Début octobre 1990, ranch de Neverland...

Michael's POV

-Rachel ? Ça va ? Demandais-je, inquiet.

Je n'entends qu'un faible gémissement de sa part en guise de réponse. Je sors du lit et me précipite dans la salle de bain voir ce qu'il se passe. Elle est de nouveau assise devant la cuvette des toilettes en se tenant le ventre à cause de la douleur. Elle me fait de la peine à être malade comme ça... Je m'agenouille à côtés d'elle et caresse son dos tout en essayant de la réconforter du mieux que je peux :

-Ça va aller, courage... J'appellerai le médecin dès que... Ne sus-je comment décrire la situation ma foi peu ragoûtante il faut l'avouer. Dès que ce sera passé, ok ?

-Non, c'est bon. Secoua-t-elle faiblement la tête. Je pense que... Oh non !

Elle mit sa main devant sa bouche et pâlit de plus belle, elle qui était déjà assez blanche ce matin. Je sais ce que ça veut malheureusement dire ça... Je me mets debout derrière elle et tient ses cheveux en arrière pour qu'ils ne tombent pas sur son visage tandis qu'elle se met à vomir dans les toilette. Je détourne le regard et prends sur moi malgré le dégoût que ça m.inspire, me rappelant que c'était elle qui souffrait le plus de nous deux dans cette situation. Une fois son petit calvaire finit, elle commence à sangloter, souffrante et épuisée. Je la regarde avec peine. Je déteste la voir ainsi, ça me fend le cœur... Je prends un mouchoir et essuie sa bouche sur laquelle coulait encore un mince filet de bile puis je la ramène dans la chambre et la fais se recoucher avant de partir lui chercher un verre d'eau.

-Merci... Me dit-elle en prenant ce dernier que je lui tends.

-Tu tiens toujours à ne pas revoir le médecin maintenant ? Demandais-je. Regarde dans quel état tu es ! Et cela fait plusieurs jours que tu es dans le même état... Ce n'est plus possible là mon cœur !

-Je sais Mike mais je ne verrai pas le médecin...

-Et pourquoi donc ? M'agaçais-je presque face à son entêtement. Je le ferai venir encore ce matin que tu le veuilles ou non !

-Et si tu me laissais finir plutôt ? Arrivait-elle encore à sourire dans une telle situation. Je ne veux pas que tu appelles le médecin car je l'ai déjà fait hier et que j'ai rendez-vous cet après-midi même !

-Comment pouvais-je le savoir si tu ne me le dis pas aussi ! Répliquais-je avant de soupirer un bon coup. Bon, sage décision au moins... Mais tu es sûre que tu ne préfères pas qu'il vienne directement à la maison plutôt que de devoir te déplacer ? Ça te fait quand même plus d'aune heure de route pour y aller...

-Je pense pouvoir encore conduire, au pire je demanderai à Mark de bien vouloir me déposer, si Bill ne voit pas d'inconvénient à ce que je lui pique un collègue.

-Je vais aller le prévenir de suite, je préfère que tu ne conduises pas vu ton état.

-Tu es mignon à faire ton papa poule quand je me sens mal, tu sais ? Évite d'en faire trop, je vais sinon vite m'habituer et faire semblant d'être malade si il le faut pour que ça continue !

Elle me dit cela de son petit sourire malicieux auquel je peux difficilement résister. Même malade et fatiguée elle arrive encore à trouver un moyen de faire chavirer mon cœur... Je la prends dans mes bras, la ramenant contre moi afin de la cajoler un peu. Elle pose sa tête contre mon torse et ferme les yeux dans un soupire, visiblement épuisée par ce début de mâtiné difficile. J'en profite pour toucher son front et constate avec soulagement qu'elle n'est pas fiévreuse, c'est déjà ça.

-Arrête de bouger Mike ! Geint-elle.

-Parson, pardon ! Je croyais que tu voulais que je te réconforte un peu ?

-Oui mais il se trouve que j'ai mon oreille pile sur ton cœur et que j'aimerai écouter ce que ça donne ! Gloussa-t-elle doucement.

-Ah, parce que tu joues les cardiologues maintenant ? Demandais-je tout aussi amusé.

-Docteur Emerson pour vous servir ! Plaisante-t-elle. Si maintenant vous voulez bien vous taire et me laisser vous occulter...

-C'est toi qui doit te faire occulter ma belle.

-Qu'est-ce que vous ne comprenez pas dans taisez-vous ? Visiblement vous avez besoin de consulter un ORL également !

Je ris et lève les yeux au ciel, ne sachant quoi faire de cette drôle de demoiselle. Mais c'est ça que j'aime parmi tant d'autres choses chez elle. Même son côté entêtée arrive par moment à être mignon à voir ! Je l'observe silencieusement écouter mon cœur. D'abord concentrée, un tendre sourire se dessine petit à petit sur son visage fatiguée.

-Alors docteur ? Me permis-je de demander.

-Et bah ! C'est qu'il bat vite dit donc ce petit cœur !

-C'est normal, c'est toi qui le fait battre ainsi. Lui souriais-je tendrement, ce qui la fit rougir et regagner au moins un peu de couleur. Je peux essayer avec le tien ?

-Est-ce une envie sincère d'écouter mon cœur ou bien une nouvelle excuse pour poser ta tête sur ma poitrine ? Me taquina-t-elle malicieusement .

-Je ne me permettrai pas ! M'indignais-je faussement. Après il faut reconnaître que ça a l'air bien moelleux tout ça...

-Petit coquin ! Pouffa-t-elle de rire avant de se laisser tomber sur son oreiller. Et bien je n'aurai pas dit non mais vu l'heure qu'il est, je crains bien qu'il serait plus sage de remettre ça à ce soir... À moins que tu tiennes à être en retard au boulot !

-Comment ça ? Me tournais-je en direction du réveil sur la table de chevet. Oh merde !

Rachel avait raison. Si je ne me dépêche pas je vais bientôt être en retard moi, pour peu que ça bouchonne sur la route... Je file dans la salle de bain me préparer en vitesse. Malgré la pression du temps, je ne cesse de penser à la santé de Rachel. Voilà plus d'une semaine qu'elle est ainsi malade, torturée par les nausées. Elle a déjà vu mon médecin qui a suggéré une possible intoxication alimentaire, mais rien n'y fait malgré le traitement qu'il lui a prescrit... Les cuistots ont également vérifié de fond en comble la cuisine et les frigos, mais tout semblait bons et je leur fais confiance à ce sujet. Après tout, personne d'autre n'a été malade après un repas, et pourtant nous recevons régulièrement de la visite... Alors qu'est-ce que ça pourrait être ? Une gastro-entérite ? Possible, mais dans ce cas j'aurai dû être contaminé moi aussi et depuis un moment déjà vu que nous dormons ensemble... Une autre hypothèse me vient en tête et me prend de court. Et si... C'est à la fois si intimidant mais en même temps ce serait une si belle nouvelle si c'était cela ! Pourquoi n'y ai-je pas penser plus tôt ?! Je sais que Rachel doit se reposer mais je ne peux m'empêcher d'aller de suite l'interroger à ce sujet :

-Mon amour ?

-Oui mon cœur ? Souffle-t-elle, les yeux fermés alors qu'elle cherche à se rendormir.

-Je te promets de te laisser tranquille après ! C'est juste que, concernant tes nausées... Tu crois que ça se pourrait que... hésitais-je. Tu sois enceinte ?

Mes mots la firent se réveiller aussitôt, visiblement toute aussi secouée que moi par cette hypothèse.

-Ce n.est pas possible... souffle-t-elle après un moment de réflexion.

-Tu es sure ? Arquais-je un sourcil. Avec tout ce qu'on fait pour essayer d'avoir un enfant...

-Je sais Mike, mais j'ai eu mes règles la semaine dernière, et sans retard... grimace-t-elle.

-Oui c'est vrai, je n'y avais pas pensé... acquiesçais-je, à la fois déçu et inquiet. Désolé de t'avoir fait sursauter ainsi, c'est juste que depuis avant je réfléchis à ce qui te rends malade et...

-Tu aurais aimé que je sois enceinte, pas vrai ? Me coupe-t-elle d'une voix douce et affectueuse.

Je la regarde et hoche la tête tristement. Elle m'adresse un sourire se voulant rassurant et se redresse pour pouvoir m'enlacer.

-On l'aura notre enfant un jour mon cœur, je te le promets. Souffle-t-elle.

-Oh que je l'espère ! Souriais-je faiblement. C'est juste que cela aurait été tellement plus rassurant de savoir que tes nausées venaient de là. En attendant, ça veut dire que tu as donc bien quelque chose...

-Et alors ? Ce n'est pas la première fois que je tombe malade !

-Peut-être, mais je ne peux m'empêcher de m'inquiéter pour toi ! Imagine que ça se dégrade encore...

-Et pourquoi donc ça devrait forcément s'aggraver, hein ? À t'entendre on dirait que j'ai quelque chose de grave...

-Je sais, et tu as raison en plus. Acquiesçais-je. Mais comprends moi Rachel... Tu as déjà eu un accident de moto adolescente, un simple rhume s'est transformée en pneumonie et t'as conduit à l'hôpital, tu as été dans le coma pendant plusieurs jours... J'ai juste peur que cela recommence ! J'ai peur de te revoir à nouveau là-bas, peut-être dans un état critique...

-Mike, écoute moi : la seule fois où tu viendras me rendre visite à l'hôpital ce sera pour me voir tenant dans mes bras notre enfant qui viendra tout juste de naître, ok ? Ne pense plus à tout ça et cesse de t'inquiéter maintenant... Je vais bien, c'est juste un mauvais virus qui résiste.

-Je l'espère bien... J'ai déjà failli te perde à plusieurs reprises, je ne veux juste pas te perdre définitivement. La serrais-je contre moi. Je t'aime tant...

Je la garde un moment contre moi, ne pouvant me résoudre à la lâcher. C'est Bill qui dut venir me chercher, s'inquiétant de ne toujours pas me voir venir. Je vais être définitivement en retard mais tant pis. C'est à contrecœur que je dois me séparer de Rachel qui me salut souriante après un dernier baiser. J'espère sincèrement qu'elle a raison et que je m'inquiète pour rien...

*

Rachel's POV

Presque cachée derrière les rideaux, j'observe la voiture transportant Michael s'éloigner puis disparaître au loin. Je sourire de soulagement de le savoir enfin parti, mais je culpabilise également énormément. Il m'avait si touché avant avec ses paroles, je ne pensais pas que ma santé l'inquièterait autant... Et dire que je le plonge un peu plus dans la tourmente avec mes mensonges, car oui, j'ai bien menti sur deux choses : cela faisait en réalité trois semaines que je n'avais plus mes règles et cet après-midi je devais me rendre non pas chez le médecin comme promis mais dans une pharmacie, et sûrement pas pour des médicaments ! Un test de grossesse, telle était la clé de tout ce mystère entourant mes nausées. Si il savait qu'il avait sûrement raison quand il songeait à une possible grossesse... Même si pour le moment tout semble bien indiquer cela, je prie que je ne me sois pas trompée. Je mens depuis plusieurs jours afin de lui offrir la surprise de sa vie, nous qui essayons depuis plusieurs semaines maintenant de concevoir un enfant... Le temps me semble horriblement long, et malgré la fatigue je peine à réussir à me reposer. C'est finalement dans un salon que je me retrouve à essayer d'avancer tant bien que mal sur mon travail, bossant sur mes croquis pour des maquillages et prothèses pour un film fantastique ou j'ai été engagée dans l'équipe il y'a plusieurs semaines de cela. Cela m'aide au moins à passer le temps, et je me surprends moi même à réussir à finir ce que je voulais faire peu avant midi !
Après un maigre déjeuner, mon appétit n'étant toujours pas revenu, c'est à la fois excitée et stressée que je demandais à Mark, un membre de la sécurité et chauffeur, de me conduire à la pharmacie la plus proche. Ce dernier ne me pose pas de questions quand à mon soit disant rendez-vous médical et se contente d'obéir aux ordres. J'aurai pu l'envoyer seul chercher ce dont j'avais besoin, mais il aurait de suite compris ce qu'il se passait, or je voulais que ce soit Michael le premier à savoir une telle nouvelle. Au bout d'une trentaine de minutes, nous arrivons vers Santa Barbara. Mark ne tarde pas à trouver une pharmacie et m'y dépose. Je me dépêche d'aller au comptoir demander mon précieux test.

-Vous savez comment cela marche ? Me demanda la pharmacienne en me ramenant ce dernier. Vous faites le test et attendez quelques minutes. Si c'est une barre, vous n'êtes pas enceinte, si c'est deux, vous l'êtes !

-Je vous remercie. Lui adressais-je un sourire poli tout en cherchant ma carte bleue pour payer. Auriez-vous par hasard des médicaments contre la nausée à me proposer ?

-Hum... Vu que vous êtes possiblement enceinte, je ne peux vous proposer que ceux les plus doux, donc potentiellement moins efficace. Semblait-elle désolée. Pour quelque chose de plus fort il me faudrait une ordonnance de votre médecin.

-C'est n'est pas grave, je prendrai ceux-là en attendant de le voir.

Je paie mes achats et me dépêche de retourner à la voiture, pressée de rentrer. Plus on approchait de la,maison et plus je sentais comme une boule en moi, j'étouffais presque. J'étais à la fois si pressée et anxieuse de découvrir le résultat ! Une fois la voiture arrêtée, je dus prendre sur moi pour ne pas foncer en courant dans ma chambre afin de ne pas,paraître louche aux yeux du personnel. Une fois bien seule, je m'enfermais à clé dans la salle de bain et déballa le test. Je pris une grande inspiration et alla aux toilettes faire ma petite affaire. Je posais ensuite le test sur le rebord de la baignoire commença alors une longue attente plus terrible encore que celle de ce matin. L'on parlait pourtant d'une dizaine de minutes maximum, mais c'était suffisant pour me faire tourner en bourrique. Tout un tas de questions se bousculaient dans ma tête, j'étais prise entre la joie, la peur... J'avais beau regarder toute les deux secondes l'horloge sur le mur, j'avais l'horrible impression qu'elle était cassée tant le temps semblait long à s'écouler...
Quand passa enfin la barre des dix minutes, je me retrouvais figée devant la baignoire, ne sachant quoi faire. Il fallait simplement que je baisse les yeux mais ce simple geste prenait une ampleur inégalée au vu de la situation !

-Allez Rachel, pense à Michael, pense à vous deux ! M'encourageais-je alors que je soupirais fortement, osant enfin poser mon regard sur le petit test.

Je cru mal voir et mon cœur manqua un battement. Je me dépêchais de récupérer le test et de le rapprocher de mon regard pour mieux le déchiffrer. Je relisais le résultat une fois, deux fois, trois fois... Non cela ne faisait aucun doute : il y avait bien deux barres de dessinées. Ma main de libre vint immédiatement s'écraser sur la bouche afin d'en retenir le cri qui essayait de s'en échapper. Ma vu se brouilla sous le coup des larmes alors que je relisais encore et encore les résultats, prête à exploser de joie. Deux barres : j'étais enceinte, enfin...