pas ça drôle, ils ont vraiment un humour bizarre.

Fred fronce les sourcils en entendant la blague et ne trouve pas ça drôle non plus. Il s'installe à côté de son frère et se penche sur le livre.

— Mais ce n'est pas drôle du tout! s'écrit-il à plusieurs reprises. Tu as eu ça où?

George se frotte les yeux et se tourne ensuite vers Fred avec un haussement d'épaules tandis que l'autre rouquin plisse les yeux à cause du soleil.

— C'est Dixie qui me l'a donné, dit-il.

— Ah ouais, Dixie, ouais, ouais, je vois, raille Fred.

Fred se met à rire, ce qui exaspère le jeune homme qui l'ignore en continuant de tourner les pages. Même s'il ne rit pas, il aime ce recueil parce que c'est un cadeau qu'on lui a fait, mais surtout parce qu'il vient de Dixie.

La jeune fille relève la tête quand on vient la chercher et elle suit les hommes de l'autre côté de la rue pour entrer dans le cimetière. La tombe où reposent ses grands-parents est ouverte et désormais, il y a de la place pour accueillir ses parents. Elle se poste devant le trou et les deux cercueils se mettent l'un sur l'autre avant de se poser doucement dans la terre qui se recouvre et les fait disparaître.

Leurs noms, dates de naissance et de décès apparaissent sur la pierre tombale et le professeur Lupin bouge sa baguette afin de faire apparaître un bouquet de fleurs jaunes et bleues. La brune jette un œil à Sirius Black qui a l'air plongé dans ses pensées sur une tombe près des Wayland et elle déchiffre le nom tant bien que mal. Il s'agit de celle des Potter.

— Le professeur Lupin va rester avec toi, dit soudain Dumbledore. Nous allons attendre à l'intérieur.

Une fois seul avec Dixie, Remus s'éloigne un peu pour lui laisser un peu d'intimité et il s'approche de la tombe des Potter. La brune s'agenouille devant la tombe, posant une main sur la terre fraîchement retournée. Elle a une boule dans la gorge qui grossit à mesure qu'elle tente de retenir ses pleurs.

— Je suis désolée, murmure-t-elle.

Dixie laisse couler une larme puis se relève et s'approche de Lupin, il doit se faire violence pour ne pas la prendre dans ses bras et lui révéler toute la vérité alors il tourne les talons pour la raccompagner. Avant de rentrer, la brune se tourne vers lui et se mordille la lèvre.

— Vous êtes un ami de mes parents, dit-elle, comment les connaissez-vous?

— Eh bien, dit-il, nous étions une bande de copains qui faisait pas mal de bêtises, mais nous étions aussi très soudés et les meilleurs joueurs de Quidditch.

— Oh, ma mère m'a parlé d'amis avec qui elle jouait au Quidditch, lâche Dixie. C'était vous.

La brune ne comprend pas vraiment pourquoi ses parents ne lui ont jamais vraiment parlé de leur vie ni même pourquoi elle n'a jamais rencontré leurs amis. Remus lui ouvre la porte et elle rentre dans la maison, tombant sur le directeur qui mange des bonbons.

—Tu as une très jolie maison, dit-il, j'ai toujours raffolé des meubles de ce style.

Dixie refuse les bonbons qu'il lui tend et elle s'installe dans le canapé. Elle a envie de rester là et de ne jamais retourner à l'école.

— Tu peux rester ici cette nuit, déclare Dumbledore. Le professeur Lupin restera avec toi et tu pourras prendre des affaires à ramener.

Dixie hoche la tête puis écoute la conversation de Lupin et Black. Celui aux cheveux longs semble pressé, inquiet et elle entend un prénom qu'elle trouve joli, Steviah. Le professeur Lupin lui donne alors un morceau de papier et Sirius lui donne une accolade avant de partir.

George et Fred eux, ont passé la journée à lire et bavarder, se moquant parfois de certaines blagues et ont surtout essayé d'en comprendre le sens. Une fois le banquet du soir venu, ils se rendent dans la grande salle et retrouvent les autres.

Et bien que George passe son repas à parler et rire, une partie de lui ne peut s'empêcher de s'inquiéter pour Dixie. Il se demande si elle va bien même s'il sait que non, elle est allée enterrer ses parents, forcément qu'elle ne va pas sauter de joie. Il espère la revoir vite, lui parler et il a aussi envie de revoir Globule.

Il apprécie beaucoup cette boule de poils, mais il redoute qu'elles ne reviennent jamais. Dixie n'a pas envie d'être ici, elle a vécu des choses horribles, donc, il comprend qu'elle veuille rester à Londres et disparaître. Fred, remarquant que son frère est pensif, lui donne un coup de coude.

— Ne dis rien, lâche George alors que Fred hausse les épaules innocemment.

Lors du repas, Seamus fait exploser son assiette, ce qui provoque un fou rire général sauf pour le concerné qui se retrouve couvert de suie. Pour Dixie, elle a passé la journée à faire du tri pour s'occuper. Pendant un moment où elle a entendu le professeur Lupin ronfler, elle a pensé à s'enfuir.

Elle n'a pas envie de rentrer à Poudlard, elle déteste être montrée du doigt, mais George est apparu dans son esprit et elle est restée dans sa chambre au lieu de partir. Globule dort sur le lit, les ailes écartées et son petit ventre exposé pendant que sa maîtresse regarde les pyjamas moches et une colère s'empare d'elle.

C'est injuste ce qui lui arrive et elle les attrape avant de les jeter dans la pièce avec rage et se laisse tomber sur le lit en pleurant. Que va-t-elle devenir sans parents? L'argent qu'ils lui ont laissé lui importe peu, elle n'a pas envie d'argent, elle a envie de son papa et de sa maman. Après un soupir, elle range et descend manger un morceau, elle est surprise de voir la table mise.

— J'ai pensé que ça te ferait plaisir, dit le professeur Lupin.

— Merci beaucoup, répond-elle en prenant place.

Dixie a des milliers de questions qui se bousculent dans sa tête, mais elle ne sait pas par où commencer, il y en a juste une qui est plus importante que les autres.

— Est-ce que vous savez pourquoi Il a tué mes parents? Demande-t-elle.

— Il n'a pas besoin d'une raison pour tuer, répond Remus. Si des sorciers s'opposent à sa cause, Il les tuent, personne n'est à l'abri.

En le regardant parler, Dixie est sceptique, elle a l'impression qu'il y a quelque chose qu'il ne dit pas, elle peut le voir à sa façon de ne pas la regarder dans les yeux et elle décide de changer de sujet.

— Votre ami, dit-elle, que lui avez-vous donné toute à l'heure?

— Une adresse, dit-il, il a quelqu'un de cher à son cœur à retrouver.